b) - Ensuite, les rejets d’une filière économique peuvent être pour une part, les ressources
pour une autre activité ! C’est le démarrage de l’écologie industrielle (1); dans cette
approche, la gestion devient vraiment durable car le déchet est perçu donc géré comme
une ressource et pas comme un fardeau, une charge à gérer au moindre coût, acceptable
par la réglementation et les populations voisines ; une ressource, est par définition
considérée, avec une grande attention, et gérée comme un stock vital, même si elle n’est pas
obligatoirement un centre de profit.
3) Les chrétiens se posent ils la question différemment ?
Pendant longtemps, si ce n’est de belles exceptions (Hildegarde de Bingen, François
d’Assise…) l’Eglise et les chrétiens ont surtout cherché à dominer et domestiquer cette
nature souvent sauvage (cf. texte de Buffon par ex.) ou qui semblait illimitée. Et cette idée a
duré jusque dans les années 50, sans bien réaliser que les révolutions industrielles
successives avaient donné aux hommes des moyens considérables de transformer ou
détruire cette Création de Dieu, qui est prêtée aux hommes ! Heureusement, les chrétiens
et les Eglises rattrapent leur retard en la matière, en réflexion au moins et timidement en
action (pour les catholiques) ! Des prises de positions et des écrits forts ont été posés par
Jean Paul II : (citations réunies par JP RAFFIN, prof. Muséum Paris)
- 1987. A Punta Arenas.
« Comme vous le savez, dans de nombreuses régions du monde nous nous trouvons
devant des dangers et des menaces pour l’écologie qui causent non seulement de graves
dommages à la splendeur de la nature, mais qui vont même jusqu’à menacer gravement
l’homme. (…) Je lance un appel à tous les responsables de notre planète afin qu’ils
protègent et conservent la nature créée par Dieu. »
1990. Rome. Message pour la Paix.
« Face à la dégradation générale de l’environnement (…) on assiste ainsi à la formation
d’une conscience écologique qu’il ne faut pas freiner mais favoriser, en sorte qu’elle se
développe. »
« Les réflexions bibliques mettent mieux en lumière le rapport entre l’agir humain et
l’intégrité de la création. Lorsqu’il s’écarte du dessein de Dieu créateur, l’homme provoque
un désordre qui se répercute inévitablement sur le reste de la création. »
« Certains éléments de la crise écologique actuelle font apparaître à l’évidence son
caractère moral. Il faut y inscrire en premier lieu, l’application sans discernement des
progrès scientifiques et technologiques.
« La société actuelle ne trouvera pas de solution au problème écologique si elle ne révise
sérieusement son style de vie. En beaucoup d’endroits du monde, elle est portée à
l’hédonisme et à la consommation, et elle reste indifférente aux dommages qui en
découlent. . « Les chrétiens, notamment savent que leurs devoirs à l’égard de la nature et
du Créateur font partie intégrante de leur foi. C’est pourquoi, ils sont conscients du vaste
domaine de collaboration œcuménique et inter religieuse qui s’ouvre devant eux ».
ou en 1999 « La beauté de cette terre me conduit à lancer un appel pour sa conservation au
profit des générations futures. (…)
C’est également à Jean-Paul II que l’on doit l’implication forte de l’Eglise catholique dans les
rassemblements œcuméniques où ont été traitées des questions d’environnement, puis de
développement durable
A Bâle en 1989, premier rassemblement œcuménique européen, à Séoul en 1990, rassemblement
œcuménique « Justice, Paix, sauvegarde de la Création », à Graz en 1997, deuxième
rassemblement œcuménique européen.
Le point VII du message final du Rassemblement œcuménique de Séoul (1990) est tout à fait
significatif du changement d’attitude des chrétiens :
« Les expressions « dominer la terre » et « l’assujettir » qui sont utilisées dans la Bible ont
servi pendant des siècles à justifier les actes de destruction perpétrés contre l’ordre créé.