L’hormone de croissance est indispensable à
un développement normal, tout déficit empê-
chant l’enfant de grandir suffisamment. Le
problème peut avoir différentes causes. Il peut
survenir notamment après une radiothérapie,
lorsque le corps ne produit plus l’hormone de
croissance nécessaire.
Pour traiter les enfants concernés, on leur ad-
ministre des hormones de croissance. Les
conséquences à long terme de ce traitement
sont toutefois mal connues. Il est possible que
les hormones en question favorisent la multi-
plication des cellules cancéreuses et augmen-
tent ainsi le risque de développer un cancer
ultérieurement.
Collaboration européenne
Pour analyser les conséquences de la prise
d’hormones de croissance, la Suisse participe
à une étude européenne placée sous la direc-
tion du professeur Primus-Eugen Mullis, chef
du service d’endocrinologie pédiatrique à la
Clinique universitaire de pédiatrie à Berne.
«Le manque de connaissances sur les effets de
ces traitements est notamment lié au faible
nombre de patients dans les divers pays, ex-
plique-t-il. Nous avons donc décidé de regrou-
per les données de plusieurs nations euro-
péennes pour l’analyse.»
Les chercheurs veulent identifier tous les en-
fants qui ont pris des hormones de croissance
depuis 1985. Etant donné que la plupart ont
été traités en ambulatoire et que les données
n’ont pas été systématiquement archivées
dans les cliniques, la tâche n’est pas simple.
Les données médicales sont tirées – avec la
collaboration des médecins – des renseigne-
ments fournis par les patients à l’hôpital. Les
chercheurs procèdent également à des en-
quêtes pour connaître la qualité de vie et la
santé au terme du traitement. «Et pour en sa-
voir plus sur la fréquence du cancer et le
nombre de décès, nous comparons la statis-
tique de la mortalité de l’Office fédéral de la
statistique avec les données des registres
cantonaux des tumeurs et du Registre suisse
du cancer de l’enfant», complète-t-il.
Un registre pour les futures recherches
L’étude ne porte toutefois pas seulement sur la
situation actuelle. La collecte des données
vise à permettre la création d’un registre na-
tional qui recense en continu des informations
pour les recherches ultérieures une fois l’étude
internationale bouclée.
A la clinique pédiatrique de Berne, Primus-
Eugen Mullis s’occupe d’un grand nombre
d’enfants qui reçoivent des hormones de crois-
sance. «Pour l’enfant et sa famille, ce traitement
est cher, long et contraignant, dit-il. J’aimerais
être sûr qu’il est efficace et sans danger à long
terme pour qu’il en vaille la peine pour les en-
fants et les adolescents concernés.»
Texte: Dr med. Eva Ebnöther; photo: Peter Schneider
Carte d’identité
Primus-Eugen Mullis Après des études
de médecine à Fribourg, à Berne et à Vienne,
Primus-Eugen Mullis a obtenu son doctorat
à l’Université de Berne. Il a ensuite travaillé
dans différents hôpitaux en Suisse et en
Angleterre et a effectué une spécialisation
en pédiatrie; ses spécialités sont les mala-
dies hormonales (endocrinologie) et le dia-
bète chez l’enfant. Depuis 1991, il travaille
à la clinique de pédiatrie à Berne, dont il
dirige depuis 2000 le service Endocrinolo-
gie, diabétologie et métabolisme.
20 millions de francs
pour la recherche
En 2011, la fondation Recherche suisse contre le cancer, la Ligue suisse
contre le cancer et les ligues cantonales et régionales ont soutenu plus
de 150 projets de recherche, bourses et organisations à hauteur de
20 millions de francs. «La recherche sur le cancer en Suisse» (édition
2012) est disponible gratuitement en français, en allemand et en an-
glais, par téléphone au 031 389 91 16 ou à l’adresse scientific-office@
liguecancer.ch ou à la page www.liguecancer.ch/rapportrecherche.
Recherche
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Recherche
Aujourd’hui, on administre des hormones de croissance
à de nombreux enfants et adolescents. Les suites de ces
traitements ne sont toutefois pas tout à fait claires. Le
professeur Primus-Eugen Mullis en étudie les effets à
long terme.
Effets à long terme des
hormones de croissance
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