Moreggia PSI 2013/2014
1.3. Distinction écoulements laminaire / turbulent
Les deux comportements limites ci-dessous suggèrent une sorte de transition entre deux types d’écoulements. Ce
que confirment les vidéos de tels écoulements.
Un écoulement est laminaire lorsque le mouvement des particules fluides se fait de manière régulière et
ordonnée. Elles glissent les unes sur les autres, comme des lames de fluide. La viscosité y domine Re < 1.
Il est turbulent lorsque le déplacement est irrégulier et que des fluctuations aléatoires de vitesse se superposent
au mouvement moyen du fluide. La convection y domine Re >> 1.
Remarques :
pour un même fluide, on peut observer la transition laminaire à turbulent en augmentant la vitesse
d'écoulement (robinet)
la nature du fluide joue un rôle important : pour un même débit, un écoulement d'huile sera laminaire
alors que celui d'eau sera turbulent. (ex. de la vidange)
R < 1 : les effets de la viscosité sont prépondérants. L'écoulement est laminaire.
R > 103 : les effets de la convection sont prépondérants. L'écoulement est turbulent.
Remarque : La crise de traînée s’explique par une couche limite qui devient turbulente. Cet effet est recherché sur
les balles de golf : elles ne sont pas parfaitement lisses pour que la traînée soit faible sur la gamme de vitesse utile
pour ce sport.
2. Ecoulement parfait et couche limite
2.1. Notion de couche limite
Dans un écoulement à grand nombre de Reynolds, la convection l’emporte sur la viscosité. Cependant, les termes
de viscosité ne peuvent pas être complètement négligés. Proche des parois délimitant l’écoulement, la vitesse
varie rapidement dans une petite zone de l’espace, appelée couche limite. D’une vitesse nulle sur la paroi, celle-ci
devient égale à celle de l’écoulement d’autant plus rapidement que est grand. Cette rapide variation spatiale de
la vitesse rend les effets de la viscosité importants dans la couche limite.
L’écoulement du fluide dans cette couche peut être laminaire ou turbulent ; lors de la transition vers la turbulence
( ex : Re = 2.105 pour une sphère ), les phénomènes de convection deviennent prépondérants dans la couche limite
et la traînée chute brutalement (crise de trainée).
Lorsque la couche limite est laminaire, son épaisseur caractéristique est de l’ordre de
, où est la
dimension de l’obstacle dans le sens de l’écoulement.
Démonstration en raisonnant « par ordre de grandeur » (« par analyse dimensionnelle ») (cf. chap.2)
On considère une plaque d’épaisseur négligeable de longueur L. Le fluide s’écoule parallèlement à la plaque. La
couche limite se forme progressivement lors de l’écoulement le long de la plaque : à dessiner.
En remarquant que la viscosité domine la convection dans la couche limite, donner l’expression
approchée de Navier-Stokes dans la couche limite (on négligera le poids et les variations de pression, car
couche de petite dimension)
Dans la couche limite, en introduisant des ordres de grandeur de : la vitesse U, l’épaisseur de la couche
limite et du temps mis par la couche limite pour se former T, déterminer une relation entre ces trois
paramètres et .
Evaluons l’épaisseur de la couche limite lorsque l’on arrive au bout de la plaque : le temps T doit alors
être égal au temps mis par le fluide pour parcourir la plaque. L’exprimer en fonction de L et de l’ordre de
grandeur de la vitesse hors de la couche limite . Conclure.