www.urps-med-bourgogne.org
Communiqué
Dijon, Novembre 2013
ENQUETE
Prise en charge de patients dépressifs :
état des lieux
La dépression est une pathologie fréquente et
susceptible d’être fatale : 10 % des personnes
déprimées décèdent de suicide. Prévenir et
prendre en charge le risque suicidaire au sein
de la population bourguignonne constitue
une des priorités du Projet Régional de Santé
Bourgogne 2012-2016. Heureusement les
médecins disposent aujourd’hui de moyens
efficaces pour aider les malades à sortir de la
spirale dépressive et éviter les récidives. Pour
mieux évaluer ces moyens de prise en charge,
l’URPS-Médecins Libéraux de Bourgogne et
l’Observatoire Régional de la Santé, avec
l’appui de l’ARS Bourgogne, livrent les résultats
d’une enquête effectuée en 2011 auprès d’un
panel de 170 médecins généralistes.
Une veille permanente sur
les moyens existants
Les troubles mentaux, en particulier les troubles
dépressifs, sont un des principaux motifs de recours
aux médecins généralistes de ville. Pour gérer
au mieux cette demande croissante depuis plusieurs
années, les médecins libéraux sont nombreux à
souhaiter une formation complémentaire, en
particulier la gestion des demandes des patients
et les psychothérapies.
Selon le Dr Catherine Aubry - médecin généraliste
à
Cluny (71) et membre de l’URPS Médecins Libéraux
de Bourgogne - qui a participé à l’analyse du
Panel, même si les ¾ des médecins interrogés ont
déjà suivi une formation dédiée spécifiquement à
la prise en charge de la dépression, 16 % d’entre
nous estiment encore qu’ils ne sont pas suffisam-
ment formés au diagnostic ou au traitement de
la dépression et 81% souhaitent une formation
complémentaire sur les psychothérapies. C’est une
réaction qu’il faut comprendre, car nous sommes
confrontés à des patients en détresse psychique
pratiquement chaque jour”. (“chaque semaine,
pour 67% des médecins interrogés en Bourgogne
dans le cadre du panel).
Suite >
43 %
80 %
49 %
86 %
33 %
73 %
50 %
86 %
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Suicide
d'un patient
Tentative
de suicide
d'un patient
%
Bourgogne
PACA
France
Confrontation à une tentative de suicide ou suicide d’un patient
au cours des 5 dernières années.
Communiqué
Dijon, Novembre 2013
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Une coordination entre
professionnels nécessaire
et bénéfique
L’enquête de l’URPS-Médecins Libéraux de Bourgogne
montre que si 77% des médecins libéraux ont
l’impression d’être efficaces dans la prise en charge
des
états dépressifs, ils ressentent néanmoins la
cessité de travailler en coopération avec les autres
professionnels spécialisés en santé mentale - psychiatres,
psychothérapeutes… Plus de 7 médecins sur 10
considèrent que les psychothérapies constituent “un
traitement de la dépression au même titre que les
médicaments”, et que “seules, elles sont efficaces pour
traiter un état dépressif d’intensité légère ou modérée”.
Un constat de liens étroits “très bénéfiques” pour le
Dr Didier Mathey, Psychiatre, psychanalyste, membre
de l’URPS Bourgogne - ayant participé à l’analyse
du Panel, qui rappelle que “la dépression est un cadre
large qui rassemble des pathologies diverses de
causes ts variées. Les types de réponses et les
propositions thérapeutiques doivent donc être
adaptés au cas par cas. Une dépression réactionnelle
,
face à une situation familiale ou professionnelle
difficile par exemple, n’aura rien à voir avec une
dépression post-infarctus, une dépression récidivante
d’une psychose maniaco-dépressive ou un trouble
bipolaire…qui ne requièrent pas la même sanction
thérapeutique.
Problème majeur : avec 16 psychiatres pour 100 000
habitants, les régions Bourgogne et Pays-de-la-Loire
sont moins bien pourvues que la moyenne nationale
(22/100 000 hab.) et que la région PACA (28). Cette
situation ne devrait pas s’arranger, plus de la moitié
des psychiatres en
exercice étant âgés de 55 ans et
plus, et donc
susceptibles de cesser leur activité dans
les 10 ans.
La dépression en Bourgogne
En France, selon les données du Baromètre Santé
2010, près de 6 % des hommes et 10 % des femmes
déclarent avoir souffert de dépression au cours des
12 derniers mois. Si ces données ne sont pas disponibles
au niveau de la Bourgogne, on relève néanmoins
que 14 % des Bourguignons âgés de 15 à 85 ans
(contre 12 % pour l’ensemble des Français) montraient
des signes de détresse psychologique lors de cette
enquête.
Selon le Dr Mathey, “les chiffres sur le suicide, depuis
toujours, sont accablants, autant pour les tentatives
que pour les suicides effectifs, quelles que soient les
disparités régionales. Le problème ne peut être attaqué
seulement directement avec les patients déprimés. Il y
a nécessité à un abord plus large, sans que cela ne se
conçoive strictement en termes de prévention. Mais il y
aura toujours un incompressible. Il y a les tentatives de
suicide et les suicides qui ne préviennent pas, et qui ne
peuvent être prévenus.”
Au cours des 5 années précédant l’enquête :
• 50 % des médecins bourguignons ont été confrontés
à un suicide.
86 % à une tentative de suicide (contre respectivement
43% et 80 % au niveau national).
Ces éléments corroborent d’autres sources de données.
Interrogés dans le cadre du Baromètre santé en
2010 :
7 % des bourguignons déclaraient avoir fait une
tentative de suicide au cours de leur vie (contre 5 %
en France).
la région présente une surmortalité par suicide par
rapport à la moyenne nationale :
32,4 / 100 000 habitants en Bourgogne, contre 26,3
en France, sur la période 2007-2009.
Contact Presse :
Claire Contamine
Tel. 03 80 72 34 17 Mob. 06 10 93 03 92
ccontamine@yahoo.fr
URPS-Médecins Libéraux de Bourgogne
Carole Colin :
170, avenue Jean Jaurès - 21000 DIJON
Tél : 03 80 58 84 88 – Fax : 03 80 58 85 07
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