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Nous revoyons le patient le 6 Mai soit 3 jours après, il est logorrhéique, ne tient pas en
place, a des propos confus et délirants. Il dit avoir des problèmes d'argent à cause de
la banquière qui l'empêche de retirer de l'argent alors que ses comptes sont « pleins ». Il nous
dit qu'il va falloir aller régler ça avec elle, qu'elle va « comprendre ». Il nous parle également
d'une maitresse qu'il aurait, d'une grande maison qu'il va prochainement acquérir ainsi que 2
voitures.
Le patient est très difficile à canaliser mais finalement fini par écouter ma maitre de stage. Il
n'a en fait pas pris le traitement qui lui avait été prescrit. Elle lui explique qu'il faut reprendre
un traitement, essayer de se calmer, laisser un peu de temps passer avant d'entreprendre des
démarches auprès de sa banque, que les choses vont s'arranger. Le patient est alors apaisé,
soulagé et accepte un nouveau traitement.
Après discussion avec lui sur ces précédents traitements, on se met d'accord sur du
ZYPREXA qu'il dit avoir bien toléré par le passé et on reprend le traitement par SERESTA et
EFFEXOR. Il a rendez vous dans les jours qui viennent au CMP où le traitement sera
réévalué.
Le vendredi 13 Mai, le patient se présente à la consultation. Il est toujours aussi perturbé et
délirant. Il a pris le ZYPREXA puis l'a arrêté devant la récidive des énurésies nocturnes. Il
présente des insomnies majeures, se dit épuisé par tout ce qui se passe en ce moment.
Ma maitre de stage lui propose donc une hospitalisation afin qu’il se repose et que l'on
trouve un traitement adapté.
Le patient accepte cette proposition assez facilement car il pense lui aussi qu'il est épuisé, et
qu'il ne va pas pouvoir tenir très longtemps dans cet état. La question de l'HDT s'est posé,
mais étant donné la coopération du patient nous avons préféré ne pas le faire et laisser le soin
aux psychiatres de prendre cette décision.
Cependant, Monsieur MB nous disait ne pas être disponible immédiatement pour
l’hospitalisation car il devait aller chercher les enfants à l'école et attendre que sa femme
revienne du travail.
Dans ce contexte nous avons demandé au patient de contacter son frère qui logeait pour
quelques jours chez lui pour qu'il l'accompagne aux urgences et qu'il organise avec la femme
de Monsieur MB la sortie d'école.
Nous avons donc fait patienter le patient à l'infirmerie du centre, et une fois son frère arrivé,
appelé une ambulance pour les conduire aux urgences psychiatriques, après les avoir prévenus
par téléphone.
C'est avec surprise que nous voyons 3 jours plus tard, le 16 Mai revenir en consultation le
patient. Il a été décidé de ne pas l'hospitaliser après son passage aux urgences, son traitement
a été arrêté et remplacé par de l'ABILIFY 15 1/j et du LOXAPAC 50 1/J.
Monsieur MB nous dit bien tolérer ce traitement et se sentir beaucoup mieux. Un suivi avec
son psychiatre été programmé de façon rapproché pour les jours à venir.
Concernant les lésions faisant suite à son agression, la dermabrasion cutanée est cicatrisée,
quelques douleurs persistent au niveau de l'épaule et de la cheville traitées par antalgiques de
palier 1.