Deuxième trimestre 2014
Commentaire sur les marchés
consomment 21,4 barils par personne. Il est peu probable que la consommation de pétrole dans les
marchés émergents atteigne celle des États-Unis, mais elle devrait néanmoins augmenter à long
terme. L’AIE prévoit qu’en 2014, la consommation de pétrole globale des pays émergents
surpassera celle des économies développées. Cela signifie que pour la première fois de toute
l’histoire, une hausse de 1 % de la demande de pétrole dans les marchés émergents représentera
une plus grande quantité de pétrole qu’une baisse de 1 % de la consommation dans les pays
développés. Cette tendance ne fera que s’accentuer avec le temps, et un plus grand nombre de
voitures hybrides sur la route ne parviendra pas à la renverser.
Le prix du pétrole est affecté encore plus par toute diminution de l’offre que par la demande. Parler
d’une diminution de l’offre peut sembler étrange, compte tenu de la croissance, largement relayée
par les médias, de la production de pétrole en provenance des formations de schistes et des sables
bitumineux en Amérique du Nord. Pour mieux comprendre, imaginez l’offre de pétrole sous forme
d’un coureur sur un tapis roulant. Tout comme le coureur doit demeurer en mouvement pour ne
pas reculer, de nouvelles sources de pétrole doivent être trouvées pour compenser le tarissement
des sources existantes, afin que le rythme de production demeure constant. L’Amérique du Nord
compte pour plus de 100 % de la croissance mondiale de la production de pétrole, mais depuis cinq
ans, la production de pétrole en provenance du Mexique et de la mer du Nord a diminué et celle des
pays de l’OPEP et de l’ancienne Union soviétique est demeurée stationnaire. En même temps, les
sources actuelles de pétrole s’épuisent de plus en plus rapidement, ce qui équivaut à augmenter la
vitesse du tapis roulant. Il reste encore beaucoup de pétrole dans le sol, mais ce pétrole est de plus
en plus difficile à trouver et à extraire. Ces coûts en hausse équivalent à une augmentation de
l’inclinaison du tapis roulant : vous couvrez la même distance, mais déployer plus d’efforts pour
maintenir votre vitesse. Les consommateurs doivent donc payer des prix plus élevés pour le pétrole
en raison des rapports entre l’offre et la demande.
Le graphique suivant compare le coût marginal de production du pétrole au prix du pétrole sur le
marché. Selon un rapport de Bernstein Research, le coût marginal a augmenté à un rythme composé
annuel de 10 % entre 2004 et 2013. Pendant cette décennie, le prix du pétrole a plus ou moins
reflété le coût marginal de production, mais avec plus de volatilité. Dans la période qui a précédé la
crise financière, le prix du pétrole a fortement surpassé le coût marginal de production, puis a subi
une violente correction par suite de l’effondrement de la demande pendant la récession. Cette
correction était à prévoir puisque le prix d’une marchandise doit, selon la théorie économique, être
ramené à la moyenne établie par le coût marginal de production. En période de hausse de la
demande, les prix peuvent surpasser le coût marginal de production jusqu’à ce l’équilibre soit
rétabli par une augmentation de la production ou par une stabilisation de la demande. Au deuxième
semestre de 2008, l’offre était en hausse et la demande, en baisse, ramenant le prix du pétrole au
niveau des coûts de production et réinitialisant le cycle économique du pétrole tôt en 2009. Au
début de 2010, le prix du pétrole correspondait au coût marginal de production, lequel devrait
maintenant, selon les prévisions, augmenter de 5,2 % par an jusqu’en 2019. Or, comme l’illustre le