
4
Aux membres de la communauté de Corinthe, mar-
quée par des divisions, l’Apôtre demande : « Le Christ
est-il divisé ? » (1 Co 1, 13). Cette question a été choisie
comme thème de la Semaine de prière pour l’unité des
chrétiens, que nous entamerons demain. Aujourd’hui,
c’est à nous que la même question s’adresse. Face à
certaines voix qui ne reconnaissent plus comme un
objectif pouvant être poursuivi l’unité pleine et visible
de l’Église, nous sommes invités à ne pas renoncer à
notre effort œcuménique, fidèles à ce que le Seigneur
Jésus lui-même a invoqué du Père : que « tous soient
un » (Jn 17, 21).
À l’époque actuelle, le chemin œcuménique et les
relations entre les chrétiens sont eux aussi en train de
traverser des changements significatifs, dus en premier
lieu au fait que nous professons notre foi dans le con-
texte de sociétés et de cultures où est toujours moins
présente la référence à Dieu et à tout ce qui rappelle la
dimension transcendante de la vie. Nous le notons
surtout en Europe, mais pas seulement.
Précisément pour cette raison, il faut que notre té-
moignage se concentre sur le centre de notre foi, sur
l’annonce de l’amour de Dieu qui s’est manifesté dans
le Christ son Fils. Nous trouvons ici un espace pour
croître dans la communion et dans l’unité entre nous,
en promouvant l’œcuménisme spirituel, qui naît direc-
tement du commandement de l’amour laissé par Jésus à
ses disciples. À cette dimension faisait également réfé-
rence le Concile Vatican II : « Cette conversion du
cœur et cette sainteté de vie, ensemble avec les prières
publiques et privées pour l’unité des chrétiens, doivent
être regardées comme l’âme de tout l’œcuménisme et
peuvent à bon droit être appelées œcuménisme spiri-
tuel » (Unitatis redintegratio, 8). L’œcuménisme est en ef-
fet un processus spirituel, qui se réalise dans
l’obéissance fidèle au Père, dans l’accomplissement de
la volonté du Christ et sous la conduite de l’Esprit
Saint.
Invoquons donc sans nous lasser l’aide de la grâce
de Dieu et l’illumination de l’Esprit Saint, qui nous in-
troduit dans la vérité tout entière, porteuse de réconci-
liation et de communion.
En vous renouvelant ma chaleureuse bienvenue,
j’invoque de tout cœur sur vous, sur tous les chrétiens
de Finlande et sur votre pays, la bénédiction de Dieu.
ORF, 23.01.2014
ALLOCUTION AUX ÉVÊQUES DE BULGARIE
EN VISITE AD LIMINA
13 février 2014
[…] Vos communautés, chers frères, vivent et tra-
vaillent aux côtés de celles de l’Église orthodoxe bul-
gare. Je vous demande donc de transmettre mes plus
cordiales salutations au patriarche Néophyte, qui fêtera
bientôt le premier anniversaire de son élection cano-
nique, et je vous invite chaleureusement à poursuivre
vos efforts pour promouvoir un dialogue toujours plus
intense et fraternel avec l’Église orthodoxe. Dans
l’écoute commune et orante de la Parole de Dieu, je
souhaite que s’ouvrent les cœurs et les esprits de tous,
afin que se réalise concrètement l’espérance d’arriver à
célébrer ensemble le sacrifice eucharistique, mémoire
de la Parole de Notre Seigneur qui, la veille de sa mort,
pria le Père pour que tous ses disciples « deviennent
parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as
envoyé » (Jn 17, 23).
Le 27 avril prochain se tiendra à Rome la canonisa-
tion des bienheureux Jean XXIII et Jean-Paul II. Je me
réjouis de savoir que les diocèses de Sofia et Plovdiv,
ainsi que celui de Nicopolis et l’exarchat apostolique
pour les catholiques de rite byzantin slave, seront pré-
sents à la célébration solennelle avec des délégations
importantes. C'est là un signe éloquent de la portée
qu’a eue dans l’âme et dans la vie de la communauté
catholique bulgare le témoignage du premier Pape
slave, en particulier la visite qu'il effectua dans votre
patrie en mai 2002 ; et c’est aussi le signe que le souve-
nir laissé par l’archevêque Angelo Giuseppe Roncalli,
au cours de ces neuf années pendant lesquelles il œuvra
en Bulgarie, est encore très vivant. À son départ du
pays, il s’exprima en ces termes : « Quel que soit le lieu
du monde où je vivrai, si quelqu’un venant de Bulgarie
passe près de chez moi, durant la nuit, au milieu des
difficultés de la vie, il trouvera toujours à ma fenêtre la
lampe allumée. Qu’il frappe ! Qu’il frappe ! On ne lui
demandera pas s’il est catholique ou orthodoxe : frère
de Bulgarie, cela suffit. Qu’il entre, deux bras fraternels
et le cœur chaleureux d’un ami l’accueilleront en fête »
(Homélie de Noël, 25 décembre 1934). Ces paroles ré-
vèlent l’affection du délégué apostolique Mgr Roncalli
pour le peuple bulgare qui, au milieu des vicissitudes de
l’histoire, a gardé vivante la flamme de la foi en Jésus
Christ.
ORF, 20.02.2014
MESSAGE DE CONDOLÉANCES POUR LE
DÉCÈS DU PATRIARCHE IGNACE ZAKKA I
IWAS
22 mars 2014
Au Locum Tenens
Patriarcat syro-orthodoxe d’Antioche
et de tout l’Orient
Ayant appris avec profonde tristesse le décès de Sa
Sainteté Ignace Zakka I Iwas, père et chef de l’Église
syro-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient, je
m’empresse de vous adresser, ainsi qu’aux évêques, au
clergé et aux fidèles, mes condoléances personnelles et