La viande rouge, cancérogène ?
Est-il imaginable de mettre la viande rouge au rebut? Le document rendu public ce lundi 26
octobre par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’Organisation
mondiale de la Santé, en annonçant le classement de la consommation de viande rouge
comme probablement cancérogène pour l’homme est de nature à provoquer l’émoi du
consommateur marocain, grand amateur de mouton et de bœuf. Les soupçons quant à la
dangerosité potentielle d’une alimentation trop centrée sur la viande rouge ne sont pas récents.
Les conclusions de ce rapport du CIRC, en rejoignant celles avancées en juin en France par
l’Institut national du cancer (Inca) qui considérait comme un facteur de risque «les viandes
rouges et charcuterie pour le cancer du côlon-rectum)»
viennent, au grand dam de l’industrie de la viande, les renforcer.
34000 décès annuels par cancer imputables à une alimentation riche en
viande transformée
«Ces résultats confirment les recommandations de santé publique actuelles appelant à limiter
la consommation de viande », a commenté le Dr Christopher Wild, le directeur du Centre
international de recherche sur le cancer (CIRC), à l’origine de l’évaluation. Le terme de viande
rouge comprend « tous les types de viande issus des tissus
musculaires de mammifères comme le bœuf, le veau, le porc, l’agneau, le mouton, le cheval et
la chèvre ». Les produits carnés transformés
(encore appelés viande transformée) font, eux, référence à
« la viande qui a été transformée par salaison, maturation, fermentation, fumaison ou d’autres
processus mis en œuvre pour
rehausser
sa saveur ou
améliorer
sa conservation ». « La plupart des viandes transformées contiennent du porc ou du bœuf,
mais elles peuvent également
contenir
d’autres viandes rouges, de la volaille, des abats ou des sous-produits carnés comme le sang »
, précise le CIRC. Depuis une dizaine d’années, la viande transformée sous forme de
charcuterie halal a fait une entrée fracassante dans l’alimentation marocaine. Or c’est elle, plus
encore que la viande rouge, dont la consommation serait le plus à risque. Le CIRC s’est basé
sur plus de 800 études pour ranger la viande transformée dont fait partie la charcuterie dans la
catégorie des agents «
cancérigènes pour l’homme (Groupe 1)
». Ce classement a été établi sur la base «
d’indications suffisantes selon lesquelles la consommation de viande transformée provoque le
cancer colorectal chez l’homme
». «
Ce risque augmente avec la quantité
», selon le Dr Kurt Straif, du CIRC.
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