par ce plan d’action est de doter le Québec d’un système efficace de traitement et de
soutien pour les enfants, les jeunes, les adultes de tout âge ayant un trouble mental, ainsi
que pour les personnes qui présentent un risque suicidaire.
Aucune personne vulnérable ne devrait quitter l’urgence hospitalière sans que des
services soient organisés et disponibles, ce qui suppose la liaison entre les différents
services de crise, les services dans la communauté et les services spécialisés. L’accueil
des utilisateurs de services et de leurs proches est déterminant dans les services de crise.
De nombreux témoignages d’usagers et plusieurs recherches confirment que le fait de se
retrouver à l’urgence d’un hôpital et la manière d’y être accueilli peuvent avoir un impact
majeur sur la vie des personnes et de leurs proches. Les uns et les autres ont besoin
d’être mieux écoutés, soutenus et informés.
Les troubles mentaux peuvent être regroupés en deux grandes catégories : les troubles
mentaux graves et les troubles mentaux modérés. Cette distinction est basée sur la
sévérité des incapacités occasionnées par le trouble mental. Les troubles mentaux sont
qualifiés de graves lorsqu’ils sont associés à un niveau d’incapacité qui nuit de façon
significative dans les relations avec les autres, les compétences sociales de base et la
capacité fonctionnelle dans la production d’un travail. Au Québec, comme ailleurs dans
le monde, de 2 % à 3 % de la population adulte souffre d'un trouble mental grave. Cela
représente entre 150 000 et 200 000 adultes qui vivent avec les conséquences importantes
engendrées par des troubles mentaux graves.
Chez les moins de 18 ans, des études menées depuis plus de dix ans font état de troubles
mentaux de l’ordre de 15 % à 20 % dans cette catégorie d’âge, le tiers de ce pourcentage
faisant partie des troubles mentaux graves.
Les troubles mentaux sont considérés modérés lorsqu’ils perturbent le fonctionnement
habituel d’une personne. Ils sont moins handicapants que les troubles mentaux graves.
Très souvent, les familles et les proches accompagnent et soutiennent la personne atteinte
de maladie mentale. Leur implication est rendue parfois difficile compte tenu du lien que
les unit. Les familles et les proches ont besoin d’être accueillis, informés, soutenus et
orientés dans le réseau de soins, quels que soient l’organisme consulté et les services
demandés.
La perspective du rétablissement :
Au cours des dernières années, de meilleures connaissances sur les troubles mentaux et
l’implication des utilisateurs de services ont permis de mettre en doute la croyance
voulant que les troubles mentaux graves soient toujours chroniques et suivent
obligatoirement une évolution dégénérative. En effet, dans la perspective du
rétablissement, on observe que les personnes atteintes ont les capacités de reprendre le
contrôle sur leur vie et sur leur maladie, plutôt que ce soit la maladie qui les contrôle.
Cette conviction nous invite à soutenir les personnes atteintes à s’approprier leur rôle en