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VI - CONCERTATIONS SUR LE FINANCEMENT BANCAIRE
DE L'ECONOMIE DANS LES ETATS DE L'UMOA
L’accélération de la croissance économique
requiert, en complément à la mise en œuvre de
réformes et politiques de qualité, un accroissement
des investissements productifs. Ce constat large-
ment partagé pose toutefois la question fondamen-
tale de la disponibilité du financement.
Il ressort des expériences en Amérique Latine, en
Asie et dans les pays développés que les banques
jouent un rôle déterminant dans le financement du
secteur privé, moteur de la croissance. Ce rôle
déterminant attendu des banques, en particulier, et
des marchés financiers en général, souligne l'urgen-
ce pour les Etats membres de l'Union de concilier,
d'une part le besoin de renforcer la stabilité du sec-
teur bancaire et, d'autre part, la nécessité de veiller
à ce que ce secteur contribue davantage à la cou-
verture des besoins de financement des entreprises.
A cet égard, la BCEAO a conduit des chantiers
visant à créer les conditions favorables à une parti-
cipation accrue du secteur financier de l’UEMOA au
financement des activités économiques des Etats
membres.
Faisant suite aux préoccupations relatives au sous-
financement des économies de l’Union, exprimées
par le Président en exercice de la Conférence des
Chefs d’Etat de l’Union, au terme de sa tournée
dans les Etats de l’Union, le Gouvernement de la
Banque Centrale, lors de sa réunion du 30 janvier
2004, a pris la décision d’organiser une journée de
concertation sur les conditions de financement ban-
caire de l’économie dans chaque Etat membre de
l’Union. Ainsi, du 4 mars au 29 avril 2004, ces ren-
contres ont été organisées dans les huit Etats
membres de l’UEMOA, afin de permettre à l’en-
semble des acteurs concernés de partager leurs
réflexions sur la question.
Les journées de concertation ont généralement
regroupé, outre la BCEAO, le secteur bancaire et
financier, l’Administration publique (Ministères de
l’Economie et des Finances, de l’Industrie, du
Commerce, des PME/PMI, de la Justice), les
Chambres de Commerce et d’Industrie, les princi-
pales organisations professionnelles, les associations
de consommateurs, les organisations paysannes et
d’artisans, le Patronat, le Conseil Economique et
Social des Etats, des représentants d’Institutions
financières internationales et régionales (Banque
Mondiale, BOAD, GARI, etc…) et plusieurs personnes
ressources, notamment des universitaires.
1 - OBJECTIFS DES CONCERTATIONS
Les concertations sur les conditions de financement
bancaire de l’économie avaient pour principal
objectif de fournir un cadre aux différents acteurs
intervenant dans le secteur financier, leur permettant
de faire l’état des lieux du financement bancaire de
l’économie dans les pays de l’UEMOA et de recher-
cher des solutions appropriées aux difficultés d’accès
des agents économiques au crédit bancaire. A cet
égard, les réflexions devaient permettre de :
- cerner les causes essentielles de l’insuffisance et du
coût jugé élevé du financement bancaire de l’éco-
nomie dans les Etats membres de l’UEMOA, au
regard notamment des conditions d’accès des
agents économiques, en particulier des PME/PMI,
au crédit bancaire. L’analyse critique de ces causes
devait porter, entre autres, sur l’examen de l’envi-
ronnement socio-économique et judiciaire dans
lequel évoluent les banques et établissements finan-
ciers de l’Union ainsi que les autres agents écono-
miques ;
- formuler des recommandations précises concer-
nant les actions à envisager à court, moyen et long
termes, afin de favoriser un financement bancaire
accru des agents économiques de l’Union, compa-
tible avec la solidité du système bancaire.
Ainsi, devaient être abordées les questions relatives
à la bonne gouvernance, au fonctionnement de
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CONCERTATIONS SUR LE FINANCEMENT BANCAIRE DE L'ECONOMIE DANS LES ETATS DE L'UMOA
l’administration judiciaire, aux réformes structurelles
ainsi qu’à la modernisation des économies, encore
dominées par le secteur informel, et les difficultés de
gestion des entreprises, principalement des
PME/PMI. Les participants devaient également exa-
miner les pratiques bancaires en vigueur dans
l’Union, dont la rigidité, en particulier les critères de
sélection des dossiers de financement ou de la
clientèle, et le coût relativement élevé des interven-
tions, excluent des services bancaires, une frange
importante de la population.
Enfin, les concertations devaient déboucher sur des
propositions ou recommandations pertinentes,
visant notamment à améliorer l’environnement du
système bancaire, en renforçant la confiance entre
le système bancaire et les agents économiques, afin
de favoriser l’accès de ces derniers aux finance-
ments bancaires à des conditions appropriées.
2 - SYNTHESE DES TRAVAUX
Les concertations ont été organisées autour des
deux principaux thèmes ci-après :
- les difficultés d’accès au crédit bancaire ;
- les risques liés au financement bancaire.
22..11 - DDiiffffiiccuullttééss dd''aaccccèèss aauu ccrrééddiitt bbaannccaaiirree
Ce thème a permis aux différents partenaires des
banques que sont les entreprises, les chambres de
commerce, les organisations de consommateurs, les
organisations paysannes et d’artisans, la justice, les
Avocats et autres Auxiliaires de justice (Notaires et
Huissiers), de faire le diagnostic des relations entre
les banques et leurs clients, en vue d’identifier les
obstacles qui entravent le développement appro-
prié des financements bancaires. L’analyse effec-
tuée lors des concertations a permis de distinguer les
difficultés liées à l’environnement des affaires des
autres facteurs limitant le financement bancaire
dans les Etats de l’Union.
2.1.1 - DDifficultés rrelatives àà ll'environnement
des aaffaires
De l’avis des participants aux rencontres, les insuffi-
sances de l’environnement des affaires constituent
le facteur majeur limitant le développement des
crédits aux opérateurs économiques. Aussi, les chefs
d’entreprises se sont-ils inquiétés du climat d’incerti-
tude économique, voire d’insécurité et d’instabilité
socio-politique, dans lequel se déroule l’activité
économique dans certains Etats de l’Union. Cette
situation, préjudiciable au développement des
affaires, limite la capacité de prévision et la
conception de plans d’investissement fiables à
moyen et long termes, ce qui a une incidence
négative notamment sur la demande et la distribu-
tion de crédits bancaires.
Les participants ont cependant reconnu le rôle
important joué par les Pouvoirs publics en matière
de promotion des entreprises, notamment par la
création de zones franches, d’institutions d’enca-
drement et d’appui aux entreprises, et d’organismes
de garantie. De même, l’institution de la Taxe
Préférentielle Communautaire (TPC) pour les tran-
sactions entre Etats membres de l’UEMOA a été
soulignée. Toutefois, ils ont relevé le faible niveau
d’information disponible sur ces structures et méca-
nismes, ce qui limite leur portée.
Le poids de la fiscalité, notamment la Taxe sur la
Valeur Ajoutée (TVA), dans certains pays, a été pré-
senté comme un frein au développement du crédit
bancaire. Par contre, dans d'autres pays, le coût
élevé des formalités d’obtention des titres fonciers
et les difficultés liées à l’état du cadastre réduisent le
nombre de nationaux détenant des titres de pro-
priété pouvant faire l’objet d’hypothèque, dans le
cadre d’un crédit bancaire.
Les difficultés d’ordre juridique et judiciaire, liées à
l’inadaptation des dispositions légales et réglemen-
taires au contexte local, et à l’application jugée
souvent inéquitable des lois et règlements au détri-
ment des établissements de crédit ont été évo-
quées. Par ailleurs, les lenteurs dans le fonctionne-
ment de l’administration judiciaire et l’absence de
magistrats spécialisés dans le traitement des
contentieux bancaires, constitueraient également
des causes majeures de perturbation et de difficul-
tés dans les relations entre les banques et leurs
clients.
L’accumulation d’importants arriérés intérieurs par
certains Etats représente aussi, selon le patronat, un
facteur limitant les remboursements des concours
CONCERTATIONS SUR LE FINANCEMENT BANCAIRE DE L'ECONOMIE DANS LES ETATS DE L'UMOA
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bancaires précédemment obtenus et la possibilité
de recourir à de nouveaux crédits.
Par ailleurs, les représentants du patronat ont évo-
qué le niveau relativement élevé des taux d’intérêt
pratiqués par les banques comme une des entraves
au recours au crédit bancaire. Selon les représen-
tants des entreprises, malgré la tendance à la
réduction du loyer de l’argent sur les marchés étran-
gers et le signal de baisse donné à plusieurs reprises
par la Banque Centrale (7 juillet et 20 octobre 2003,
22 mars 2004), les établissements de crédit conti-
nuent d’appliquer à leur clientèle des taux élevés
qui rendent difficiles les conditions d’exploitation
des entreprises en général et des PME/PMI en parti-
culier.
2.1.2 - AAutres ddifficultés
Outre les difficultés liées à l’environnement des
affaires, les participants ont identifié comme causes
de l’insuffisance du financement bancaire, la faible
couverture du territoire des Etats par les banques et
leur préférence pour les crédits à court terme orien-
tés vers le secteur du commerce, au détriment des
secteurs primaire et secondaire. Par ailleurs, les par-
ticipants ont évoqué la prédominance, dans
l’UEMOA, d’entreprises créées sous forme d’affaires
personnelles, les conditions contraignantes d’accès
au crédit en particulier, le niveau élevé de l’apport
personnel exigé par les banques, la nature des
garanties demandées ainsi que le manque de pas-
serelle entre les banques et les structures de microfi-
nance, etc.
Pour ce qui est de l’orientation des crédits bancaires
vers le secteur tertiaire (87% des crédits au 31
décembre 2003 dans un Etat), les participants ont
déploré le fait que ce secteur n’étant pas porteur
de valeur ajoutée importante, n’avait pas d'effets
induits significatifs sur les autres branches de l’éco-
nomie. Par ailleurs, l’agriculture qui occupe la plus
grande partie de la population active est le secteur
économique le moins financé par les banques.
Considérant l’importance du secteur informel dans
les pays de l’Union, les participants ont estimé que
cette situation ne contribuait pas à la modernisation
des économies et que le mode de gestion peu
orthodoxe de ces entreprises conduisait à les exclu-
re des circuits bancaires classiques.
Quant aux relations entre les systèmes de finance-
ment décentralisé (SFD) et les banques, elles sont
marquées par une méfiance réciproque, due à des
craintes de concurrence qui ne semblent pas justi-
fiées, compte tenu des différences de clientèles
ciblées par ces deux types d’institutions.
22..22 - RRiissqquueess lliiééss aauu ffiinnaanncceemmeenntt bbaannccaaiirree
Les représentants de l’Association Professionnelle
des Banques et Etablissements Financiers (APBEF) de
chacun des Etats ont relevé qu’en plus du risque
pays, l’activité bancaire porte en elle-même des
risques spécifiques, dont celui de contrepartie. Aussi,
importe–t-il que le banquier puisse disposer d’infor-
mations générales, économiques et financières
fiables sur son client, afin de pouvoir prendre un
risque maîtrisé.
A cet égard, la profession bancaire a fait valoir, au
titre des raisons qui limitent le développement des
crédits bancaires, le mauvais bouclage des sché-
mas de financement des projets, l’insuffisance des
apports en fonds propres, la faiblesse ou l’absence
de capacité managériale des chefs d’entreprise,
l’absence ou le caractère peu fiable des états
financiers produits, l’absence de tests de sensibilité
dans les projections financières, la complexité du
statut des garanties proposées et les difficultés de
réalisation des garanties constituées.
Concernant les schémas de financement générale-
ment présentés par les PME/PMI, les dirigeants de
banques ont estimé qu’ils devraient être élaborés
avec plus de professionnalisme, car recelant sou-
vent beaucoup d’erreurs et d’incohérences. Cette
situation rend la décision d’octroi de crédit parfois
aléatoire.
Quant à l’insuffisance des apports personnels, les
banques ont fait observer que le taux d’autofinan-
cement était souvent trop faible dans les pays de
l’UEMOA, ce qui a pour effet de transférer aux insti-
tutions de financement, une proportion de risque
trop importante par rapport aux règles financières
de partage des risques internationalement accep-
tées en matière de montage financier.
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CONCERTATIONS SUR LE FINANCEMENT BANCAIRE DE L'ECONOMIE DANS LES ETATS DE L'UMOA
S'agissant de la faiblesse ou de l’absence de capa-
cité managériale des dirigeants de PME/PMI, la pro-
fession bancaire a indiqué qu’elle constituait une
source de risque qui hypothèque souvent le
dénouement des crédits. A cet égard, les structures
d’encadrement devraient veiller à la pérennité des
entreprises concernées en vue d’obtenir un taux
satisfaisant de remboursement des concours ban-
caires.
Pour ce qui est de la qualité des états financiers pré-
sentés aux banques, les représentants des APBEF ont
signalé qu’elle se ressent de l’absence ou du
manque de fiabilité de la comptabilité de leurs
clients. A cet égard, le développement des centres
de gestion agréés a été vivement souhaité en vue
de permettre la modernisation des systèmes d’infor-
mation des PME/PMI tout en favorisant la mutualisa-
tion des frais de gestion de ces centres.
Concernant les difficultés de réalisation des garan-
ties, il a été mentionné que les meilleures sûretés
réelles comme l’hypothèque, sont de réalisation dif-
ficile dans les pays de l’Union. Cette situation qui
s’expliquerait notamment par les faiblesses de l’ad-
ministration judiciaire, les lenteurs dans les procé-
dures ainsi que par le manque de magistrats spécia-
lisés dans le domaine du contentieux bancaire, a
pour effet d’augmenter les risques encourus par les
banques, renforçant leurs réticences à octroyer de
nouveaux crédits.
Au terme des réflexions, les participants ont relevé
de nombreux dysfonctionnements dans les relations
des banques avec les acteurs du monde judiciaire
(Huissier, Notaire, Avocat, Magistrat). Ces dysfonc-
tionnements sont aggravés par les insuffisances de
gestion interne des banques qui n’observent pas
toujours le formalisme juridique nécessaire à la sécu-
risation de leurs relations avec les opérateurs écono-
miques.
3 - CONCLUSIONS ET
RECOMMANDATIONS
A l’issue des rencontres organisées dans les huit Etats
de l’Union sur les conditions de financement ban-
caire de l’économie, les conclusions et recomman-
dations ci-après ont été retenues.
33..11 - CCoonncclluussiioonnss
Deux séries de conclusions ont été arrêtées à l'issue
des rencontres. Elles concernent notamment les
besoins de financement des opérateurs écono-
miques et les offres de services financiers.
Au pplan ddes bbesoins dde ffinancement ddes oopérateurs
économiques
Au terme des échanges, il a été noté des diver-
gences de vues entre les banques et les agents
économiques qui ont permis de relever une inadap-
tation entre les besoins de financement et l’offre de
services bancaires et financiers.
A cet égard, les opérateurs économiques ont
déploré les conditions contraignantes de finance-
ment imposées par les banques, tant en matière de
taux d’intérêt que de garanties demandées. Cette
situation serait principalement la conséquence de
la structure oligopolistique du système bancaire au
sein duquel la concurrence est quasi absente. Ainsi,
il est noté que la moyenne des taux d’intérêt des
crédits avoisine actuellement 14% dans certains
Etats contre 7% en France.
La faible intervention des établissements de crédit,
notamment en faveur des jeunes promoteurs, est
due au fait que ces derniers éprouvent des difficul-
tés à satisfaire aux conditions d'apports en fonds
propres imposées par le système bancaire.
Il est apparu, à l’issue des concertations que la
réglementation bancaire et le dispositif prudentiel,
proches certes des exigences internationales en
matière de supervision bancaire, ne permettent pas
la satisfaction des besoins de financement des
entreprises évoluant dans un environnement socio-
économique spécifique à l’Union.
Le dispositif des accords de classement, pour sa
part, a été jugé trop contraignant par les partici-
pants, au regard de la faible capitalisation et de la
faible rentabilité des entreprises de l’UEMOA.
L'absence d’accord de classement entraîne l’appli-
cation par les banques de taux d'intérêt élevés ou le
refus d’octroyer des financements.
L’accumulation d’arriérés de paiement intérieurs
par certains Etats a été identifiée comme ayant un
impact négatif sur les capacités de remboursement
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des crédits bancaires et les activités des entreprises.
Aussi, les Pouvoirs Publics ont-ils été appelés à
approfondir l'assainissement des finances publiques
en vue d'assurer, à bonne date, le service de la
dette intérieure.
Par ailleurs, l’interdiction, dans certains pays, d’ex-
porter des produits vivriers entraîne des difficultés
pour les activités des banques et établissements
financiers car elle ne permet pas aux exploitants
agricoles de disposer de revenus substantiels pour
assurer le remboursement de leurs crédits bancaires.
Enfin, les incertitudes socio-politiques et la morosité
générale des affaires expliquent, en partie, le fonc-
tionnement peu performant des entreprises et leur
faible capacité d’absorption des crédits bancaires.
Au pplan ddes ooffres dde sservices ffinanciers
Les dossiers de demande de financement déposés
auprès des banques et établissements financiers
recèlent de nombreuses insuffisances dues à l’anal-
phabétisme ou à la formation insuffisante (au plan
technique, financier et de la gestion) de certains
dirigeants, en particulier de ceux des PME/PMI.
Le mode de gestion des entreprises est caractérisé
par un manque de rigueur. Aussi, les participants
ont-ils déploré certaines attitudes socio-culturelles se
traduisant par l’utilisation des emprunts à des fins
autres que la satisfaction des besoins de la société
bénéficiaire.
Le dispositif prudentiel applicable aux banques et
établissements financiers, certes proche des normes
internationales, ne permet pas une distribution
sélective de crédit accordant la préférence à des
secteurs ou à des groupes de clients.
Le taux relativement élevé des créances en souf-
france du système bancaire dans les pays de
l’Union, renforce la réticence des banques à accor-
der de nouveaux concours.
Par ailleurs, l’orientation des crédits essentiellement
vers les secteurs du commerce et des services d’une
part et vers le court terme de l’autre, a été déplorée
dans tous les pays de l’Union.
L’absence de structure de refinancement des cré-
dits hypothécaires qui oblige les banques à détenir
ces actifs dans leur portefeuille sur une longue pério-
de, limitant ainsi leur marge de crédit, a été égale-
ment déplorée.
Il en a été de même de l’inexistence d’institutions
spécialisées dans le domaine du capital-investisse-
ment pouvant compléter le financement à moyen
et long termes des banques.
En outre, les relations peu fructueuses entre les
banques et les structures de financement décentra-
lisées (SFD) ont été soulignées par les participants
qui ont préconisé une collaboration harmonieuse
entre elles, en vue d'une meilleure couverture géo-
graphique de l'espace UEMOA par les banques qui
pourraient utiliser à cet effet le réseau des SFD.
Par ailleurs, l’absence au sein des populations d’une
réelle culture financière, en particulier de celle de
remboursement des crédits bancaires, constitue un
des obstacles au développement des financements
bancaires.
En outre, le besoin de promouvoir des fonds de
garantie ayant pour objectif le partage du risque lié
au financement bancaire a retenu l’attention des
participants. La promotion de ces fonds permettrait
de pallier la faiblesse des garanties réelles propo-
sées.
L’absence, aussi bien au sein des structures d’appui
et d’encadrement des PME/PMI qu’au sein des
banques, de cellules dédiées au conseil des clients
en matière de montage financier a été aussi identi-
fiée comme un obstacle au développement de
crédits bancaires.
La prise en compte d’autres sources de finance-
ment telles que le marché financier qui offre des
opportunités additionnelles de placement et de
financement devrait créer, selon les participants,
une synergie entre les diverses sources de finance-
ment des économies des pays de l’Union.
33..22 - RReeccoommmmaannddaattiioonnss
Eu égard aux considérations qui précèdent et en vue
de redynamiser le financement bancaire dans les
pays de l’UEMOA, les participants aux rencontres de
concertation sur les conditions de financement ban-
caire de l’économie ont formulé les recommanda-
tions ci-après à l'endroit des Pouvoirs publics, des opé-
rateurs économiques et des établissements de crédit.
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