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Quelques rappels ...
I. Mesures des grandeurs en électronique :
Lorsque l’on utilise un appareil de mesure, celui-ci introduit une perturbation dans le montage étudié. Celle-ci peut être très gênante
et doit pouvoir être dans tous les cas quantifiée. Il importe donc de connaître les caractéristiques des organes de mesure (en général,
les paramètres utiles sont indiqués par le constructeur de l’appareil, par exemple : 1MΩ//20pF sur un oscilloscope).
La grandeur essentielle mesurée en électronique est la tension aux bornes des éléments. La saisie de cette grandeur offre en effet
plusieurs avantages :
- La perturbation introduite par l’appareil est connue et souvent (mais pas toujours ! ) négligeable.
- Aucune intervention sur le montage n’est nécessaire, la mesure s’effectuant en parallèle.
- Tout autre mesure peut être ramenée à une mesure de tension(s).
- Le voltmètre est un appareil supportant « mieux » les erreurs de manipulation (grâce à son impédance d’entrée élevée).
Ainsi, pour mesurer un courant, on préférera observer la tension aux bornes d’une résistance (d’ailleurs souvent déjà existante dans
le montage). Si la résistance n’existe pas, on la rajoute (en la choisissant de manière convenable), on évalue la perturbation
introduite (de préférence négligeable), et on mesure la tension à ses bornes.
Pour mesurer une impédance, on mesure la tension et le courant appliqués à cette impédance.
Par la suite, on supposera donc que le seul appareil de mesure disponible est du type ‘voltmètre’.
Les tensions mesurées sur un montage peuvent être classées en trois catégories (tensions continues, sinusoïdales, ou périodiques et
non sinusoïdales). Pour obtenir une mesure correcte des grandeurs, on choisira l’appareil le mieux adapté parmi le voltmètre
continu, le voltmètre alternatif, l’oscilloscope ou le dBmètre. On remarquera que le dBmètre n’est en fait qu’un voltmètre alternatif
procurant une échelle logarithmique pour une lecture directe en dB.
On peut indiquer dans un tableau les compatibilités entre les grandeurs mesurées et les appareils utilisés :
Continu Alternatif Périodique non sinusoïdal
Voltmètre continu Oui Mesure de la composante continue Mesure de la composante continue
Voltmètre alternatif Non Oui, à condition que la bande passante de
l’appareil le permette (rarement le cas)
Seulement s’il est spécifié RMS : il indique
la valeur efficace du signal variable.
Prendre garde à la bande passante.
Oscilloscope Oui Oui Oui
dBmètre Non Oui (bande passante spécifiée sur
l’appareil) Non
Pour l’oscilloscope, on privilégiera les mesures en DC, de manière à ne pas être gêné par le filtre intercalé à l’entrée de l’oscilloscope
sur la position AC. Le mode AC sera retenu pour éliminer une forte composante continue dans une gamme de fréquences assez
élevée (> qq 10 Hz).
II. Fréquences de coupure d’un montage :
Les montages électroniques font souvent apparaître deux fréquences de coupure, limitant leur fonctionnement en fréquences hautes
et en fréquences basses. Ils se comportent donc en général comme des filtres passe-bande. Quelquefois, seule la fréquence haute
existe (absence de condensateurs de liaison) et dans des cas idéaux, leur fréquence haute est également inexistante ou plutôt non
mesurable avec un appareillage conventionnel (cas d’un pont résistif parfait).
Entre les deux fréquences précitées, on atteint la bande passante du montage : c’est la zone de fonctionnement normal du montage.
De manière conventionnelle, cette zone sera limitée par une fréquence de coupure basse fB et une fréquence de coupure haute fH. On
estimera que le montage fonctionnera en dehors de cette zone lorsque la puissance transmise à la sortie du montage est inférieure à la
moitié de ce qu’elle vaut dans la bande passante, ce qui se traduit par :
VV
SS2 0
2
=
où VS est la tension de sortie du montage à la fréquence f, et V0S est la tension de sortie du montage dans la bande passante.
Si l’on exprime cette relation en décibels, on écrit :
20 10 2 20 0
⋅= − ⋅+⋅=log( )log( )log( )A A avec A
V
S
, soit : A(dB) = A0(dB) - 3
où VE est un signal d’entrée d’amplitude constante.
Les fréquences de coupures hautes et basses sont donc obtenues lorsque le gain en tension du montage a diminué de 3dB, par rapport
à ce qu’il était dans la bande passante.