Baromètre cybersanté suisse 2016 Berne, le 10 mars

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Baromètre cybersanté suisse 2016
Berne, le 10 mars 2016
La protection des données comme clé du succès pour la cybersanté
La cybersanté est de plus en plus partie intégrante du système de santé suisse, mais
sa mise en œuvre ne va pas de soi.
Objectif de l’étude
Le Baromètre cybersanté suisse est réalisé depuis 2009 dans le cadre des InfoSocietyDays.
Il présente une analyse détaillée de l’état actuel et de l’évolution de la cybersanté en Suisse.
Une priorité de l’étude concerne le dossier électronique du patient.
Cybersanté: évolution d’une notion abstraite vers des possibilités concrètes de configuration
La cybersanté fait désormais partie du quotidien de différents professionnels de santé en
Suisse. De nos jours, le corps médical, les hôpitaux, les pharmacies, les maisons de retraite
et de soins et les organisations Spitex travaillent essentiellement par voie électronique. Désormais, l’image de dossiers jaunis suspendus dans une armoire ou de dossiers médicaux illisibles n’existe presque plus. La tendance va vers un intérêt croissant pour ces questions. Aujourd’hui, une majorité des personnes interrogées déclare s’intéresser beaucoup ou assez à
la cybersanté (au moins 62%) et une majorité de professionnels de la santé, de tous les
groupes, apprécierait particulièrement des cours de formation dans ce domaine. La participation d’institutions individuelles à des projets régionaux et/ou cantonaux de mise en œuvre de
la cybersanté en Suisse augmente – notamment parmi les rangs des responsables IT du système de santé. Toutefois, ce processus en est encore à ses débuts et il reste beaucoup à faire.
Dans aucun des groupes, l’état d’avancement de la coordination des soins, auquel pourrait
contribuer la cybersanté, est évalué comme très ou au moins plutôt avancé par un quart des
personnes interrogées.
La population et les professionnels s’intéressent de plus en plus au potentiel de la numérisation
L’intérêt des professionnels de santé pour la cybersanté va croissant. Aussi bien les spécialistes que les personnes autorisées à voter voient du potentiel dans les changements qui vont
de pair avec la numérisation du système de santé. Les professionnels de santé observent par
exemple qu’Internet est utilisé de manière croissante dans les recherches d’information de
santé et ils estiment que ce développement est plutôt une chance qu’un risque. Les connaissances des personnes autorisées à voter des différentes offres électroniques, telles que les
applications de fitness ou les cartes électroniques de donneur d’organes, ont nettement augmenté par rapport à janvier 2015. Bien que ces offres ne soient actuellement utilisées que par
un petit groupe, leur potentiel d’utilisation est en fait bien plus élevé. Concrètement, une majorité de personnes connaissant une offre électronique s’imagine pouvoir l’utiliser aussi.
Dossier électronique du patient
Le 19 juin 2015, le Parlement a adopté la loi fédérale sur dossier électronique du patient
(LDEP). Une majorité des personnes autorisées à voter, ainsi que presque tous les professionnels de santé, approuvent en principe cette introduction. Toutefois, les réserves émises à
ce sujet ont en général plutôt augmenté l’année dernière (quoiqu’à un niveau qui reste faible).
Il n’en demeure pas moins, qu’une nette majorité des professionnels voit dans le dossier électronique du patient un potentiel d’amélioration de la coordination des soins. Elle y voit également, d’une manière générale, de plus grands avantages pour les soins médicaux aux patients
que précédemment. . Les réserves observées vont notamment de pair avec un débat de plus
en plus pointu sur le sujet de la protection des données. 39% des personnes autorisées à voter
créeraient et utiliseraient elles-mêmes un dossier électronique du patient et 10% le feraient
sur recommandation. Ces derniers créeraient de préférence un dossier électronique du patient
chez le médecin de famille (cf. graphique en annexe). Les personnes autorisées à voter envisageant la création d’un dossier électronique du patient ont des préférences relativement
claires envers les plateformes des dossiers. Avec 68%, la majorité des personnes autorisées
à voter souhaite clairement que la plateforme d’accès au dossier électronique du patient ne
comporte aucune publicité.
Protection des données
Pour le succès de la cybersanté en Suisse, il est essentiel d’assurer une utilisation des données de santé qui soit digne de confiance. Les personnes autorisées à voter ne sont pas contre
l’enregistrement ni l’échange de données médicales en soi, mais elles sont plus méfiantes
qu’elles ne l’étaient déjà (11 % des personnes interrogées ne sont plutôt pas, voire pas du tout
d’accord avec l’enregistrement de ces données). Mais lorsqu’on les sollicite directement sur la
gestion de ces données et sur le système de santé suisse, les personnes interrogées partent
du principe que la protection de leurs données n’est pas assurée. Dans ce contexte, il existe
aussi une certaine conscience des probabilités d’abus de données, même vis-à-vis du format
papier : 64% des personnes autorisées à voter estiment qu’il est très ou plutôt probable qu’une
personne non autorisée puisse consulter des données médicales pertinentes pour un traitement, si celles-ci sont enregistrées de manière électronique. Par ailleurs, 48% des personnes
autorisées à voter estiment qu’un accès abusif est très ou plutôt probable si les données médicales existent en format papier.
Des dynamiques différentes au sein du corps médical
Au sein du corps médical, il s’agit de différencier les questions concernant la cybersanté. Il y
a souvent de grandes différences entre les médecins d’hôpital et les médecins de cabinet.
Alors que la cybersanté et les différents processus de numérisation sont acceptés dans les
hôpitaux, les médecins de cabinet travaillent certes de plus en plus avec des dossiers électroniques, mais ils doutent aussi de plus en plus de l’utilité du dossier électronique du patient.
Extension du réseau au sein de certaines institutions
L’enregistrement électronique et l’échange interne routinier de données de santé au sein des
institutions ont légèrement augmenté l’année dernière. Ils sont particulièrement répandus dans
les hôpitaux et parmi le corps médical en général.
La réception de données générées à l’extérieur de l’institution et l’échange de données avec
d’autres professionnels de la santé ou d’autres institutionsrestent peu développés et n’ont
guère augmenté au cours de ces dernières années. Ceci est valable pour tous les acteurs,
sauf pour les départements IT des hôpitaux. Dans le groupe de ces derniers, des progrès
sensibles en matière de mise en réseau externe ont pu être réalisés sur les deux dernières
années de sondage.
Méthode
Le septième Baromètre cybersanté comprend pour la troisième fois les questions développées
par l’OCDE sur l’état d’avancement de la cybersanté. Pour l’étude en ligne – respectivement
pour l’étude réalisée auprès du corps médical en ligne et par voie postale – nous avons interrogé 594 médecins choisi-e-s de manière représentative, 22 des 26 responsables cybersanté
au niveau des cantons à qui nous avons écrit, 95 responsables cybersanté des hôpitaux, 374
pharmaciennes et pharmaciens, 498 responsables d’établissements médico-sociaux, 16 responsables des associations cantonales de Curaviva ainsi que, pour la première fois dans cette
série d’études, 199 membres des organisations de base NPO Spitex. C’est déjà la quatrième
fois, dans le cadre de la série d’études, qu’un sondage représentatif a été effectué auprès de
personnes autorisées à voter concernant l’opinion publique autour de la cybersanté. 1’212
personnes ont été interrogées par téléphone.
gfs.bern AG
Dans le domaine de la recherche sociale, gfs.bern a conquis à long terme deux domaines
centraux: la recherche en politique et en communication. Sur la base des connaissances de
l’arène politique et des processus de formation d’opinion autour des thèmes et problèmes,
l’institut de recherche a développé une compréhension systématique de l’opinion publique et
a approfondi les connaissances de processus la concernant. Depuis 2004, gfs.bern réalise
régulièrement des études dans le domaine de la cyberadministration. La série d’études «Baromètre cybersanté suisse» sous mandat des InfoSocietyDays la complèt depuis 2009.
InfoSocietyDays | du 8 au 11 mars 2016
Les InfoSocietyDays se positionnent en tant que plateforme leader pour l’innovation et le changement dans la société de l’information. Des personnes intéressées de l’administration et du
système de santé se rencontrent chaque année à Berne, se laissent inspirer par des exposés
de premier ordre, discutent des nouvelles tendances ou des solutions éprouvées et nouent
des contacts. Ce congrès de quatre jours se compose du Swiss eGovernment Forum et du
Swiss eHealth Forum.
Questions
Lukas Golder, chef de projet senior gfs.bern, 031 311 62 10, [email protected],
www.gfsbern.ch
Jürg Lehni, InfoSocietyDays, 031 350 40 50, [email protected],
www.infosocietydays.ch
Vous trouverez les résultats détaillés sous:
www.infosocietydays.ch/de/eHealth/Barometer.
Utilisation autorisée avec mention de la source «Baromètre cybersanté suisse des InfoSocietyDays en coopération avec gfs.bern».
Annexe
Graphique concernant le lieu de création du dossier électronique du patient
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