Dossier électronique du patient
Le 19 juin 2015, le Parlement a adopté la loi fédérale sur dossier électronique du patient
(LDEP). Une majorité des personnes autorisées à voter, ainsi que presque tous les profes-
sionnels de santé, approuvent en principe cette introduction. Toutefois, les réserves émises à
ce sujet ont en général plutôt augmenté l’année dernière (quoiqu’à un niveau qui reste faible).
Il n’en demeure pas moins, qu’une nette majorité des professionnels voit dans le dossier élec-
tronique du patient un potentiel d’amélioration de la coordination des soins. Elle y voit égale-
ment, d’une manière générale, de plus grands avantages pour les soins médicaux aux patients
que précédemment. . Les réserves observées vont notamment de pair avec un débat de plus
en plus pointu sur le sujet de la protection des données. 39% des personnes autorisées à voter
créeraient et utiliseraient elles-mêmes un dossier électronique du patient et 10% le feraient
sur recommandation. Ces derniers créeraient de préférence un dossier électronique du patient
chez le médecin de famille (cf. graphique en annexe). Les personnes autorisées à voter envi-
sageant la création d’un dossier électronique du patient ont des préférences relativement
claires envers les plateformes des dossiers. Avec 68%, la majorité des personnes autorisées
à voter souhaite clairement que la plateforme d’accès au dossier électronique du patient ne
comporte aucune publicité.
Protection des données
Pour le succès de la cybersanté en Suisse, il est essentiel d’assurer une utilisation des don-
nées de santé qui soit digne de confiance. Les personnes autorisées à voter ne sont pas contre
l’enregistrement ni l’échange de données médicales en soi, mais elles sont plus méfiantes
qu’elles ne l’étaient déjà (11 % des personnes interrogées ne sont plutôt pas, voire pas du tout
d’accord avec l’enregistrement de ces données). Mais lorsqu’on les sollicite directement sur la
gestion de ces données et sur le système de santé suisse, les personnes interrogées partent
du principe que la protection de leurs données n’est pas assurée. Dans ce contexte, il existe
aussi une certaine conscience des probabilités d’abus de données, même vis-à-vis du format
papier : 64% des personnes autorisées à voter estiment qu’il est très ou plutôt probable qu’une
personne non autorisée puisse consulter des données médicales pertinentes pour un traite-
ment, si celles-ci sont enregistrées de manière électronique. Par ailleurs, 48% des personnes
autorisées à voter estiment qu’un accès abusif est très ou plutôt probable si les données mé-
dicales existent en format papier.
Des dynamiques différentes au sein du corps médical
Au sein du corps médical, il s’agit de différencier les questions concernant la cybersanté. Il y
a souvent de grandes différences entre les médecins d’hôpital et les médecins de cabinet.
Alors que la cybersanté et les différents processus de numérisation sont acceptés dans les
hôpitaux, les médecins de cabinet travaillent certes de plus en plus avec des dossiers électro-
niques, mais ils doutent aussi de plus en plus de l’utilité du dossier électronique du patient.
Extension du réseau au sein de certaines institutions
L’enregistrement électronique et l’échange interne routinier de données de santé au sein des
institutions ont légèrement augmenté l’année dernière. Ils sont particulièrement répandus dans
les hôpitaux et parmi le corps médical en général.