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Jean-Pierre DAMON L’´
EQUILIBRE MACRO-ECONOMIQUE
Si on suppose donn´ees les conditions techniques, c’est-`a-dire le mat´eriel et l’outillage, la productivit´e
physique du travail est aussi donn´ee. Seule peut varier la productivit´e en valeur, c’est-`a-dire le coˆut du
travail pour l’entreprise, le salaire. Plus le rapport entre ce salaire et le prix de vente du produit est
´elev´e, moins les entreprises ont int´erˆet `a embaucher des travailleurs. Or, ce rapport, au niveau macro-
´economique, n’est autre chose que le salaire r´eel, rapport entre le salaire nominal et le niveau g´en´eral
des prix. En cons´equence, la demande de travail est aussi une fonction du taux de salaire r´eel, mais une
fonction d´ecroissante.
OD
Emploi N
N0
salaire r´eel w
p
w
p0
Fig. 1 – Le niveau de l’emploi
Sur le march´e du travail, tout est suppos´e se passer comme si l’on avait affaire `a la rencontre de deux
courbes repr´esentant chacune la continuit´e des offreurs et demandeurs de travail. Il existe alors un point
d’intersection et un seul qui permet l’embauche d’un certain nombre de travailleurs N0`a un certain taux
de salaire r´eel (w/p)0: cf. fig 1.
Ce niveau d’emploi, ainsi d´etermin´e sur le march´e du travail, est consid´er´e par la th´eorie comme un
niveau de plein-emploi. Ceci tient au fait que si d’autres travailleurs non embauch´es souhaitaient l’ˆetre, ils
sont suppos´es r´eclamer un salaire sup´erieur au salaire d’´equilibre. Par le jeu de la concurrence, suppos´ee
pure et parfaite, un accroissement des demandeurs d’emploi doit faire baisser le niveau du salaire r´eclam´e
ou, en termes graphiques, d´ecaler vers le bas la courbe d’offre de travail : l’intersection avec la courbe de
demande s’effectuerait alors `a un niveau de salaire inf´erieur et `a un niveau d’emploi sup´erieur.
1.2 Le niveau de la production
Le niveau de l’emploi ayant ainsi ´et´e d´etermin´ee le niveau de la production se d´eduit automatiquement.
En effet, le produit r´esulte de la combinaison du travail et des machines. A un moment donn´e, les
machines constituent une quantit´e donn´ee. Leur rendement d´epend seulement du nombre de travailleurs
qui leur sont affect´es. Ce rendement peut ˆetre croissant si, `a un accroissement de l’emploi, correspond un
accroissement plus fort du produit, constant si les deux accroissements relatifs sont ´egaux ou d´ecroissant si
la liaison est inverse. Cette caract´eristique du rendement d´etermine la forme de la fonction de production.
´
Economiquement, la situation la meilleure pour le chef d’entreprise est celle o`u tout accroissement de
l’emploi entraˆınerait un accroissement de production inf´erieur au profit retir´e sur cet accroissement. Ce
raisonnement `a la limite ou `a la marge, est `a la base de ce qu’on appelle le calcul marginal. La situation
limite d’embauche pour une entreprise est ainsi celle o`u le produit marginal en valeur du travail ´egalise
le coˆut marginal du travail, c’est-`a-dire fait disparaˆıtre tout profit sur cette unit´e marginale.
Au niveau macro-´economique, on consid`ere en g´en´eral que l’ensemble des entreprises ont une fonction
de production croissante, mais dont le taux de croissance diminue constamment au fur et `a mesure que
l’emploi augmente. Cette fonction correspond `a la courbe Yde notre fig. 2. C’est en rapportant le volume
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