
1.4 La distribution de courant sur une antenne filaire
Les ondes électromagnétiques sont créees  par les courants variables et nous verrons que le rayonnement d’une 
antenne est  théoriquement connu  dès lors que  l’on  connait  parfaitement  la  source  de rayonnement,  le  passage 
source de courant - rayonnement obéissant aux équations de Maxwell. Connaître une antenne c’est, du point de 
vue  électromagnétique,  savoir  comment se  répartissent  les courants sur cette  antenne. La  distribution de courant 
dépend essentiellement des dimensions de l’antenne. 
Considérons comme exemple  une antenne filaire alimentée en  son  centre  par  un générateur  e(t). Le  générateur 
crée un courant i+ d’intensité I/2 allant  du générateur vers les deux extrémités de l’antenne.  Aux  extrémités,  ce 
courant est totalement réfléchi : expérimentalement on vérifie bien que le courant est nul en ces points I(± l / 2) = 
0. Soit i– le courant parcourant les fils en direction du générateur. Le courant total i+ +  i– a donc pour intensité I 
et  sa distribution  spatiale  résulte de  la superposition  de  i+ et i–.  Suivant la  longueur  l  de  l’antenne filaire,  on 
considère les distributions spatiales suivantes :
a) l << !    I(z) = tri (2z / l)
Ces distributions spatiales de courant  sont les plus fréquemment utilisées. Bien évidemment ces distributions ne 
préjugent en aucun cas des évolutions temporelles qui ne dépendent que  du générateur. Il conviendra en effet de 
ne pas oublier que les courants sont définis par leur distribution spatio-temporelle I(z, t). 
L’hypothèse  de  distribution  sinusoïdale  de  courant  est  une  approximation  (Carter,  1932).  La  résolution 
rigoureuse de l’équation intégrale du courant conduit  à  des distributions différentes plus complexes. Cependant 
dans  le  cas  des  dipôles  électriques,  cette  approximation  fournit  en  champ  lointain  des  diagrammes  de 
rayonnement proches de ceux exacts, calculés ou mesurés. En revanche cette hypothèse est totalement erronée en 
champ proche.
D’un  point  de vue  pratique, une antenne filaire présente un rayonnement significatif  lorsque sa longueur est de 
l’ordre de grandeur de la longueur d’onde.
remarque : sur le schéma la ligne de transmission est une ligne  bifilaire. Celle-ci  ne rayonne pas car les fils étant 
suffisamment proches  l’un  de l’autre  (d <<  !), le  rayonnement d’un  fil  compense par interférence  destructive 
celui de l’autre. 
Antennes, notions théoriques - R. de Oliveira - Master R2M - © UVSQ - 2014-2015
Chapitre 2
RAYONNEMENT D’UNE SOURCE DANS UN MILIEU HOMOGENE
2.1 Introduction
Dans un problème de rayonnement, on connaît la source et on cherche le champ électromagnétique (E,H) créé par 
cette source.
En toute rigueur, le problème du rayonnement est un problème d’électromagnétisme avec  conditions aux  limites 
dans  lequel  les  sources  interagissent  avec  le  rayonnement.  Or  dans  la  pratique  des  antennes,  on  s’intéresse 
principalement au rayonnement à grande distance. La source peut donc être  suposée totalement déconnectée du 
rayonnement. Cette hypothèse que les courants sont une donnée connue et indépendante du champ créé est une 
excellente approximation qui conduit à pouvoir résoudre de manière unique tout problème de rayonnement. Dans 
toute la suite,  les antennes (c-à-d les sources)  sont supposées métalliques et  entièrement  définies  par le  vecteur 
densité de courant J (r, t). Le milieu de propagation est supposé linéaire, homogène , isotrope (milieu LHI). Il est  
caractérisé par deux constantes : la permitivité % et la perméabilité µ.
Nous savons tous que le champ (E, H) obeit aux équations de Maxwell qui, dans un milieu LHI, s’écrivent :
rot E = – µ "H
"t       (loi de Maxwell-Faraday)
rot H = J + % "E
"t    (loi de Maxwell-Ampère)
div E =  #
%  (loi de Gauss électrique)
div H =  0  (loi de Gauss magnétique)
# est la densité volumique de charges liée à J par l’équation de continuité :
Il  existe deux  méthodes pour  calculer  le  champ  (E,  H).  La  première  est la  méthode  intégrale  :  elle  consiste  à 
intégrer directement les équations de Maxwell. La seconde est la méthode intégro-différentielle : elle consiste à 
passer par deux auxilliaires de calcul, le potentiel scalaire électrique V et le potentiel vecteur magnétique A. Ceux-
ci sont définis par :
E = – grad V – "A
"t    ;         B = rot A
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