Chapitre 1 L ÉTAT et LES BIENS COLLECTIFS

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Introduction aux finances publiques 2008-2009
Version du 29.09.2008
Chapitre 1
LÉTAT
et
LES BIENS COLLECTIFS
1.1
Définition du secteur public
1.2
Caractéristiques des services collectifs
1.3
Le passager clandestin
1.4
Les trois fonctions du secteur public
1
Introduction aux finances publiques 2008-2009
Version du 29.09.2008
2
Les débats politiques et publics autour du concept de "l'État" sont aujourd'hui à la fois
passionnés et virulents: de la gauche à la droite, des partisans du "moins d'État" aux
adeptes du "il n'y a qu'à" chacun entonne son refrain sur ce que devrait être le secteur
public. Rien d'étonnant à cela: du saut du lit au coucher, l'État régulateur, acteur et
producteur nous environne, guide ou contraint notre vie - selon que son intervention nous
profite ou nous exaspère. En Suisse, pour chaque franc que nous touchons ou que nous
dépensons, pratiquement la moitié transite par les caisses de l'État. Faut-il s'en plaindre,
s'en désoler ou bien lui rendre justice qu'il est indispensable - mais alors jusqu'où l'est-il ?
Ce premier chapitre a pour objectif de cerner quelque peu le champ d'investigation sur
ce que peut - ce que devrait - être le "secteur public". On rencontre en effet beaucoup
d'ambiguïté dans la définition de "l'État" ou du "secteur public". L'État peut produire des
biens et services qui ne sont pas "collectifs": il agit comme n'importe quel entrepreneur
privé - mais est-ce bien son rôle ? À l'inverse, l'État ne produit pas forcément tout les
biens collectifs qui lui sont nécessaires: l'économie moderne a inventé des formes de
partenariat public-privé. Comment dès lors distinguer ?
Pour répondre à cette interrogation, ce chapitre est organisé en quatre sections.
[1] La première tente de cerner le secteur public en reprenant trois définitions usuelles
(énumération des organismes d'administration publique, selon le mode de prise de
décision, selon la fonction de production), mais qui posent problème.
[2] La deuxième section propose sous forme d'algorithme une définition économique des
biens collectifs par deux caractéristiques: la non-rivalité et la non-exclusion - ce qui
permet aussi d'opposer les biens "marchands" aux services dit "collectifs".
[3] La portée analytique de ces deux caractéristiques est immédiatement mise à l'épreuve
dans la théorie du passager clandestin, présentée dans la section 3: on entre au cur du
débat et au cur de la difficulté. Si une production revêt les caractéristiques de nonrivalité et de non-exclusion, aucun entrepreneur privé entrera dans ce marché: l'Etat doit
intervenir, ou alors il faut accepter que rien ne se fera.
[4] Finalement, dans la section 4, on suit la proposition de Musgrave, qui a tenté de
cerner les trois grands domaines d'intervention de l'État: l'allocation des ressources, la
redistribution des revenus, la stabilisation, qui vise la maîtrise des grandeurs
macroéconomiques telles l'emploi (le chômage) et la stabilité des prix (l'inflation) par les
politiques monétaires et budgétaires.
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Buts de ce chapitre:
1. Acquérir les outils méthodologiques permettant de cerner de manière précise le
"secteur public"; éviter la confusion entre État entrepreneur privé et l'État intervenant
comme collectivité publique.
2. Être capable d'appliquer les caractéristiques de (non) rivalité et de (non) exclusion
pour préciser les domaines d'intervention objective de l'État.
3. Comprendre les conséquences et les difficultés de mise en uvre des politiques
publiques en présence de biens et de services collectifs.
1.1
Définition du secteur public
Le débat sur la taille du secteur public a gagné en intensité durant ces deux dernières
décennies, avec la chute du mur de Berlin en 1991 et la fin du bloc communiste, puis plus
particulièrement avec lémergence de la droite politique dans plusieurs pays européens.
Les tenants du moins dÉtat affrontent ceux du mieux État ou de lÉtat social. Mais
quelle est la définition du secteur public : cest quoi « lÉtat » ? Et comment juger du
trop dÉtat à partir de quel seuil peut-on dire "trop" ?
Trois définitions usuelles sont retenues (ces définitions posent problèmes):
a) Par énumération des organismes formant le secteur public :
9 les administrations publiques: nationales, intermédiaires (provinciales, régionales
ou cantonales), locales;
9 les organismes de sécurité sociale (lesquelles ? Peut-on comparer sans autre
l'AVS,
9 l'assurance-maladie ou la prévoyance professionnelle);
9 les entreprises publiques lorsque les politiques de prix (tarifs) et d'investissement
qui y sont appliquées s'écartent des principes commerciaux (la Poste, Swisscom,
les CFF, les banques cantonales). Faut-il exclure de cette énumération les
entreprises dont le capital est en majeure partie aux mains de l'Etat, mais qui sont
gérées selon des principes commerciaux ?
b) Selon le mode de prise de décision:
9 le mode de décision du marché est un processus décentralisé (rencontre de l'offre
et de la demande au prix d'équilibre)
9 le mode de décision est politique: la demande est exprimée par le biais des
institutions démocratiques (programmes politiques et plateformes électorales ;
initiative, référendum, vote, etc.); l'offre est le fait du Parlement et de la
bureaucratie; le prix (l'impôt) est implicite en ce sens qu'il n'est pas lié à la
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demande, mais en découle puisque lensemble des décisions dépensières doivent
être financées par des ressources tirées de léconomie.
Il faut ajouter la problématique de l'Etat régulateur versus l'Etat producteur:
toutes les décisions "politiques" relative au secteur public ne se traduisent pas
forcément par une ligne budgétaire et une dépense publique effective. Nombre de
décisions appartiennent à la démarche "régulatrice". Dans ce cas, l'Etat intervient
pas des normes, des standards ou des critères de surveillance. Cette démarche
peut entraîner des coûts administratifs directs plus ou moins importants, comme
le montrent les deux exemples suivants:
- la Commission de la concurrence est chargée de veiller à ce que des abus de
positions dominantes, des monopoles, oligopoles, cartels, ne surviennent sur le
marché. Les conséquences économiques des décisions de la Comcom sur le
secteur marchand dépassent de loi les seuls coûts administratifs de son
fonctionnement;
- les normes antipollution de la voiture coûtent directement aux propriétaires
privés des véhicules (le catalyseur + les contrôles anti-pollution).
Il y a ainsi une quantité d'actes de la vie quotidienne qui sont influencés par l'Etat
régulateur sans ligne de dépense dans le budget de l'Etat.
c) Selon la propriété des moyens de production
(Rosen et Gayer, 2008: pages 62-67 sur la question « public versus private
provision » et « public versus private production »)
9 publique = économie collectiviste
9 privée = économie de marché
9 combinaison = économie mixte
Si lon combine ces deux dernières définitions, on obtient une matrice avec quatre
sorties :
Encadré 1-1
propriété des moyens de production
Processus de décision
privée
publique
marché
1
2
politique
3
4
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1.2
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5
Caractéristiques des services collectifs
Deux éléments fondamentaux caractérisent les services collectifs: la non-rivalité et la
non-exclusion (Rosen et Gayer, 2008 : 52).
9
La non-rivalité des consommations: une fois produit pour un individu, le service
collectif est automatiquement disponible pour les autres individus (défense nationale)
SANS coût additionnel de production, tout au moins jusqu'à la limite de capacité de
l'infrastructure de production (théâtre). La non-rivalité des consommations est égale
à une production jointe à utilisateurs multiples; on parle aussi d'indivisibilité de l'offre.
9 La non-exclusion: il n'est pas possible d'exclure de la consommation du service
l'individu qui ne révèle pas ses préférences, et donc ne paie pas le prix du service (le
passager clandestin), parce que lexclusion est techniquement impossible ou serait
extrêmement onéreuse. Quant à la notion d'exclusion, il faut distinguer l'exclusion par
le producteur (est-elle techniquement possible, est-elle économiquement opportune
?) et l'exclusion du consommateur (peut-il choisir de s'exclure d'une consommation
publique qu'il n'apprécie pas ?).
En combinant ces deux caractéristiques, on obtient une matrice avec quatre sorties :
Encadré 1-2
consommation
possible
Exclusion par
les prix
impossible
1
rivale
non rivale
(1) bien marchand
(3) bien mixte
bananes,
voiture,
vacances, etc
théâtre, tunnel,
autoroute à péage,
TV codée, etc
En général jusquà une
limite de capacité
(2) bien mixte
(4) service collectif
pur
espace urbain,
air propre,
calme,
abeilles, moutons
(Hume)1
David HUME (1711-1776) : The Treatise of Human Nature, 1739/40
défense nationale,
épidémie,
croissance,
inflation
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Attention : il est possible que certains services correspondent à des « produits joints »
(rappelez-vous le mouton,
qui produit de la laine et de la viande, pour des
consommations distinctes), mais avec la particularité de présenter à la fois des
caractéristiques dun bien marchand et dun bien collectif. La référence à une celle de la
matrice dans lencadré 2 nest donc pas exclusive. Ce nest pas ou (1) ou (4), mais cela
peut-être à la fois (1) et (4). L'encadré 1-3 donne en exemple le thème des soins et du
réseau hospitaliers.
Encadré 1-3
Exemple :
La fonction « hôpitaux » exercée principalement par le secteur public ; mais, rappelez-vous : il existe aussi
des hôpitaux privés. Cette fonction est un produit joint typique possédant des caractéristiques de biens
marchands, pour une catégorie de consommateurs, et des caractéristiques de biens collectifs, pour une autre
catégorie de consommateurs. Soit la démarche suivante :
- si je suis victime dun accident ou dun malaise cardiaque, je peux être hospitalisé. Toute hospitalisation est
un bien marchand : la fonction de production est rivale parce que les médecins et le personnel soignant qui
soccupe de moi ne sont pas disponibles pour dautres, les équipements qui me servent ne sont pas non plus
disponibles pour dautres patients. Il y a exclusion, parce que, hospitalisé, je suis identifiable, je dois donc
révéler mes préférences et on peut facilement me refuser laccès aux soins si je ne paie pas (Notons ici que la
« gratuité » du service est une notion éthique, un jugement de valeur, et non pas un critère allocatif. Or ce qui
nous intéresse, à ce stade, est laspect « production » du service, donc laspect allocatif seulement. Laspect
redistributif sera traité ultérieurement, lorsquon parlera du principe de la capacité contributive des agents
économiques face à limpôt).
- par contre, le fait même quun réseau hospitalier existe est un bien collectif. En effet, savoir que si je suis
victime dun accident, si un malaise cardiaque survient, un réseau dhôpitaux est prêt à maccueillir, est un bien
collectif. Il y a non rivalité : cette valeur « dassurance » existe en même temps et à un coût additionnel nul
pour les autres agents économiques vivant dans le même périmètre du réseau ; il y a non exclusion, car nul
na besoin de révéler ses préférences pour bénéficier de la prestation « assurance », et donc on ne peut pas
facturer directement la prestation à quiconque. Cela pose dailleurs le problème du passager clandestin, traité
dans la section 1.3.
On peut également raisonner sous la forme dun algorithme de décision (schéma 1.4) qui
permet de qualifier par étape les caractéristiques de rivalité et dexclusion ou de nonrivalité et de non-exclusion.
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Schéma 1-4
Rivalité des
consommations ?
Caractéristiques des services collectifs
Possibilité
d'exclusion ?
OUI
NON
Possibilité technique
d'exclusion ?
OUI
NON
Bien marchand
(1)
NON
Bien mixte: rivalité / non exclusion (2)
Analyse des droits de propriété
Ex.: l'espace urbain, l'air propre, le calme
NON
OUI
L'exclusion est-elle
trop coûteuse ?
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Version du 29.09.2008
OUI
Echec des mécanismes de marché
Service collectif pur
Approvisionnement par le budget
(4)
Ex.: défense nationale, épidémie, inflation
Service collectif mixte: non-rivalité/exclusion
Ex.: théâtre, tunnel
(3)
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Les solutions (1) et (4) de lencadré 1-2 ont également été présenté (Weber, 1997: 4547 ; Rosen et Gayer: 2008: 56-61) dans un espace offre demande traditionnel.
Supposons une économie composée de 2 personnes, A et B. Soit les graphiques 1-5 et 16.
Pour les biens marchands (graphique 1-5), la demande totale correspond à la somme
des demandes individuelles: Da + Db = Dtotale ou pour les quantités Qtotale = Σ Qi = Qa +
Qb = Q*. Par contre, les deux individus sont confrontés au même prix de vente sur le
marché: P* = Pmarché. Du point de vue graphique, l'addition des deux droites de demande
se fait horizontalement.
Pour un service collectif (graphique 1-6), A et B doivent consommer la même quantité en
raison de la caractéristique de non-rivalité: Sa = Sb = Stotale = S*. L'ajustement doit se
faire par les prix (on parle de "pseudo-prix fiscaux"): Pa + Pb = Ps = Ptotal où Pa ≠ Pb. Du
point de vue graphique, les droites de demande sont additionnées verticalement.
Samuelson a donné une définition mathématique des biens marchands et collectifs
résumée dans l'encadré 1-7.2 On y ajoutera la définition du bien collectif local, donné
quelques années plus tard.3
Encadré 1-7
Bien marchand
Qtotale =
N
∑Q = Q + Q + Q + ......Q
i
1
2
3
N
i =1
Bien collectif pur
Stotale = S* = S1 = S2 = S3 = . SN
Bien collectif
local
Sai = Sa N - α
si
si
si
si
2
α = 0 bien collectif pur
α = 1 bien marchand
0 < α < 1 bien collectif plus ou moins divisible = local
α > 1 bien rationné par loffre (limite de capacité de production)
Paul SAMULESON, "The pure theory of public expenditure", The Review of Economics
and Statistics, 1954, vol. 36, pages 387-389 et "Diagrammatic exposition of a theory of
public expenditure", 1955, The Review of Economics and Statistics, 1955, vol. 37, pages
3350-357.
3
Guy GILBERT et Pierre-Henry DERYCKE, Economie Publique Locale, Economica, 1988,
p. 8.
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Graphique 1-5
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9
Biens marchands
Prix
Db
Da
CM=Cm
P*
D a+Db=Dtotale
Qa
Qb
Q*
Biens marchands Q
Prix
Db
D a+Db=Dtotale
Da
CM=Cm
Ps
Pb
Pa
S*
Graphique 1-6
Services collectifs
Services collectifs S
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10
Buchanan4 propose une autre manière de distinguer les biens marchands des services
collectifs, résumée dans lencadré 1-8. Sil conserve le critère dindivisibilité, qui
sapparente à la non-rivalité des consommations (on narrive pas à « diviser » les
consommateur, qui bénéficient alors tous de la totalité du service), Buchanan établit un
lien entre le degré dindivisibilité et le nombre de personnes concernées par lexistence de
ces biens. Mais attention, la répartition entre « petit » groupe et « grand » groupe ne
dépend pas de laddition simple des individus, mais de la possibilité que les individus ont
dinteragir : linteraction est possible dans le « petit » groupe ; elle ne lest pas dans le
« grand » groupe autrement dit, dans ce cas lindividu va se positionner face au
« reste » des agents économiques, consommateurs, citoyens ou contribuables, mais sans
espoir ou probabilité que sa décision va influencer le résultat final. Buchanan propose
alors taxinomie comportant cinq situations (encadré 1-8):
Sur l'axe vertical figure le degré d'indivisibilité: pour la valeur 0, il n'y a pas d'indivisibilité,
ou a contrario la production est totalement divisible et peut alors être attribuée à chaque
consommateur ou utilisateur spécifique. Avec un degré 1 d'indivisibilité, cela signifie que
la production peut être mise à disposition d'un utilisateur supplémentaire à un coût
marginal nul.
Sur l'axe horizontal l'encadré mentionne la taille relative des groupes concernés:
- avec un seul individu, ce dernier regarde ses intérêts sans influence externe et ajuste
ses choix en conséquence;
- avec un "petit groupe", on est dans une situation d'interaction: l'utilisateur examine
qu'elle pourrait être la réaction des autres utilisateurs s'il se comporte de telle ou telle
manière. Chaque acteur anticipe la réaction de l'autre, dans un monde incertain et sans
information complète:
- avec un grand groupe, l'individu peut adopter un comportement stratégique, noyé dans
la foule qui ne le remarque pas.
Dans le cas de figure (A), nous trouvons des biens marchands (biens privés purs),
totalement divisibles (rivalité de la consommation), qui ne concernent que les individus
pris séparément. La situation (B) concerne des biens mixtes, partiellement indivisibles
(parce quil y a une limite de capacité qui ne permet pas de servir tout le monde, tandis
quà lintérieur de cette limite de capacité, la consommation est non-rivale), mais
utilisables pour des petits groupes. Ce sont des biens et service de club selon la
terminologie de Buchanan, plutôt marchand (exemples : piscine, terrain de golf). Le point
(C) sapplique à des biens mixtes, partiellement divisibles et en faveur de grands groupes
(vaccination). La situation (D) est, encore une fois, relative à des biens mixtes,
indivisibles et concernant des petits groupes. Mais comme leur indivisibilité est forte, ce
sont plutôt des biens collectifs locaux (BCL : un phare, la défense contre lincendie). Dans
ce cas, si le service est totalement indivisible, on peut se demander ce qui le diffère de
(E) : les exemples donnés montrent bien quil existe une limite physique pour bénéficier
de ce service (un phare néclaire pas toute la mer, mais ne balaie quune région côtière ;
à partir dune caserne de pompier ou dun centre dintervention, on ne peut pas desservir
tout un pays car le déplacement vers le lieu du sinistre prend du temps les deux fois on
4
J. BUCHANAN, The Demand and Supply of Public Goods, 1968, Rand MacNally, Chicago.
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a une barrière physique, mais en-deca, il ny a pas de rivalité). La dernière situation (E),
est rattachée aux biens collectifs purs, totalement indivisibles et qui concernent des
grands groupes de personnes.
Encadré 1-8
Classification de Buchanan (1968)
Degré dindivisibilité
Totalement
1
indivisible
Divisible
(D)
(E)
(B)
(C)
N
(A)
à lunité
0
Un seul
Petit groupe,
individu
« club »
Grand groupe
Taille relative des groupes concernés
Par comparaison à la typologie proposée dans lencadré 1-2, on obtient les situations
suivantes:
(A) correspond aux biens marchands (1);
(E) correspond à un bien collectif pur (4);
(B) caractérise des biens et services dont la fonction de production présente une limite de
capacité : on ne peut pas servir tout le monde, ce qui correspond à la situation (3) de
lencadré 1-2.
(C) se caractérise par de forts effets externes, cest la situation (2) de lencadré 1-2.
(D) Dans la classification de Buchanan, seule cette situation est nouvelle : elle correspond
à des services collectifs locaux, ils sont indivisibles, mais les caractéristiques spatiales de
la production délimitent un champs restreint dapplication.
Introduction aux finances publiques 2008-2009
1.3
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12
Le passager clandestin
Avec la définition économique des biens collectifs apparaît immédiatement un premier
problème connu sous le nom de « problème du passager clandestin ». Etant donné la
caractéristique de non exclusion, le consommateur d'un service collectif qui ne révélerait
pas ses préférences, mais attendrait que quelqu'un d'autre fasse le premier pas, et donc
paie le service collectif qu'il commande, pourrait tirer une rente qui augmenterait son
bien-être. En se servant sans payer, cet agent économique se comporte en passager
clandestin ( free rider dans la littérature anglo-saxonne) ou pique-assiette, ce
quillustrent le graphique 9.
Soit A et B, deux consommateurs, dans une situation de choix entre un service collectif et
le bien marchand, étant donné la contrainte budgétaire individuelle. A révèle en premier
ses préférences pour le service collectif S et le bien marchand X, en admettant qu'il
assume la totalité des coûts des quantités choisies. B attend. On montre que B peut
atteindre une courbe d'utilité personnelle plus élevée, donc augmenter son bien-être.
Pour un budget donné et une carte des utilités IA, le consommateur A choisit P0 de bien
privé et S0 de service collectif. Il en assume le coût. La quantité OS0 de service collectif
demandée (produite) par A est disponible pour B à un coût nul (puisquil y a non-rivalité
et non-exclusion). B peut donc a priori consacrer tout son budget pour l'achat de biens
marchands en quantité X0. La combinaison de bien privé/service collectif, soit OX0 et OS0,
en E, le place sur une courbe d'indifférence IB2 qui est supérieure à celle qui serait
tangente à la droite de son budget B s'il avait dû assumer seul les coûts de ses choix.
Quels seraient les moyens permettant de réduire, voire d'éliminer les comportements
stratégiques? La réponse n'est sans doute pas unique, mais il est possible d'esquisser ici
d'ores et déjà quelques pistes qui renvoient à la suite de ce cours:
9 Une première piste serait d'approcher les règles du marché pour des décisions de
dépenses et de production de certains services collectifs. C'est l'approche par le
principe d'équivalence et l'approche "utilisateur-payeur" ou "pollueur-payeur" que
nous abordons dans la troisième partie de ce cours (chapitre 11 et 12, semestre de
printemps).
9 Une deuxième piste consisterait à séparer les décisions de dépenses des décisions de
paiement par les impôts. Le fait de révéler ses préférences par un processus
démocratique n'entraînerait pas d'obligation de payer l'impôt dans une relation de
cause à effet: l'impôt serait calculé et dû selon une autre procédure. Cela correspond
à l'étude du processus budgétaire (chapitre 4), séparé des principes fiscaux, de leur
légitimité et du calcul de l'impôt (chapitres 2, 5 et 8).
9 Une dernière piste, partielle toutefois, serait de résoudre de manière spécifique la
question des externalités, en tout cas lorsqu'elle se présente comme un produit joint
à un bien marchand (chapitre 3).
Introduction aux finances publiques 2008-2009
Graphiques 1-9
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13
Le passager clandestin
Bien marchand
A
P0
IA
Budget A
0
Service collectif
S0
non-rivalité
non-exclusion
Bien marchand
B
E
X0
I B2
Budget B
0
S0
Service collectif
Introduction aux finances publiques 2008-2009
1.4
Version du 29.09.2008
14
Les trois fonctions du secteur public
On verra dans le chapitre 4 consacré au budget quil y a plusieurs classification possible
des dépenses et des recettes publiques. Richard Musgrave5 les groupe en fonction des
trois grandes fonctions du secteur public : allocation, redistribution et stabilisation. Cest
encore une autre manière, en théorie économique, de classer et de caractériser laction
de lÉtat.
La fonction d'allocation
Pour maximiser son bien-être total, toute communauté doit veiller à tirer le meilleur parti
possible des ressources productives (main d'uvre, capital, équipement et connaissances
technologiques) dont elle dispose à un moment donné. Dans le graphique 1-10,
l'économie pourrait produire OG de biens marchands si tous les facteurs de production
étaient alloués à l'économie privée ou OS de services collectifs. La courbe GS est une
frontière des possibilités de production (en valeurs réelles), la concavité exprimant un
taux de transformation des biens marchands en services collectifs allant en diminuant.
L'État a le même souci que le secteur privé parce que les services qu'il fournit ont un coût
d'opportunité: les ressources qu'il emploie pour les services collectifs ne sont plus
disponibles pour des services et des biens marchands. Il faut donc qu'il les utilise de
manière économe.
L'allocation des ressources concerne donc (a) la production de services collectifs par
opposition aux biens marchands et (b) pour les services collectifs: la meilleure affectation
possible entre les diverses tâches (défense nationale, hôpitaux, recherche, enseignement,
etc.).
Cette première fonction comprend donc deux volets:
- l'efficience allocative: adapter de manière optimale l'offre de biens à la demande;
- l'efficacité productive: la production optimale de ces biens et services à l'aide des
ressources réelles données (faire le mieux possible avec un budget donné / atteindre
un résultat donné avec le coût et le budget le plus faible possible).
5
Richard MUSGRAVE, The Theory of Public Finance, MacGrawHill, New York, 1959, chapitre 1er.
Pour un excellent résumé des problèmes que soulève ce modèle, issu de la Théorie du bien-être,
voir ROSEN et GAYER, 2008, chapitres 2 et 3.
Introduction aux finances publiques 2008-2009
Graphique 1-10
Version du 29.09.2008
15
Les trois fonctions de lÉtat selon Musgrave
Biens marchands
G
T
D' •
•
+
D
•
E
V
E'
W2
W1
0
S
Services collectifs
Les lacunes de léconomie de marché
Pourquoi l'État intervient-il dans l'allocation des ressources ? Plusieurs raisons sont
données qui concernent les lacunes de l'économie de marché:
a) L'existence de biens collectifs: non rivalité et non exclusion.
b) Les externalités (positives ou négatives). Les externalités techniques existent
lorsque la fonction de production ou de consommation d'un agent économique (a)
entre en tout ou en partie dans la fonction d'un autre agent (b) qui ne participe pas à
la décision. On a alors:
Ua = Ua(x1, x2, ..., xn)
Ub = Ub(y1, y2, ...,yn, xj) où xj = externalité de a vers b
c) Les fonctions de coûts décroissants et les rendements d'échelle croissants dans la
production, sous forme de monopole ou d'une autre organisation qui n'est pas de
concurrence pure. L'allocation efficiente par des mécanismes de marché suppose la
concurrence pure. En pratique, ce n'est pas le cas. Il est possible de citer comme
exemple les industries avec fonctions de coûts décroissants. Celles-ci impliquent des
rendements croissants d'échelle et l'indivisibilité de la structure de production jusqu'à
la limite de capacité (ex. gaz, électricité, eau, épuration). On parle alors de monopole
Introduction aux finances publiques 2008-2009
Version du 29.09.2008
16
naturel. Si l'on veut un prix = coût marginal il faut une intervention de l'Etat sur le
marché. Cette question est reprise au chapitre 10.
d) L'information insuffisante. L'État assume alors une activité régulatrice dans le
contrôle des monopoles, des externalités et dans la protection des consommateurs
(coût élevé d'obtenir et d'interpréter les informations relatives aux produits vendus sur
le marché).
e) L'incertitude. Par les fonctions d'assurance (chômage, retraite, santé et accidents
professionnels) l'État vise à compenser les incertitudes de l'économie de marché.
Cette fonction publique n'est pas gratuite (cotisations d'assurance), mais elle évite la
discrimination des assurances privées ou si lon préfère, la segmentation des risques
par des assureurs privés.
Revenons au graphique 1-10. Admettons, ce qui est plus que vraisemblable, que la
situation de léconomie ne soit pas optimale à un moment donné : par exemple elle se
trouve en D. Si l'on part du point D dans le graphique 8, l'espace délimité par DT et DV
en TDV permet une amélioration de type Pareto de l'allocation. Ce nest pas le cas des
autres points. Par exemple, le point D' implique une diminution des services collectifs
produits pour plus de biens marchands, donc prive les agents économiques dune partie
des services collectifs dont ils disposaient en D. Ces derniers perdant du bien-être, D
n'est pas Pareto optimal. Il faudrait introduire le test de compensation de Kaldor-Hicks
(WEBER, 1997 : chapitre 2). Dans le graphique 8, l'optimalité allocative est satisfaite
lorsque l'équilibre se situe sur la frontière des possibilités de production entre T et V, par
exemple E sur la courbe GP.
La fonction de redistribution
La fonction de redistribution sadresse à la maximisation du bien-être social et la
répartition de ce bien-être entre les individus qui composent la société considérée.
L'efficience dans l'allocation des ressources, au sens de Pareto, suppose une distribution
donnée de capital et de revenu: distribution héritée des droits de propriété +
accumulation personnelle desdits droits; distribution des revenus correspondant aux
capacités individuelles et à la formation de ces capacités, à leur prix sur le marché du
travail.
La distribution des revenus et des richesses résultant des mécanismes du marché peut ne
pas correspondre à ce que la société considère comme juste et équitable. Soit E,
l'intersection de la courbe de bien-être W1 et la courbe GS qui est efficient dans
l'allocation. Le bien-être social n'est pas optimal, car la distribution du produit national
brut que souhaite la société se trouve en E' sur W2. Or W1<W2. Cela signifie que
l'équilibre de l'allocation des ressources en E donne une répartition des rémunérations qui
ne correspond pas à ce que le groupe souhaite (jugement de valeur). L'État doit
intervenir pour apporter les corrections souhaitées.
Les moyens d'intervention du secteur public sont les suivants:
a) approvisionnement direct par l'État (merit goods ou biens de tutelle), financé par le
budget général (limpôt);
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b) production privée subventionnée;
c) suppléments de revenu privé, soit sous forme dallocations, soit sous forme de
déductions fiscales.
Le choix entre ces moyens ne va pas sans soulever débats et prises de positions
contradictoires. Par exemple, pour ou contre des allocations : tel affirmera que si on lui
en accordait le choix, l'individu ne consommerait pas une quantité suffisante de certains
biens (éducation) et trop d'autres (vacances), doù sa conclusion quil vaudrait mieux
passer par le mode a). L'État (ou les bureaucrates ?) préfèrerait un contrôle direct de la
qualité et du prix des services importants pour le bien-être social. On parle alors de biens
sous tutelle ou biens de mérite. Dautres souhaiteraient plutôt une baisse (ciblée ?) des
impôts plutôt que de passer par le couple plus dimpôts et plus dallocations. Bref, la
fonction redistributive portant avant tout sur des jugements de valeur, difficile déviter
des débats parfois tendus dans les parlements.
Exemples :
1. La politique familiale illustre bien le dilemme des politiques redistributives quant au
meilleur instrument à utiliser. Daucuns proposent le subventionnement des crèches,
ce qui revient à mettre sous tutelle un approvisionnement en terme de « merit good »
avec des subventions incitatives ; dautres proposent des remises dimpôt ou des
rabais fiscaux en fonction du nombre denfants ; dautres enfin préfèrent des
allocations familiales à usage libre.
2. On peut aussi rencontrer une politique publique qui combine les fonctions dallocation
et de redistribution : lAVS est un bon exemple. En terme dallocation, il ny a pas de
discrimination possible, tous les salaires sont touchés. En terme de redistribution, les
cotisations se calculent sur tout le salaire, mais les prestations sont, elles, calculées
sur un salaire maximal de 75'960 francs (2005) par an.
La fonction de stabilisation
Elle correspond à l'intervention de l'Etat pour réduire les fluctuations économiques. La
non-intervention du secteur public supposerait que les forces du marché atteignent
spontanément l'équilibre macro-économique, c'est-à-dire:
- pas de sous-emploi du travail et du capital,
- pas de hausse du niveau des prix et
- pas de déséquilibre de la balance des paiements.
Les moyens à disposition du secteur public, si cet équilibre nest pas spontanément
atteint, sont:
- la modification de la masse monétaire et du taux d'intérêt;
- la modification des tarifs douaniers;
- le taux de change;
- la modification des dépenses publiques;
- la modification des impôts.
Toutefois, les instruments de pilotage macro-économique ne sont pas automatiquement
disponibles dans tous les Etats-nations et des contextualisations sont indispensables, ce
qu'essaie d'illustrer l'encadré 1-11 ci-dessous relatif à l'Union Européenne.
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Encadré 1-11
Les outils macro-économiques de l'U.E.
Instrument macro traditionnel
Disponibilité dans l'U.E.
- la modification de la masse monétaire - ces mesures relèvent de la Banque
et du taux d'intérêt;
Centrale Européenne;
- la modification des tarifs douaniers;
- impossible: union douanière;
- le taux de change;
- impossible: zone Euro;
- la modification des dépenses publiques; - possible dans la limite des critères de
Maastricht (déficit < 3 % PIB et
endettement< 60 % PIB)
- la modification des impôts.
- impossible au niveau de l'U.E.; la
souveraineté fiscale appartient aux Etatsmembres.
À ces mesures de gestion de la demande à court terme, s'ajoutent les problèmes de
croissance à long terme dans les termes et alternatives: croissance globale versus
croissance régionale; croissance économique (PIB) versus croissance qualitative et
développement durable.
Dans le graphique 1-10, soit D une situation de sous-emploi. L'intervention de l'État
consiste à porter la production, via la demande, sur la frontière des possibilités de
production. Le quadrant TDV délimite les améliorations possibles au sens de Pareto. Le
point D' est une amélioration qui doit être jugée selon le test de compensation de KaldorHicks.
En macroéconomie et finances publiques, les références théoriques sont
- les multiplicateurs de la politique budgétaire :
o des dépenses publiques
o des transferts
o des impôts
o du budget équilibré
- les stabilisateurs automatiques.6
6
Voir par exemple: Michael PARKIN, Robin BADE et Benoît CARMICHAEL, Introduction à
la Macroéconomie moderne, Editions du Renouveau Pédagogique, St-Laurent Québec,
3ème édition, 2005, chapitre 9 sur la politique budgétaire (les multiplicateurs) et chapitre
12 sur les interactions de la politique budgétaire et de la politique monétaire.
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Les trois fonctions du secteur public selon Musgrave
La fonction dallocation des ressources
Lintervention de lÉtat a un coût dopportunité. Les ressources que le secteur public emploie pour
les services collectifs ne sont plus disponibles pour les services et des biens marchands. Par
conséquent, il faut quil les utilise de manière économe. Lallocation des ressources concerne donc :
(a) La production de services collectifs par opposition aux biens marchands ;
(b) Pour les services collectifs : la meilleure affectation possible entre les diverses tâches (défense
nationale, hôpitaux, recherche, enseignement, etc.).
Lefficience allocative : adapter de manière optimale loffre de biens à la demande.
Lefficacité productive : la production optimale de ces biens et services à laide des ressources
réelles données (faire le mieux possible avec un budget donné / atteindre un résultat donné avec le
coût et le budget le plus faible possible).
Pourquoi lEtat intervient-il dans lallocation des ressources ?
a) Non rivalité / non exclusion ;
b) Les externalités (positives ou négatives) ;
c) Les fonctions de coûts décroissants / rendements déchelle dans la production ;
d) Linformation insuffisante ;
e) Lincertitude (fonctions dassurance : chômage, retraite, santé et accidents professionnels)
La fonction de redistribution
La distribution des revenus et des richesses résultant des mécanismes du marché peut ne pas
correspondre à ce que la société considère comme juste et équitable. Les moyens dintervention du
secteur public sont les suivants :
a) Approvisionnement direct par lEtat, financé par limpôt ;
b) Production privée subsidiée ;
c) Suppléments de revenu privé.
La fonction de stabilisation
Lintervention de lEtat pour réduire les fluctuations économiques suppose :
- Pas de sous-emploi du travail et du capital ;
- Pas de hausse du niveau des prix ;
- Pas de déséquilibre de la balance des paiements.
Les moyens à disposition du secteur public, si cette coordination spontanée ne se fait pas ; sont :
- La modification de la masse monétaire et du taux dintérêt ;
- La modification des tarifs douaniers ;
- Le taux de change
- La modification des dépenses publiques ;
- La modification des impôts.
Richard Musgrave, The Theory of Public Finance, MacGraw Hill, New York, 1959, chapter one.
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Bibliographie du chapitre 1
Public Finance and Public Choice, 2ème éd., Oxford University
Press, Chap. 3.
Introduction à la microéconomie moderne, Edition du Renouveau
pédagogique, Saint-Laurent, Québec, chapitre 16
CULLIS J. et JONES P.
1998
PARKIN M., BADE R.
2005
ROSEN H.S. et T.
GAYER
2008
Public Finance, 8ème éd., McGraw-Hill.
Chapitres 1 et 4
WEBER L.
1997
L'État, acteur économique, 3ème édition, Économica, chap. 2.
Mots clés
secteur public - bien collectif non rivalité - non exclusion bien marchand bien mixte
bien de tutelle ou merit good - passager clandestin - efficience allocative efficacité
productive redistribution - stabilisation - causes de l'intervention de l'État externalité
monopole naturel fonction régulatrice.
Exercices
Exercice 1 :
Placez dans lencadré 1-2 les tâches suivantes : (i) parc naturel, (ii) lapprovisionnement
communal en eau de consommation, (iii) lécole enfantine, (iv) les soins à domicile, (v)
lentretien des routes communales, (vi) les programmes de télévision. Justifiez votre
réponse.
Exercice 2 :
En utilisant l'information contenue dans l'encadré 1-3, appliquez le schéma 1-4 en
distinguant "soins hospitaliers" du "réseau hospitalier".
Exercice 3 :
Une critique actuelle du système de soins est que « les hôpitaux coûtent trop cher ».
Pensez-vous quune solution soit la privatisation pour les mettre en concurrence et, ainsi,
abaisser les coûts ? Discutez cette solution à laide des critères de rivalité et dexclusion.
Cela vous paraît-il facilement réalisable ?
Exercice 4:
Essayez de placer dans lencadré 1-8 les fonctions suivantes : phare maritime, défense
contre lincendie, la défense nationale, une piscine.un parcours de golf, le vaccin contre le
tétnos.
Exercice 5
Voir dans la Constitution fédérale du 18 avril 1999, les tâches de la Confédération, art. 54
à 84 et 87 à 125. Choisissez en cinq que vous classez : (i) selon les critères de lencadré
1-2 ; (ii) selon les fonction du secteur public « à la Musgrave ».
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Questions à résoudre
1) Quelles sont les caractéristiques qui définissent un bien collectif ?
À l'aide dune typologie que vous devez définir, choisissez un exemple parmi les
suivants:
• école enfantine;
• soins à domicile;
• hôpital ;
• entretien des routes communales.
Dans quelle catégorie de bien le situez-vous ? Justifiez votre réponse.
2) Expliquez en quoi la fonction de demande de biens marchands (privés) se distingue de
la fonction de demande d'un bien collectif ? Donnez un exemple de bien collectif et
justifiez votre choix.
3) Présentez la classification des biens marchands et des biens collectifs dans la typologie
de Buchanan. Quels sont les critères de classement et que signifient-ils ? Quentendon par « bien de club » ?
4) Expliquez pour quelles raisons les consommateurs ne révèlent pas parfaitement leurs
préférences pour des biens collectifs. Que dit la théorie du « passager clandestin » ?
5) Quelles seraient les solutions possibles pour résoudre le problème du passager
clandestin ?
6) Quelles sont les trois fonctions du secteur public selon Musgrave ? Expliquez chacune
d'elles. Donnez un exemple pour chacune d'elles et justifiez le. Quelles sont les
relations entre ces trois fonctions ?
7) Quelles sont les raisons de lintervention de lÉtat dans lallocation des ressources ?
Expliquez en au moins trois.
8) Quels sont les moyens d'intervention du secteur public dans la fonction de stabilisation
dans une situation d'inflation. Est-ce que ces moyens sont tous disponibles pour une
nation membre de l'U.E.? Lesquels, pourquoi et comment?
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