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Le commerce extérieur de Cuba en 2013
Contexte économique
Première économie de la Caraïbe, avec un niveau de développement plus qu’honorable malgré un embargo
persistant qui limite son accès aux sources de financement, Cuba réussit à dégager un excédent
commercial, grâce au dynamisme de secteurs économiques clés (services médicaux, biotechnologies,
tourisme, mines) et des « remesas », envois d’argent des Cubains de l’étranger, malgré un fort déficit de ses
échanges de marchandise. Cuba n’est pas membre des institutions de Brettons Wood (Banque mondiale et
FMI), et ne reçoit aucune aide ou assistance technique de ces institutions ni même de l’IDB (Inter-American
Development Bank). De plus, le pays subit les conséquences de l’embargo américain et des sanctions de
l’OFAC (Trésor américain) sur les banques européennes (BNP-Paribas, Société Générale, ING, RBS entre
autres), réduisant d’autant plus ses possibilités de financement. Dégager des devises par un excédent
commercial est donc primordial pour l’économie cubaine.
S’appuyant sur un secteur agricole sinistré et un appareil industriel dépassé, l’offre cubaine ne répond que
très partiellement à la demande de la population, limitée par un très faible pouvoir d’achat. De ce fait, la
grande partie des biens de consommation doit être importée. Ainsi, 75% des denrées alimentaires
consommés proviennent de l’étranger. D’un point de vue énergétique, Cuba produit moins de la moitié de
ses besoins en pétrole, 20.000 Barils/jours pour une consommation estimée à 50.000 barils/jours.
Cependant, le pays bénéficie des largesses de son partenaire commercial vénézuélien, qui lui livre 73.000
barils par jour.
Un commerce extérieur en phase de récupération mais qui
reste très déséquilibré.
Les échanges commerciaux (importations + exportations) de Cuba avec le reste du monde ont progressé de
5% en 2013 pour atteindre 20,3 Milliards de dollars. Après s’être effondré complètement en 2009, à la suite
Tableau n° 1 : Le commerce extérieur de Cuba entre 2007 et 2013
en millions de USD
2007
2008
2009
2010a
2012 a
Evolution
13/12
Exportations de
biens
3 685
3 664
2 863
4 549
5 577
+0,01%
Importations de
biens
10 079
14 234
8 906
10 644
13 800
+7%
Balance
commerciale
-6 393
-10 569
-6 043
-6 094
-8 223
+11%
Exportations de
services
7 824
8 637
7 163
7 800 a
10 723 a
-2,5% a
Compte courant b
1 430
-1 932
1 119
1 705
2 500
-50% a
a : estimation pour les exportations des services b : paiements des intérêts et de la dette extérieure exclus
Source : ONEI et déclarations officielles.
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de la crise des liquidités de 2008, le commerce extérieur s’est nettement repris pour atteindre le niveau le
plus élevé depuis ces 6 dernières années. En revanche, le solde des échanges de biens reste largement
déficitaire. En effet, le déficit de 9 190 M d’USD en 2013, a crû de 11% par rapport à 2012, du fait de la
hausse des importations cubaines de +7% alors que sur la même période les exportations de biens ont
stagné (+0,01%).
Afin de compenser ce déficit structurel, Cuba a mis en place une politique d’exportation de services,
consistant principalement en l’envoi de coopérants médicaux contre devises dans plus de 60 pays du
monde. Ainsi, les dernières données officielles, datant de 2009, donnent 7 163 M d’USD comme montant
total des exportations de services sur l’année. Les estimations pour les années suivantes sont en nette
augmentation jusqu’à atteindre le montant le plus élevé en 2012 avec 10 723 M d’USD, soit une
augmentation de près de 50% en 3 ans.
Sur la période de 2007-2013, le compte courant de la balance des paiements a toujours été excédentaire, à
l’exception de 2008, atteignant même un excèdent de 2 500 M d’USD en 2012 avant de baisser de 50% en
2013 pour revenir à une moyenne plus proche de celles des années précédentes avec 1 256 M d’USD. Les
prévisions pour l’année 2014 tablent sur une nouvelle baisse de cet excèdent.
Un commerce dominé par les matières premières
Sur la période 2007-2011, le contenu des exportations cubaines n’a que très peu changé. La principale
évolution dans les exportations cubaines vient de l’importance grandissante des exportations de produits
chimiques qui ont presque doublé sur la période. On note également une légère augmentation des produits
alimentaires, ce qui correspond à l’augmentation des récoltes de sucre ces dernières années avec la mise
en place d’un objectif pour retrouver d’ici à 2020 un rythme équivalent à celui des années 1980 avec 8000
tonnes de sucre produits par an.
Les exportations de matières premières du sous-sol, à l’instar du Nickel et du Cobalt, ont également baissé
dans la même proportion. Quant aux exportations de boissons et tabac, celles-ci se sont maintenues au
même niveau sur la période, avec le cigare et le rhum comme produits phares.
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A l’inverse des exportations, les importations cubaines ont évol et augmenté sur la période 2007-2011.
Les importations de combustibles, lubrifiants et minéraux ont doublé, pour atteindre près de 40% des
importations totales. Pour ce qui est des importations de machines et équipements de transport, celles-ci ont
été très affectées par la crise de 2008 et n’ont pas réussi à retrouver leur valeur de 2007 où elles comptaient
pour 3 M d’USD contre 2 M d’USD en 2011. Les importations de produits chimiques et de biens
manufacturés ont augmenté de manière identique sur la période pour atteindre une valeur légèrement
supérieure à celle de 2007. On remarquera également la relative stabilité des importations alimentaires qui
restent un poste de dépense important pour Cuba.
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4. Les principaux partenaires commerciaux en 2013
Pays partenaires
(par ordre
décroissant)
Importations cubaines
(USD)
Evolution
2012
Exportations cubaines
(USD)
Evolution
2012
Union
Européenne
2,51 Mds
5%
1,146 Md
13,3%
Chine
1,374 Md
17%
504 M
- 11%
Espagne
1,06 Md
8%
251,8 M
25%
Canada
454,7 M
7%
483,54 M
- 10%
Brésil
528 M
- 7%
96,6 M
3%
Mexique
372 M
- 3,7%
16 M
- 3,7%
France
326 M
11,5%
44,1 M
- 21,6%
Venezuela
6,78 M (hors pétrole)
- 71,7%
347,58 M (hors pétrole)
- 30,3%
USA
359 M
- 23%
0
Russie
157 M
- 7,3%
27,6 M
- 44%
Sources : Compilations de données de l’OMC, ONEI, EUROSTAT, Douanes françaises, Statistiques du commerce extérieur du
Canada, de la Chine, de l’Espagne, du Brésil, du Mexique, de l’US Foreign Trade
Pour 2013, en incluant le pétrole dans les échanges commerciaux (qui se chiffre à plusieurs milliards de
dollars), le Venezuela devient le premier partenaire de Cuba et cela malgré une chute substantielle des
importations cubaines hors pétrole (- 71,7%) en comparaison avec l’année 2012 ainsi qu’une baisse non
négligeable des exportations vers le Venezuela (-30,3%). Selon les données officielles de l’Office national
des statistiques de Cuba, le Venezuela représente à lui seul plus de 40% du commerce extérieur de Cuba.
L’Union Européenne est le second partenaire commercial avec des échanges en progression sur l’année
2013, +5% pour les importations cubaines et +13,3% pour les exportations, et un solde commercial
déficitaire pour Cuba vis-à-vis du bloc européen avec - 1,36 Md d’USD. Les principaux partenaires de lîle
par ordre d’importance sont l’Espagne, les Pays-Bas, l’Italie, la France et l’Allemagne. Avec ces pays,
l’échange commercial se caractérise par un fort déséquilibre au détriment de Cuba.
La Chine est le deuxième pays partenaire de Cuba et l’un des premiers cepteurs d’exportations cubaines
avec un montant de 504 M d’USD, juste devant le Canada. Quant aux importations de biens chinois par
Cuba, le volume d’affaires atteint 1,374 Md, en forte croissance par rapport à 2012 avec + 17%.
En 2013, le Brésil est le 5ème partenaire commercial de Cuba, avec 624 millions de dollars d’échanges
commerciaux. C’est le 2ème partenaire de l’ile en Amérique latine, derrière le Venezuela et devant le
Mexique.
Enfin, malgré l’embargo imposé par le gouvernement américain, les Etats-Unis sont un partenaire
commercial important pour l’île dont les importations de produits américains, principalement de l’alimentation
et des médicaments, atteignent les 359 M d’USD. En revanche, l’embargo interdit toute exportation cubaine
vers les Etats-Unis.
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