SYNOPSIS
Trois hommes, des notables, voyagent en train à travers un pays ravagé par la crise. Quand ils
arrivent en ville, assaillis par une horde d’enfants mendiants et voleurs, les trois hommes sont bien résolus à
trouver le moyen de sortir la ville et, par extension, le pays de la situation dramatique où il se trouve.
Coup de projecteur sur un des petits voleurs de la gare que nous suivons jusque dans la masure qui abrite sa
famille nombreuse, trop nombreuse pour que les parents la nourrisse à sa faim. Le père travaille à l’usine de
pâté de la ville et la mère est serveuse au pub local, entre deux accouchements. Leurs trop maigres salaires
les contraignent à s’endetter et leurs dettes impayées attirent les huissiers.
Ces mêmes huissiers qui festoient avant d’aller saisir, dans le pub où déjeunent les trois voyageurs du début.
Ceux-ci ont cogité, cogité, cogité et la lumière, pensent-ils, a jailli. Ils savent comment sauver le pays. Mais le
bruit alentour ne nous permet pas d’entendre leur plan.
A la suite des huissiers nous retournons à la maison des pauvres où les hommes de loi dressent l’inventaire
de ce qu’ils vont pouvoir emporter.
Les enfants sont affolés et leur mère envoie l’un de ses fils chercher le père à l’usine.
Cela nous donne l’occasion de découvrir le lieu où l’ouvrier met les bocaux dans des cartons qui filent vers
une autre salle où on prépare les colis pour les acheminer vers les lieux de vente.
Quand le père et son fils regagnent leur domicile, il n’y reste plus rien Seul un vieux téléviseur qui annonce
l’ouverture d’une fête foraine dont l’entrée est gratuite pour tous les enfants et leurs parents.
Puisque c’est gratuit, allons-y ! Les occasions de s’amuser sont tellement rares. Sur ces paroles pleines de
bon sens, la famille prend gaiement le chemin de la fête foraine.
Là, les enfants ravis s’extasient. Des barbes à papas, des pommes d’amour au bout de leur bâton, des tirs à la
carabine et surtout, surtout le circuit en petit train. Les enfants embarquent tandis que les parents à quai
agitent des mouchoirs.
Mais le train ne reviendra pas. Voyage sans retour… les voilà pris au piège du sinistre processus industriel mis
sur pied par nos 3 notables
Comme en un long traveling, défilent des saynètes qui nous montrent le processus industriel de la
transformation d’être vivant en pâté réputé.
Cette suite de scènes fait le pendant du voyage des trois hommes.
Le petit héros prend soudain conscience du danger qui guette ses frères et lui. Il saute du train en marche et
traverse en sens inverse toute l’usine afin d’y récupérer sa fratrie.
Quand c’est chose faite ils rentrent tous à la maison où les parents étonnés et gênés les accueillent,
interrompant la cérémonie de remise de médaille, pour citoyen méritant, que le maire et ses deux acolytes
venaient leur remettre avec pompe et emphase.
Le spectacle se terminera sur un long monologue de l’enfant héros qui avec une lucidité déconcertante tente
de prouver que la vie n’est qu’au commencement de son histoire et non à sa fin désenchantée comme on
tente de leur faire croire à eux enfants, qu’il faut fuir cette tristesse gluante, cette méfiance sur le monde,
que d’immenses chantiers les attendent et dire qu’il faut être sûr que la genèse n’est pas terminée mais
qu’elle leur appartient.