[PROPOSITION DE VISION- CIN] 20 juin 2016
Introduction
Nos soins de santé rencontrent des défis majeurs. Des évolutions telles que le vieillissement de la
population, le développement des maladies chroniques, les innovations médicotechniques, le
manque de personnel et le changement des conditions de travail nous poussent à réformer en
profondeur notre système de soins de santé. Mais qu’est-ce que la santé ? Une bonne santé, c’est
davantage que l’absence de maladie. Cela signifie se sentir bien, ressentir un certain bien-être, et cela
sur le plan physique, mental et social1. Ajoutons-y aujourd’hui la nécessaire dimension
écologique et existentielle2 de la santé. Cette définition transversale, que nous appliquons en
tant qu’organisme assureur, demande un niveau d’investissement suffisant, pas seulement pour
la santé physique, mais également pour les différents aspects de la santé mentale, sans oublier
les déterminants sociaux, existentiels et écologiques de la santé.
Toute décision ou choix politique fondamental qui est fait en matière de santé doit être
déterminé par les besoins actuels et futurs de la population belge dans ce domaine. Ce n’est pas
l’offre de soins ou celle des prestataires de soins qui doit primer, mais bien les besoins du patient
(potentiel). La politique ne doit pas être déterminée par la logique unilatérale de la perspective
financière. Le patient (potentiel) d’aujourd’hui, mais aussi les générations futures doivent être
prises en compte : notre système de soins de santé doit être solide et durable (y compris sur le
plan financier), et s’adapter aux besoins nouveaux et à venir.
L’accessibilité de soins de qualité est une valeur fondamentale pour les organismes assureurs.
Ceci recouvre non seulement l’accessibilité financière, mais aussi l’accessibilité géographique
des soins, l’évitement et la limitation de délais injustifiés pour des soins de santé indispensables
et l’accessibilité en termes de « health literacy ».
Pour parvenir à un système de soins de santé axé sur le patient, une vision globale de la
politique de santé, avec des mesures d’accompagnement, s’impose. Outre les établissements
de soins et les professions de la santé, les réformes doivent également concerner les organismes
assureurs. Ceux-ci jouent un rôle crucial dans notre système, ils sont fortement orientés «
patient » en leur qualité de représentant et de défenseur de leurs membres, et ils veulent à
l’avenir servir encore mieux leurs membres et remplir leurs besoins (d’informations) de santé.
Non seulement comme mutualité (« ziekenfonds »), mais aussi comme partenaire « santé » («
gezondheidsfonds ») , à partir de notre vision globale de la santé.
À tout moment et indépendamment de la norme de croissance, l’efficacité est une mission
cruciale de notre politique de santé. Le manque d’efficacité ne peut jamais servir d’excuse pour
investir insuffisamment dans la santé. Une approche structurelle des défis actuels et futurs
s’avère nécessaire. Les moyens doivent correspondre aux besoins réels. La santé constitue l’un
1 L’OMS définit la santé comme suit : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne
consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité » : Préambule à la Constitution de l'Organisation
mondiale de la Santé, tel qu'adopté par la Conférence internationale sur la Santé, New York, 19-22 juin 1946; signé le
22 juillet 1946 par les représentants de 61 États. 1946; (Actes officiels de l'Organisation mondiale de la Santé, n°. 2, p.
100) et entré en vigueur le 7 avril 1948. La définition n’a pas changé depuis 1946.
2 La dimension existentielle de la santé consiste à trouver valeur et sens dans sa vie et en tant que membre de la
société. Selon l’OMS, la Belgique compte 14,2 suicides pour 100.000 habitants en 2012.
http://apps.who.int/gho/data/node.main.MHSUICIDE?lang=en . Voir aussi l’étude des Mutualités socialistes « Les
hospitalisations découlant d’une tentative de suicide », disponible sur :
http://www.bondmoyson.be/ovl/contact/Pers/onderzoek/Pages/zelfdoding_ziekenhuisopnames.aspx.
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