NUTRITION Mangez pour gagner! STOP AUX PROTÉINES EN POUDRE L es muscles se développent d’abord grâce à l’activité physique. Et dans une alimentation bien équilibrée, l’apport de protéines est largement suffisant, même pour les sportifs. D’après les données disponibles, la grande majorité des sportifs d’endurance couvrent largement leurs besoins en protéines. En revanche, comme ils ont tendance à consommer beaucoup de produits riches en glucides, ils ont des apports en protéines d’origine végétale assez élevés, d’où un risque de déséquilibre en acides aminés (composants des protéines). Il est donc recommandé de varier davantage les sources de protéines animales et végétales, afin de couvrir les besoins et la diversité des acides aminés essentiels. L’activité sportive augmente le besoin de magnésium L e magnésium est utilisé pour la contraction musculaire et le métabolisme des glucides. Un sportif doit privilégier des aliments à haute teneur en magnésium (légumes verts, céréales complètes, fruits secs oléagineux, chocolat…) et certaines eaux minérales riches en magnésium. Conseil numéro 2: des glucides pour maintenir l’endurance Lors de la pratique d’un sport, chacun y va de sa formule et de ses ‘petits trucs’ en ce qui concerne l’alimentation, mais attention, bien des idées fausses circulent. Certaines sont sans conséquence, d’autres plus dangereuses. Pour démêler le vrai du faux, nous avons rencontré Serge Pieters, diététicien à l’Institut Paul Lambin. L’ alimentation du sportif est établie sur les bases de l’équilibre alimentaire au même titre que celle de la personne sédentaire, mais elle peut subir quelques variations. Ainsi, l’apport des différents aliments sera réparti sur l’ensemble de la journée en fonction de paramètres variables: les horaires de pratique sportive, le type de sport pratiqué, le moment de la saison (la consommation énergétique d’un sportif est différente en période de repos ou en période de compétition), le climat,… Conseil numéro 1: s’hydrater régulièrement Un autre point fondamental de la ration du sportif est l’apport hydrique, qui doit être largement augmenté pour permettre le maintien d’une bonne hydratation de l’organisme tout en sachant que les AVEZ-VOUS BU SUFFISAMMENT? Si votre urine est claire comme une bière blonde, vous avez un bon taux d’hydratation, si par contre, votre urine a la couleur d’une bière brune, il est urgent d’augmenter votre consommation hydrique. pertes sudorales du sportif peuvent être très importantes. Ces pertes en eau sont accompagnées de pertes minérales importantes elles aussi. On veillera donc à boire régulièrement tout au long de la journée, y compris pendant l’effort (perdre 1% de son poids en eau durant l’effort entraîne une perte d’efficacité musculaire de 10%). Afin donc d’assurer une bonne couverture hydrique et minérale, on consommera des eaux plus ou moins riches en minéraux. Si vous avez une activité sportive de plus de 3 heures par jour, des boissons plus spécifiques peuvent vous être conseillées par votre médecin ou nutritionniste. Il faudra veiller à ce que leur concentration en sucre soit inférieure à 6%. X Buvez régulièrement, car toute déshydratation s’accompagne d’une baisse significative de la performance. Communément appelés sucres, ils représentent le carburant privilégié du muscle, qui «se repose» dessus lorsqu’on entre dans une activité intense. Si l’on veut être capable de maintenir cet effort longtemps dans le cadre d’une performance, mieux vaut en avoir des réserves importantes. Avant et après le sport, misez sur les glucides à absorption lente: pâtes, riz, pomme de terre, semoule de blé, pain, biscuits secs. En se maintenant plus longtemps dans le sang, ils aident à reconstituer progressivement les stocks. Les glucides à absorption rapide seront utilisés en cas de coup de fatigue lors de l’exercice. Les barres énergétiques et autres produits sucrés sont fréquemment consommés chez les sportifs, fournissant un apport excessif en glucides à index glycémique élevé. Cette consommation incite au grignotage. Conseil numéro 3: pas d’excès de protéines D’origine animale ou végétale, elles sont indispensables à la construction et à la réparation des tissus. Elles ne fournissent pas d’énergie sauf si vous ne mangez pas suffisamment de glucides. Dans ce cas, l’organisme va piocher dans les protéines (les muscles essentiellement) comme source de carburant. Vous les trouverez les protéines essentiellement dans les produits laitiers, viandes, poissons, fruits de mer, œufs, fromages, légumineuses (pois chiches, fèves, lentilles), oléagineux (noix, noisettes, noix de pécan). Aujourd’hui, il est admis que nous consommons suffisamment de protéines pour couvrir nos besoins physiologiques et ce même lors de la pratique sportive. Censées augmenter la masse musculaire, les protéines sont souvent consommées en trop grandes quantités chez les sportifs. Or, en excès, les protéines sont néfastes pour la santé, et peuvent même provoquer des lésions rénales. C’est surtout l’entraînement qui contribue au gain de masse musculaire, tandis que les besoins en protéines ne sont accrus que lors d’efforts très intenses et répétés. Conseil numéro 4: ne pas prendre les graisses en horreur Les sportifs consomment parfois trop de lipides, particulièrement des acides gras saturés, ce qui déséquilibre leur alimentation. Parfois aussi, à l’inverse, certaines sportives particulièrement, notamment les gymnastes, limitent trop fortement leur consommation de lipides. Dans les deux cas, l’attitude vis-à-vis des graisses alimentaires est néfaste. Les lipides sont indispensables à l’équilibre nutritionnel et doivent être consommés en juste quantité, en favorisant une alimentation riche en oméga 3. Conseil numéro 5: ne pas croire aux pilules miracles du sportif Il faut aussi veiller à consommer l’ensemble des micronutriments via une alimentation diversifiée et colorée. Ils n’ont pas forcément un rôle énergétique, mais ils permettent de faire fonctionner le moteur. Les vitamines du groupe B sont très impliquées dans tout le métabolisme énergétique. Si vous manquez de vitamine B1, vous ne brûlerez pas correctement les sucres, les glucides. La vitamine B6 joue un rôle dans l’ensemble des réactions chimiques des protéines. L’exercice physique génère des radicaux libres et afin de les neutraliser, il est nécessaire d’avoir des défenses antioxydantes. D’où l’importance des vitamines C, E et du bêtacarotène. Ne faites pas l’impasse sur les oligoéléments (magnésium, fer, cuivre, zinc, sélénium). Cachés dans de nombreux aliments, ils sont indispensables à l’organisme. Une pratique sportive intense ou excessive peut conduire à consommer toutes sortes de pilules dans le but de compenser certaines faiblesses alimentaires, d’éviter les carences ou d’améliorer de façon non dopante les performances. Lors d’une prise d’un complément alimentaire recommandée par votre médecin, il est important d’utiliser la qualité de son alimentation afin d’optimiser l’absorption des minéraux et autres oligoéléments synthétiques. Avaler des sels de calcium, oui, mais en n’oubliant pas de consommer aussi un yaourt. Si vous êtes carencé en magnésium, prenez donc votre sel de magnésium le matin, en présence de céréales. Q