L` OLivier - Klorane Botanical Foundation

publicité
Professeur
Isabelle Fourasté
Faculté des Sciences Pharmaceutiques de Toulouse
L’ Olivier
Olea europaea L.
Oleaceae
s
Fondation d’Entreprise pour la Protection
et la Bonne Utilisation du Patrimoine Végétal
- L’ Olivier Olea europaea L.
Oleaceae
L
’Olivier est un arbre pouvant atteindre 10 m de hauteur. Son tronc tortueux est
recouvert d’une écorce blanc-grisâtre crevassée et brunissant avec l’âge. De
petites fleurs blanches tétramères groupées en grappes caractérisent l’espèce.
Originaire d’Asie mineure, l’Olivier a été l’un des premiers arbres cultivés par
l’homme. Il fut dès l’Antiquité introduit dans tout le bassin méditerranéen et
importé en 1560 en Amérique du Sud ; il y fut cultivé, dans un premier temps,
dans les vallées du Pérou (1, 2, 6).
• Les feuilles sont opposées, persistantes, entières et coriaces. La face supérieure est gris-vert alors que la face inférieure recouverte d’un fin duvet est
blanchâtre.
• Les fruits sont des drupes ovoïdes à noyau dur dont le mésocarpe peut renfermer plus de 30 % de lipides. Ils sont utilisés par l’industrie agroalimentaire.
L’Olivier est cultivé essentiellement pour la production d’huile, mais cet arbre est aussi
médicinal par ses feuilles.
L’Olivier est un arbre d’une très grande richesse symbolique et est utilisé par de
nombreuses civilisations. Des rameaux ont été retrouvés dans des cercueils Egyptiens
datant de plus de 4000 ans.
Cet arbre, offert à la civilisation grecque par la Déesse Athéna, symbolisait la sagesse.
Les Romains le vénéraient aussi et l’attribuaient à Minerve.
Dans la civilisation juive et chrétienne il est symbole de la paix. De nombreuses références peuvent être relevées dans la Bible, laissant supposer une utilisation importante
de son huile par les Anciens Hébreux.
E
n Islam, il est l’arbre central, l’axe du monde, l’homme universel.
Au Japon, il symbolise l’amabilité et la victoire. En Chine on lui prête le pouvoir
de neutraliser certains poisons, ce qui lui confère une valeur tutélaire. (6, 7).
Dès le VIIIe siècle le commerce de l’Olive florissait entre le bassin méditerranéen
et le Nord de l’Europe.
Les feuilles d’Olivier étaient, jadis, totalement délaissées. Or elles représentent
maintenant un grand intérêt en thérapeutique : elles sont surtout utilisées pour
leur effet hypotenseur, hypoglycémiant et diurétique (4, 9)
- composition chimique -
n Principaux constituants chimiques intervenant dans l’activité
de la feuille d’Olea europaea L. (Oleaceae)
1- Séco-iridoïdes (1, 2, 5)
Ils caractérisent la feuille d’Olivier,
• oleuropéoside
• 11-déméthyl-oleuropéoside
• diesther méthylique de l’oléoside
• ligustroside
HO
HO
O
O
H
glucose
O
CH3
COOMe
O
H3C
O
O
CH3
COOMe
O-glucose
Oleuropéoside
Diesther méthylique
de l’oléoside
2- Flavonoïdes (2)
Il s’agit d’hétérosides du lutéolol et de l’apigénol
3- Acides triterpèniques (2, 5)
Acide oléanolique et son dérivé 2-a-hydroxylé.
H3C
CH3
CH3
CH3
COOH
H
CH3
HO
H 3C
Acide oléanolique
CH3
4- Alcaloïdes (1, 5)
eux alcaloïdes sont identifiés dans la feuille. Ils sont rencontrés couramD
ment chez les Rubiacées (ex : le quinquina) : il s’agit de la cinchonidine
et de son dérivé déhydrogéné.
H2C
N
OH
N
Cinchonidine
- Données
pharmacologiques -
n ACTION ANTI-ULCEREUSE
L ’acide oléanolique fut identifié comme étant le support de cette
propriété (1).
n ACTION FEBRIFUGE
Deux alcaloïdes réputés antimalariques, furent identifiés dans la feuille d’Olivier,
la cinchonidine et son dérivé déhydrogéné. Ils sont tous deux responsables
de l’action fébrifuge de cette drogue (2, 3, 5).
n ACTION HYPOTENSIVE
Les infusions ou décoctions de feuilles d’Olivier sont hypotensives chez
le chien. Cette propriété est attribuée à l’oleuropéoside, qui est en outre
coronodilatateur, antiarythmique et spasmolytique (2, 4, 6).
n ACTION HYPOGLYCEMIANTE
Les infusions ou décoction de feuilles sembleraient avoir la propriété de
diminuer la glycémie (1).
n ACTION DIURETIQUE
Une action diurétique est traditionnellement attribuée à l’infusion de
feuilles, mais aucune étude pharmacologique n’a été effectuée dans ce
sens (2) ; elle est cependant souvent attribuée aux flavonoïdes.
- USAGES TRADITIONNELS
ET COURANTS -
n USAGES TRADITIONNELS (1, 3, 7, 9, 10)
Quelques médecins espagnols présentaient les feuilles comme un fébrifuge capable de suppléer au quinquina, cette utilisation fut abandonnée
par les phytothérapeutes. Mais la feuille d’Olivier est toujours utilisée pour
faciliter l’élimination rénale de l’eau et maintenir un niveau tensionnel
raisonnable.
Les feuilles bouillies sont aussi utilisées en application locale comme
antiseptique et quelques fois comme astringent et cicatrisant.
n INDICATIONS THERAPEUTIQUES (1, 2, 4)
La drogue est utilisée, sous forme de tisane composée, pour sa propriété
hypotensive, dans les cas d’hypertension moyenne et labile. Elle peut être
prescrite lors de l’élaboration d’un régime hypoglycémiant.
n EFFETS INDESIRABLES, CONTRE-INDICATIONS
Il ne semble pas exister de contre-indication. Aucune toxicité (ni chronique, ni aiguë) n’a pu être décelée chez le rat.
- identification (8) -
L
a partie utilisée de l’Olivier est constituée par la feuille séchée d’Olea europaea L.
Les feuilles sont de forme oblongue ou ovale lancéolée. Leurs dimensions
varient de 8 à 10 cm de long sur 1,5 cm à 2 cm de large. Le limbe, à bords
révolutés, possède une face supérieure lisse et une face inférieure
blanchâtre, soyeuse, traversée par la nervure médiane. La drogue, peu odorante, développe une saveur amère.
• L’examen microscopique met en évidence la présence de poils
tecteurs dits en écussons. Le tissu palissadique est constitué de
3 assises et le parenchyme lacuneux est parcouru de sclérites à
parois épaisses.
• L’examen en Chromatographie sur Couche Mince (C.C.M.) de
l’extrait éthanolique permet d’identifier l’oleuropéoside
Olea euopaea L.
feuilles
- bibliographie -
1 - BEZANGER L. ; BEAUQUESNE L.
et al.
Plantes médicinales des régions
tempérées
Ed. Maloine, Paris, 1990, 2e édition,
p. 233-234.
2-B
RUNETON J.
Pharmacognosie - phytochimie
plantes médicinales
Ed. Lavoisier, Paris, 3e édition, 1999,
p. 603-604.
3 - CAZIN E.J.
Traité pratique et raisonné des
plantes médicinales indigènes
et acclimatées.
Ed. Alsselon-Houzeau, 1886,
5e édition, p. 700-702.
4 - DELAVEAU P.
Les actualités pharmaceutiques
Juillet 1980, n°168.
5 - DICTIONARY OF NATURAL
PRODUCTS
Ed. Chapman & Hall/CRC, London,
1994.
6 - GIRRE L.
Tradition et propriétés des plantes
médicinales.
Ed. Privat, 1997, p. 198.
7 - LHOSTE J.
Le grand livre de la phytothérapie
Ed. Michel Lafont Conseil+, 1989,
p. 220-221.
8 - PHARMACOPEE FRANCAISE
Ed. Maisonneuse, Xe Edition,
Juillet 1987.
9 - PERROT E.
Matières premières usuelles du
règne végétal
Ed. Masson, 1944, Tome II, p. 1755.
10 - PERROT E., PARIS R.
Les plantes médicinales
Ed. Presses Univesitaires de
France, 1971, 163.
s
Fondation d’Entreprise
pour la Protection
et la Bonne Utilisation
du Patrimoine Végétal
s
Fondation d’Entreprise
pour la Protection
et la Bonne Utilisation
du Patrimoine Végétal
450 383 - S.I.A. LAVAUR
15, Rue Théron-Périé - 81106 CASTRES CEDEX
Téléchargement