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Bien que cela soit clair en théorie, l’intégration
ces bêtas à un portefeuille est plus compliqué.
Premièrement, les fournisseurs d’indices peuvent
avoir une définition différente du bêta. Par exemple,
MSCI considère que les actions de petite
capitalisation mondiales sont les 15 % de titres
qui représentent le bas du panier de la capitalisation
boursière disponible à l’investissement. FTSE
descend cette proportion à 10 %. Les différences
de rendement des deux indices sont donc principale-
ment attribuables aux titres compris dans l’indice
MSCI, mais exclus du FTSE. Cependant, cela ne veut
pas dire que l’indice MSCI est « mieux » que l’indice
FTSE, sauf si la définition d’actions mondiales de petite
capitalisation, du point de vue de l’investisseur,
s’apparente plus aux titres qui composent
l’indice MSCI.
Les investisseurs ne peuvent pas investir directement
dans un indice. Ils doivent se fier à des produits de
placement qui visent à reproduire l’indice. Par
l’intermédiaire d’un fonds commun de placement ou
d’un fonds négocié en bourse (FNB) Une stratégie
de placement à gestion indiciellecomprend des coûts
de mise en œuvre (coûts de transaction, dépenses
de fonctionnement, frictions du marché, etc.) et
devrait donc fournir aux investisseurs la meilleure
approximation du bêta réalisable ou disponible à
l’investissement. Par conséquent, c’est à l’investisseur
qui cherche à tirer parti du bêta (1) d’établir le type
de bêta qui l’intéresse, (2) de déterminer l’indice qui
représente avec le plus de précision le bêta ciblé et
(3) d’identifier un produit qui lui convient afin
d’investir et de reproduire cet indice.
Lien entre bêta et capitalisation boursière
Une fois que l’indice à ciblé le marché et afin
représenter les caractéristiques de risque/rendement
(ou bêta) de ce marché ou segment de marché, cet
indice doit être pondéré en fonction de la
capitalisation boursière (Sharpe, 1991). Ce concept
est bien établi dans la théorie des marchés financiers
et s’explique simplement par la formule de la
capitalisation boursière :
Capitalisation boursière =
nombre d’actions en circulation x cours de l’action
Même si une société contrôle le nombre d’actions
en circulation, le facteur critique est le cours de
l’action, lequel est influencé uniquement par les
intervenants sur le marché. Le cours de l’action
reflète un mécanisme puissant utilisé collectivement
par les intervenants sur le marché pour établir et
modifier des points de vue sur les résultats futurs de
la société (y compris l’émission ou le
remboursement d’actions). Par conséquent,
l’information pertinente est continuellement intégrée
aux cours des actions par le fait même de négocier
ces titres, ce qui se traduit dans la valeur en bourse
des actions. Les indices pondérés en fonction de
cette valeur, la capitalisation boursière, reflètent
donc toujours le consensus des investisseurs
concernant la valeur relative de chaque société à tout
moment et le succès de l’investisseur moyen quant
à l’atteinte d’un bêta ciblé précis. Vanguard pense
que le meilleur indice n’est pas nécessairement celui
qui fournit le rendement le plus élevé sur une
période donnée, mais celui qui mesure avec le plus
de précision les capitaux pondérés en fonction de
l’actif collectivement investis sur le marché qu’il est
censé répliquer.
Le cours de l’action reflétant tous les facteurs
possibles pris en compte par un investisseur pour
estimer la valeur d’une société, un indice pondéré en
fonction de la capitalisation boursière représente
également une véritable approche multifactorielle,
une approche de placement tous facteurs (figure 1,
page 4) permettant la constitution d’un portefeuille
ex ante (prospectif) théoriquement efficace selon
l’approche moyenne-variance.2 Tout écart par rapport
à la pondération en fonction de la capitalisation
2 Il est important de distinguer le portefeuille optimal ex-ante (prospectif) du portefeuille optimal ex-post (a posteriori). L’information a posteriori indique
qu’on peut construire un nombre infini de portefeuilles qui auraient obtenu un meilleur rendement que le portefeuille de marché à n’importe quelle période
donnée. L’information a posteriori permet de savoir avec une certitude de 100 % quelles actions se sont écartées ou non de leur valeur intrinsèque.
Cependant, le cours prospectif d’un titre n’étant pas prévisible et le nombre d’acheteurs devant égaler le nombre de vendeurs, le portefeuille fondé sur la
capitalisation boursière doit être un portefeuille optimal ex-ante. Si l’on prend un exemple extrême et /ou si tous les investisseurs adoptent une stratégie
fondée sur l’optimisation des dividendes, non seulement les cours des actions concernées montent, tirant les rendements vers le bas, mais le portefeuille
de marché deviendrait un portefeuille fondé sur l’optimisation des dividendes.