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Les sols et l'agriculture, Gérard Millette Ph.D.
Chapitre 76
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Par exemple, le nombre atomique est de 1 pour l’hydro-
gène mais de 8 pour l’oxygène. Chaque noyau contient autant
de neutrons sans charge électrique que de protons positifs
qui déterminent la masse ou le poids de l’atome. Donc, la
masse ou poids atomique de l’hydrogène est 2, celle de l’oxy-
gène 16. La plupart des éléments ont des variantes ato-
miques, dû au nombre de neutrons qui siègent avec les
protons dans le noyau central. Pour sa part, le carbone (C),
identifié comme l’atome standard de référence dans le
monde scientifique, possède 12 protons et 12 neutrons dans
son noyau central, avec 12 électrons répartis sur 3 pelures (68)
dont 4 sur la pelure extérieure. Il existe des atomes avec 13
ou 14 protons appelés carbone 13 ou carbone 14. Le carbone
12 représente 99 % des atomes de carbone, c’est pourquoi on
utilise le poids atomique de 12 pour calculer le poids ato-
mique des substances contenant du carbone.
Si on bombarde un élément avec des rayons électro-
niques, on peut changer son comportement naturel en celui
d’un autre élément. En bombardant ainsi un atome de H, on
a obtenu deux autres sortes d’hydrogène qui existent en très
petite quantité, c’est-à-dire le deutérium (hydrogène à 2 pro-
tons et neutrons) et le tritium (hydrogène lourd à 3 protons
et neutrons). Ces éléments enrichis sont appelés isotopes. Or,
il existe 3 isotopes d’hydrogène et 6 isotopes d’oxygène en
très petites quantités dans la nature. C’est à cause de ces phé-
nomènes que l’on connaît maintenant 26 isotopes de molé-
cules d’eau (H-O-H) ou H2O qui sont présents et qui agissent
ou réagissent différemment dans la nature.
LA FUSION
Si on fusionne un deutérium à un tritium, on libère un
atome d’hydrogène rempli d’énergie extraordinaire. C’est le
principe de la fusion contrôlée des atomes d’hydrogène, qui
libère l’énergie de source nucléaire que nous utilisons. Sans
contrôle, c’est la bombe atomique à l’hydrogène.
La fusion continue d’atomes d’hydrogène existerait
dans le plasma du soleil dont la température au centre serait
de 40 millions de degrés centigrades, où tous les éléments
connus seraient en fusion. Ce plasma a une densité élevée qui
permettrait la fusion continue d’atome de deutérium et de
tritium, qui est source de chaleur et d’énergie. Pour réussir
cette réaction sur terre, il faut accélérer énormément la vitesse
de déplacement des atomes d’hydrogène dans un champ
magnétique très puissant, dans un espace très limité, puis
chauffer le deutérium aux rayons laser pour obtenir du tritium
qui est alors relâché.
Dans les océans, un atome d’hydrogène sur 6 500 est du
deutérium. Il y en aurait suffisamment pour produire toute
l’énergie dont la terre aurait besoin pendant plus d’un million
d’années. Actuellement, 6 % de toute l’énergie produite dans
le monde proviendrait de centrales nucléaires avec fusion
contrôlée. On prévoit un léger ralentissement momentané
dans l’utilisation de ce système, à cause des craintes suscitées
par l’éclatement des usines de Three Mile Island et de Tcher-
nobyl.
La production d’énergie par la fusion contrôlée de l’hy-
drogène ne libère pas de radioactivité, de fumée, de CO2, etc.
Par contre, les déchets radioactifs durent 100 000 ans. On les
enterre. Une pluviométrie abondante et une augmentation
de température, dues au réchauffement atmosphérique, de
même qu’une acidification accélérée hâteraient la désactiva-
tion des déchets. La dégradation des déchets radioactifs est
à son minimum sous les conditions polaires. La présence de
sodium (Na) dans le sol accélère la décomposition de ces
déchets, mais ces sols existent sous des conditions de faible
pluviométrie (62, 63). La topographie joue aussi un rôle de mo-
dificateur parce qu’elle affecte les quantités d’eau et la tem-
pérature locale de l’eau qui délave le sol.
RÉACTIONS CHIMIQUES
Lorsqu’il est seul et isolé, l’hydrogène est peu actif ou
réactif. Il est soluble dans les matières grasses, ce qui permet
l’hydrogénation des huiles pour les solidifier en ce que l’on
appelle les gras trans, pour gras transformés. On retrouve l’hy-
drogène dans les polymères fabriqués en nature ou dans les
industries, parce qu’il s’associe à l’oxygène (O), au carbone (C),
au phosphore (P), au soufre (S), au potassium (K), à l’azote (N),
etc. Il aide les molécules ainsi formées à se regrouper sous la
forme de molécules organiques complexes comme les sucres,
les amidons, la cellulose, les protéines, fibres et plastiques, etc.
Dans les milieux privés d’oxygène, l’hydrogène cause la
putréfaction. Comme on l’a vu aux chapitres 16 et 17, l’hydro-
gène est le maître d’œuvre du pH. Si l’atome H+ est libre et
dominant, il cause l’acidité. S’il forme un complexe avec l’oxy-
gène, il s’y associe et cause l’alcalinité ou l’acidité. C’est ainsi
que l’eau de pluie attaque et décompose tous les types de roc,
qu’ils soient acides, neutres ou alcalins. Si l’hydrogène s’asso-
cie à l’azote (N), il fait partie des GES. Il peut être agent réduc-
teur ou aider l’oxydation d’autres éléments environnants. Il
peut faire partie des agents hydratants parce qu’il constitue
la molécule d’eau H-O-H. Dans l’eau, l’ion H+ n’existe pas parce
qu’il réagit instantanément avec la molécule d’eau de la façon
suivante pour former la molécule hydronium (((H2O) + (H+))
(eau) = H3O (hydronium)). Cet hydronium réagit avec d’autres
molécules d’eau qui s’attachent les unes aux autres et forment
des molécules complexes d’eau. Celles-ci peuvent lier ensem-
ble jusqu’à 8 molécules d’eau.
L’attrait entre les molécules d’eau est plus puissant que
l’attrait d’autres sortes de molécules. Ce phénomène crée la
tension de surface de l’eau que l’on observe dans un verre
d’eau propre. C’est pourquoi la surface de l’eau près de la paroi
du verre prend une forme convexe. Si le contenant contient
des molécules métalliques ou organiques, la force d’attraction
de ces composés envers les molécules complexes d’eau est
plus puissante que celle des molécules d’eau entre elles. Ceci
donne une forme concave à la surface de l’eau près de la paroi.