Québec (« PGQ ») intervienne auprès du Solliciteur général du Canada afin que
justice soit rendue. En 1990, H présente une quatrième demande de clémence, mais la
Ministre lui répond de s’adresser à la Cour d’appel du Québec, ce qu’il fait. La Cour
d’appel accueille l’appel, mais au lieu de prononcer un verdict d’acquittement ou
d’ordonner un nouveau procès, elle ordonne l’arrêt des procédures. Le 21 janvier
1997, la Cour suprême du Canada acquitte H unanimement, séance tenante, étant
d’avis que la preuve ne pourrait permettre à un jury raisonnable correctement instruit
de conclure hors de tout doute raisonnable à la culpabilité de H. H entreprend alors un
recours en responsabilité civile pour faire condamner solidairement le PGQ, le
procureur général du Canada (« PGC ») et la ville de Mont-Laurier. À la suite
d’ententes conclues à l’amiable, la ville et le PGQ lui versent une indemnité totale de
5 550 000 $. Après ce règlement, H continue de réclamer du PGC 1 079 871 $ pour
ses pertes pécuniaires et 1 900 000 $ pour ses pertes non pécuniaires, ainsi que 10 000
000 $ en dommages-intérêts punitifs.
La Cour supérieure accueille l’action et condamne le PGC à payer à H
une somme de près de 5,8 millions de dollars. Elle estime qu’en application de la Loi
sur la responsabilité civile de l’État et le contentieux administratif, le Ministre est
soumis aux règles québécoises de la responsabilité civile, qu’il ne bénéficie d’aucune
immunité, qu’il a commis une faute d’« inertie » ou d’« indifférence institutionnelle »
et qu’une étude nourrie, concertée et fouillée aurait fait découvrir la méprise. Elle
condamne le PGC à verser à H plus de 850 000 $ au titre des dommages pécuniaires,
1 900 000 $ au titre des dommages non pécuniaires et 2 500 000 $ à titre de
dommages-intérêts punitifs. Elle estime aussi que le PGC a abusé de son droit d’ester
en justice et lui ordonne de verser 100 000 $ pour les honoraires payés par H au