Comment gérer un refus de soins ou d'hospitalisation ?
soins.
La première étape consiste à mettre une mention très explicite dans son observation relatant le
contexte.
Il demandera au patient de faire une attestation écrite de refus de soins ou de sortie contre avis
médical, en lui faisant préciser qu'il a reçu toutes les informations sur sa maladie et sur les risques
spécifiques de ne pas suivre les traitements proposés. Il faut éviter les documents parlant de
décharge, ou n'expliquant pas les risques encourus. Si le patient se refuse à remplir cette attestation,
il demandera le témoignage d'un confrère ou d'une infirmière, consigné dans son dossier.
Si le patient ne lit pas le français, rien ne sert de lui faire signer le document, à moins qu'une
personne de son entourage lui ait expliqué le contexte et, idéalement, accepte de contresigner
également ce document.
Comme tous les documents d'information, il faut scrupuleusement veiller à ce qu'il soit intégré (et
solidement agrafé !) au dossier médical. En cas de litige, il n'est pas rare que le « précieux »
document soit égaré !
Même si on a l'intime conviction que le patient ne va pas suivre les consignes d'hospitalisation, le
praticien doit rédiger le courrier d'admission hospitalière en y faisant figurer des directives claires. En
effet, après réflexions, le patient peut toujours changer d'avis, et ce document constitue une preuve
supplémentaire de l'orientation stratégique que vous aviez choisie.
Parallèlement, un courrier, adressé immédiatement à son (ou ses) médecin (s), expliquant la
situation, ne sera pas superflu.
Se pose l'éternel débat de savoir s'il faut délivrer une ordonnance à un patient qui refuse une
hospitalisation ou sort contre avis médical. Malgré l'exaspération suscitée par la situation, il est utile
de s'interroger sur les conséquences de l'absence totale de traitements. En prenant l'exemple d'un
patient en angor instable refusant l'hospitalisation, la délivrance d'une ordonnance (aspirine,
bêtabloquant, dérivé nitré, statines...) aura l'avantage de réduire le risque de complications liées à la
maladie. Pour bien montrer que le praticien n'a pas choisi cette stratégie sans hospitalisation, il sera
idéalement noté sur l'ordonnance, une formule du type : « Hospitalisation en urgence refusée par le
patient, malgré l'information des risques encourus. Ordonnance délivrée en attendant qu'il ne se
décide à se rende à l'hôpital ».
Devant une ischémie étendue à la scintigraphie, un cardiologue avait proposé une hospitalisation
immédiate, refusée par le patient, préférant, pour des raisons professionnelles, la différer de
quelques jours. Malheureusement, le patient est décédé quelques jours plus tard d'un infarctus
massif. La famille a soutenu qu'il n'avait pas été proposé une hospitalisation immédiate et qu'il n'avait
pas été informé du risque vital à court terme. N'ayant aucune trace écrite dans son dossier, le
cardiologue s'est vu condamné pour ne pas avoir prodigué des soins consciencieux et pour défaut
de conseil !
Règles en cas de refus de soins Obligation d'information sur les risques encourus. Obligation de moyen : demander l'aide de confrères ou proches. Obligation de « résultat » : convaincre ! Traçabilité de la proposition de soins et de son refus.
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