Evaluation clinique équilibre AY 2007-08 3
en est plus encore la peur de sortir de chez soi, la peur de marcher, la dépendance à l'égard
d'un tiers, le repli sur soi et l'isolement social. Pour guider cet interrogatoire, le questionnaire
élaboré par Jacobson le "Dizziness Handicap Inventory" est très utile car il balaye le champ
des différentes activités quotidiennes. Bien que validé pour les pathologies vestibulaires, il est
parfaitement utilisable pour un malade donné, en dehors d'étude scientifique de cohorte,
quelle qu'en soit sa pathologie. Enfin il est utile de faire attention aux plaintes du patients
selon la Classification Internationale du Fonctionnement, le retentissement des troubles sur
ses activités et participation, sa qualité de vie et les facteurs environnementaux impliqués.
L'examen du patient cherche ensuite à objectiver et à mesurer ce trouble de l'équilibre.
La mesure chiffrée est en effet tout à fait possible même lors d'une simple consultation en
cabinet médical. La station assise doit d’abord être évaluée : sa stabilité, la nécessité d'appui
éventuelle, le coté d'inclinaison et la tolérance aux déséquilibres intrinsèques (mouvements du
patients) et extrinsèques (poussées exercées). L’étude des transferts est intéressante. Si le
patient nécessite une aide humaine, celle-ci est une composée des forces verticales en cas de
déficit ou de douleur des membres inférieurs, horizontales en cas de troubles d’équilibre. Un
simple contact donne parfois l’information sensitive complémentaire suffisante.
Si la station debout est possible, on notera : l'attitude spontanément adoptée, inclinée
d'un coté ou tendance à la rétropulsion ; la nécessité éventuelle d'un ou deux appuis et leur
nature ; l'écartement spontané des pieds puis l'écartement minimum possible en mesurant en
centimètre l'écart entre les deux talons ; la possibilité de tenir en station tandem c'est à dire un
pied devant l'autre (de chaque coté) ; la possibilité d'appui monopodal. Pour chacun de ces
tests, la durée en secondes peut être notée. Chaque exercice sera effectué les yeux ouverts puis
les yeux fermés, l'équilibre sera ensuite sensibilisé par des destabilisations d'abord
intrinsèques (mouvements de la tête, mouvements du tronc, des bras…) puis enfin, et
seulement en fin, par des destabilisations extrinsèques sous forme de poussées exercées par
l'examinateur, d'abord annoncées puis aléatoires.
Si la marche est possible, on notera : sa stabilité et la nécessité éventuelle d'appui sur
une aide technique (canne simple, canne anglaise, canne tripode ou déambulateur) ou la
nécessité d'une aide humaine. L'écartement spontanément des pieds à la marche est noté, ainsi
que la possibilité de marche en funambule et l'on tente d'apprécier la durée du double-appui à
la marche dont le pourcentage par rapport au cycle de marche (normalement de 20%) est
directement lié à la qualité de l'équilibre. Les caractéristiques de la démarche sont notées car
elles orientent vers le ou les mécanismes du déséquilibre: déroulement du pas, boiterie,
longueur et symétrie du pas… La vitesse confortable de marche puis rapide, qui peut se