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CONCERTATIONS SUR LE FINANCEMENT BANCAIRE DE L'ECONOMIE DANS LES ETATS DE L'UMOA
l’administration judiciaire, aux réformes structurelles
ainsi qu’à la modernisation des économies, encore
dominées par le secteur informel, et les difficultés de
gestion des entreprises, principalement des
PME/PMI. Les participants devaient également exa-
miner les pratiques bancaires en vigueur dans
l’Union, dont la rigidité, en particulier les critères de
sélection des dossiers de financement ou de la
clientèle, et le coût relativement élevé des interven-
tions, excluent des services bancaires, une frange
importante de la population.
Enfin, les concertations devaient déboucher sur des
propositions ou recommandations pertinentes,
visant notamment à améliorer l’environnement du
système bancaire, en renforçant la confiance entre
le système bancaire et les agents économiques, afin
de favoriser l’accès de ces derniers aux finance-
ments bancaires à des conditions appropriées.
2 - SYNTHESE DES TRAVAUX
Les concertations ont été organisées autour des
deux principaux thèmes ci-après :
- les difficultés d’accès au crédit bancaire ;
- les risques liés au financement bancaire.
22..11 - DDiiffffiiccuullttééss dd''aaccccèèss aauu ccrrééddiitt bbaannccaaiirree
Ce thème a permis aux différents partenaires des
banques que sont les entreprises, les chambres de
commerce, les organisations de consommateurs, les
organisations paysannes et d’artisans, la justice, les
Avocats et autres Auxiliaires de justice (Notaires et
Huissiers), de faire le diagnostic des relations entre
les banques et leurs clients, en vue d’identifier les
obstacles qui entravent le développement appro-
prié des financements bancaires. L’analyse effec-
tuée lors des concertations a permis de distinguer les
difficultés liées à l’environnement des affaires des
autres facteurs limitant le financement bancaire
dans les Etats de l’Union.
2.1.1 - DDifficultés rrelatives àà ll'environnement
des aaffaires
De l’avis des participants aux rencontres, les insuffi-
sances de l’environnement des affaires constituent
le facteur majeur limitant le développement des
crédits aux opérateurs économiques. Aussi, les chefs
d’entreprises se sont-ils inquiétés du climat d’incerti-
tude économique, voire d’insécurité et d’instabilité
socio-politique, dans lequel se déroule l’activité
économique dans certains Etats de l’Union. Cette
situation, préjudiciable au développement des
affaires, limite la capacité de prévision et la
conception de plans d’investissement fiables à
moyen et long termes, ce qui a une incidence
négative notamment sur la demande et la distribu-
tion de crédits bancaires.
Les participants ont cependant reconnu le rôle
important joué par les Pouvoirs publics en matière
de promotion des entreprises, notamment par la
création de zones franches, d’institutions d’enca-
drement et d’appui aux entreprises, et d’organismes
de garantie. De même, l’institution de la Taxe
Préférentielle Communautaire (TPC) pour les tran-
sactions entre Etats membres de l’UEMOA a été
soulignée. Toutefois, ils ont relevé le faible niveau
d’information disponible sur ces structures et méca-
nismes, ce qui limite leur portée.
Le poids de la fiscalité, notamment la Taxe sur la
Valeur Ajoutée (TVA), dans certains pays, a été pré-
senté comme un frein au développement du crédit
bancaire. Par contre, dans d'autres pays, le coût
élevé des formalités d’obtention des titres fonciers
et les difficultés liées à l’état du cadastre réduisent le
nombre de nationaux détenant des titres de pro-
priété pouvant faire l’objet d’hypothèque, dans le
cadre d’un crédit bancaire.
Les difficultés d’ordre juridique et judiciaire, liées à
l’inadaptation des dispositions légales et réglemen-
taires au contexte local, et à l’application jugée
souvent inéquitable des lois et règlements au détri-
ment des établissements de crédit ont été évo-
quées. Par ailleurs, les lenteurs dans le fonctionne-
ment de l’administration judiciaire et l’absence de
magistrats spécialisés dans le traitement des
contentieux bancaires, constitueraient également
des causes majeures de perturbation et de difficul-
tés dans les relations entre les banques et leurs
clients.
L’accumulation d’importants arriérés intérieurs par
certains Etats représente aussi, selon le patronat, un
facteur limitant les remboursements des concours