● P r o f e s s e u r I s a b e l l e Fo u r a s t é - Fa c u l t é d e s S c i e n c e s P h a r m a c e u t i q u e s d e To u l o u s e Étude Étude botanique L’Olivier Oleaceae ▲ Fondation d’Entreprise pour la Protection et la Bonne Utilisation du Patrimoine Végétal sommaire 4 Introduction 5 Description générale de la plante � � � � 9 Description de la partie utilisée � � 14 Dénomination scientifique Dénominations communes Habitat Description de l'espèce Olea europaea Morphologie Anatomie Références bibliographiques Introduction O riginaire d'Asie mineure, l'olivier a été l'un des premiers arbres cultivés par l’homme. Il fut dès l'Antiquité introduit dans tout le bassin méditerranéen et importé, en 1560, en Amérique du Sud ; il y fut cultivé, dans un premier temps, dans les vallées du Pérou. L'olivier est cultivé essentiellement pour la production des fruits et de l'huile, mais cet arbre est aussi médicinal par ses feuilles. L'olivier est un arbre d'une très grande richesse symbolique et est utilisé par de nombreuses civilisations. Des rameaux ont été retrouvés dans des cercueils égyptiens datant de plus de 4000 ans avant J.C. Cet arbre, offert à la civilisation grecque par la Déesse Athéna, symbolisait la sagesse. Les Romains le vénéraient aussi et l'attribuaient à Minerve. Dans la civilisation juive et chrétienne il est le symbole de la paix. De nombreuses références peuvent être relevées dans la Bible, laissant supposer une utilisation importante par les Hébreux. En Islam il est l'arbre central, l'axe du monde, l’homme universel. Au Japon, il symbolise l'amabilité et la victoire. En Chine, on lui prête le pouvoir de neutraliser certains poisons, ce qui lui confère une valeur tutélaire. Dès le VIIIème siècle, le commerce de l'olive florissait entre le bassin méditerranéen et le Nord de l'Europe. Les feuilles d'olivier étaient, jadis, totalement délaissées. Or elles représentent maintenant un grand intérêt en thérapeutique : elles sont surtout utilisées pour leur effet hypotenseur, hypoglycémiant et diurétique. 4 Description générale de la plante � DÉNOMINATION SCIENTIFIQUE L'olivier a été nommé Olea europaea et introduit pour la première fois dans "Species plantarum", par Linné, en 1753. Embranchement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Spermatophyta Sous-embranchement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Angiospermae Classe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dicotyledonae Sous-classe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gamopétales Série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hypogynes Sous-série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Isostémones Ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gentianales Famille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Oleaceae Tribu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sésélinées Genre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Olea L. Espèce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Olea europaea L. � DÉNOMINATION COMMUNES Syn o n ymie s Olea communis Steud. Olea gallica Mill. Olea lancifolia Moench. Olea latifolia Ait. Olea oleaster Hoffm. et Link. Olea polymorpha Risso Olea sylvestris Mill. N o m s c o m m u n s • E n f ra nç a i s : Oleastre, Olivastre, Olivier, Oulivié (Marseille). • En allemand : Oelbaum, Olive, Olivenbaum. • En Anglais : Olive tree. • En espagnol : Aceituno, Olivera, Olivo. • En flamand : Oliefboom, Olÿfboom. • En italien : Oleastro, Olivo-salvatico, Ulivo. • En portugais : Oliveiro. 5 Description générale de la plante [suite] � H AB ITAT L'olivier, originaire de Syrie, est planté dans tout le bassin méditerranéen. Il est, parmi les plantes cultivées, l'une des plus caractéristiques. Ses lieux d'élection sont, outre les olivettes, les rochers, les rocailles, les côteaux pierreux et les vieux murs. Il est aujourd'hui répandu sous tous les climats où il est susceptible de croître et de mûrir ses fruits. On le rencontre surtout en abondance en Espagne, au Portugal, en Provence, dans la plus grande partie de l'Italie, en Grèce, en Syrie, en Tunisie et en Algérie. Il est, depuis peu de temps, l'objet de cultures importantes en Californie et d'autres régions de l'Amérique ; il a également été introduit en Australie. C'est l'un des arbres dont la longévité est la plus grande : on en connaît dont l'âge remonte à plus de 1000 ans. Il peut supporter des froids de 7 à 8 degrés au-dessous de Olea europaea L. Oliveraie zéro, et même des froids plus intenses, pourvu qu'ils ne se prolongent pas. On a décrit deux races et une variété de cette espèce. 6 � DE S CR I P T I O N D E L' E S P È CE L'olivier est un arbre de 3 à 10 mètres, parfois un arbrisseau de 1,5 à 2 mètres. Dans les pays chauds, il devient beaucoup plus gros et s'élève Olea europaea L. Rameau feuillé fructifère jusqu'à la hauteur de 10 mètres. Son enracinement est d'abord pivotant mais, suivant les sols, il peut varier en profondeur de moins de 1 m à plus de 6 m et se développer en largeur à plus de 20 m autour du tronc. Son tronc, dans sa partie basse, peut atteindre 1 à 2 mètres de circonférence. Il se divise, à la hauteur de 3 ou 4 mètres, en branches qui s'élèvent à 7 ou 10 mètres. Les rameaux sont plus ou moins érigés ou pendants et presque pleureurs selon les variétés. Ils sont tortueux, de section cylindrique, recouverts d'une écorce blanc grisâtre et dépourvus d'épines. Lorsque la tige est assez âgée, son écorce devient jaune brunâtre, écailleuse, rugueuse, crevassée en travers et dans sa longueur. Les tiges portent des feuilles opposées, entières, persistantes d'une durée de vie d'environ 3 ans. Les feuilles courtement pétiolées, alternes, sont simples, coriaces, enroulées sur les bords, vers la face inférieure. La face supérieure est verte et comme ponctuée de blanc en dessus. La face inférieure est blanchâtre-écailleuse ; la nervure principale est seule apparente. A l'aisselle des feuilles paraissent de très petits bourgeons grisâtres, écailleux et soyeux. 7 Description générale de la plante [suite] Les fleurs blanches sont réunies en petites grappes dressées et situées à l'aisselle des feuilles. Le calice persistant est à 4 divisions larges et peu profondes. La corolle, infundibuliforme, possède 4 divisions planes et est environ trois fois plus large que le calice. Sur le tube de la corolle s'insèrent deux étamines à filet court et à anthères jaunâtres dorsifixes. L'ovaire libre, à stigmate bilobé, est arrondi et surmonté d'un style épais et d'un stigmate capité ou à deux lobes peu marqués ; l'ovaire est à deux loges dont chacune contient deux ovules pendants. Généralement, une des deux loges et trois des quatre ovules avortent. L'ovule donne à maturité une drupe ovoïde, parfois un peu courbe, de 1 à 3 cm de long sur 1 à 1,5 cm de large, à sommet tantôt arrondi, tantôt pointu, à surface lisse, luisante, ponctuée, verte, puis rougeâtre, enfin pourpre foncé presque noir à maturité. L'épicarpe est mince, le mésocarpe pulpeux, assez épais, très huileux, à saveur âcre et désagréable. Au centre, se trouve un noyau dur, épais, allongé en fuseau pointu, uniloculaire et monosperme par avortement. La graine, anatrope et albuminée, contient une amande blanche, huileuse, formée d'un albumen charnu et d'un embryon axile droit. 8 Description de la partie utilisée La partie utilisée est la feuille séchée. � M OR PH OLO GI E La feuille d'olivier est simple, subsessile, lancéolée, de 3 cm à 5 cm de long sur 1 cm à 1,5 cm de large, rendue convexe par dessiccation. Les bords du limbe, enroulés sur eux-mêmes, font saillie sur la face inférieure où se dessine nettement la nervure principale. Le limbe coriace présente une face supérieure gris-vert, lisse et brillante, où les nervures secondaires forment un fin réseau. La face inférieure, chatoyante, est recouverte d'un fin duvet facilement détachable par grattage. La nervure principale, foncée, apparaît en relief sur cette face. Vue Générale 9 Description de la partie utilisée [suite] � A N ATO M I E La section transversale de la feuille d'Olea europaea L. présente une nervure principale à face supérieure très légèrement saillante et à face inférieure arrondie proéminente. Nervure médiane Colorée par le réactif carmino-vert aluné, la section transversale de la nervure médiane de la feuille d'Olea europaea L. présente, de la face supérieure vers la face inférieure : - l'épiderme supérieur constitué d'une assise de cellules épiderme supérieur cuticularisé isodiamétriques, à parois cellulosiques, recouvertes d'une épaisse cuticule. Cet épiderme porte quelques poils en écusson dont le pied semble enfoncé dans l'épiderme. Parenchyme palissadique Parenchyme lacuneux Sclérites rameux Parenchyme fondamental Bois Liber Fibres péricycliques Epiderme inférieur cuticularisé et pilifère Nervure médiane Olea europaea L. Section transversale de la feuille 10 - le parenchyme constitué de cellules de taille moyenne, arrondies, à parois légèrement collenchymateuses et laissant apparaître des méats entre elles, des sclérites particuliers dits "sclérites rameux" ; certains sont en effet sectionnés transversalement : ils présentent une section arrondie, une paroi épaisse et nacrée, une lumière étroite ; d'autres sont sectionnés longitudinalement et présentent une forme allongée, à parois épaissies, nacrées, non canaliculées. - le système conducteur en arc constitué de la superposition d'un bois et d'un liber, le pôle ligneux étant situé vers la face supérieure. Cet arc libéro-ligneux est accompagné à la face supérieure par un amas sclérenchymateux et à la face inférieure par un arc de fibres péricycliques, lignifiées. - l'épiderme inférieur cuticularisé constitué d'une assise de cellules isodiamétriques à parois cellulosiques fines et portant des poils en écusson dont le pied est plus dégagé de l'épiderme que dans le cas de la face supérieure. Sclérite rameux Parenchyme lacuneux Epiderme inférieur Parenchyne palissadique Poil en écusson Olea europaea L. Section transversale de la feuille Détail au niveau de l'épiderme inférieur 11 Description de la partie utilisée [suite] Limbe La section transversale du limbe de la feuille d'Olea europaea L., colorée par le réactif carmino-vert aluné, présente, de la face supérieure vers la face inférieure : - l'épiderme supérieur semblable à celui de la nervure médiane. - le mésophylle hétérogène symétrique constitué de deux à trois assises de parenchyme palissadique, de parenchyme lacuneux et d'une à deux assises de parenchyme palissadique. Des sclérites rameux et nacrés se rencontrent à l'intérieur du mésophylle. Epiderme supérieur cuticularisé Parenchyne palissadique Olea europaea L. Section transversale de la feuille Limbe Sclérite rameux 12 Parenchyme lacuneux Epiderme inférieur cuticularisé et pilifère - l'épiderme inférieur cuticularisé stomatifère semblable à l'épiderme inférieur de la nervure médiane et portant beaucoup de poils "en écusson". Les poils tecteurs dits en écusson sont constitués d'un pied unicellulaire et d'une partie distale, pluricellulaire, composé de nombreuses cellules disposées en cercle autour de la cellule basale. Olea europaea L. Poils en écusson de l'épiderme foliaire 13 Références bibliographiques BEZANGER-BEAUQUESNE L. ; PINKAS M. ; TORCK M. ; TROTIN F. (1990) Plantes médicinales des Régions Tempérées - Ed. Maloine (Paris), 2ème édition, p. 233. BONNIER G. (1990) - La Grande Flore en couleurs - Ed. Belin (Paris), p.744. COLLIN E. (1908) - Précis de Matière médicale, Ed. Octave DOUIN (Paris), p.526. CRÉTÉ P. (1965) - Précis de Botanique - Ed. Masson et Cie (Paris), Tome II, p. 324. GRISVARD P. ; CHAUDIN V. (1964) - Le Bon Jardinier - Encyclopédie horticole Ed. La Maison Rustique - 152ème Edition, p. 2146. GUIBOURT (1870) - Histoire Naturelle des Drogues Simples, Ed. La Maison rustique (Paris), Tome II, p. 581. HARIOT P. 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