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Il est important d’abord de rappeler avec insistance que l’ESS est créatrice de richesses à
la fois sociales, environnementales et économiques pour un développement relocalisé. Les
entreprises du secteur ont vocation à créer et pérenniser elles-mêmes leurs emplois. Le
soutien public en faveur de l’ESS vient consacrer l’éthique et l’utilité sociale et/ou
environnementale des activités. La Région a donc un rôle de soutien et « d’impulseur ».
Nous miserons sur le renforcement de l’accompagnement des acteurs, la mutualisation et
les dynamiques collectives permettant la montée en puissance et le « jouer collectif ».
Cela passe par l’aide à l’emploi, à l’entreprenariat ou à l’expérimentation collective.
Développer l’ESS, c’est également accélérer le développement d’outils en matière de
conseil et d’expertise, la structuration des réseaux et l’accompagnement des acteurs
notamment par un soutien financier appuyé au dispositif DLA.
Nous créerons une aide à la création d'emplois mutualisés. Il s’agirait d’une aide
pluriannuelle à destination des structures de l'économie sociale et solidaire regroupées en
collectifs de mêmes structures ou en collectifs de structures proches territorialement. Le
montant de l'aide au démarrage du poste serait égal au salaire brut annuel, plafonné à 30
000 €. Le dispositif « ID en campagne » visant à soutenir des initiatives collectives sur les
territoires « ruraux » a été un succès, nous poursuivrons son développement et créerons
son pendant urbain, qui pourrait être intitulé « ID en Ville ». Il permettra le
développement de l’innovation sociale, économique et environnementale en milieu urbain,
notamment les Pôles Territoriaux de Coopération économique (PTCE) ou les projets
collectifs innovants en matière d’organisation sociale et démocratique, mais aussi la
production d'énergies renouvelables (éolien, bois...), les transports alternatifs, l’habitat
partagé...
Il convient aussi de mettre en avant deux de nos engagements :
- la pluri-annualité des conventionnements et/ou des contrats d’appui afin d’assurer
la stabilité et la visibilité financière des acteurs de l’ESS, parallèlement à la
nécessaire la diversification des sources de financement pour l’indépendance et la
résilience des structures,
- la compréhension des projets relevant de l’ESS et l’efficience de leur mise en
oeuvre passe par la formation en direction des collectivités (élus, techniciens) et
des associations (administrateurs et bénévoles) mais également par une politique
de sensibilisation du grand public et de développement partenarial avec l’ensemble
des acteurs économiques.
Enfin, toujours dans cette volonté de sécuriser le travail des acteurs du secteur, nous
engagerons avec tous, une réflexion sur une labélisation « reconnaissance d’intérêt
régional » qui donnera lieu à des bonifications et des déplafonnements de certaines aides.
LA REPONSE DE NICOLAS SANSU
Pour nous, la force de l'ESS, c'est de pouvoir faire bouger les lignes de la réflexion et
notamment de remettre au coeur la question du travail, pas seulement de l'emploi. L'ESS
propose une autre vision du rapport au travail, à la propriété, à la création de valeur et à
son partage.
De manière globale nous voulons créer un climat de coopération et non de compétition.
Les acteurs de l’ESS auront toute leur place dans cette politique.
En matière d’emploi, nous devrons par exemple répondre à l’urgence des départs à la
retraite de dirigeants d’entreprises en offrant un fonds de réserve pour la reprise
d’entreprises par les salariés en coopératives et en proposant un parcours de formation
adapté pour les salariés qui feraient ce choix. A défaut de disposer d’un réel droit de
préemption nous devrons être d’une grande vigilance sur cette situation. Pour faire face
aux situations souvent fragiles des emplois associatifs nous devons à la fois sécuriser les
subventions proposées, revenir sur la logique des appels à projet qui mettent à mal la