Le point sur la situation économique du Brésil et le real brésilien
politique menée par les banques centrales des pays développés qui, selon elle, met en péril la
croissance des autres.
Politique monétaire et influence de l’USD
Pour faire face à la crise, les États-Unis, l'Angleterre, l'Europeet leJaponont beaucoup baissé
leurs taux d'intérêt ce qui a eu pour effet un afflux de devises vers des pays tels que le Brésil,
qui offrent des taux d’intérêt plus élevés. En effet, les investisseurs, attirés par les rendements
élevés et les perspectives de croissance plus intéressantes, choisissent des placements sur les
actifs de pays émergents. A cause de l’afflux massif de capitaux, le pays doit faire face à la
hausse de sa devise. Conséquence directe des choix monétaires de la Réserve Fédérale et de
la Banque Centrale Européenne, le real brésilien s’est apprécié de 9.5% par rapport au dollar
depuis janvier. Et de l’augmentation du taux de change du réal découle un déclin de la
compétitivité du Brésil qui a vu ses exportations chuter. Le Brésil n’est pas le seul pays en
développement touché par la politique d’expansion monétaire des pays riches et la
dévalorisation de leurs monnaies due à l’alimentation du marché en dollar.
Pour mieux comprendre ce qui inquiète le Brésil aujourd’hui, il faut comprendre, d’une part,
qu’outre l’effondrement des exportations nationales, les investissements sont très volatiles et
incontrôlés. La démesure des investissements étrangers génère des bulles sur certains actifs,
comme l’immobilier par exemple. Les portefeuilles répondent certes aux besoins des
entreprises mais en cas de retournement de la conjoncture économique, les flux s’inversent
rapidement. Si cela se produit, le retrait massif de capitaux risquerait de déclencher une crise
financière de grande ampleur. Pour contrôler ces capitaux spéculatifs, le gouvernement a mis
en place des mesures de taxation
et intervient régulièrement pour contrôler la
volatilité
de sa devise. A la hausse comme à la baisse, les autorités brésiliennes mettent tout en œuvre
pour maintenir une valeur entre 1.70 et 1.90 BRL pour un dollar. Les autorités monétaires
continuent de réduire rigoureusement les taux d’intérêt et sont particulièrement attentives à la
hausse du real.
D’autre part, l’afflux de liquidités favorise l’inflation et neutralise la lutte contre la hausse des prix
via une hausse des taux d’intérêt. Fin 2011, l’inflation a atteint 6.5% ce qui l’a placé à la limite
haute de la cible brésilienne (4.5% +/- 2%). Aujourd’hui elle avoisine les 5% et poursuit son
recul qui devrait la maintenir en 2012 au-dessus de la valeur médiane cible (4.5%). Malgré les
résultats dépassant cette cible, la banque centrale brésilienne a abaissé le taux de base
bancaire, le faisant passer de 12.5% en juillet 2011 à 8% de nos jours. Ces réductions
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