Avant c'étaient des « médicaments de confort », mais c'était avant !
cardio-vasculaire.
• Les Statines (médicaments de l'hypercholestérolémie) ont prouvé au niveau d'études en double aveugle contre
placébo leur intérêt non pas à faire baisser le cholestérol (ce qui n'a pas d'intérêt pour le médecin qui ne soigne
pas des taux mais un patient !) mais à faire baisser la mortalité autant en prévention primaire que secondaire.
Moins d'AVC33 et d'accidents cardiaques, moins de morts par ces pathologies cela c'est du concret.
Accessoirement nos bons professeurs devraient accorder leur avis avec celui de « Madame la caisse »,
entendez la sécurité sociale qui demande, prime à l'appui, aux médecins de prescrire des Statines à tous leurs
patients diabétiques !
Inutiles, de confort, prenons l'exemple des veinotoniques, les jambes lourdes ne sont pas une pathologie mortelle,
mais allez expliquer à cette patiente travaillant debout toute la journée que le traitement qui la soulage n'est pas pris
en charge car de confort ! Et dans le domaine veineux la crise hémoroïdaire bénéficie de la même qualification, mais
les patients pourront toujours se rabattre sur le traitement phytothérapique de Rika Zaraï !
4 000 médicaments inutiles, certes, mais qui donne les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) ? Il faut se
rendre compte que vous donnez des « jouets » aux médecins et ensuite leurs demandez de ne pas s'en servir.
Que peut faire le médecin de terrain qui ne soigne pas des statistiques ou des dossiers mais un patient face
à lui et ne dispose que de « sa bite et de son stétho » pour vous le dire de façon, certes un peu grivoise, mais à
la manière carabin !
J'ai l'impression que vous découvrez avec naïveté le lobby pharmaceutique. Agissez, vous en avez les moyens
qui nous manquent, du fait de vos mandats électifs, notamment de Député pour Bernard DEBRE. Depuis des
années, vous avez voté les lois cadres sur la santé (13 août 2004, HPST44 ... et autres LFSS55) qui se sont
plus attachées à encadrer l'exercice libéral d'un carcan liberticide (Art 315, L162-1-14, L162-1-15 du code de
la sécurité sociale) que d'aborder ces problèmes de fond : on en voit aujourd'hui le résultat avec les déficits
chroniques, la disparition progressive du secteur libéral et l'installation des déserts médicaux !
Enfin je souhaiterais revenir sur la notion d'économie pour la sécurité sociale : vous êtes deux médecins hospitaliers,
secteur qui est responsable de plus de la moitié des dépenses de la sécurité sociale et encore dans l'attente
de la mise en place du RPPS66 vos prescriptions sont comptabilisées avec celles de la médecine de ville !
Une étude au CHU de Bordeaux a révélé que plus de 50% des examens prescrits à l'hôpital n'étaient même pas pris
en compte par les équipes soignantes, combien d'examens et bilans inutiles, combien d'examens redondants parce
que l'hôpital ne fait pas confiance à ceux réalisés en ville ! Combien de prostatectomies radicales inutiles pour
des cancers de la prostate qui n'auraient pas évolué ?
A vous lire, je constate une fois de plus qu'il est bien plus aisé de voir la paille dans l'oeil du voisin que la poutre dans
le sien !
Docteur Marcel Garrigou-Grandchamp, spécialiste en médecine générale, élu URPS (FMF)
1 CHU : Centre Hospitalo Universitaire
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