1
Parcours L’œuvre d’art et l’objet > Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain > Fiche scientifique rencontre avec les œuvres – CP – CE1 CE2
CM1 – CM2 – Collège – Lycée – Université – Durée 1h…
L’OBJET A TRAVERS L’ŒUVRE D’ART
Présentation
Des 1910, Marcel Duchamp remplace l’objet d’art par un objet usuel et banal. Avec ironie, il élève ainsi au
rang d’œuvre d’art les objets industriels. Depuis les Ready-made de Duchamp, les échanges entre l’œuvre
d’art et l’objet sont incessants. A travers les différentes œuvres de la collection, sélectionnées durant une
même période, les élèves pourront établir des différences mais aussi des points communs entre la
représentation de l’objet et l’utilisation de l’objet dans l’œuvre d’art.
Objectifs
- Analyse de l’affirmation de l’objet dans l’œuvre d’art.
- Découverte des différentes utilisations et représentations de l’objet dans le champ de l’art.
- Découverte du Nouveau Réalisme et du Pop Art.
- Apprendre à lire une œuvre d’art.
- Familiarisation avec le vocabulaire spécifique de l’art.
Etapes de la visite
À partir de ces informations, l’enseignant devra effectuer un choix d’artiste ou d’étape selon le niveau de
classe (en fin de page « Durée de la visite ») et la disponibilité des œuvres présentes en salle. Les étapes
peuvent être modulées à la demande des enseignants.
> Etape 1 : La représentation de l’objet à travers les œuvres du Pop Art
Le Pop Art est un esprit plutôt qu’un style qui consiste à rendre compte de la réalité de la société moderne
et de l’ère de la consommation en introduisant dans l’art des objets et des signes tirés du quotidien, des
médias et de la publicité.
Andy WARHOL,
en 1928 à Pittsburgh en Pennsylvanie il meurt en 1987 à New York. Warhol puise ses
sujets dans l’univers des mass-média : journaux, bandes dessinées, publicité. Afin de gommer au maximum
les traces de la main de l'artiste sur le support, il utilise les techniques les plus "propres", tels le pochoir ou
la sérigraphie, qui permet de produire les séries en grand nombre. Même l'image identifiable par le plus
grand nombre, des stars, du cinéma, ou de la politique, est matière à multiplication jusqu'à dénaturer le
modèle par ce procédé de banalisation.
Exemple avec Diamond Dust Shoes, 1980. Sérigraphie d’une image publicitaire de chaussures de luxe,
acrylique et poussière de diamant.
Roy LICHTENSTEIN,
en 1923 à New York et décédé en 1997 à New York.
Ses premières œuvres
apparaissent comme des agrandissements démesurés de vignettes de Comics. L’artiste emprunte à la
bande dessinée le cadrage, la composition, le graphisme, les dialogues dans les phylactères et la gamme
colorée restreinte qui devient son outil visuel. Sa démarche repose sur le retrait de l’artiste, caractéristique
du Pop Art. A partir de 1963, il modifie l'objet de sa recherche en abandonnant le strict champ de la bande
dessinée, pour adopter des sujets comme les paysages, des allusions à un style moderne, l'esthétique
moderniste de l'Art Déco ou l'Impressionnisme de Monet.
Exemple avec Entablature #7, 1971. Huile sur toile, agrandissement d’un détail d’architecture néo-
classique, donnant l’aspect quasi abstrait d’une frise ornementale ou d’une gamme de piano.
2
Entablature # 7, 1971
Huile sur toile
45,7 x 244 cm
S.D.R
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
(c) Estate of Roy Lichtenstein, New York/ Adagp, Paris
Tom WESSELMAN,
en 1931 à Cincinnati, décédé en 2004 à New York.
Wesselman découvre dans la
technique désormais classique du collage composé d’éléments de récupération ou issus des images
publicitaires, un moyen d’expression fondamental. Il commence en 1959 un travail sériel axé sur la
représentation du corps féminin, offert dans sa totalité ou fragmenté en détails
surdimensionnés. Ce sont les Grands nus américains qui au début des années 60, dans une Amérique
demeurée puritaine, scandaliseront le public et les commentateurs. Parallèlement, les scènes des Interiors,
des Still life, des Bed Rooms, des Smokers, déploient un registre intimiste qui allie les acquis de la culture
européenne et ceux de la vie quotidienne contemporaine en Amérique du Nord.
Exemple avec Still Life # 56, 1967-69. Huile sur toile, représentation d’objets d’intérieur.
Still life # 56, 1967-1969
Huile sur toile
1 élément (téléphone) : 110 x 180 x 55 cm
1 élément (cendrier+ cigarette) : 240 x 160 x 45 cm
1 élément (panneau) : 115 x 75 x 10 cm
S .T.D.R : de chaque élément.
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Adagp, Paris
> Etape 2 : L’utilisation de l’objet à travers les œuvres du Nouveau Réalisme
Le Nouveau Réalisme est un mouvement français qui surgit parallèlement au Pop Art, en 1960.
Les Nouveaux Réalistes engagent l'objet dans une nouvelle aventure et lui donnent un second "baptême
artistique", en exploitant le langage quantitatif, l'agressivité de la alité et la charge poétique des
matériaux trouvés : objets de rebut, décollages d'affiches, assemblages, compressions ou accumulations
d'éléments d'une technologie industrielle.
CESAR,
César
Baldaccini
en 1921 à Marseille et décédé en 1998 à Paris. Il réalise au sortir de la guerre
ses premières sculptures, non pas en marbre, ni en bronze, trop onéreux pour sa bourse, mais en ferraille.
De 1955 à 1965-66, César créé ses premières compressions de pièces d'automobiles : radiateurs, tubes de
laiton, moteurs, etc., avant de s'attaquer aux carrosseries elles-mêmes. César compressera, de 1960 à
1989, 23 voitures, et sera ainsi le premier sculpteur à se servir d'une machine-outil, une presse industrielle
comme outil artistique.
Exemple avec Dauphine, 1959 – 1970. Œuvre en trois dimensions, compression plate d’une vraie voiture.
3
Dauphine, 1959-1970
Œuvre en trois dimensions, Compression.
Compression plate de voiture de couleur rouge vermillon sur socle auto portant, tôle compressée.
Immatriculation 317 CE 91, 410 x 190 x 60 cm, Poids 800 Kg
Pièce unique
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Adagp, Paris
Martial RAYSSE,
à Golfe-Juan en février 1936. Dès 1955, il se lie d'amitié à Nice, avec Arman et Ben, et
élabore ses premiers assemblages avec des objets de rebut. Dès 1962, première utilisation du néon puis
dans les années 60, multiplication des clichés visuels et trompe-l'œil, proches de la carte postale touristique
tout en s'attachant à l'étude du visage féminin.
Exemple avec Arbre, 1960. Assemblage d’objets en plastique et en fer.
Arman,
né Armand Fernandez à Nice en novembre 1928 et décédé en 2005 à New York. Il suit les cours de
l'Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Nice, puis ceux de l'Ecole du Louvre à Paris. A compter de 1958
Arman aborde l'introduction de l'objet dans le champ pictural, avec les Allures ou des objets divers.
Collectionneur dans l'âme, il initie en 1959 la période des Accumulations ;
puis il réalise les Poubelles dans
lesquelles des détritus organiques ou des objets utilitaires divers sont entassés dans des cuves en plexiglas.
S'engageant en 1961 dans un corps à corps avec l'objet, il réalise les Colères d'objets puis les Coupes
d'objets, exerçant sa rage sur des objets ménagers, puis sur des instruments de musique.
Exemple avec Le Village de grand-mère, 1962. Œuvre en trois dimensions, Accumulation de moulin à café
découpés.
Sans titre, 1962. Coupe de violoncelle sur panneau de bois.
Sans titre, 1962
Coupe de violoncelle sur panneau de bois
162,5 x 130 x 16 cm
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Adagp, Paris
Niki DE SAINT PHALLE,
née à Paris en octobre 1930, c'est à New York qu’elle passe toute sa jeunesse,
elle
s’éteindra en mai 2002 à San Diego en Californie.
Installée à Paris en 1950, elle réalise ses premiers
assemblages et peintures de 1952 à 1956, incluent divers éléments hétéroclites. C'est en 1961, année
elle se lie avec Tinguely, que Niki de Saint-Phalle intègre à un de ses assemblages des cibles en liège,
laissant un jeu de fléchettes à portée de main des spectateurs. De la fléchette allusion symbolique à la mort
elle passe l’année suivante à la carabine, réalisant une série d’Actions-Tirs. Avec cette démarche proche du
4
happening, elle réalise des Tableaux-Tirs, assemblages hétéroclites contenant des sachets de couleurs
fluides, sur lesquels le spectateur est invité à tirer à la carabine sur l’emplacement de son choix, libérant
ainsi les couleurs contenues dans les sachets, lesquelles se déversent en longues coulures et éclaboussures
sur le blanc immaculé du plâtre. De cet acte de destruction naît ainsi une œuvre nouvelle, l’acte de
peindre est remplacée par le tir de la carabine.
Exemple avec Tir séance, 26 Juin 1961, 1961. Assemblage d’objets divers sur bois, plâtre et peinture en
coulure, utilisation de la carabine.
La mariée sous l’arbre, 1963-1964. Assemblage d’objets divers (fleurs en plastique, jouets) et matériaux
(laine, tissu, papier, grillage).
Tir, séance 26 juin 1961, 26 juin 1961
Plâtre, métal, acrylique et objets divers sur bois, 330 x 210 x 35 cm
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris
Savoirs associés
Le Contexte
. A la fin des années 1960 les objets fabriqués en rie envahissent la vie quotidienne. Les
mouvements artistiques Pop Art (Angleterre et Etats Unis) et Nouveau Réalisme (France) s’en emparent
tous les deux. Tandis que les œuvres du Pop Art gardent souvent un rapport littéral avec le réel, les artistes
du Nouveaux Réalisme considèrent leur travail comme des extraits de la réalité.
Le Pop Art
. A partir du début des années 50 apparaissent les prémices d'une nouvelle démarche artistique
repérable simultanément en Angleterre et aux Etats-Unis. Alors que jusque-là le courant dominant était
l'Expressionnisme Abstrait, une nouvelle esthétique surgit prônant un retour à la figuration par l'utilisation
des techniques et des matériaux industriels du quotidien. On assiste à une expression de la culture
populaire avec un vocabulaire, un langage, une identité désormais affirmée et reconnue dans l'art du XX
ème
siècle. Le terme même de « Pop'Art », diminutif de « popular art » est l'invention du critique anglais
Lawrence Alloway.
Le Nouveau Réalisme
. "Le jeudi 27 octobre 1960, les Nouveaux Réalistes ont pris conscience de leur
singularité collective. Nouveau Réalisme = nouvelles approches perceptives du réel". La déclaration
constitutive du groupe, rédigée par le critique d'art Pierre Restany, au domicile d'Yves Klein à Paris,
réunissait les signatures de : Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Yves Klein, Martial Raysse, Pierre
Restany, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques Villeglé ; César et Mimmo Rotella, invités, étaient absents ;
Niki de Saint Phalle, Christo et Gérard Deschamps rejoignent le groupe, respectivement en 1961 et 1962. Le
point commun réunissant les différents artistes du Nouveau Réalisme, est la prise de conscience d’une
« nature moderne » : celle de l’usine et de la ville, de la publicité et des mass-média, de la science et de la
technologie.
Durée de la visite
Cp-Ce1 : 1h
Ce2 – Cm1- Cm2 : 1h15
Collège : 1h30
Lycée – Université : 1h30 – 2h
Ressources
5
> Site internet
http://www.mamac-nice.org
> Bibliographie
Catalogues d’expositions
L’ivresse du réel, l’objet dans l’art du XXe siècle, Carré d’Art, Nîmes, éditions de la Réunion des musées
nationaux /Carré d’Art, 1993.
Le Nouveau Réalisme, Galeries Nationales du Grand Palais, Paris, Sprengel Museum Hanovre, éditions de la Réunion
des musées nationaux/ Centre Pompidou, Paris, 2007
Articles de presse
Le Nouveau Réalisme, Hors série Beaux Arts magazine, 2007
1 / 5 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !