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UN MÉDICAMENT biosimilaire
Un médicament biosimilaire est « similaire » au médicament biologique de
référence. Comme tous les médicaments biologiques, le médicament biosimilaire
est produit par des micro-organismes vivants (exemple : bactérie, levure, cellules
de mammifère...). Il est complexe à fabriquer en raison de la nature même des
produits biologiques mais aussi des processus de fabrication (préparation,
purication, formulation, etc.).
Le code de la santé publique le définit
comme « un médicament biologique de
même composition qualitative et quantitative
en substance active et de même forme
pharmaceutique qu’un médicament biologique
de référence mais qui ne remplit pas les
conditions pour être regardé comme une
spécialité générique en raison de différences
liées notamment à la variabilité de la matière
première ou aux procédés de fabrication et
nécessitant que soient produites des données
précliniques et cliniques supplémentaires
dans des conditions déterminées par voie
réglementaire » (article L5121-1-15).
UN DÉVELOPPEMENT LONG ET
COÛTEUX
Le développement d’un médicament biosimilaire
nécessite de nombreux tests garantissant
la qualité du médicament puis des études
cliniques démontrant une efficacité et une
sécurité d’emploi similaires au médicament
biologique de référence. Son lancement sur le
marché nécessite donc la conduite d’études
précliniques, d’études cliniques de phase I et
III onéreuses pour mener à son autorisation de
mise sur le marché.
Le développement est long, nécessitant
environ 5 ans, à peine moins qu’un médicament
biologique de référence.
Le modèle de développement d’approbation,
de promotion, d’investissement et de mise
sur le marché d’un médicament biosimilaire
s’apparente plus à celui d’une molécule
innovante. C’est en grande partie pour cela
que l’on ne peut pas comparer le biosimilaire
à un médicament générique.
Les exigences demandées par les autorités pour
approuver un biosimilaire sont très élevées.
« La molécule injectée au patient doit présenter
le même mode d’apparition dans le sang que
la molécule de référence. C’est « la pharmaco-
cinétique » et c’est ce qui est principalement
demandé à un médicament générique
ordinaire. Pour le biosimilaire, le degré
d’exigence est supérieur. Pour obtenir son
autorisation de mise sur le marché, en raison
des différences de fabrication, le médicament
biosimilaire doit également prouver qu’il permet
d’obtenir les mêmes résultats thérapeutiques
(en l’occurrence la baisse attendue de la
glycémie pour l’insuline) : c’est la pharmaco-
dynamique », explique Marc Lambert, Chef de
service de la pharmacie centrale de l’AP-HM
de Marseille.
D’où de nécessaires essais de phase III, destinés
à vérifier l’efficacité mais aussi sa bonne
tolérance, notamment concernant les réactions
d’hypersensibilité, par exemple.
Les tests de qualité pharmaceutique et les
études cliniques demandés par les autorités
de santé permettent de démontrer la similarité
en termes de bénéfices cliniques et de
sécurité aux patients. S’il ne présente pas une
similarité élevée prouvée scientifiquement,
il n’obtient pas son autorisation de mise sur le
marché. n