
Criminalité financière: Cas de Kerviel à la Société Générale 
 
Papier: “Cas Kerviel à la Société Générale” (2011)                                                                 Droits réservés: JAW Group 
Auteure: Jamila Awad                                                                                                              JAW Group, 3440 Durocher # 1109 
Date: 19 décembre, 2011                                                                                                           Montréal, Québec, H2X 2E2, Canada 
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rapide et brusque dans un court laps de temps. Ainsi, le salaire de Kerviel aurait pu quadrupler 
dans un intervalle de deux ans s’il atteignait les résultats estompés. D’une autre part, le manque 
de transversalité entre le MO et le BO a mené à des tensions entre ces deux entités. Par exemple, 
ce trader ne se gênait pas  d’ignorer les alertes de  conformité des sommes transigées dans les 
marchés ainsi que les alertes émises par les organes internes de la banque sur les opérations des 
clients. En somme, soixante-quatorze alertes de sécurité ont été émises à l’égard de Kerviel en 
2006 et 2007. De plus, la communication transversale des services de contrôle avait été négligée 
par l’appât du gain des employés du FO ainsi qu’une forme de dénigrement envers l’entité MO. 
En contrepartie, la banque a failli à ses devoirs de surveiller les comportements atypiques de ses 
employés. Le négociateur était dans l’obligation de quitter sa fonction minimalement deux fois 
par  an  comme  processus  garant  d’une  assurance  contre  les  malversations.  Les  recherches 
empiriques démontrent que les négociateurs présentent des symptômes de surconfiance ce qui 
altèrent  leurs  sens  de  la  rationalité  et  qu’ils  transigent  de  façon  agressive.  L’expression  dite 
« Golden Boys » fait référence à la crème des négociateurs et ce jeune trader semblait vouloir 
atteindre cet état de notoriété.  
 
Il est primordial de mettre en doute les différentes couches du contrôle interne et des audits de 
sécurité chez la Société Générale. Il y avait eu défaillance du bon fonctionnement des processus 
internes de la firme dans le cas de la sauvegarde des actifs menant à la fiabilité des informations.  
Il y avait également eu manque de l’application des instructions et des orientations fixées par la 
direction et une non-conformité des lois et règlements. L’autorité des marchés financiers à mis 
en doute la capacité de la banque d’assurer un contrôle interne efficace ce qui a terni l’image et 
la réputation de cette boîte d’investissement.  
 
En dernier lieu, le non-respect des normes internationales telles les recommandations stipulées 
par  les  accords  de  Bâle  II  sur  les  bonnes  pratiques  de  la  gestion  des  risques  au  sein  des 
institutions financières. Le pilier I de cet accord considère le risque opérationnel dans l’exigence 
des  fonds  propres.    Le  pilier  II  établit  la  procédure  de  surveillance  de  la  gestion  des  fonds 
propres. Le non-respect de ce pilier avait été constaté par une incapacité de déceler les opérations 
litigieuses de Kerviel par les modèles de contrôle interne et par les inspections de la commission 
bancaire  au  siège  de  la  banque  en  2006-2007.  Finalement,  le  pilier  III  renseigne  sur  la 
transparence dans la communication des établissements soit la discipline du marché. Ce dernier 
point  n’avait  pas  été  honoré  car  les  informations  sur  les  positions  ouvertes  de  la  banque 
revêtaient  un  caractère  privilégié  donc  la  publication  des  pertes  apparaissait  parfaitement 
justifiée. Bref, le dispositif de Bâle incorpore une fraude comme un risque opérationnel. Il est 
également intéressant de  constater  une  défaillance de la  stratégie  globale  de  la protection de 
l’entreprise. La Société Générale avait manqué de politique et d’organisation sur la sécurité ainsi 
que sur la gestion des crises.  
 
Les  nombreuses  défaillances  du  bon  fonctionnement  de  la  banque  avaient  ainsi  contribué  à 
l’établissement de la fraude effectuée par Kerviel. Ainsi, la Société Générale avait procédé au 
licenciement de ce négociateur le 20 janvier 2008. L’ampleur de la perte avait médiatisé ce jeune 
opérateur  de  marché  d’une  façon  paradoxale.  La  Société  Générale  avait  déposé  plainte le 24