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LE COMMERCE EXTERIEUR DE L’UNION DES COMORES EN 2015
Les échanges de l’Union des Comores ont atteint 278 M€ en 2015 (source FMI), en hausse de 20% par
rapport à 2014. Cette hausse est intégralement due à la progression des importations (249 M€, +23%),
tandis que les exportations stagnent (29 M€, -1%). Le déficit commercial a continué de se creuser en
2015, de manière substantielle (-220 M€, +27%). L’Union européenne demeure le 1er client de l’Union
des Comores (34,5% des exportations) tandis que les trois premiers fournisseurs (Chine, Pakistan et
France) réalisent 50% des importations du pays.
1. Un commerce extérieur très déséquilibré et un déficit structurel qui ne cesse de croître
Selon le FMI, les échanges commerciaux de l’Union des Comores se sont élevés à 278 M€ en 2015, dont 29 M€
d’exportations et 249 M€ d’importations. Entre 2005 et 2015, le volume des échanges a plus que doublé (passant
de 115 à 278 M€, +143%), tout comme le total des importations (passant de 93 à 249 M€, +168%). En revanche,
les exportations se trouvent en 2015 à leur niveau de 2006 (29 M€), et sont à peine supérieures à leur niveau de
2005 (21 M€). Au cours de la dernière décennie, seule l’année 2012 avait donné lieu à une amélioration (80 M€
d’exportations). Ces chiffres témoignent de la faiblesse structurelle de l’appareil exportateur comorien, qui dépend
fortement de trois produits agricoles représentant 70% des exportations (le girofle, la vanille et l’ylang-ylang le
plus souvent exportés à l’état brut, en dépit d’initiatives éparses de petite transformation par le secteur privé local)
et ne dispose pour l’instant d’aucun relais de croissance. Dans ce contexte, le déficit commercial n’a cessé de se
creuser, passant de 72 M€ en 2005 à 220 M€ en 2015, soit une multiplication par trois. Ce déficit pèse fortement
sur l’économie comorienne, et de manière croissante. En effet, il représente désormais 41% du PIB, son plus haut
niveau depuis 10 ans (contre 24% en 2005). Cette trajectoire non soutenable rend nécessaire le soutien aux
exportations existantes, mais aussi et surtout la recherche de relais de croissance à l’export, fondés sur des produits
à plus forte valeur ajoutée. Actuellement, seul le maintien des transferts de migrants à un niveau important (près
d’un quart du PIB en 2015) permet de contenir le déficit courant.
2. Le girofle reste le premier produit d’exportation en 2015, devant la vanille et l’ylang-ylang
Principal produit de rente du pays, le girofle demeure le premier poste d’exportation avec 43% du total exporté
en 2015 (contre 76% en 2012). Selon les données de la Banque Centrale de l’Union des Comores (BCC), les
exportations de girofle ont toutefois chuté de 41% en valeur et de 45% en volume en 2015. La vanille est quant à
elle devenue le 2e poste d’exportation avec 15% du total. Ses exportations ont progressé de 70% en valeur en
2015, dans un contexte de hausse des prix (+34%) et des volumes (+27%). L’ylang-ylang se classe en 3e position
avec 12% du total exporté. Le pays reste donc tributaire de l’évolution des cours de ces produits sur les marchés
mondiaux, sans disposer d’une capacité d’influence compte tenu de volumes de production insuffisants (vanille,
girofle) ou de structures de marché dirigées par la demande (ylang-ylang). En outre, ces produits sont vendus à
l’état brut, ce qui limite la valeur ajoutée des exportations malgré un potentiel en matière de transformation
(essence de vanille et de girofle, vanille broyée, valorisation de la qualité etc.).