5POUR UN MANAGEMENT HUMANISTE ET PERFORMANT • DÉCEMBRE 2014
REVENIR AUX SOURCES...
En intervenant dans de nombreuses entreprises, je me rends compte que les managers sont
aux conuents de mutations multiples. Ces mutations touchent à l’évolution économique, aux
changements technologiques qui questionnent l’organisation et le contenu du travail, mais aussi aux
changements sociologiques qui font que le comportement des salariés se modie profondément
dans leur rapport à l’entreprise, à la règle, à la fonction et plus globalement au travail.
La compétence technique, qui constitue souvent le critère principal pour accéder à une responsabilité
managériale, ne suft plus et montre ses limites. Par ailleurs la dictature d’une conception de
l’efcacité centrée essentiellement sur les objectifs opérationnels à court terme et la phobie
des reportings conduit à oublier l’essentiel du rôle du manager : libérer la parole pour libérer les
intelligences et donc s’intéresser aux hommes et aux femmes qui constituent les équipes.
La qualité première d’un manager n’est pas dans ses compétences techniques mais humaines.
C’est prendre conscience qu’une entreprise n’est pas d’abord un lieu de production d’un bien
ou d’un service mais une communauté d’hommes et de femmes qui mettent en commun leur
intelligence et leurs potentiels pour produire un bien ou un service.
Animer une équipe c’est être capable de l’écouter, de prendre en compte ses avis, de discuter
régulièrement avec elle de l’organisation du travail, de xer les objectifs en l’impliquant, d’être
exigeant mais de savoir faire preuve de bienveillance, de faire conance et d’éviter les a priori,
d’ouvrir des espaces d’initiatives et de critiques.
La révolution copernicienne que nous devons favoriser c’est de revenir aux sources à savoir que
seule une conception humaniste, qui fait le pari de la conance et de l’intelligence individuelle et
collective est de nature à nous permettre de créer les conditions d’une efcacité globale et de faire
du travail une activité vécue positivement et non subie.
Jean KASPAR
Vice Président de l’OSI