Les troubles psychologiques et comportementaux

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Les troubles psychologiques et comportementaux
Les troubles psychologiques
et comportementaux
dans la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées
1
Généralités
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Un enjeu important de l’évolution de la maladie d’Alzheimer
– Jusqu'à 90% des patients atteints de maladie d'Alzheimer ou apparentée
peuvent présenter au moins un trouble psychologique ou comportemental à
un moment de l’évolution de la maladie
– Certains peuvent avoir un retentissement fonctionnel important
– L'agitation, l'agressivité, les comportements d'errance ou d'opposition
augmentent en fréquence avec l'évolution de la maladie et le déclin cognitif
• Il est important de les repérer précocement
– Rôle central des soignants
– Prise en charge pluridisciplinaire
– Prise en compte du ressenti par la personne de son trouble
• La personne est sujet et non objet de soins
• Deux types de troubles psychologiques et comportementaux
– Troubles déficitaires ou de retrait, trop souvent négligés
– Troubles du comportement jugés par l’entourage comme perturbateurs,
dérangeants, ou dangereux pour la personne ou pour autrui
2
Description des troubles (1)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les troubles du comportement déficitaires ou de retrait
Apathie
̶
•
̶
•
Trouble de la motivation qui se caractérise par un émoussement
affectif, une perte d’initiative et une perte d’intérêt.
Trouble comportemental le plus fréquent dans la maladie d’Alzheimer
(60%)
Dépression
•
Elle se caractérise par une humeur triste, durable et/ou une perte
d’élan, de l’intérêt et du plaisir pour la plupart des activités, un
pessimisme et des idées suicidaires
3
Description des troubles (2)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les troubles du comportement perturbateurs (1)
– Opposition
• Attitude verbale ou non verbale de refus d’accepter des soins, de
s’alimenter, d’assurer son hygiène, de participer à toute activité
– Agitation
• Comportement verbal ou moteur excessif et inapproprié
– Agressivité
• Comportement physique ou verbal vécu comme menaçant ou
dangereux pour l’entourage ou le patient
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Description des troubles (3)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les troubles du comportement perturbateurs (2)
– Comportements moteurs aberrants
• Activités répétitives et stéréotypées sans but apparent ou dans un
but inapproprié (déambulation, gestes incessants, attitudes
d’agrippement, etc.)
• Les comportements peuvent avoir différentes motivations ou causes
en réponse à l’anxiété, à une conduite exploratoire, survenir
exclusivement la nuit ou à un moment donné de la journée, en
relation avec un objectif désadapté par rapport à la vie du résident
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Description des troubles (4)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les troubles du comportement perturbateurs (3)
– Désinhibition
• Comportement inapproprié par rapport aux normes sociales ou
familiales (remarques grossières, gestes déplacés, attitudes sexuelles
incongrues, comportement impudique ou envahissant)
– Cris
• Vocalisations compréhensibles ou non de forte intensité et répétitives
– Idées délirantes
• Perceptions ou jugements erronés de la réalité, non critiqués par le
sujet. Les thèmes les plus fréquents sont la persécution (vol, préjudice),
la non-identification (délire de la présence d’un imposteur ou de sosies),
l’abandon, la jalousie
6
Description des troubles (5)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les troubles du comportement perturbateurs (4)
– Hallucinations
• Perceptions sensorielles sans objet réel à percevoir, le plus souvent
visuelles et auditives (à différencier des illusions qui sont des
déformations ou des interprétations de perceptions réelles)
– Troubles du rythme veille/sommeil
• Troubles portant sur la durée, la qualité du sommeil. L’inversion du
cycle jour-nuit est possible (cycle nycthéméral)
7
Des caractéristiques communes (1)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les troubles psychologiques ou comportementaux sont en
rupture avec le fonctionnement antérieur de la personne
̶
̶
Ils peuvent être précédés par des changements minimes, souvent
perçus par les soignants bien avant « la crise »
En présence de troubles cognitifs, aucun changement de
comportement n’est anodin
•
Inciter les soignants à dire et valoriser leurs observations… « Je repère,
j’en parle, on agit. »
Attention un symptôme peut en cacher un autre
8
Des caractéristiques communes (2)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Ils sont fluctuants en intensité ou épisodiques
̶
La réponse aux thérapeutiques non médicamenteuses est également
fluctuante
• Ils sont interdépendants et souvent associés
• Ils ont des conséquences importantes
̶
̶
̶
̶
̶
Risque de maltraitance ou de négligence
Aggravation du pronostic fonctionnel de la maladie
Risque de prescription médicamenteuse inappropriée
Risque accru d’hospitalisation
Risque d’épuisement des soignants et des aidants, de souffrance des
proches
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La prise en charge
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les étapes de la prise en charge
– La démarche diagnostique
– La démarche thérapeutique
– Le suivi et la prévention
• Les éléments de base de la prise en charge
– Description précise des troubles, en tenant compte de ce qu’en dit
la personne
– Recherche de leurs causes et du sens à leur donner (moyen
d’expression de la personne, mécanisme de défense, etc.)
– Analyse des attitudes préalables des professionnels et des proches
face à ces troubles
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La démarche diagnostique (1)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• La démarche d’évaluation des troubles
– Elle est structurée, personnalisée et hiérarchisée
• Les outils d’évaluation
–
–
–
–
Inventaire de neuropsychiatrie, version équipe soignante (NPI-ES)
Échelle d’auto-évaluation de la dépression (Geriatric Depression Scale - GDS)
Echelle de dépression de Cornell
Echelle d’agitation de Cohen Mansfield
• L’enquête étiologique
– Facteurs écologiques
– Facteurs propres à la personne
– Facteurs propres à la maladie
• La synthèse et la transmission des informations
L’ é v a l u a t i o n c l i n i q u e e t l a r e c h e r c h e d e s c a u s e s
sont répétées si le trouble persiste
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La démarche diagnostique (2)
La démarche d’évaluation des troubles (1)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Évaluer le caractère d’urgence, de dangerosité ou de risque
fonctionnel pour le patient et pour autrui
• Rechercher une cause somatique à traiter en priorité
– Interroger et examiner le patient dans une atmosphère calme,
interroger les professionnels et les proches
• Ancienneté et caractéristiques du trouble, signes d’alerte, circonstances
de survenue
– Examens complémentaires recommandés
• Hémogramme ; ionogramme, urée et créatinine sanguins ; bilan
hépatique ; C-réactive protéine (CRP) et vitesse de sédimentation (VS) ;
calcémie, créatine phosphokinase (CPK), troponine ; glycémie ; bandelette
urinaire, et examen cytobactériologique des urines (ECBU) si résultat
positif
• Selon les signes d’appel : radiographie de l’abdomen sans préparation
(ASP), radiographie des poumons, scanner cérébral, électrocardiogramme,
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albuminémie
La démarche diagnostique (3)
La démarche d’évaluation des troubles (2)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les causes à rechercher et traiter en priorité (1)
– Une comorbidité
•
•
•
•
•
•
•
une infection (notamment urinaire ou dentaire)
une rétention urinaire
un fécalome
un trouble métabolique
une mycose (surtout buccale)
une décompensation d’une pathologie chronique
une comorbidité neurologique (AVC, hématome sous-dural, crise
comitiale non convulsivante, etc.)
…/…
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La démarche diagnostique (4)
La démarche d’évaluation des troubles (3)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les causes à rechercher et traiter en priorité (2)
–
–
–
–
Une cause iatrogène
Une douleur (échelles Doloplus®, Algoplus®, ECPA®)
Une déshydratation
Une cause psychiatrique
• Un syndrome dépressif (GDS)
• Une crise d’angoisse sévère
• La décompensation d’une pathologie psychiatrique préexistante
– Une modification ou une inadaptation de l’environnement
– Un déficit sensoriel
– Une prise de toxique
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La démarche diagnostique (5)
La démarche d’évaluation des troubles (4)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Approfondir l’évaluation clinique des troubles
– Intensité et retentissement
• Compléter l’enquête étiologique
– Faire le point sur les capacités sensorielles et cognitives
– Identifier des facteurs prédisposants
• Facteurs de fragilité, facteurs d’environnement, de mode de vie
– Rechercher des facteurs déclenchants ou de décompensation
• Événements ponctuels, problèmes relationnels, attitude inadaptée
des professionnels ou des proches
Penser à observer le comportement
de la personne quand elle est seule
e t q u a n d e l l e e s t e n i n t e r a c t i o n a v e c d ’a u t r e s
15
La démarche diagnostique (6)
Les outils d’évaluation des troubles
Les troubles psychologiques et comportementaux
• L’utilisation des outils d’évaluation des troubles
psychologiques et comportementaux est recommandée si
les troubles persistent plusieurs jours
– Ils permettent d’objectiver les troubles
– Ils donnent l’occasion aux professionnels de partager leur vécu des
troubles
– Ils valorisent la parole des soignants et concourent à une meilleure
connaissance et donc tolérance des symptômes
• Les principaux outils d’évaluation
– L’inventaire neuropsychiatrique (NPI) – utilisation du NPI-ES en
établissement, version renseignée par les soignants
– L’échelle d’auto-évaluation de dépression gériatrique (GDS)
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La démarche diagnostique (7)
L’enquête étiologique (1)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les troubles psychologiques et comportementaux sont
d’origine multifactorielle
– Facteurs écologiques liés à l’environnement et à l’entourage
professionnel et familial
– Facteurs propres à la personne, somatiques et liés à sa personnalité
– Facteurs propres à la maladie (neurobiologiques, cognitifs)
• Ces facteurs sont souvent intriqués et interagissent entre
eux
• Les causes somatiques et psychiatriques sont recherchées en
priorité
– En raison de leur gravité potentielle
– En raison de la possibilité d’une réponse thérapeutique rapide et
efficace
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La démarche diagnostique (8)
L’enquête étiologique (2)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les facteurs déclenchants
Tout événement récent, même anodin peut représenter un
stress pour la personne du fait de sa vulnérabilité et
déclencher un trouble psychologique ou comportemental
̶
̶
̶
̶
̶
Changements d’organisation de la prise en charge ou du lieu de vie
Modifications du lieu de vie
Changement d’intervenant
Situation de conflit interpersonnel ou de contraintes vécues
Événements familiaux
Les troubles du comportement peuvent être un véritable
m o y e n d ’e x p r e s s i o n d e l a p e r s o n n e , n o t a m m e n t e n c a s d e
de troubles de la communication verbale. Il faut en
rechercher le sens et parfois les respecter
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La démarche diagnostique (9)
L’enquête étiologique (3)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les facteurs prédisposants (1)
Ce sont tous les facteurs contribuant à diminuer l’adaptabilité
de la personne à la vie quotidienne, à son environnement
– Repérer les facteurs cognitifs prédominants et ayant le plus de
conséquences sur l’adaptation du patient à la vie quotidienne
• mémoire, orientation, jugement, communication, praxies, fonctions
exécutives, etc.
• Vulnérabilité, en particulier émotionnelle, avec réactions parfois
irrationnelles
– Repérer des signes d’instabilité des comorbidités somatiques, en
particulier une douleur, et réévaluer les traitements
– Rechercher, traiter ou compenser d’éventuels déficits sensoriels
• Visuel, auditif
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La démarche diagnostique (10)
L’enquête étiologique (4)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les facteurs prédisposants (2)
– Repérer des facteurs de personnalité
• Histoire de vie, caractère, réactions antérieures à des situations
stressantes ou à des problèmes de santé, etc.
– Repérer des facteurs relationnels
• Attitude et humeur des soignants, des autres résidents et des proches
• Degré d’information et niveau de formation des soignants
• Capacité de communication, d’empathie, d’anticipation des besoins de
la personne et d’adaptation à ses symptômes
• Phobie de mobilisation, d’un contact physique rapproché parfois vécu
comme agressant, intrusif (réflexes de défense)
– Repérer des facteurs liés à l’environnement
• Lieux imposés, types de locaux
• Bruits, lumière, odeurs
• Organisation de la journée, etc.
20
La démarche diagnostique (11)
Synthèse et transmission des informations (1)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Recueil écrit des informations
– Dans le dossier du résident
– Par un interlocuteur désigné (médecin coordonnateur, soignant
référent, autre)
– Informations provenant de tous les professionnels intervenant
auprès de la personne, et de ses proches
• Sur l’épisode actuel, les réponses apportées et leur impact, son évolution
• Sur d’éventuels épisodes antérieurs de troubles psychologiques ou
comportementaux et sur les réponses apportées
• Sur les antécédents personnels somatiques, psychiatriques
• Éléments pertinents de la biographie de la personne
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La démarche diagnostique (12)
Synthèse et transmission des informations (2)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Transmission et partage des informations dans le respect
des règles de confidentialité
– Information de la personne et absence d’opposition au partage des
informations (ou famille, ou personne de confiance, mandataire, etc.
si elle ne peut plus exprimer sa volonté)
– Transmission des seules informations utiles à la prise en charge et à
la continuité de soins dans l’intérêt de la personne
– Transmission aux seules personnes concernées par la prise en charge
et la continuité des soins, en veillant à la qualité de l’information
donnée aux familles
Les professionnels en charge de la personne
échangent sur ces informations pour adapter la
prise en charge de façon coordonnée
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La démarche thérapeutique (1)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les différents éléments de la démarche thérapeutique
– Les causes somatiques et psychiatriques curables sont traitées en
priorité
• Traiter les pathologies aiguës ou les décompensations de pathologie
chronique
• Soulager une douleur, un inconfort
– Les techniques de soins
– Les interventions non médicamenteuses
– Les modifications de l’environnement
• Éventuellement proposer un accueil dans un pôle d’activités et de soins
adaptés (PASA) ou dans une unité d’hébergement renforcée (UHR) si le
projet d’établissement le permet
– Les indications d’une hospitalisation
– Les traitements médicamenteux
23
La démarche thérapeutique (2)
Les techniques de soins (1)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les techniques de soins (savoir-être et savoir-faire)
sont recommandées en première intention
– Elles peuvent prévenir le déclenchement des troubles
psychologiques et comportementaux
– Elles contribuent à juguler l’intensité des troubles
– Elles peuvent permettre d’éviter le recours à des traitements
médicamenteux
• Elles comprennent
– Les attitudes de communication
– Les attitudes de soins
Les soignants sont au plus près des personnes.
Ils trouvent souvent des réponses aux troubles du
comportement dont ils ne parlent pas car personne ne
pense à leur demander…
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La démarche thérapeutique (3)
Les techniques de soins (2)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les attitudes de communication : des principes de base (1)
– Ne communiquez qu’avec une personne à la fois et consacrez-lui
toute votre attention
• Présentez-vous
• Évitez les sources de distraction (télévision, radio, etc.) et les
conversations entre collègues
• Attirez son attention en vous plaçant face à elle, à sa hauteur (la regarder,
établir un contact physique, etc.)
• Évitez d’élever la voix et d’être familier avec elle, parlez lentement et
articulez
– Préférez la simplicité dans le mode de communication
• Utilisez des phrases courtes et préférez des questions fermées
• Ne transmettez qu’un seul message à la fois
• Utilisez des gestes pour faciliter la compréhension
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La démarche thérapeutique (4)
Les techniques de soins (3)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les attitudes de communication : des principes de base (2)
– Soyez patient et détendu
• N’hésitez pas à répéter le message s’il existe un doute sur sa
compréhension
• Laissez le temps à la personne de s’accoutumer à votre présence, de
s’exprimer
• N’obligez pas la personne à faire ce qu’elle n’a pas envie de faire
• N’hésitez pas à passer le relais ou à reporter le soin à plus tard
26
La démarche thérapeutique (5)
Les techniques de soins (4)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les attitudes de soins : des principes de base (3)
– Sollicitez la personne sans la stimuler à l’excès ni la mettre en
situation d’échec
• Aidez la personne sans faire à sa place (par exemple, proposez des
vêtements faciles à enfiler)
• Ne l’obligez pas à faire une action qu’elle ne veut pas faire et réessayez
pus tard ou cherchez des alternatives
– Tenez compte au mieux de ses habitudes de vie, de ses choix et
respectez son intimité
• Modalités de la toilette (bain, douche, etc.), choix de ses vêtements,
etc.
• Respect de ses goûts alimentaires
27
La démarche thérapeutique (6)
Les techniques de soins (5)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les attitudes de soins : des principes de base (4)
– Installez ou maintenez une routine rassurante pour la personne et
simplifiez les gestes du quotidien
• Rassurez et réconfortez régulièrement la personne lors d’un soin, en
particulier la toilette
• Par exemple, présentez les vêtements dans l’ordre de l’habillage, préparez
à l’avance les objets de la toilette
– Laissez faire les comportements s’ils ne sont pas dangereux
• Laissez à la personne le temps de se calmer si nécessaire (agitation,
agressivité)
• Proposez des activités alternatives qui ont du sens pour la personne en
cas de comportement perturbateur (animations flash)
28
La démarche thérapeutique (7)
Les interventions non médicamenteuses (1)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Elles sont un élément important de la prise en charge
thérapeutique globale de la personne atteinte de maladie
d’Alzheimer ou apparentée
– … même si elles n’ont pas apporté la preuve de leur efficacité du fait
de difficultés méthodologiques
– Elles ont pour objectifs l’amélioration du confort de la personne et la
préservation de son autonomie : changement d’état de la personne
dans le sens d’une amélioration, maintien de ses capacités restantes,
ralentissement du déclin de ses capacités
– Elles se distinguent de l’animation qui vise avant tout à donner du
plaisir aux personnes sans forcément modifier l’état de santé de la
personne
29
La démarche thérapeutique (8)
Les interventions non médicamenteuses (2)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les interventions à visée thérapeutique sont pratiquées par
un personnel formé
– Elles peuvent être proposées à titre individuel ou collectif
– Des prises en charge globales peuvent associer plusieurs types
d’interventions
– Elles sont proposées en fonction des capacités, des envies, des
centres d’intérêt, etc. de la personne
• Interventions s’appuyant sur les mémoires, le corps, le mouvement, les
sens, les émotions…
• Une séance d’essai peut être proposée afin que la personne puisse savoir
si elle y trouve de l’intérêt ou du plaisir
– Elles ne sont jamais imposées à la personne
30
La démarche thérapeutique (9)
Les interventions non médicamenteuses (3)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Leur mise en œuvre suit une méthodologie formalisée
Pour chaque personne, la mise en œuvre d’une intervention suit des
étapes
̶
•
̶
̶
Bilan initial et définition d’un objectif, choix du type d’intervention, mise
en place d’un programme séquencé dans le temps et évaluation de
l’effet thérapeutique sur la cible définie
Des critères de choix des personnes et des critères de fin de prise en
soin sont définis en équipe afin d’éviter une lassitude des personnes
ou un épuisement des professionnels
Les conditions de l’intervention sont optimisées
•
•
•
•
•
•
Un budget défini
Un rythme régulier
Un lieu identifié, de préférence spécifique, toujours le même et calme
Un nombre de participants de préférence inférieur à 10
Une durée maximale d’une heure conseillée
Le déroulement de chaque séance est quasiment « ritualisé »
31
La démarche thérapeutique (10)
Les interventions non médicamenteuses (4)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les différents types d’interventions non médicamenteuses (1)
– Interventions portant sur la vie quotidienne
• Orientation, stimulation multisensorielle
– Interventions portant sur la cognition
• Réadaptation, revalidation, stimulation cognitive, ateliers mémoire
– Interventions portant sur l’activité motrice (autonomie fonctionnelle)
• Activité physique, ergothérapie
– Interventions sur les fonctions de communication
• Orthophonie
32
La démarche thérapeutique (11)
Les interventions non médicamenteuses (4 suite)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les différents types d’interventions non médicamenteuses (2)
– Interventions portant sur le comportement
• Animations flash, musique, danse, incitation au mouvement, thérapie par
empathie, aromathérapie, stimulation multisensorielle, thérapie de la
présence simulée, massage et contact bien-être, thérapie par les animaux
familiers, remédiation cognitive, thérapie par réminiscence, luminothérapie,
jardin thérapeutique, etc.
• Interventions liées à des activités spécifiques (toilette, habillage, repas
thérapeutique, accompagnement ou activités pendant la nuit en cas de
troubles du sommeil, etc.)
33
La démarche thérapeutique (12)
Les traitements médicamenteux (1)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les indications d’un traitement par psychotrope
– Les psychotropes ne sont indiqués que lorsque les mesures non
médicamenteuses sont d’une efficacité insuffisante et après
évaluation du rapport bénéfice/risque
– Ils sont utilisés en synergie avec les mesures non médicamenteuses
– Ils ne sont pas recommandés en première intention en cas
d’opposition, de cris ou de déambulation
– Ils ne sont pas indiqués en prévention des troubles du
comportement
Un traitement par psychotrope ne doit pas être instauré
s i l e s t r o u b l e s s o n t d ’o r i g i n e s o m a t i q u e o u i a t r o g è n e
34
La démarche thérapeutique (13)
Les traitements médicamenteux (2)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les règles générales de prescription d’un psychotrope
– Le choix de la molécule
• En fonction du symptôme à traiter (identifier et évaluer le symptôme cible)
• En fonction du risque d’effets secondaires
• Privilégier la monothérapie
– La posologie et la voie d’administration
• Démarrer le traitement par de petites doses, augmenter progressivement les
doses par paliers jusqu’à la dose efficace la mieux tolérée
• Privilégier la voie d’administration per os
– La durée de la prescription
• Prescrire pour la plus courte durée possible (à l’exception des antidépresseurs)
– Surveillance de l’efficacité et de la tolérance
• Les symptômes sont réévalués régulièrement
35
La démarche thérapeutique (14)
Les traitements médicamenteux (3)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les différentes classes de psychotropes (1)
– LES ANTIDÉPRESSEURS
• Indiqués en cas de trouble du comportement révélateur d’un épisode
dépressif (certains cas d’instabilité émotionnelle, d’anxiété, d’impulsivité,
d’agitation, d’idées délirantes)
• Il est recommandé de prescrire un antidépresseur sans effet
cholinergique
• Il est recommandé d’éviter les co-prescriptions, notamment à visée
sédative ou anxiolytique
36
La démarche thérapeutique (15)
Les traitements médicamenteux (4)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les différentes classes de psychotropes (2)
– LES ANTIPSYCHOTIQUES
• Il est recommandé de ne prescrire un antipsychotique qu’en cas
de trouble psychotique sévère et non contrôlable autrement,
après échec des mesures non médicamenteuses ou en cas
d’urgence (danger pour le patient ou pour autrui)
– Leur usage est déconseillé en cas de maladie d’Alzheimer ou
apparentée (risque de décès et d’AVC) et très déconseillé en cas
de maladie à corps de Lewy (risque de décès, d’AVC et effets
extra-pyramidaux)
– Ils ne sont pas efficaces dans les troubles du comportement au
cours de la maladie d’Alzheimer
• Évaluation préalable du rapport bénéfice/risque (risques
cérébro-vasculaire, cardiaque, neurologique, cognitif,
métabolique)
– Demi-vie courte et effet anticholinergique faible
37
La démarche thérapeutique (16)
Les traitements médicamenteux (5)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les différentes classes de psychotropes (3)
– LES ANTIPSYCHOTIQUES
• Durée de prescription très limitée
– Le traitement est arrêté dès que l’état clinique le permet ou que
les autres mesures thérapeutiques sont devenues efficaces
• Réévaluation au moins toutes les semaines de la tolérance
physique, neurologique et cognitive et de l’efficacité
• La rispéridone (0,25 à 1 mg/j) et l’olanzapine (2,5 à 5 mg/j) (hors
AMM) sont les deux molécules les plus étudiées dans le
domaine
38
La démarche thérapeutique (17)
Les traitements médicamenteux (6)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les différentes classes de psychotropes (4)
– LES ANXIOLYTIQUES
• Indiqués dans les situations de crise ou pour une courte durée
après correction des causes (somatiques, relationnelles,
psychologiques ou iatrogènes)
• Il est recommandé d’utiliser des molécules à demi-vie courte
(< 20 heures) et sans métabolite actif
– Alprazolam, clotiazépam, lorazépam, oxazépam
• Ils exposent à des risques de sédation, d’agitation paradoxale,
d’accentuation des troubles mnésiques, de chute, de
syndrome de sevrage en cas d’arrêt brutal
• Éviter les antihistaminiques du fait de leur effet
anticholinergique
39
La démarche thérapeutique (18)
Les traitements médicamenteux (7)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Les différentes classes de psychotropes (5)
– LES HYPNOTIQUES
• Indiqués après échec des mesures comportementales ou
d’hygiène de vie
• Prescription de courte durée
• Préférer les molécules à durée d’action courte
– Ne pas utiliser un hypnotique contenant une molécule
neuroleptique dans cette indication (Théralène®, Noctran®,
Mépronizine®)
• Réévaluation régulière de l’efficacité et de la tolérance
– LES THYMORÉGULATEURS
• Ils ne sont pas recommandés dans cette indication
40
La démarche thérapeutique (19)
Quand demander un avis spécialisé ?
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Demander l’avis d’un autre professionnel spécialisé
(gériatre, neurologue, psychiatre)
– En cas de comportement difficile à gérer au sein de l’établissement
ou à risque d’aggravation à court terme
– En cas de désadaptation à l’environnement
– En cas de danger pour le patient ou pour autrui
41
La démarche thérapeutique (20)
Place de la contention
Les troubles psychologiques et comportementaux
Le recours à la contention physique
doit rester exceptionnel
et relève exclusivement
de situations d’urgence médicale
uniquement dans le cadre
d’une hospitalisation à domicile en EHPAD
42
La démarche thérapeutique (21)
Place de l’hospitalisation (1)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Quand hospitaliser une personne présentant des troubles
psychologiques ou comportementaux ?
– Quand les troubles constatés ne peuvent pas être pris en charge de
façon rapidement sécurisante dans l’établissement
• L’état clinique de la personne, dont son état comportemental, menace
son pronostic vital ou fonctionnel, en particulier si une confusion peut
sous-tendre le tableau clinique
• Le patient est dangereux pour lui-même ou son entourage et sa
dangerosité ne peut être contrôlée par les professionnels au sein de
l’établissement
• Il est nécessaire de réaliser sans délai des examens complémentaires non
ou difficilement réalisables en ambulatoire
• La modification d’un traitement en raison des troubles du comportement
nécessite une surveillance médicalisée qui ne peut être assurée au sein
de l’établissement
43
La démarche thérapeutique (22)
Place de l’hospitalisation (2)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Selon quelles modalités ?
– En évitant autant que possible le passage par les urgences
– En adressant la personne directement dans un service adapté
(service de court séjour gériatrique, unité cognitivo-comportementale
en SSR, service de psycho-gériatrie, etc.)
– Au mieux, l’établissement a établi des conventions avec ces services,
dans le cadre du projet d’établissement
– Sauf exception, l’établissement s’engage à accueillir à nouveau la
personne à la fin du séjour hospitalier
U n e f i c h e d e t ra n s m i s s i o n é c r i te e s t s y s té m at i q u e m e n t a d re s s é e
a u s e r v i c e d ’a c c u e i l , av a n t o u a u m o m e n t d e l ’ h o s p i t a l i s at i o n
Elle précise les antécédents médicaux, les traitements médicamenteux en cours, les troubles
actuels, leur mode de survenue, les mesures tentées et leurs effets, les coordonnées des
personnes à joindre
44
La prévention des troubles (1)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• La prévention des troubles psychologiques et
comportementaux repose sur :
– une prise en charge adaptée à chaque personne dans le cadre du
projet de soins et de vie personnalisé
– des mesures générales entrant dans le cadre du projet
d’établissement
• Formation et soutien des professionnels
• Environnement adapté
• Soutien et information aux proches
Un soignant compétent et reconnu est bientraitant !
Améliorer et valoriser le comportement du soignant
améliore celui du patient
45
La prévention des troubles (2)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Soutien et formation des professionnels
– Formation recommandée sur la maladie d’Alzheimer et apparentées
• Difficultés d’adaptation des personnes atteintes
• Risque de situation de crise
• Troubles du comportement (facteurs de risque, symptômes, etc.)
– Formation sur les principes de bientraitance dans les soins
• Techniques de soins relationnels, en particulier lors de la toilette, de
l’habillage, du repas
• Attitude à adopter en cas de trouble psychologique et comportemental,
techniques de communication
– Soutien psychologique et réunions d’équipe
L a f o r m a t i o n e t l e s o u t i e n p e r m e t t e n t d ’a u g m e n t e r l e
s e n t i m e n t d ’e f f i c a c i t é , d e l i m i t e r l e s r i s q u e s d e d é t r e s s e
e t d ’é p u i s e m e n t , d ’é v i t e r l e s a t t i t u d e s i n a d a p t é e s e t
g é n é r a t r i c e s d ’a u t r e s t r o u b l e s
46
La prévention des troubles (3)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Environnement adapté à la personne
– Il n’y a pas d’environnement a priori idéal
– Le meilleur environnement est celui dans lequel chaque personne
trouve du bien-être, physique et psychologique (caractère subjectif
de la qualité de vie)
•
•
•
•
Perçu comme sécurisant et rassurant
Qui lui apporte les aides et les soins dont elle a besoin
Où les facteurs de stress sont limités
Où elle reçoit un soutien affectif
– Les besoins et les souhaits peuvent changer au fil du temps,
l’adaptation de l’environnement doit donc être réévaluée
périodiquement
47
La prévention des troubles (4)
Les troubles psychologiques et comportementaux
• Soutien et information aux proches
– Informer sur la maladie, sur les troubles psychologiques et
comportementaux, sur les attitudes à privilégier pour prévenir et en
cas de trouble du comportement
– Soutien psychologique par le biais d’entretiens, de groupes de
parole, des associations de familles, etc.
– Informer sur les choix de l’établissement concernant la prévention et
la gestion des troubles du comportement pour obtenir leur adhésion
à ces choix (degré de tolérance des troubles, prise de risque,
contention, modalités de prise en charge, etc.)
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