Séance - NRP Collège

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N° 637
MARS 2014
NRP
Molière,
L’École des Femmes
Nouvelle Revue Pédagogique
supplément
www.nrp–college.com
lettres collège
Étude d’une œuvre
intégrale, 4e
L’histoire
Arnolphe a une
obsession : ne pas être
cocu ! Il pense avoir
trouvé la solution idéale :
épouser sa pupille,
Agnès.
Les enjeux pédagogiques
• Un éclairage pédagogique de cette comédie de caractère.
• Un travail approfondi sur l’ambiguïté du personnage d’Arnolphe,
entre comique et tragique.
• Une réflexion sur les thèmes de l’amour et du mariage dans le théâtre
du XVIIe siècle.
• Une étude des différents enjeux de la pièce.
• Un lexique du théâtre.
En complément : De la bourgeoise d’Orléans ou De la dame qui fit battre son
mari, fabliau du Moyen-Âge.
Retrouvez sur www.carresclassiques.com :
• des pistes d’exploitation pédagogique
• le livret de l’enseignant téléchargeable gratuitement.
Présentation
L’École des Femmes
de Molière
par Adeline Pringault Leguy, professeur certifiée.
Q
ue de mises en scène et de lectures
différentes de L’École des femmes !
Pour s’en convaincre, il n’est qu’à jeter un
œil sur les extraits des captations vidéo
de la pièce et découvrir tour à tour une
Agnès ingénue, apeurée ou frondeuse
pour combien d’Arnolphe tyranniques,
patibulaires ou aux prises avec le doute et
le désespoir. Cette pièce en cinq actes et
en vers est-elle une comédie ? La question
se pose pour plus d’une pièce de Molière
et il importe davantage de s’interroger
que d’y répondre… C’est une pièce dans
laquelle on rit autant que l’on songe et dont
on sort, finalement, plus grave qu’hilare.
Notre étude se développe donc autour de la
problématique d’une forme de comédie
qui flirte avec le tragique.
L’École des femmes en classe de Quatrième
Comment lire l’école des femmes au collège aujourd’hui ? les
collégiens peuvent-ils comprendre tout ce que molière énonçait
et dénonçait dans sa pièce ? la pièce porte-t-elle un message qui
pourrait leur parler et avoir des résonances dans le monde contemporain ? la lecture de l’école des femmes n’est pas aisée pour des
élèves de Quatrième, notre but n’a donc pas été d’étudier tous les
ressorts de la pièce ni les sous-entendus ou les répliques qui dérangèrent les jaloux et attisèrent la colère des ennemis de molière.
Notre propos est simplement de proposer des activités adaptées
à des élèves de Quatrième d’aujourd’hui dans une double optique :
les aider à accéder au sens de la pièce ; leur ouvrir des pistes pour
aborder l’universalité de l’œuvre de molière.
L’École des femmes dans la collection
« Carrés classiques » de nathan
C’est à cette collection que nous ferons référence : l’ouvrage
présente le texte intégral de la pièce, précédé d’une introduction précisant le contexte de sa création. Une « pause lecture »
est ménagée à la fin de chaque acte ; elle permet aux élèves de
faire un bilan de compréhension des scènes lues et d’effectuer des
exercices d’expression écrite et de lecture d’images. Ces « pauses
lecture » complètent le travail fait en classe, afin de consolider la
compréhension des passages de la pièce que les élèves liront en
autonomie. l’ouvrage se termine par une mise en parallèle de la
pièce avec le texte d’un fabliau, « de la bourgeoise d’orléans », et
de fiches de synthèse sur la comédie, le mariage au théâtre et le
vocabulaire théâtral.
Choix pédagogiques
Pour la plupart des séances, nous avons privilégié l’activité
de l’élève dans la découverte du sens ou d’une connaissance. les
séances sont adaptables pour des configurations de classe en îlots
mettant en œuvre des temps de travail personnel, de concertation
au sein de l’îlot et de mise en commun d’un savoir acquis. ainsi,
plusieurs séances sont nettement divisées en trois temps : le deuxième temps, après que l’élève a réfléchi seul ou lu le texte, correspond à un temps de travail d’îlot avec concertation entre les élèves.
le temps de synthèse prend alors tout son sens, avec un retour de
la parole au rapporteur de chaque îlot et une mise en commun du
travail effectué.
Ressources pour le professeur
outre le texte publié dans la collection « Carrés classiques » de
Nathan, le parcours de lecture d’anna dizier (l’école des femmes,
Bertrand-lacoste, 2000) est très éclairant. les notes et notices
données dans l’édition des Œuvres complètes de molière dans
la collection de la Pléiade sont aussi essentielles pour le professeur. Comme pour toute étude d’un texte de molière, le site
www.toutmoliere.net constitue une bonne introduction.
Pour le professeur qui voudrait approfondir et, notamment,
consulter des œuvres de l’époque sur les modes de vie et le
contexte historique, on ne saurait que conseiller le site du projet
molière 21 : www.moliere.paris-sorbonne.fr.
mars 2014 l’école des femmes de molière supplément nRp COllÈGe
1
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(Code de la Propriété Intellectuelle), la reproduction et
la représentation de tout ou partie de ce numéro de la NRP
notamment sur les sites web contributifs, les blogs, sont
strictement interdites et passibles de sanctions pénales et civiles
Sommaire
étapes
étape I
Comprendre
les enjeux
de la pièce
étape II
Étudier le texte
théâtral
étape III
Approfondir
la réflexion
sur la pièce
séances
Fiches élève
1 Le contexte historique
repères culturels, lecture, écriture
3
1 Questionnaire de travail
repères culturels
19
2 Les personnages
lecture
4
2 Observation des personnages
Compréhension, lecture
20
3 Une scène d’exposition (Acte I, scène 1)
lecture, vocabulaire
5
3 Le vocabulaire du dialogue théâtral
lecture, repères
21
4 Le secret d’Horace (Acte I, scène 4)
lecture, expression écrite
6
5 La sincérité d’Agnès (Acte II, scène 5)
analyse d’images, expression orale
8
4 Analyse d’un document audiovisuel
Compréhension, expression
22
6 Les paroles rapportées (Acte II, scène 5)
lecture, expression écrite et orale
10
5 Étude de l’Acte II, scène 5
lecture
23
7 Les maximes (Acte III, scène 2)
lecture, expression écrite
11
6 Le discours direct
Étude de la langue
24
8 La lettre d’Agnès à Horace (Acte III, scène 4)
lecture, expression écrite, histoire des arts
13
7 Introduction à la modalisation
Étude de la langue
25
8 Le subjonctif dans les subordonnées
Étude de la langue
26
9 La lettre chez Vermeer
lecture d’image, histoire des arts
27
9 La scène du balcon au théâtre
lecture, repères culturels
15
10 Les scènes de balcon
Étude comparée de textes
28
10 La Critique de l’École des femmes
Vocabulaire, expression orale
16
11 Jeux de mots autour de la pièce
Vocabulaire
29
11 Entre tragique et comique
Étude comparée de documents
17
Corrigés des fiches élèves
Les
+ numériques
30
Dans ce supplément, vous pourrez exploiter les ressources multimédia suivantes*, disponibles sur
le site NRP dans l’espace « Ressources abonnés ». Rendez-vous sur http://www.nrp-college.com.
Analyse des décors de Christian Bérard
établir un lien entre L’École des femmes
de molière et une de ses sources :
La Précaution inutile de paul scarron
Rédiger un court dialogue argumentatif
en s'appuyant sur un extrait de La
Critique de l’École des femmes de molière
Corpus : extrait de la scène 5 de La
Critique de l’École des femmes de molière
Compréhension orale : écouter
et comprendre un extrait de
L’École des femmes de molière
par louis Jouvet
un extrait de la scène 5 de l’acte II
de L’École des femmes de molière,
mise en scène Jacques lassalle
Histoire des arts : questionnaire
autour de Jeune fille lisant
une lettre de Vermeer
Jeune fille lisant une lettre,
Vermeer, vers 1662
* Certaines de ces ressources sont réservées aux abonnés numériques (abonnés papier + numérique ou 100 % numérique).
Crédits photos
Couverture : arTComarT / Victor Tonelli,mise en scène : P. adrien, théàtre de la Tempête 2013 avec V. Galey et P. Paroux ; 5 : arTComarT / Victor Tonelli ; 9 bas :
roGer-ViolleT / studio lipnitzki ; 9 bas d : HaYTHam Pictures / J.-P. lozouet ; 9 ht d : roGer-ViolleT / angelo melili ; 9 m d : arTComarT / Pascal Victor ;
14 : arTComarT/ Victor Tonelli ; 18 : Bis / Ph. Jeanbor © archives larbor ; 27 : aKG –images.
2
supplément nRp COllÈGe l’école des femmes de molière mars 2014
Repères
culturels,
Étape I. Comprendre les enjeux de la pièce lecture, écriture
Séance 1
Le contexte historique
Descriptif de la séance 1
•Supports : « Carrés classiques », p. 6-9 ; fiche élève n° 1.
•Durée : 1 heure.
•Objectifs / Compétences :
– Situer Molière dans son temps (C5-2) ;
– Dégager l’essentiel d’un texte lu (C1-14).
Utilisation des fiches élève
•Fiche 1 : Questionnaire de travail.
Pour comprendre la pièce, la connaissance préalable du
contexte est importante. Connaître les grands moments de la vie
de Molière fait partie d’une culture littéraire commune que doivent
posséder les élèves à la sortie du collège. Les courts textes de présentation de l’édition apportent l’essentiel sans entrer dans les
détails. Ils offrent la possibilité de travailler la prise de notes et la
rédaction d’un texte de synthèse.
En classe
La séance se découpe en trois moments : un temps de lecture et
de prise de notes, un temps de rédaction pour dégager l’essentiel
du texte et un temps de synthèse collective.
Premier temps : lecture et prise de notes
– Débuts difficiles, part en province.
– 1659 : retour à Paris, avec « Les Précieuses ridicules ».
– Succès dans les comédies et jalousies.
– 1662 : épouse Armande Béjart, fille de Madeleine, plus jeune
que lui.
– 1662 : « L’École des femmes » : nouveau type de comédie : faire
rire en parlant de la société.
- Nombreuses pièces connues (plus de trente).
– 1673 : « Le Malade imaginaire », dernière œuvre. Malaise sur
scène, meurt le 17 février (tuberculose).
Lecture de « La France au temps de Molière » (p 8-9) :
– XVIIe siècle
– Roi : monarque absolu (Louis XIV).
– Les comédiens sont au bas de l’échelle sociale (pas reconnus).
– Louis XIV transforme Versailles en palais et organise des
festivités.
– La cour (noblesse) se ruine à Versailles dans les fêtes.
– Le roi permet de développer les arts.
– Molière obtient un théâtre : le Petit-Bourbon, puis le PalaisRoyal.
– Le métier de comédien n’est pas reconnu par l’Église.
– Armande demande au roi le droit d’enterrer Molière. Cérémonie
discrète.
Deuxième temps : rédaction du résumé
Les élèves lisent « Qui êtes-vous, Monsieur Molière ? » (p. 6-7)
et « La France au temps de Molière » (p 8-9), en prenant des notes.
Les notes présentées sous forme de liste devront recouper les informations essentielles. Pour les élèves, la difficulté est de faire le bon
choix : de ne pas tout réécrire (ce qui serait possible, vu la brièveté
des textes) et de ne pas sélectionner les informations secondaires ou
qui ne peuvent se comprendre sans explications supplémentaires
(par exemple, les renseignements sur le thème des autres pièces
de Molière).
Exemple de liste effectuée par un élève
Lecture de « Qui êtes-vous, Monsieur Molière ? » (p. 6-7) :
– Né à Paris, en 1622.
– Vrai nom : Jean-Baptiste Poquelin.
– Père : tapissier du Roi.
– Aime le théâtre de rue (avec son grand-père).
– Mort de sa mère (il a 10 ans).
– Études pour devenir avocat.
– Rencontre les Béjart, amoureux de Madeleine.
– Se lance dans le théâtre, crée L’Illustre théâtre.
– Devient Molière.
À la fin de leur lecture, les élèves demandent le questionnaire
(voir fiche n° 1, p. 19) pour passer à la phase de rédaction. Ils ferment
leur livre et rédigent un résumé à partir des notes qu’ils ont prises.
Dans ce travail de préparation, un élève peut répondre à une question en indiquant qu’il n’a pas pris de notes. En îlot, les élèves rédigent ensemble un résumé grâce à leur prise de notes individuelle.
Troisième temps : synthèse collective
À l’oral, des propositions de réponses sont données. Chacun
ajoute des données omises ou supprime des erreurs ou des détails
inutiles. Le professeur peut projeter la fiche et, plutôt que de la
compléter, rédiger le résumé en trois paragraphes en suivant les
propositions des élèves. Après la mise en commun, chaque élève
recopie le résumé de synthèse complet dans son cahier de cours en
introduction à l’étude de la pièce.
mars 2014 l’école des femmes de molière supplément NRP COLLÈGE
3
Séance 2
Étape I. Comprendre les enjeux de la pièce
Lecture
Les personnages
Descriptif de la séance 2
•Supports :
– http://tinyurl.com/pno69sh (bande-annonce pour le DVD) ;
– paratexte du « Carré classique », p. 14, puis p. 10-11 ;
– fiche élève n° 2.
•Durée : 1 heure.
•Objectifs / Compétences : Tisser les liens entre les personnages, s’initier à leur caractère (C1-11 et C1-15).
Utilisation des fiches élève
•Fiche 2 : Observation des personnages.
Des noms évocateurs
Les personnages de Molière empruntent leurs noms et leurs caractères à plusieurs sources. Les personnages de L’École des femmes
ne sont pas en reste et leur origine est subtile et souvent stratifiée :
• Arnolphe porte un nom prémédité. Forme rare du prénom
Arnoul, il est, au moment de la création de la pièce, bien connu et
considéré comme le « saint patron » des cocus. Cela peut expliquer
l’urgence avec laquelle Arnolphe, homme à la mode, veut changer
son nom pour un nouveau patronyme, mais le choix de M. de la
Souche est des plus contestables, car il fait plus penser à un « vieux
tronc pourri » qu’à de nobles racines. La véritable grandeur du personnage tient à cette particularité que n’ont pas les autres barbons
de l’œuvre de Molière : Arnolphe est un homme respecté qui cultive
des amitiés sincères.
• Agnès fait référence à sainte Agnès, martyre innocente et
chaste, symbole de pureté. De naïve qu’elle est au début de la
pièce, Agnès devient bientôt (Acte III, scène 4) habile à l’intrigue
et capable de décisions réfléchies grâce à la révélation de l’amour :
« l’amour est un grand maître ». À ceux qui veulent voir en Agnès
une image de la jeune Armande Béjart que Molière avait épousée
l’année de la création de L’École des femmes, il est conseillé de se
méfier. Le rôle fut créé et tenu par Catherine de Brie jusqu’en 1685
et non par Armande qui ne fait ses premiers pas sur scène qu’avec
La Critique de L’École des femmes en 1663. La part du biographique,
inhérente à tout texte, est pourtant présente : Molière-Arnolphe se
moque de lui-même avec le regard perçant, tragique autant que
comique, qu’il pose sur les hommes de son temps et sur ses propres
travers. On retient surtout ici la critique essentielle qu’il ne cesse
de reprendre : celle des mariages forcés si fréquents à son époque.
ses actes et ses décisions et propose au spectateur un débat plus
théâtral que ne le serait le récit de faits anciens. Il est l’héritier de
l’Ariste de L’École des maris qui préconisait l’amour et la liberté
comme garante de la fidélité de Léonor, sa femme.
• Horace est un des types de l’amoureux de la commedia
dell’arte, qui présente la particularité de parler trop et d’être trop
confiant.
• Oronte est un personnage de père et de vieil homme que l’on
voit apparaître à trois reprises dans les pièces de Molière.
• Le nom d’Enrique, qui revient des Amériques, est choisi pour
sa sonorité espagnole.
• Alain et Georgette sont des prénoms du peuple, identifiant
les valets.
En classe
L’étude des personnages s’effectue à partir de la fiche élève n° 2
(voir p. 20) qui se divise en trois parties et s’utilise en deux (parties 1
et 2, puis partie 3) ou trois moments distincts.
Les élèves prennent d’abord connaissance de la première partie
de la fiche d’observation qu’ils complètent juste après avoir vu la
bande-annonce pour le DVD de L’École des femmes, mise en scène
par Jacques Lassalle, en 2004. Puis, avec la deuxième partie de la
fiche, ils analysent la liste des personnages donnée par Molière
en 1622 et lisent la présentation dans l’édition étudiée, p. 10-11.
L’étude des relations que les personnages entretiennent entre eux
est importante pour comprendre les enjeux de la pièce avant de
la lire : la liste des personnages qui précède L’École des femmes est
exemplaire à cet égard et, par sa lecture détaillée, les élèves ont une
bonne introduction à la pièce.
Une seconde vision de la bande-annonce est souhaitable avant
la mise en commun et la mise au propre de la fiche complétée individuellement. Les élèves peuvent alors plus facilement identifier les
personnages, ce qu’ils avaient eu sans doute des difficultés à faire
lors de la première vision (question 6). Elle se termine par l’énoncé
de questions soulevées par la connaissance des personnages et de
quelques répliques.
Les activités plus ludiques proposées dans la troisième partie de
la fiche n° 2 concluent l’étude ou servent à l’évaluation de la connaissance des personnages et de leurs caractéristiques. À l’issue de cette
séance, les élèves ont feuilleté les deux premiers actes, entendu et
recopié quelques répliques célèbres de la pièce.
• Chrysalde est un nom construit à partir de la racine grecque
chrusos (« l’or ») et évoque Jean Chrysostome (« bouche d’or »). Il
nomme donc parfaitement l’ami raisonnable d’Arnolphe qui parle
d’or. Personnage essentiel dans la composition de l’exposition, il
mène une discussion avec Arnolphe qui pousse celui-ci à justifier
4
supplément NRP COLLÈGE l’école des femmes de molière mars 2014
Étape I. Comprendre les enjeux de la pièce
Lecture,
vocabulaire
Séance 3
Une scène d’exposition (Acte I, scène 1)
•Supports :
• Pause au vers 45 :
3. Dans sa tirade, Arnolphe évoque les différents maris trompés.
Quels sont les deux termes qu’il utilise pour mettre en opposition
ces types de maris ?
4. Que revendique Arnolphe dans les trois derniers vers ?
•Durée : 2 heures.
•Objectifs / Compétences :
• Pause au vers 73 :
5. Dans les deux premiers vers, Chrysalde résume la mise en
garde qu’il développe ensuite. Reformulez-la à votre manière.
Utilisation des fiches élève
• Pause au vers 106 :
6. Que prévoit Arnolphe pour éviter d’être trompé et pour éviter
les moqueries ? Expliquez sa pensée.
Descriptif de la séance 3
– L’École des femmes, Acte I, scène 1, p.15-23 ;
– fiche élève n° 3.
– Connaître et utiliser le vocabulaire théâtral (C1-13) ;
– Comprendre la scène d’exposition (C1-12).
•Fiche 3 : Le vocabulaire du dialogue théâtral.
La compréhension de la scène d’exposition est essentielle pour
la suite de la lecture. Par une lecture accompagnée, les élèves se
familiarisent avec la langue de L’École des femmes qui les déroute au
premier abord. Ainsi, les tirades des deux personnages risquent d’en
laisser quelques-uns de côté.
En leur proposant une lecture ponctuée de pauses, on les aide
à surmonter ces passages plus ardus. Les élèves peuvent voir qu’il
importe de comprendre l’opinion de chaque personnage et que ne
pas saisir chaque mot ou chaque phrase ne porte pas forcément
à conséquence. Par exemple, pour la première tirade d’Arnolphe,
seuls les trois derniers vers sont à retenir, le reste n’étant qu’une
démonstration.
• Pause au vers 164 :
7. Pourquoi Chrysalde renonce-t-il à convaincre Arnolphe ?
8. Qu’apprend-on sur la future épouse d’Arnolphe ?
9. Donnez deux raisons pour justifier le récit d’Arnolphe.
• Pause en fin de scène 1 :
10. Pourquoi Arnolphe se fait-il appeler M. de la Souche ?
11. Introduire ce double nom pour le personnage principal est
d’un grand intérêt pour Molière : lequel ?
Réponses proposées Voir compléments numériques en ligne.
Le vocabulaire
de l’analyse théâtrale
La séance débute par un travail sur le lexique à partir de la
fiche n° 3 (voir p. 21) afin de fixer des termes de l’analyse théâtrale.
Construite en grande partie à partir d’extraits de la scène 1, elle
contribue à familiariser les élèves avec le texte et rend plus aisée la
lecture intégrale de la scène.
Une lecture guidée
Pauses-questions
Des pauses sont ménagées pour vérifier la compréhension de
la lecture.
• Pause au vers 20 :
1. Les deux amis parlent du mariage d’Arnolphe. Avec qui doit-il
se marier ? Comment sa future femme est-elle désignée dans ce tout
début de pièce ?
2. Que craint Chrysalde pour son ami ?
L’École des femmes, mise en scène de Philippe Adrien,
avec Pierre Diot (Chrysalde) et Patrick Paroux (Arnolphe),
Théâtre de la tempête, 2013.
mars 2014 l’école des femmes de molière supplément NRP COLLÈGE
5
Séance 4
Lecture,
expression
écrite
Étape I. Comprendre les enjeux de la pièce
Le secret d’Horace (Acte I, scène 4)
Descriptif de la séance 4
•Supports : Acte I, scène 4, pp. 31-38 ; captation de la scène
(Lassalle, 2004).
•Durée : 2 heures.
•Objectifs / Compétences :
– Étudier le quiproquo et en comprendre les ressorts
comiques (C1-12 et C1-31) ;
– Écrire un quiproquo (C1-23, C5-3 et C6-2).
Conduite de la séance
• Au préalable
Les élèves ont effectué une lecture d’image à partir de la page I
du dossier central et des questions 2, 4 et 5 p. 43. Ils ont lu les scènes
2 et 3 de l’Acte I, p. 24-31, et vérifié leur compréhension grâce au
QCM « Avez-vous bien lu ? », p. 40.
• En début de séance
Les élèves rédigent un résumé du caractère d’Arnolphe. La mise
en commun dévoile le caractère obtus du personnage : il n’écoute
pas son ami (scène 1), il n’est pas respecté de ses valets (scène 2) et
est craint par sa pupille (scène 3).
Les élèves effectuent une lecture individuelle de la scène. Elle est
complétée par une lecture à haute voix (10 minutes environ). Pour
vérifier la compréhension et, surtout, pour que les élèves dégagent
l’essentiel du dialogue entre Horace et Arnolphe, ils répondent au
Q.C.M. et aux questions 1 à 3 de la page 41.
Le quiproquo et son origine
On demande aux élèves de repérer le moment où s’installe un
malentendu entre les personnages, de l’expliquer et d’en trouver
la raison. Ils doivent aussi préciser quel personnage (Arnolphe ou
Horace) est avantagé par ce malentendu et pourquoi. Horace, qui
est tombé amoureux d’Agnès, n’a pas compris que l’homme qui la
garde enfermée est Arnolphe. Ce malentendu est dû au changement de nom d’Arnolphe : Horace ne sait pas que ce dernier se fait
appeler Monsieur de la Souche et parle de lui comme s’il s’agissait
d’une autre personne. Arnolphe comprend la méprise : il est donc en
position de force et aura intérêt à laisser Horace dans l’erreur pour
connaître ses plans et les déjouer. Cependant, la méconnaissance
de la véritable identité de Monsieur de la Souche permet à Horace
d’agir plus librement qu’il ne le ferait s’il savait qu’Agnès est la pupille
d’Arnolphe, l’ami respecté de son père.
6
La double énonciation ou
les conséquences du quiproquo
Le quiproquo est une entrée possible dans la notion de double
énonciation théâtrale. En effet, quand le spectateur comprend d’où
vient la méprise, il se crée une complicité entre lui et l’auteur, complicité qui est à l’origine du comique. Le spectateur rit de la manière
dont les personnages s’enfoncent dans le malentendu, mais aussi
des conséquences de ce malentendu.
En visionnant la scène (mise en scène Jacques Lassalle, 2004,
COPAT) ou juste après l’avoir vue, les élèves remplissent un questionnaire visant à comprendre ce qui suscite le rire. Ils analysent ce
que ressent le spectateur et comprennent mieux quels procédés
font apparaître sous un jour comique un dialogue qui a priori ne
semblait pas si amusant que cela.
Questions : une scène comique ?
1. Aux vers 317-327, quelles peuvent être les émotions ressenties par les spectateurs ? Nommez-en deux et expliquez votre
réponse.
2. À quoi servent les apartés (vers 327 et 332) et à qui
s’adressent-ils ?
3. a. Quel portrait Horace fait-il de Monsieur de la Souche (vers
328-334) ?
b. Pour qui ce portrait est-il drôle ? Pour qui ne l’est-il pas ?
4. Arnolphe vient de prêter de l’argent à Horace ; est-il satisfait
de l’usage que celui-ci veut en faire ? Que ressent-il à ce moment
(vers 334-350) ? Que ressent le spectateur ?
5. Pourquoi Arnolphe ne dévoile-t-il pas son identité ?
6. Horace part et revient deux fois (vers 351-356). Pourquoi
cela est-il si insupportable pour Arnolphe ? Cela peut-il faire rire
le public ?
7. Au début de la scène (vers 302), Arnolphe déclare à Horace :
« Et vous êtes de taille à faire des cocus ». Pourquoi un spectateur
connaissant la pièce peut-il rire à cette réplique ?
8. Le spectateur, en écoutant parler un personnage, ne ressent
pas toujours la même chose que l’autre personnage qui écoute le
même discours. Citez des passages de la scène dans lesquels vous
avez remarqué cette situation. Expliquez pourquoi se crée cette
différence.
Mise en commun
Les élèves se concertent ensuite en groupe de trois ou quatre
pour donner une réponse commune. Chaque élève a mené son
observation, le temps de concertation apprend à chacun à prendre
la parole et à écouter l’autre, puis le moment de la restitution orale
est propice à la formulation d’un propos simple.
supplément NRP COLLÈGE l’école des femmes de molière mars 2014
Étape I. Comprendre les enjeux de la pièce
Le professeur oriente les élèves vers la mise en évidence d’une
perception comique de la scène par le spectateur, alors que la situation du point de vue des personnages tend plutôt au tragique.
Proposition de réponses 1. Trois émotions ont pu être relevées : la surprise (le spectateur
ne s’attend pas à cette découverte) ; l’angoisse ou l’appréhension
(le spectateur imagine qu’Arnolphe va se mettre en colère) ; l’amusement ou le rire (le spectateur entrevoit l’embrouille qui se met
en place).
2. Les apartés servent à montrer au spectateur qu’Arnolphe a
compris la méprise d’Horace, mais ne le lui révèle pas. Ils sont destinés au spectateur.
3. a. Le portrait d’Arnolphe est très péjoratif (ridicule, sot, fou,
jaloux). b. Ce portrait est drôle pour le spectateur, qui sait qu’Horace critique Arnolphe en présence de celui-ci. Il ne l’est pas pour
Arnolphe, qui apprend comment les gens le considèrent.
4. Horace va utiliser l’argent prêté par Arnolphe pour obtenir la
main d’Agnès, ce qui ne peut pas plaire à Arnolphe. Il regrette donc
de le lui avoir prêté et peut ressentir de la colère. La situation fait
sourire le spectateur, car Arnolphe a financé la stratégie de son rival.
5. Arnolphe ne dévoile pas son identité, parce qu’il veut déjouer
les vues d’Horace et qu’il passerait pour ridicule.
6. Arnolphe réfrène sa colère et son émotion. Dès qu’Horace
part, il commence à leur donner libre cours. Mais à chaque retour
du jeune homme, il doit se composer un visage. Selon le jeu de
l’acteur, le public rit (par exemple si l’acteur transforme les traits
de son visage).
7. Un spectateur connaissant la pièce peut rire à cette réplique,
car elle prédit ce qu’il va se produire : Horace séduira Agnès (et en
quelque sorte fera Arnolphe cocu).
8. Quand Horace déclare qu’il est amoureux d’Agnès, le spectateur s’amuse des réactions d’Arnolphe et de l’aveuglement d’Horace qui poursuit ses confidences. Cependant, Arnolphe est entré
dans une crise d’angoisse et ne songe pas du tout à rire. Cette différence vient de ce que le spectateur est extérieur à la scène ; il rit de
voir des situations ressemblant à des situations vécues, mais dont
on n’est jamais spectateur dans la vie courante.
L’étude se conclut par une synthèse sur le quiproquo et la
double énonciation que l’on distribue aux élèves ou qu’on leur fait
compléter (les mots soulignés pouvant être retirés) :
Quiproquo et double énonciation
• Le quiproquo est un malentendu entre les personnages. Le
dialogue se déroule sans qu’ils se rendent compte qu’il y a une
incompréhension. Parfois, un personnage a compris et pas l’autre.
Parfois, les deux personnages sont dans l’erreur. Le spectateur
comprend souvent avant les personnages et se trouve ainsi
complice de l’auteur ; cela donne un aspect comique au dialogue.
• Certaines répliques sont difficiles à entendre pour les personnages et drôles pour les spectateurs (ou l’inverse) : cela s’explique
par le fait qu’un personnage sur scène s’adresse à un autre personnage, mais aussi au public. C’est ce qu’on nomme la double
énonciation.
Lecture,
expression
écrite
Séance 4
Créer un quiproquo
entre deux personnages
Les élèves vont écrire un quiproquo, si possible comique, tout
en s’essayant à l’écriture d’un dialogue théâtral avec des répliques
et des didascalies.
Sujet Inventez une scène fondée sur un quiproquo et impliquant
deux personnages.
Des pistes plus précises sont données lors d’une discussion. Il
importe de n’impliquer que deux personnages, même si les élèves
ont envie de faire intervenir un tiers. Aux élèves qui auraient des
difficultés à mettre en place un quiproquo, on conseille de reprendre
la structure de la scène : deux amis se retrouvent avec joie, ils se
donnent des nouvelles et l’un commence à parler d’une personne
(dont elle ne connaît pas le nom ou qui est connue sous une identité
différente : surnom par exemple), l’autre se rend compte qu’il parle
de lui ou d’un ami…
Selon le temps disponible et le projet du professeur, les élèves
présentent leur texte. Pour ne pas entrer dans une série de quiproquos trop longue, on regroupe les élèves par trois. Chaque groupe
choisit un des trois textes : l’auteur du texte devient metteur en
scène et explique les didascalies pendant la phase de préparation,
alors que les deux autres élèves tiennent le rôle des personnages.
Fin de l’étape 1 : lire le texte
intégral
À l’issue de cette première étape, l’acte I a été lu en classe et les
élèves sont armés pour aborder la suite de la pièce en autonomie.
Un programme raisonnable de lecture consiste à couper celle-ci
en deux parties et à étaler nos exigences de lecture personnelle en
deux temps d’une semaine chacun :
• Première semaine :
– lecture des actes II et III ;
– autoévaluation de sa lecture : QCM p. 64-66 et p. 88-90.
• Deuxième semaine :
– lecture des actes IV et V ;
– autoévaluation de sa lecture : QCM p. 112-114 et p. 145-147.
Les autoévaluations ne font pas nécessairement l’objet d’une
reprise en classe. Le professeur, à la fin de la première semaine, ouvre
un temps de parole aux élèves qui auraient été confrontés à des difficultés de lecture. La pièce n’étant pas d’accès facile, certains élèves
risquent d’abandonner. Ils doivent comprendre que l’essentiel est de
saisir la trame de la pièce, les scènes importantes étant étudiées en
classe et les activités proposées ayant pour vocation d’enrichir leur
compréhension du texte (on pourra par exemple utiliser ici le complément numérique 1 : analyse des décors de Christian Bérard, 1936,
et imagination / description par les élèves d’un décor pour la pièce).
mars 2014 l’école des femmes de molière supplément NRP COLLÈGE
7
Séance 5
Analyse
d’images,
expression orale Étape II. Étudier le texte théâtral
La sincérité d’Agnès (Acte II, scène 5)
Descriptif de la séance 5
•Supports :
– Acte II, scène 5 ;
– document INA, 6 mai 1973 : http://tinyurl.com/p8y6wpj
– quatre images d’Agnès.
•Durée : 1 heure /1 heure 30.
•Objectifs / Compétences :
– Lire des images (C1-11) ;
– Prendre des notes sur un document audiovisuel (C1-14) ;
– Dire un extrait de pièce de théâtre (C1-33).
Utilisation des fiches élève
•Fiche 4 : Analyse d’un document audiovisuel (INA, 6 mai
1973).
• En début de séance
Avant l’étude, les élèves ont lu l’acte II en entier et relu attentivement la scène 5. La question 1 p. 66 est reprise en début de séance
pour s’assurer que tous les élèves ont compris l’attitude d’Agnès.
Le personnage d’Agnès
L’étude commence par celle d’une image d’Agnès proposée
dans le « Carré classique » (page II du dossier images). Les questions
proposées p. 68 constituent une bonne base d’observation (on peut
laisser de côté la question 4) ; pour faire le lien avec le texte de la
scène 5, elles seront complétées par les deux suivantes :
– « À quelle réplique de la scène 5 de l’Acte II associez-vous cette
image ? » ;
– « Ajoutez à la réplique que vous avez choisie une didascalie
qui inciterait le metteur en scène à composer la scène de l’image. »
L’analyse se poursuit par une comparaison de l’image du livre
avec celles de trois autres comédiennes.
Questions sur les images
1. À quelle scène l’image correspond-elle ?
2. Quel personnage se tient aux côtés d’Agnès ? À quoi le reconnaissez-vous ?
3. Repérez les points communs entre les quatre Agnès (costume, coiffure, accessoires, attitude…).
4. Qu’est-ce que le metteur en scène met ainsi en valeur ?
5. Remarquez une Agnès qui se différencie des trois autres et
nommez-la.
6. Retrouve-t-on cependant chez elle les caractéristiques du
personnage ? Lesquelles ?
7. Laquelle vous semble le mieux incarner le personnage ?
Expliquez votre réponse (vous pouvez aussi écrire ce qu’il manque
aux autres selon vous).
8
Proposition de réponses
1. L’image correspond à la scène 5 de l’Acte II.
2. Arnolphe se tient aux côtés d’Agnès. On le reconnaît à son
austérité et sa sévérité. Dans les deux dernières images, on voit qu’il
est anxieux et qu’il cherche une solution.
3. Les quatre Agnès sont vêtues de manière très sage (robe
austère simple, cheveux attachés), certaines portent un tablier et
elles ont un ouvrage en main (ou sur le banc derrière elles). Elles
semblent toutes très calmes.
4. Le metteur en scène met en valeur le caractère sage et rangé
de la jeune fille, ainsi que son innocence (elle est en train d’avouer à
Arnolphe qu’elle a laissé entrer un homme chez elle sans se rendre
compte des conséquences que cela peut avoir).
5. Chaque Agnès peut être choisie pour plusieurs raisons (seule
Julie-Marie Parmentier est debout, seule Isabelle Adjani semble ne
pas avoir d’ouvrage…), mais celle qui se différencie le plus est la
première, Madeleine Ozeray, qui n’a pas les cheveux attachés et
porte une robe décolletée.
6. On retrouve les caractéristiques du personnage, c’est-à-dire
l’ingénuité, dans la jeunesse de la femme représentée, la blondeur
de ses cheveux qui lui donne un air enfantin, ainsi que la forme de
la robe (manches courtes bouffantes) qui est aussi celle d’une robe
de petite fille. De plus, elle tient le regard baissé comme si on allait
la gronder.
L’interprétation d’un rôle
Parler de mise en scène au temps de Molière serait un impardonnable anachronisme. Pourtant, Molière a porté un soin tout
particulier à la représentation de L’École des femmes. Peu satisfait du
travail de répétitions, il en retarda la première d’une petite semaine,
faisant patienter son public devant une reprise de L’Étourdi. Il semble
que Molière ait eu besoin d’un temps supplémentaire pour travailler
le passage de l’écriture à la scène et qu’il fît bien de le prendre. Les
critiques de la pièce le reconnurent eux-mêmes : « Il y a des endroits
qui sont inimitables, et qui sont si bien exprimés, que je manque
de termes assez forts et assez significatifs pour vous les faire bien
concevoir. Il n’y a personne au monde qui les pût si bien exprimer, à
moins qu’il n’eût son génie, quand il serait un siècle à les tourner : ce
sont des portraits de la nature qui peuvent passer pour originaux. Il
semble qu’elle y parle elle-même. Ces endroits ne se rencontrent pas
seulement dans ce que joue Agnès, mais dans les rôles de tous ceux
qui jouent cette pièce. Jamais comédie ne fut si bien représentée, ni
avec tant d’art, chaque acteur sait combien il y doit faire de pas, et
toutes ses œillades sont comptées » (Donneau de Visé, « Abrégé de
l’abrégé de la vie de Molière » (1663), dans Molière, Œuvres complètes,
tome 1, Gallimard, La Pléiade, p. 1097). Ce soin apporté à la mise en
scène a donc été essentiel chaque fois que la pièce fut reprise, et les
didascalies ne peuvent suffire à orienter le metteur en scène.
À la suite de l’étude de la scène, les élèves en interprètent en
binôme le début (jusqu’à « Six chemises, je pense, et six coiffes aus-
supplément NRP COLLÈGE l’école des femmes de molière mars 2014
Analyse
d’images,
Étape II. Étudier le texte théâtral expression orale
si », p. 50). Ils se heurtent ainsi à la difficulté du ton (comment dire
le fameux : « le petit chat est mort » ?) et de la gestuelle (Que font les
personnages pendant ces répliques : se déplacent-ils ou au contraire
sont-ils assis ? Laisse-t-on des silences entre chaque réponse pour
montrer la gêne d’Arnolphe ?). Après ces courtes représentations,
les élèves expriment ces difficultés de mise en scène, de tonalité ou
de gestuelle. Il est aussi important qu’ils puissent exprimer leur ressenti sans juger de la prestation de l’un ou de l’autre. Il est souvent
utile de leur rappeler qu’ils ne sont pas des acteurs professionnels
et que l’on n’attend pas d’eux la perfection, mais une simple lecture
du texte mise en gestes. Oser s’exprimer sur un ressenti, apprendre
à écouter l’autre et à comprendre son propos, même s’il diffère du
sien, est une compétence essentielle à acquérir au collège.
L’étude se termine par l’analyse d’un document de l’INA (fiche
élève n° 4, p. 22) qui avait été diffusé au Journal de vingt heures
lors de la création de la pièce à la Comédie-française en 1973. La
pièce était mise en scène par Jean-Paul Roussillon et interprétée
par Isabelle Adjani, alors âgée de 17 ans et dont c’était le premier
rôle important, et par Jean-Pierre Aumont ou Pierre Dux dans le rôle
d’Arnolphe. Cette mise en scène et l’interprétation des comédiens
ont marqué l’histoire du théâtre français, tant par la révélation de
la jeune comédienne qui revisitait le rôle en le vivant intensément
que par l’interprétation contrastée d’Arnolphe : Jean-Pierre Aumont
étant un Arnolphe cruel et autoritaire, puis soumis et éploré ; Pierre
Dux laissait paraître le caractère tragique du personnage, beaucoup
plus compréhensif et humain qu’il n’est classiquement interprété.
L’intérêt de ce document est d’insister sur l’importance des choix du
metteur en scène et de l’interprétation des comédiens.
Le document, d’une durée de quatre minutes, est diffusé deux
fois afin que les élèves aient le temps de prendre des notes. On leur
laisse le temps de compléter les questions qui demandent un peu
de réflexion sur les propos entendus, puis une mise en commun
permet de terminer par une synthèse sur le travail du metteur en
scène et des comédiens. Il faut prévoir au moins vingt minutes pour
l’ensemble de cette activité.
Agnès incarnée par Madeleine Ozeray, dans une mise en
scène de Louis Jouvet, Théâtre de l’Athénée, 1936.
Séance 5
Agnès incarnée par Isabelle Adjani, dans une mise en scène
de Jean-Paul Roussillon, Comédie-française, 1973.
Agnès incarnée par Agnès Sourdillon, dans une mise en scène
de Didier Bezace, Palais des Papes d’Avignon, 2001.
Agnès incarnée par Julie-Marie Parmentier, dans une mise
en scène de Jacques Lassalle, Comédie-française, 2012.
mars 2014 l’école des femmes de molière supplément NRP COLLÈGE
9
Séance 6
Lecture,
expression
écrite et orale
Étape II. Étudier le texte théâtral
Les paroles rapportées (Acte II, scène 5)
Descriptif de la séance 6
•Supports : Acte II, scène 5.
•Durée : 2 heures.
•Objectifs / Compétences :
– Comprendre l’implicite d’un texte et ses ressorts comiques
(C1-12) ;
– Étudier les paroles rapportées et les manipuler (C1-13 et
C1-24) ;
– Dire un extrait de dialogue (C1-33).
Utilisation des fiches élève
•Fiche 5 : Étude de l’Acte II, scène 5.
•Fiche 6 : Le discours direct.
Une scène comique
À partir de la fiche n° 5 (voir p. 23), les élèves étudient la scène 5
de l’Acte II. Cette activité peut être réalisée en classe ou utilisée en
évaluation. Les élèves ont lu l’Acte II ; l’étude du personnage d’Agnès
dans la séance précédente et celle du quiproquo dans la séance 4
leur ont donné les outils pour étudier cette scène.
Analyse des paroles rapportées
La lecture des deux répliques d’Agnès dans lesquelles elle rapporte son dialogue avec la vieille femme qui l’incita à revoir Horace
(vers 133 à 140 et vers 142 à 164) donne l’occasion de revoir les caractéristiques du discours direct. En classe, on organise un exercice de
lecture à plusieurs voix afin que les élèves observent les marques des
changements de personnages et repèrent les propositions incises.
Trois élèves lisent le dialogue rapporté par Agnès : il est intéressant
de les faire travailler par groupes de trois et de décider seulement
ensuite du groupe qui le lira à haute voix. Le narrateur lit peu, mais il
doit être attentif au moment de ses interventions pour ne pas perdre
de vue le rythme de la scène. Les deux autres personnages soignent
le ton : Agnès est réellement étonnée et veut sauver l’homme qu’elle
a blessé ; la vieille, qui a compris son innocence, la manipule.
Après cette phase d’observation, les élèves travaillent en autonomie à partir de la fiche n° 6 (p. 24) pour revoir les caractéristiques
du discours direct apprises en Cinquième, et s’initier à la réécriture.
Transposition d’un dialogue
théâtral en dialogue romanesque
Cet exercice aide les élèves à prendre conscience des différences
entre les deux transpositions et à discerner les particularités du dialogue théâtral et celles du discours direct. Pour faciliter l’exercice,
10
nous avons choisi un extrait qui a été étudié et présenté oralement
par les élèves : le début de la scène 5 de l’Acte II (vers 89 à 96).
Sujet Imaginez qu’Agnès raconte la scène à Horace.
Les élèves devront ajouter des propositions incises et modifier
la présentation du dialogue. Après une première correction, on peut
travailler avec eux la variation des verbes de parole en leur demandant de ne pas utiliser deux fois le même. Il est bien entendu que le
professeur n’attend pas d’eux qu’ils versifient leur texte. À la fin de
cet exercice, on les laisse réagir sur la lourdeur du texte au discours
direct, accentuée par l’usage forcé de verbes de parole différents. Le
projet de Molière aux vers 133 à 140 et vers 142 à 164 est alors plus
limpide : la manière dont Agnès rapporte le dialogue avec la vieille
femme est vraiment enfantine, mais elle a le mérite de ne pas du
tout déformer les propos prononcés.
Proposition de dialogue au discours direct
« La promenade est belle ? me demanda-t-il.
– Fort belle, lui répondis-je.
– Le beau jour ! remarqua-t-il.
– Fort beau ! répliquai-je.
– Quelle nouvelle ? ajouta-t-il.
– Le petit chat est mort, pleurnichai-je.
– C’est dommage ; mais quoi ? m’interrogea-t-il. Nous sommes tous
mortels, et chacun est pour soi. Lorsque j’étais aux champs, s’informa-t-il, n’a-t-il point fait de pluie ?
– Non, lui affirmai-je.
– Vous ennuyait-il ? insista-t-il.
– Jamais je ne m’ennuie, lui assurai-je.
– Qu’avez-vous fait encore, enquêta-t-il, ces neufs ou dix jours-ci ?
– Six chemises, je pense, comptai-je, et six coiffes aussi ».
Prolongement
Avec des élèves plus avancés dans la manipulation des paroles
rapportées, on peut s’essayer à la transposition du même dialogue
au discours indirect.
Proposition de dialogue au discours indirect Arnolphe me demanda si la promenade était belle. Je lui répondis qu’elle l’était. Il remarqua que le jour était beau. J’acquiesçai. Il
poursuivit en me questionnant sur les nouvelles. Je l’informai de la
mort du petit chat (ou : je lui appris que le petit chat était mort). Il
me consola en affirmant que c’était dommage, mais que nous étions
tous mortels et que chacun était pour soi. Puis, il reprit ses questions, voulant savoir si, lorsqu’il était aux champs, il n’avait point fait
de pluie. Je lui affirmai qu’il n’avait pas plu. Il demanda encore si je
m’ennuyais. Je lui assurai que jamais je ne m’ennuyais. Il s’enquit de
savoir (ou : il voulut savoir) ce que j’avais fait encore ces neuf ou dix
jours-ci. Je lui précisai que je pensais avoir fait six chemises et six
coiffes aussi.
supplément NRP COLLÈGE l’école des femmes de molière mars 2014
Étape II. Étudier le texte théâtral
Lecture,
expression
écrite
Séance 7
Les maximes (Acte III, scène 2)
Descriptif de la séance 7
•Support : Acte III, scène 2.
•Durée : 2 heures (1 heure à 1 heure 30 : étude du texte ; /
1/2 heure à 1 heure : écriture).
•Objectifs / Compétences :
– Dégager l’essentiel d’un texte (C1. 14) ;
– Rédiger des maximes de conduite (C1. 23) ;
– Porter un regard critique sur le texte (C5. 43) ;
– Comprendre l’importance du respect mutuel (C6. 21).
Utilisation des fiches élève
Les élèves, dans un premier temps, résument en une phrase ou
un mot chaque maxime. Ce travail peut aussi être réalisé en îlot.
Chaque îlot ne travaille qu’une maxime : la première maxime est
résumée à l’oral pour servir d’exemple ; les autres sont distribuées
et, selon que l’on a formé sept ou huit îlots, il reste une ou deux
maximes que l’on reprendra collectivement (la Xe maxime étant particulièrement difficile à résumer pour les élèves).
Résumés des maximes
Ie maxime : La femme doit être fidèle.
IIe maxime : Elle peut porter des bijoux discrets, mais uniquement pour plaire à son mari.
•Fiche 7 : Introduction à la modalisation.
IIIe maxime : Elle ne doit pas se maquiller.
Les Maximes du mariage, ou
l’inutile précaution d’Arnolphe
La scène 2 de l’Acte III commence par une longue tirade d’Arnolphe au sujet des femmes et de la soumission qu’elles doivent
à leur mari. Cette tirade, par sa longueur et sa complexité, déroute
nos élèves. Il ne nous semble pas important de l’étudier et nous
préférons commencer l’étude de la scène au vers 100. La lecture
des maximes donne lieu à une étude de texte, puis à un exercice
d’expression écrite.
Ces Maximes du mariage, dont la composition littéraire (lois,
préceptes, conseils…) est à la mode depuis une dizaine d’années,
ne sont pas fantaisistes. Elles sont reprises des prescriptions faites
aux femmes mariées par le Concile de Trente (qui s’est tenu entre
1545 et 1563) et auxquelles il manque les remarques sur « l’éducation religieuse des enfants » et les soins du ménage et de la maison.
Les maximes ne sont donc pas contestables en l’état pour un honnête homme du xviie siècle, mais ce qui l’est davantage est la manière
dont Arnolphe les expose à son innocente pupille ; en apprenant
les interdits, celle-ci comprend toutes les licences qu’ils répriment,
mais qui sont leurs corollaires, et dont elle n’avait pas idée. Ainsi
Arnolphe, en voulant se protéger et en accumulant les précautions,
joue-t-il contre lui-même. Le personnage en est ridiculisé, à moins
que sa maladresse soit perçue comme pathétique par le spectateur.
Dans la droite ligne de cette scène, on pourra également faire
étudier un extrait de la Précaution inutile de Scarron (voir complément numérique 2).
« Un écrit important »
Avant de commencer l’étude, le texte est relu en classe. On choisit de ne relire que les maximes, sans les commentaires d’Arnolphe,
pour mieux se concentrer sur le texte que l’on étudie ensuite. La lecture peut en être partagée entre dix élèves : une maxime par élève.
IVe maxime : Elle doit baisser les yeux quand on la regarde (ne
pas regarder les autres).
Ve maxime : Elle ne doit pas recevoir de visites.
VIe maxime : Elle ne doit pas accepter de cadeaux.
VIIe maxime : Elle ne doit pas écrire (et peut-être même savoir
écrire).
VIIIe maxime : Elle ne doit pas se retrouver avec des amies pour
discuter (au salon).
IXe maxime : Elle ne doit pas s’adonner au jeu.
Xe maxime : Elle ne doit pas participer aux parties de campagne.
Les élèves, grâce au travail de synthèse, ont dégagé le sens du
texte. Ils peuvent maintenant étudier l’impact de ces maximes et
leur justesse. Le professeur peut les engager à réfléchir sur le principe même d’énoncer des maximes pour les femmes mariées et non
pour les hommes. Une parenthèse sur le statut de la femme au xviie
siècle est possible : il est important que les élèves sachent que la
femme est alors considérée comme mineure et passe de l’autorité
de son père à celle de son mari. Si la femme doit totale obéissance à
son mari, ce mari étant souvent (surtout quand des affaires d’argent
ou de nom s’en mêlent) désigné et non choisi, le mari en contrepartie lui donne sa protection. Dans ce contexte, l’instruction des
femmes est considérée comme inutile, voire néfaste : elles n’ont
pas de vie sociale indépendante, ni de vie intellectuelle. Molière,
qui vit dans un milieu de comédiens où les règles sont différentes
et les femmes un peu plus libres, a conscience de l’injustice faite à
celles-ci. Il n’est pas le seul, bien que cette soumission de la femme
en arrange plus d’un. Certains auteurs du xviie siècle commencent à
railler les mariages forcés et l’ignorance qu’on impose aux femmes,
amorçant ainsi la dénonciation d’une injustice qui sera ouvertement
critiquée par les philosophes des Lumières au siècle suivant. L’École
des femmes s’inscrit dans cette dénonciation : quand le public du xviie
siècle rit, il rit de ses propres travers ; quand les critiques grincent des
dents, ils savent que Molière dit vrai.
mars 2014 l’école des femmes de molière supplément NRP COLLÈGE
11
Séance 7
Lecture,
expression
écrite
Étape II. Étudier le texte théâtral
Questions
I. Arnolphe et les maximes
1. Arnolphe déclare qu’il ignore qui est l’auteur des maximes.
Qu’en pensez-vous ? Pouvez-vous identifier cet auteur, et pourquoi ?
2. Qu’est-ce qui pousse Arnolphe à faire lire ce texte à Agnès ?
II. Agnès et les maximes
3. Quelles maximes visent directement la relation entre Agnès
et Horace ?
4. En lui expliquant tout ce qu’elle ne doit pas faire, sur quoi
Arnolphe informe-t-il Agnès sans y penser ?
5. Dans la suite de l’Acte III, quelle maxime Agnès va-t-elle transgresser ?
III. Nous et les maximes
6. Recopiez une des maximes qui vous semble exagérée. Expliquez ce qu’elle veut dire et pourquoi vous la jugez excessive.
Proposition de réponses
1. Arnolphe semble être l’auteur de ces maximes. Elles sont particulièrement adaptées à ce qu’il attend d’une femme et d’Agnès en
particulier. En effet, elles mettent l’accent sur la fidélité et l’amour
exclusif que l’épouse doit avoir pour son mari et ne traitent pas des
autres sujets (éducation des enfants, religion…). De plus, Arnolphe
semble les connaître très bien et en faisant lire Agnès, ce sont ses
propres mots qu’il écoute.
2. Les raisons pour lesquelles Arnolphe fait lire ce texte à Agnès
sont de deux ordres :
– les raisons du personnage : il a besoin d’être certain qu’elle le
lise, et envie de l’entendre de sa bouche ;
– les raisons du dramaturge : faire entendre ces Maximes au
spectateur par la voix de la première concernée.
3. Les maximes I, IV, V et VI visent directement la relation entre
Agnès et Horace.
4. En lui expliquant tout ce qu’elle ne doit pas faire, Arnolphe,
sans y penser, informe Agnès sur tout ce qu’elle aurait pu faire (et à
quoi elle n’avait peut-être pas pensé).
5. Agnès va transgresser la maxime VII, puisque non seulement
elle va écrire, mais elle va écrire une lettre à son amant.
6. Les élèves peuvent en choisir plusieurs : ce qui importe est
leur explication et leur justification. On espère que la maxime VII
sera choisie…
Prolongement :
Pour compléter l’étude du texte par une étude de langue plus
précise, il est possible d’analyser les tournures de phrase utilisées
dans les maximes et de proposer aux élèves une introduction à
quelques aspects de la modalisation qui sera approfondie en Troisième (voir fiche n° 7, p. 25).
les élèves pastichent le titre des maximes adressées à Agnès. Le
professeur leur donne la trame qu’ils n’ont plus qu’à compléter :
Les Maximes du… ou Les Devoirs de…
Les propositions faites peuvent être débattues en classe (ou en
îlot, avant de faire l’objet d’une mise en commun générale) et la
classe n’en sélectionne que deux ou trois (ou chaque îlot en sélectionne une). Avant le choix des maximes et le début de la rédaction,
on rappelle aux élèves les principes de civisme et de respect qui
ont cours au collège, afin d’éviter les propos blessants ou discriminatoires. De même, s’il peut être drôle et bienvenu d’user d’ironie,
celle-ci doit toujours être modérée et bienveillante. Cet exercice
entre aussi en ligne de compte pour l’apprentissage de l’écoute et
du respect de l’autre.
On peut trouver par exemple :
– Les Maximes du collège ou Les Devoirs du collégien ;
– Les Maximes du sport d’équipe ou Les Devoirs du sportif ;
– Les Maximes du bus ou Les Devoirs du voyageur ;
– Les Maximes de la maison ou Les Devoirs de l’adolescent ;
– Les Maximes de la nature ou Les Devoirs du promeneur ;
– Les Maximes des vacances ou Les Devoirs du vacancier ;
– Les Maximes du collège ou Les Devoirs du professeur.
Les élèves rédigent les maximes correspondantes : elles doivent
faire quatre à cinq lignes. Sur un texte aussi court, il est intéressant
de demander de versifier les maximes (Molière utilise des heptasyllabes – et quelques alexandrins – et des dispositions de rimes
variables). En îlot, chaque élève compose une maxime et, après avoir
réalisé une première lecture dans le groupe, le groupe présente
quatre maximes illustrant le thème choisi.
Exemples rédigés
• Les Maximes du collège ou Les Devoirs du collégien :
Il doit tout oubli proscrire
Et ses affaires apporter
Ses devoirs bien rédiger
Ses leçons toujours relire.
• Les Maximes du bus ou Les Devoirs du voyageur :
Entrant, il faut saluer
Le conducteur du tramway
Lui présenter son ticket
Ou sa carte d’abonné.
• Les Maximes des vacances ou Les Devoirs du vacancier :
Se reposer est essentiel
En regardant le bleu du ciel
Rêver, jouer, parler, dormir
Lire enfin, et surtout rire.
Les maximes d’aujourd’hui
En conservant la structure et l’expression du devoir (« il faut »,
« devoir » + infinitif…), les élèves vont rédiger des maximes adressées à un personnage du monde actuel. Le professeur peut leur imposer un personnage ou le leur faire choisir dans une foire aux propositions menée en classe. Dans un travail individuel au brouillon,
12
supplément NRP COLLÈGE l’école des femmes de molière mars 2014
Étape II. Étudier le texte théâtral
Lecture,
expression écrite,
histoire des arts
Séance 8
La lettre d’Agnès à Horace (Acte III, scène 4)
La lettre d’Agnès,
lue par Horace à Arnolphe
Descriptif de la séance 8
•Supports :
– Acte III, scène 4 ;
– Johannes Vermeer, Une dame écrivant une lettre et sa servante, 1670.
•Durée : 2 à 3 heures (1 heure : étude de texte ; 1 heure : écriture ; 1 heure : histoire des arts)
•Objectifs / Compétences :
– Comprendre le contenu des maximes (C1. 12) ;
– Reproduire la lettre d’Agnès en la mettant en forme (C1. 21) ;
– Rédiger une maxime ou une lettre (C1. 23) ;
– Connaître Vermeer (C5. 14).
Questions
Utilisation des fiches élève
•Fiche 8 : Le subjonctif dans les subordonnées.
•Fiche 9 : La lettre chez Vermeer.
Compréhension de la scène
La séance peut commencer par une lecture générale de la scène
qui est assez longue, suivie d’un questionnaire de compréhension
portant sur la première partie de la scène (avant la lecture de la
lettre).
Questions (vers 202-305)
• Lecture des vers 202 à 251
1. Quel accueil Horace a-t-il reçu depuis le retour de M. de la
Souche ? de la part de Georgette et Alain ? de la part d’Agnès ?
2. Que pense Arnolphe des avancées amoureuses d’Horace ?
En est-il satisfait ?
3. Commentez les répliques des vers 220 à 223. Sont-elles
comiques ?
4. Arnolphe est-il sincère en « consolant » Horace ? Pourquoi le
fait-il ?
• Lecture des vers 203 à 305
5. Comment se nomme la longue réplique d’Horace ?
6. Dans quel vers Arnolphe et le spectateur apprennent-ils ce
qu’a réellement fait Agnès ? Recopiez-le.
7. Pourquoi Arnolphe ne rit-il pas au bonheur de son jeune ami ?
8. Qu’apprend-on aux vers 304-305 nous expliquant pourquoi
Agnès sait lire ? La précaution d’Arnolphe de lui supprimer encre et
écritoire est-elle utile ?
Proposition de réponses
Voir compléments numériques en ligne.
La situation est en elle-même cocasse. Rien n’est dit (ou si peu)
sur le visage que présente Arnolphe pendant la lecture de la lettre
qu’il n’aurait jamais dû entendre. Comme il est du ressort des metteurs en scène de l’inventer et de diriger ce personnage d’auditeur, il est demandé aux élèves de se préoccuper d’Arnolphe et
d’imaginer dans une description ou un court récit ce qu’il fait et ce
qu’exprime son visage pendant la lecture de la lettre d’Agnès. Les
élèves peuvent mettre en lumière la colère, mais aussi le désespoir
ou l’incrédulité. À l’issue de ce court exercice d’écriture, ils étudieront
les particularités de la lettre d’Agnès.
• Étude de la lettre d’Agnès
1. Que remarquez-vous de particulier dans l’écriture de cette
lettre par rapport au reste de la pièce ?
2. Qu’est-ce qu’Agnès déclare avoir compris dans sa lettre ?
3. Pourquoi se méfie-t-elle quand même de ses paroles ?
4. A-t-elle confiance en Horace ? Justifiez votre réponse en
expliquant ou en citant le texte.
• Étude de la réaction d’Arnolphe
5. Pourquoi Arnolphe quitte-t-il si vite Horace à la fin de cette
lecture ?
6. Dans les premiers vers de la scène 5, Arnolphe explique ce
qui l’a le plus étonné dans la lettre. De quoi s’agit-il ?
7. Lisez la fin de la scène 5 (vers 351 à 365) et qualifiez l’état
d’esprit dans lequel se trouve Arnolphe.
Proposition de réponses
• Étude de la lettre d’Agnès
1. Cette lettre est en prose et se détache ainsi du restant du
dialogue théâtral en vers.
2. Agnès dit qu’elle a compris qu’on l’a laissée dans l’ignorance
et qu’elle veut maintenant en sortir.
3. Elle se méfie quand même de ses paroles justement parce
qu’étant ignorante, elle craint de ne pas prendre la mesure de ce
qu’elle dit ou écrit.
4. Pour lui écrire cela, elle a confiance en Horace. Elle rappelle
qu’on lui a dit de se méfier de lui, mais elle ne peut le croire menteur
et cela d’autant moins qu’elle est particulièrement sincère avec lui.
• Étude de la réaction d’Arnolphe
5. Arnolphe quitte Horace très vite parce que la lecture l’a mis
très mal à l’aise, qu’il ne contrôle plus ses émotions et qu’il ne veut
pas qu’Horace s’en aperçoive.
6. Ce qui a le plus étonné Arnolphe dans la lettre, c’est le fait
qu’Agnès soit si intelligente, malgré son ignorance. Il prend conscience
que le soin qu’il a eu de l’éloigner de tout et de ne pas l’instruire n’a
servi à rien. L’intelligence suffit à comprendre le monde.
mars 2014 l’école des femmes de molière supplément NRP COLLÈGE
13
Séance 8
Lecture,
expression écrite,
histoire des arts
Étape II. Étudier le texte théâtral
7. Arnolphe est désespéré : on le voit plus amoureux qu’on ne
le croyait (vers 356 : « Et cependant je l’aime ») et cherchant plus à
dominer son désespoir qu’à retrouver Agnès par la force. C’est un
aspect du personnage d’Arnolphe qui en fait la grandeur. (Dans
son interprétation, Pierre Dux, en 1973 à la Comédie-Française, met
très bien en valeur cet aspect essentiel du personnage d’Arnolphe.)
Écrire une lettre
Plusieurs exercices d’écriture autour de la lettre peuvent venir
compléter cette séance :
• Pour une classe qui étudie L’École des femmes après avoir travaillé la séquence sur « La Lettre » (séquence 4e de la NRP collège
septembre 2013, n° 634), une activité intéressante à plusieurs titres
(orthographe, soin de la graphie, connaissance du texte) consiste
à mettre en page la lettre d’Agnès (p. 84) en respectant les normes
en vigueur actuellement. Les élèves ajoutent les éléments « manquants » : lieu, date, objet, formule d’appel, formule de politesse et
signature. Cet exercice permet un rappel des connaissances ou une
évaluation des acquis.
• Une autre activité d’écriture est envisageable pour toutes les
classes, qu’elles aient ou non étudié cette séquence sur « La Lettre » :
les exigences de mise en page pourront simplement diverger. Il
s’agit d’écrire la réponse d’Horace à Agnès. Une des difficultés pour
nos élèves sera de maintenir le niveau de langue (vouvoiement,
temps des verbes : conditionnel et temps du subjonctif ). Pour
mieux s’approprier l’usage du subjonctif dans les subordonnées,
les élèves travaillent au préalable la fiche n° 8 (voir p. 26).
Analyse d’image
On proposera l’étude du tableau de Vermeer : Une dame écrivant
une lettre et sa servante, 1670.
Cette activité suit la fiche n° 9 (voir p. 27). Il est souhaitable de la
mener en classe et de projeter la reproduction du tableau aux élèves
qui pourront l’analyser à partir de la fiche.
Fin de l’étape II
À l’issue de la deuxième étape, les élèves ont lu en autonomie la
pièce dans son intégralité. Le professeur leur a conseillé de s’autoévaluer grâce aux QCM que propose le « Carré classique » à la fin de
la lecture de chaque acte.
Les deux derniers actes ne sont pas étudié en détail, mais les
élèves les ont lus. Certaines scènes sont particulièrement difficiles
(les scènes avec Alain et Georgette, qui sont des mises en abyme
ironiques, détournent l’attention des élèves de l’intrigue principale
et les perdent souvent ; la scène 8 de l’acte IV construit magistralement l’ensemble de la pièce en répondant à la première scène de
l’Acte I, mais l’exercice est compliqué pour un élève de Quatrième) et
il ne nous semble pas essentiel d’en détailler l’étude en classe. Pour
terminer cette étude, le professeur propose une simple lecture en
classe de quelques scènes : Acte IV, scènes 1, 6 et 7 ; Acte V, scènes 1,
2, 4 (au moins la tirade d’Arnolphe, vers 237-253 et la réponse, lapidaire, d’Agnès) et le dénouement (scènes 7, 8 et 9) que l’on explique
et commente.
Sujet de rédaction
Écrivez la réponse d’Horace à la lettre d’Agnès.
• Pistes de travail :
– Respectez la présentation d’une lettre (lieu, date, objet, formule d’appel, corps de la lettre, formule de politesse, signature,
éventuel post-scriptum).
– Respectez le niveau de langue (vouvoiement, utilisation d’au
moins deux verbes au subjonctif dans une subordonnée, lexique
soutenu).
– Respectez la pièce : Horace est bienveillant, amoureux, mais
veut protéger Agnès et la rassurer.
Johannes Vermeer,
contemporain de Molière
On connaît bien les œuvres de Johannes Vermeer de Delft,
peintre hollandais (1632-1675), qui représente souvent des intérieurs et décline le thème de la jeune femme bourgeoise occupée à
écrire ou à lire une lettre. Ses œuvres ont l’avantage d’être contemporaines de la création de L’École des femmes. Les étudier offre à
l’élève un voyage dans le temps, et même si les intérieurs hollandais
différaient quelque peu des maisons parisiennes, les vêtements, les
bijoux, l’aménagement des pièces donnent une idée de ce que pouvait être la vie d’une maison bourgeoise vers 1660.
14
Horace (Pierre Lefebvre) montre à Arnolphe (Patrick Paroux)
la lettre qu’il lui a écrite, mise en scène de Philippe Adrien
(Théâtre de la tempête, 2013).
supplément NRP COLLÈGE l’école des femmes de molière mars 2014
Étape III. Approfondir la réflexion sur la pièce
Lecture,
repères
culturels
Séance 9
La scène du balcon au théâtre
Descriptif de la séance 9
•Supports :
Molière, L’École des femmes ;
Shakespeare, Roméo et Juliette (Acte II, scène 2) ;
Rostand, Cyrano de Bergerac (Acte III, scène 7).
•Durée : 1 heure.
•Objectifs / Compétences :
– Repérer le rôle du balcon dans une scène théâtrale (C1. 12) ;
– Établir des liens entre des œuvres théâtrales (C5. 23).
Utilisation des fiches élève
•Fiche 10 : Les scènes de balcon.
Les trois dernières séances composant l’étape III de ce parcours
de lecture sont des séances d’approfondissement de l’œuvre. Il est
possible d’étudier l’ensemble de la pièce sans s’y référer, mais elles
permettent d’aller plus loin et de donner du sens à l’étude.
La séance 9 propose une ouverture sur trois balcons célèbres
afin d’élargir les connaissances théâtrales des élèves.
D’un balcon l’autre
Parmi les scènes de balcon au théâtre, nous retenons les deux
plus célèbres dans la culture scolaire : celle de Roméo et Juliette de
William Shakespeare (Acte II, scène 2), fondatrice d’une longue
lignée, et celle de Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand (Acte III,
scène 7). La scène de L’École des femmes se trouve entre les deux.
La présentation des trois extraits vise à étudier la présence de lieux
récurrents au théâtre que le spectateur retrouve avec bonheur. Le
balcon est un symbole de l’espace théâtral, mais aussi le lieu de
l’entre-deux : extérieur et intérieur à la fois, public et privé. Il offre de
nombreuses possibilités scéniques, en particulier pour les scènes
d’amours plus ou moins clandestines.
Dans le cas de L’École des femmes, le balcon est le seul lieu d’où
Agnès, qui est séquestrée par Arnolphe, peut communiquer avec
l’extérieur. Il représente une faille dans l’organisation d’Arnolphe,
faille qui rendra sa « précaution inutile » (pour reprendre le titre du
roman de Scarron, dont Molière s’est, en partie, inspiré pour écrire
sa pièce). Arnolphe a pensé à tout, sauf à cela, et c’est de son balcon
qu’Agnès apercevra Horace la première fois, du même balcon qu’elle
lui lancera son billet d’amour et, toujours à ce balcon, qu’elle lui donnera rendez-vous.
compléter, ils peuvent également observer la mise en valeur du
balcon dans les décors présentés p. 63 (Comédie-Française, 1973) et
p. 82 (théâtre de l’Athénée, 1936). Au début de la séance, les élèves
listent les spécificités du balcon et ses avantages scéniques à partir
de leurs connaissances théâtrales et de leur réflexion :
• Dans le cas d’un balcon réel : le balcon est un espace privé
débordant sur l’espace public, situé entre l’extérieur et l’intérieur
(surtout dans les cas où la personne qui se trouve à l’intérieur ne
peut pas sortir) ; il est un lieu de communication qui permet de
dissimuler une partie de ses réactions, mais aussi de faire passer
des messages (paroles, lettres, objets…).
• Dans le cas spécifique du théâtre : le balcon, entre un intérieur
dissimulé au public (les coulisses) et la scène, donne une dimension
supplémentaire à l’espace scénique. Il permet des communications
secrètes aux personnages, mais la conversation étant difficile, il est
aussi propice aux quiproquos. Il donne au metteur en scène la possibilité d’inventer des jeux de scène riches : les personnages sont en
présence, mais ne se rejoignent pas totalement, entrent et sortent
sans jamais vraiment quitter la scène…
Dans un premier temps, les élèves cherchent dans L’École des
femmes les scènes de balcon : Acte II, scène 5 (vers 114-132) ; Acte
III, scène 4 (vers 234-241) ; Acte IV, scène 6 (vers 136-174) ; Acte V,
scène 2 (vers 21-50). Une fois trouvés et relus en classe, les textes
font l’objet de commentaires qui aboutissent à la conclusion qu’il n’y
a pas de véritable scène de balcon dans la pièce, mais seulement des
récits de scènes qui ont lieu en coulisses. C’est l’occasion d’évoquer la
mise en scène de Louis Jouvet (théâtre de l’Athénée, 1936) : durant
la pause séparant l’acte III de l’acte IV, le spectateur voyait voler des
objets (étoffes, vases…) et entendait les cris d’un Arnolphe furieux
passant sa colère sur les meubles et les affaires d’Agnès. Cette scène
qui se déroule en coulisses est racontée par Horace à la scène 6 de
l’Acte IV.
La séance se poursuit par la lecture des deux scènes de balcon
proposées ; celle de Roméo et Juliette, Acte II, scène 2, et celle de
Cyrano de Bergerac, Acte III, scène 7. (Des extraits en sont donnés
dans le complément numérique 3.) L’étude se fait à partir de la fiche
n° 10 (voir p. 28). La séance peut se conclure par de courtes mises en
scène des textes étudiés.
En classe
En préparation à la séance, les élèves rédigent l’analyse d’image
de la p. 116 du « Carré Nathan » (p. III du dossier images). Pour la
mars 2014 l’école des femmes de molière supplément NRP COLLÈGE
15
Séance 10
Vocabulaire,
expression orale Étape III. Approfondir la réflexion sur la pièce
La Critique de l’École des femmes
Descriptif de la séance 10
•Support : Molière, La Critique de l’École des femmes, extrait
de la scène 5 (du début à « ni délicatesse ridicule »).
•Durée : 2 heures (1 heure de lecture ; 1 heure d’écriture).
•Objectifs / Compétences :
– Savoir faire appel à ses connaissances lexicales pour lire
(C1. 13) ;
– Participer à un échange verbal (C1. 34) .
Une riposte en forme de comédie
Comme on l’a vu, en écrivant L’École des femmes, Molière dérange. Cependant, en remettant en cause des siècles de soumission féminine, il ne fait que suivre les progrès des mentalités et de
l’opinion. Ainsi, quand éclate la querelle de L’École des femmes, les
motivations sont diverses et elles ne sont pas toutes profondes.
Car, enfin, que reproche-t-on à Molière ? De railler ceux que le siècle
commence à railler aussi ? De prendre des libertés avec les règles de
l’écriture théâtrale et d’élever la comédie au rang de la tragédie ? Ou
de plaire au Roi et d’avoir du succès, comme le pense Nicolas Boileau
(« Si tu savais un peu moins plaire / Tu ne leur déplairais pas tant » ?).
G. Forestier et Cl. Bourqui, dans la notice de La Pléiade, insistent sur
le fait que la querelle a été davantage provoquée par la représentation de La Critique de l’École des femmes que par L’École des femmes
(tome I, p. 1370) qui avait été mouvementée, mais qui faisait tant rire
le Roi qu’on y trouva peu à redire. Molière se fait donc son propre
critique et offre surtout à son public un miroir qui montre que le
dramaturge comprend et justifie ses réactions.
Molière débat de sa pièce dans une autre pièce, utilisant son
propre langage (la scène comique) plutôt qu’une préface. L’étude
d’une scène de La Critique de l’École des femmes offre une ouverture
au dialogue argumentatif et met en lumière l’importance des arguments dans la défense d’une opinion.
Lecture et étude du texte
Étude du dialogue
• Le Marquis
1. Quel mot le Marquis répète-t-il ? Expliquez le sens de ce mot.
Combien de fois le répète-t-il ? Qu’exprime-t-il grâce à ce mot ?
2. Que manque-t-il au jugement du Marquis pour qu’il puisse
être débattu ?
3. Comme Dorante insiste, le Marquis donne deux raisons
confortant son jugement : quelles sont-elles ?
4. Pourquoi ces raisons ne peuvent-elles suffire à convaincre
Dorante ?
• Dorante
5. Quelle raison Dorante va-t-il contester ? Comment s’y prend-il
pour montrer au Marquis qu’il a tort ?
6. Dans la deuxième partie de sa réplique (à partir de « Apprends, Marquis,… »), quel contre-argument Dorante expose-t-il
pour défendre le parterre ?
7. Pourquoi la réplique de Dorante est-elle plus convaincante
que celle du Marquis ?
Proposition de réponses
Voir compléments numériques en ligne.
Débat oral
Le dialogue entre le Marquis et Dorante est toujours actuel. Il est
possible de lancer un débat oral sur la valeur des films dits « grand
public » ou commerciaux. Les élèves disent ce qu’est, selon eux, un
film grand public (ils donnent des exemples). Puis ils cherchent des
arguments et des exemples pour soutenir diverses opinions dans le
débat. Ils peuvent utiliser et compléter les phrases suivantes :
• Les films grand public sont aussi bons / meilleurs / moins bons
que les autres, car ………………
• Par exemple, ……………..
Le débat a lieu, après que les règles d’un débat oral ont été rappelées.
On pourra également proposer la rédaction d’un court dialogue
argumentatif (voir complément numérique 5).
Les élèves cherchent ce que l’on appelle le « parterre » au théâtre
et quel public s’y trouvait au xviie siècle (on leur conseillera d’utiliser
le TLFI http://atilf.atilf.fr qui propose une définition complète).
La séance débute par la lecture du début de la scène 5 de La
Critique de l’école des femmes (jusqu’à : « ni délicatesse ridicule » ; on
trouvera cet extrait dans le complément numérique 4). Le professeur
précise que le sujet de la conversation est la pièce de Molière, L’École
des femmes.
16
supplément NRP COLLÈGE l’école des femmes de molière mars 2014
Étape III. Approfondir la réflexion sur la pièce
Étude comparée
de documents
Séance 11
Entre tragique et comique
Descriptif de la séance 11
•Supports :
– deux extraits d’interviews de metteurs en scène ;
– l’ensemble de la pièce.
•Durée : 1 heure (+ 1 heure pour la fiche).
•Objectifs / Compétences :
– Repérer les aspects du comique de la pièce (C1. 15) ;
– Être sensible aux différentes lectures des metteurs en scène
(C5. 41) .
Utilisation des fiches élève
•Fiche 11 : Jeux de mots autour de la pièce
Comique ? Tragique ? Le débat n’est pas neuf et Molière l’a amorcé dans La Critique de l’École des femmes dès 1663. Il n’est pas spécifique à L’École des femmes, puisque la question se pose aussi pour
celles qu’on a nommées les « grandes comédies » de Molière : L’Avare,
Le Tartuffe, Le Misanthrope, Dom Juan… Au théâtre, tout est affaire
d’interprétation. Au gré des acteurs et des metteurs en scène, la pièce
penche davantage vers une interprétation comique ou tragique.
Une grande comédie
Pour une approche du genre comique avec les élèves, nous
recherchons d’abord les aspects de la pièce qui prêtent à rire ou
à sourire. Deux options sont envisageables, selon la classe : le professeur peut donner une liste de quelques aspects comiques de la
pièce (l’essentiel n’est pas de tous les répertorier, mais de proposer
des exemples divers) et demander aux élèves d’expliquer en quoi ils
sont comiques, ou bien les laisser en dresser la liste en les justifiant.
Nous choisissons ici la première option.
Corrigé
Quelques aspects
comiques
Explication du comique
Acte I, scène 2
Les personnages se cherchent sans se trouver.
Ceci relève du comique de farce.
Acte I, scène 4
(vers 309 à 335)
Le quiproquo.
Acte II, scène 5
(vers 200 à 220)
Les non-dits qui portent au quiproquo.
Acte IV, scène 2
Les apartés (le notaire répond à Arnolphe très
sérieusement, alors qu’Arnolphe, qui ne le voit
pas, parle d’autre chose. S’ensuivent des grimaces d’Arnolphe : vers 72-73).
Acte IV, scène 4
Les valets (zanni de la commedia dell’arte)
peuvent improviser dans ce genre de scène et
introduire des lazzis.
Fin de l’acte IV,
début de l’acte V
Tout tient dans le récit de la scène 1 de l’Acte V,
mais de nombreux metteurs en scène représentent la scène des coups de bâton (comique de
farce).
Acte V, scène 9
La fin est heureuse.
(On trouvera dans le complément numérique 6 ce même tableau à faire compléter par les élèves.)
À partir de ces observations et de leur connaissance de la pièce,
les élèves s’interrogent sur le but poursuivi par Molière quand il écrit
L’École des femmes. Plusieurs conclusions sont acceptables : soit le
divertissement est mis en avant ; soit les élèves ont davantage perçu
le miroir de la société qu’est la pièce de Molière.
Synthèses d’élèves
1. Molière, avec « L’École des femmes », veut divertir le public en lui
montrant les défauts de la société de son époque.
2. Dans « L’École des femmes », Molière critique la place des
femmes de son temps qui ne décident rien, en se moquant des
hommes pour faire rire le public.
Arnolphe : un personnage
comique ?
Le personnage d’Arnolphe est le premier à créer l’ambiguïté
entre tragique et comique. « Arnolphe n’est pas drôle mais il est profondément comique », écrivait Alfred Simon, biographe de Molière
(Molière, une vie, La Manufacture, 1988). Molière, premier interprète
d’Arnolphe, fut drôle, voire burlesque. Son Arnolphe est le digne
héritier du Sganarelle de la commedia dell’arte et Molière, comédien,
n’hésite pas à commenter les confidences d’Horace de grimaces,
d’œillades et de gestuelles farcesques ou à jouer sur les mots et les
non-dits pour accentuer le caractère grivois des propos tenus par
Arnolphe devant Agnès ou par Alain et Georgette. À l’inverse, le xixe
siècle suit Victor Hugo et Théophile Gautier qui font d’Arnolphe un
autre Alceste. Mais les acteurs ne s’y trompent guère et Talma, pourtant grand tragédien, puis Constant Coquelin, rendront à Arnolphe
sa grandeur comique. Louis Jouvet fera revivre cet aspect du personnage, mais jouera sur son ambiguïté en accentuant le tragique des
monologues des actes III et IV.
Cependant, nombre de metteurs en scène et d’interprètes ont
préféré chercher en Arnolphe un homme torturé, prenant pour modèle les hommes réels qui hantent les faits divers de séquestration
de jeunes filles. Le comique tend vers le tragique ou trouve sa grandeur dans un tableau des mœurs qui ne vieillit pas. Mais comment le
mars 2014 l’école des femmes de molière supplément NRP COLLÈGE
17
Séance 11
Étude comparée
de documents Étape III. Approfondir la réflexion sur la pièce
spectateur sort-il d’une représentation de L’École des femmes ? C’est
peut-être la première question qu’il faut se poser quand on veut
définir le genre d’une pièce. Il n’est certes pas hilare, mais pas non
plus accablé par le poids de la destinée humaine.
Nous proposons aux élèves deux textes parlant de l’interprétation du rôle d’Arnolphe, écrits par des metteurs en scène contemporains. À la suite de la lecture, il leur est demandé de dresser un
portrait du personnage d’Arnolphe, tel qu’ils l’imaginent après
avoir étudié la pièce, lu ces textes et réfléchi. Ils peuvent reprendre
le court portrait qu’ils avaient rédigé en début de séance 4 pour le
nuancer et le préciser. On les invitera à citer des extraits des textes
mis à leur disposition.
Document 1 : Arnolphe par Didier Bezace, 2001.
Entretien de Gilles Costaz avec Didier Bezace qui mit en scène
L’École des femmes pour le théâtre de la Commune et pour la cour
d’honneur du Palais des Papes d’Avignon, en mai 2001. Pierre Arditi
joue Arnolphe.
http://www.theatredelacommune.com/fr/ecole1.htm
Arnolphe est sur la scène pendant trente et une scènes sur
trente-deux. C’est donc avec l’acteur que le projet va se dessiner.
Nous irons là où j’emmènerai Pierre Arditi et là où il m’emmènera. Ce sera l’exposition de cette obsession portée par un acteur. Chaque acteur la porte à sa manière. […] Ce qui me touche
beaucoup est que la pièce est écrite par un auteur-acteur, et à
une période particulière de sa vie. Cette année-là, il s’est marié
avec Armande Béjart, de vingt ans plus jeune que lui, et il a
écrit quelques mois après L’École des femmes – beaucoup plus
lentement que d’ordinaire. Reconnu comme un grand acteur
comique, il n’avait pas digéré l’échec du tragédien qu’il pensait
être. On le retrouve dans la pièce. Il défausse, il parodie la tragédie. C’est la vengeance un peu amère et efficace d’un acteur qui
a découvert que, s’il disait des choses terribles sur l’humanité, il
ne pouvait le faire qu’en faisant rire. Arnolphe frôle le tragique et
l’on en rit, c’est triste. C’est sans doute pour cela que la tradition
des représentations de L’École des femmes a oscillé entre comédie
et tragédie.
par les troubles de la Fronde, Arnolphe a-t-il obéi à un souci
d’humanité ? Non, c’est lui qui le précise, il a cédé à une pulsion
amoureuse. A-t-il voulu assurer à sa petite protégée un avenir
de confort et de liberté ? Non, il la séquestre en secret. Prétend-il
lui ménager une dot et lui trouver un mari ? Non, il prétend luimême l’épouser. […]
Notre personnage a deux adresses, l’une officielle, l’autre tenue secrète. Dédoublé d’un côté en un aimable notable de province, Arnolphe, et, de l’autre, en un énigmatique geôlier, le sieur
La Souche, il serait un fou doublé d’un monstre, rien de moins,
s’il ne finissait par s’avouer et nous avouer, en même temps qu’à
Agnès, l’insondable douleur de sa passion. Alors, c’en est fini de
l’effroi qu’il nous inspirait. Il nous convainc, nous émeut, nous
bouleverse. Il nous dénude et nous délivre. Il pourrait être nous
[…].
Arnolphe est un personnage riche, puissant, sur bien des
points aimable (fidélité, générosité, amicalité). Ridicule, il ne l’est
jamais même si les situations où il se place peuvent le donner à
penser (ses valets ne le bastonnent, avec malice il est vrai, que
sur sa demande). Et monstrueux, il ne le devient qu’à partir de
sa volonté de garder « sa fiancée » en enfance (par le corps et par
l’esprit), et d’envisager à cet effet le meurtre d’Horace au début
du cinquième acte, puis l’enfermement d’Agnès dans un couvent-prison comme ultime recours. Arnolphe n’est pas davantage un barbon : Molière a quarante-deux ans quand il écrit et
joue sa pièce en 1662. Même si c’est un âge qui peut paraître plus
avancé qu’aujourd’hui, compte tenu de nos actuelles espérances
de vie, ce n’est pas un âge canonique. Arnolphe est d’ailleurs le
rôle le plus long du répertoire français.
Pour prolonger l’étude de L’École des femmes, vous pouvez
consulter le dossier de presse du Théâtre de l’Odéon consacré à la
mise en scène de Jean-Pierre Vincent en 2006 et tout particulièrement ce qui concerne le rire : http://tinyurl.com/ecole-odeon
Document 2 : Arnolphe par Jacques Lassalle, 2011.
Jacques Lassalle a monté quatre fois L’École des femmes,
depuis le début des années 2000.
http://preview.tinyurl.com/psak7aw
Re-lire un texte, c’est le lire autrement, et chaque mise en
scène est une nouvelle naissance. Ainsi pour L’École des femmes :
combien de fois l’avais-je lue, à combien de représentations
avais-je assisté ? J’ai dû attendre pourtant les répétitions autour
de la table lors de ma première approche, en août 2001, pour
mesurer le poids de l’interdit qui fonde la pièce dès la scène 1
de l’Acte I. On se souvient de la situation : après qu’il ait échangé
avec lui quelques considérations contrastées sur le malheur
d’être cocu, le plus que quadragénaire Arnolphe révèle à son ami
Chrysalde comment, treize ans auparavant, il a acheté une petite
fille de quatre ans à la pauvresse qu’il pensait être sa mère. Dans
une France livrée alors aux violences et aux misères engendrées
Molière dans le rôle d’Arnolphe.
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supplément NRP COLLÈGE l’école des femmes de molière mars 2014
FI
E ÉL È V
CH
1
E
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Adaptable aux besoins des élèves.
Questionnaire de travail
Repères culturels
en vous aidant des notes prises pendant votre lecture, répondez aux questions suivantes.
attention ! Vous ne devez pas ouvrir votre livre, mais vous servir uniquement de vos notes et de votre mémoire.
s’il vous manque des informations, vous les complèterez lors de la mise en commun des réponses.
Molière
1. Quand et où Molière est-il né ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
2. Quel était son vrai nom ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
3. Dans quel milieu vivait-il ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
7. Résumez, en évoquant trois pièces (dont L’École des
femmes), les grandes étapes de la carrière de Molière
jusqu’à sa mort.
4. Quelle était la profession de son père ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
5. Qu’est-ce qui a marqué son enfance ? Donnez deux
éléments.
.............................................................................................. . . . . . . . . .
1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
6. Racontez les débuts de la carrière théâtrale de Molière.
.............................................................................................. . . . . . . . . .
La France au temps de Molière
8. Quel grand projet royal domine l’époque ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
9. Quel fut le rôle de Louis XIV dans le développement
des arts et du théâtre ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
10. Pourquoi Molière est-il enterré secrètement malgré
ses succès ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
.............................................................................................. . . . . . . . . .
.............................................................................................. . . . . . . . . .
Réflexion
(la réponse ne se trouve pas exactement dans vos notes, vous devez la déduire de votre lecture.)
11. Quelle est la particularité des grandes pièces comiques de Molière ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . ................................................................................................................................................................................... . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . ................................................................................................................................................................................... . . . . . . . . . .
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Observation des personnages
Compréhension, lecture
Étape 1
Regardez et écoutez la bande-annonce.
1. Recopiez la phrase dite par un personnage avant le titre :
« Épouser
. . . . . . . . . . . . . . .....................................................................
»
2. Expliquez la contradiction qu’elle contient :
3. Que veut-il que sa femme sache faire ?
4. Que lui apprend le jeune homme ? Comment l’homme
mûr réagit-il ?
5. Décrivez le visage et les expressions d’Agnès quand
elle lit les maximes. Justifiez le jeu de l’actrice.
6. Identifiez les personnages :
– les deux hommes mûrs sont ...................... et
............. . . . . . . . .
– l’homme mûr et le jeune homme sont ............. et
..... . . . . . . . .
lisez la liste des personnages de la pièce, p. 14 du « carré classique ».
7. Qui est Arnolphe ? Combien de fois Molière a-t-il écrit
son nom dans la liste des personnages ? Qu’est-ce que
cela nous indique ?
9. Arnolphe a-t-il eu raison de faire d’Agnès une « sotte »
pour l’épouser ? Imaginez les obstacles qui vont surgir
devant son projet.
8. La scène se passe-t-elle à l’extérieur ou à l’intérieur ?
Qu’est-ce que cela peut permettre ?
lisez les informations sur les personnages, p. 10-11. Vous allez
formuler vos hypothèses sur la pièce en répondant aux questions
suivantes.
10. Imaginez les questions que se pose Agnès.
11. Quels sont les défauts et les qualités du caractère très
spontané d’Horace ?
12. Quel est le projet d’Oronte ?
Étape 3
arnolphe – agnès – Horace – alain – Georgette – Chrysalde.
1. « et nous n’oyions jamais passer devant chez nous /
Cheval, âne, ou mulet, qu’elle ne prît pour vous ».
2. « et l’argent que de vous j’emprunte avec franchise /
N’est que pour mettre à bout cette juste entreprise ».
1. « d’un hymen secret ma sœur eut une fille, / dont on
cacha le sort à toute la famille ».
2. « Ce jeune astre d’amour de tant d’attraits pourvu ».
3. « Comme un morceau de cire entre mes mains elle est ».
4. « notre maîtresse ».
4. « et c’est assez pour elle, à vous en bien parler, / de savoir
prier dieu, m’aimer, coudre et filer ».
15. Reliez chaque personnage à un objet qui pourrait lui
appartenir :
□
des lettres
arnolphe □
□
□
un moineau
agnès
□
□
une marmite de potage
Horace
□
□
une canne ou un bâton
alain
□
une aiguille et du fil à coudre
Georgette □
6. « le petit chat est mort ».
20
14. Retrouvez quel personnage de la liste parle ainsi
d’Agnès dans les répliques suivantes :
arnolphe – Chrysalde – Georgette – Horace
3. « ma foi, je le tiens pour fou de toutes les manières ».
5. « la femme est en effet le potage de l’homme ».
.
– l’homme mûr et la jeune femme sont ............... et ..... . . . . . . . . .
Étape 2
13. Attribuez une réplique (des Actes I et II) à chaque
personnage de la liste :
.
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Le vocabulaire du dialogue
théâtral
Repères, lecture
Une pièce en vers
1. Observez les vers. Quelle est leur longueur ? Riment-ils ?
Si oui, quelle est la disposition des rimes ?
3. À votre avis, dans quel genre théâtral (comédie ou
tragédie) les dialogues rimés sont-ils utilisés le plus
fréquemment ?
2. Recopiez le vers 199. Que remarquez-vous ?
Une scène
4. Observez le début de la scène 1 (p. 15) et celui de la
scène 2 (p. 24). Que s’est-il passé entre les deux ?
5. Où se passe la scène 1 ? Justifiez votre réponse en
citant une phrase prononcée par Chrysalde dans les
premières répliques et une phrase prononcée par
Arnolphe en fin de scène.
6. Où se passe la scène 2 ? Justifiez votre réponse en
citant une phrase prononcée par Alain dans les premières
répliques.
7. À quoi reconnaît-on qu’une scène se termine et qu’une
autre commence ? Qu’est-ce qui change ? Qu’est-ce qui ne
change pas ?
Une scène d’exposition
8. Qu’attend le spectateur de la première scène d’une
pièce ? Pourquoi appelle-t-on les premières scènes des
scènes d’exposition ?
13. Sur quoi porte l’indication située après le nom du
personnage (vers 195) ?
9. Arnolphe est le personnage principal de la pièce. À quoi
voit-on qu’il domine le dialogue ?
15. Ajoutez une indication scénique de type différent
avant la première réplique de la scène :
14. Quel autre type d’indication aurait-elle pu donner ?
« Chrysalde, ………………………………………………. :
10. Quel peut être le rôle de Chrysalde ?
Vous venez, dites-vous, pour lui donner la main ? »
11. Les répliques des pages 16 et 17 sont des tirades.
Justifiez leur nom et donnez une définition de la tirade.
12. Repérez une autre tirade dans la scène 1.
16. Pourquoi est-elle inscrite en italique ?
17. Connaissez-vous le nom qui désigne les indications
scéniques dans une pièce de théâtre ?
Un aparté
18. D’après le nom, expliquez de quoi il peut s’agir.
19. Recopiez-en un dans la scène 1.
20. Comment l’avez-vous repéré ?
21. À qui s’adresse le personnage qui parle ? Quel est
l’intérêt de l’aparté dans la progression de la pièce ?
22. Relevez un autre aparté dans la scène 4 de l’Acte I.
Quelle indication, expliquant son nom, vous a permis de
le repérer ?
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Analyse d’un document audiovisuel
Compréhension, expression
Acte II, scène 5 dans la mise en scène de Jean-Pierre roussillon à la Comédie-française (document iNa, 6 mai 1973).
http://www.ina.fr/video/CaF90050388/l-ecole-des-femmes-video.html
lisez l’ensemble des questions avant de regarder et d’écouter le document, puis répondez au fur et à mesure au crayon à papier,
en notant l’essentiel.
Vous rédigerez vos réponses après avoir vu le document en entier.
Isabelle Adjani
Jean-Paul Roussillon
1. Quel est l’âge de la comédienne ?
7. En quoi exagère-t-il ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
2. Sur quel aspect du personnage d’Agnès insiste-t-elle
dans son jeu de scène et le ton de sa voix ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
8. Pourquoi le fait-il ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
.............................................................................................. . . . . . . . . .
9. Qu’est-ce que le décor a de nouveau ?
Jean-Paul Roussillon
.............................................................................................. . . . . . . . . .
3. Que répondre à la question « Quoi de neuf ? » posée au
théâtre ?
10. Expliquez, à partir de l’image, de quoi il s’agit :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
11. Quel en est l’avantage pour les spectateurs ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
.............................................................................................. . . . . . . . . .
4. Que veut-il dire ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
Pierre Dux
5. Quel sentiment ressort de son interprétation ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
6. Est-ce comique ?
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Questions de synthèse
(à compléter après l’écoute du document)
12. Quel est le rôle d’un metteur en scène dans la
représentation d’une pièce ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
13. Est-ce un rôle important ? Justifiez votre réponse.
.............................................................................................. . . . . . . . . .
.............................................................................................. . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
14. Pourquoi Molière n’avait-il pas besoin de metteur en
scène ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
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Étude de l’Acte II, scène 5
Lecture
lisez entièrement la scène avant de répondre et gardez le texte sous la main pendant que vous remplissez la fiche.
1. D’après ce qu’il déclare dans la scène, pourquoi
Arnolphe a-t-il fait venir Agnès ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
Vers 133 à 180
10. Relisez la réplique d’Agnès (vers 142 à 164). À quels
personnages donne-t-elle la parole ? Quel est l’intérêt de
rapporter les paroles exactes qui ont été prononcées ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
.............................................................................................. . . . . . . . . .
Vers 89 à 96
2. Quel genre d’informations les deux personnages
s’échangent-ils dans le début de la scène ?
11. Quel est selon lui le point positif de cette histoire ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
12. De quoi a-t-il peur cependant ?
3. Est-ce important pour la suite ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
Vers 181 à 216
4. Qu’est-ce que cela apporte à Arnolphe ?
Et au spectateur ?
13. Qu’est-ce que le jeune homme a pris à Agnès ?
Pourquoi hésite-t-elle tant à le dire à Arnolphe ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
Vers 97 à 103
14. Pourquoi Arnolphe souffre-t-il « en damné » (vers 207)
en attendant de savoir ?
5. Expliquez la didascalie « ayant un peu rêvé ». Qu’indique
ce temps de « rêverie » au spectateur ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
6. Vers quel sujet de conversation Arnolphe engage-t-il
Agnès ?
15. Quelle peut être la réaction d’un spectateur voyant
la scène pour la première fois ? Il partage l’anxiété
d’Arnolphe, il partage la crainte d’Agnès, ou il rit ? Justifiez
votre réponse.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
Vers 104 à 133
.............................................................................................. . . . . . . . . .
7. Qu’avoue Agnès à Arnolphe ?
Vers 217 à 272
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
16. « Vous nous voulez, nous deux… » (vers 247). Quel
quiproquo s’installe entre Agnès et Arnolphe ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
8. Pourquoi Agnès répond-elle aux avances du jeune
homme ? Citez une phrase de sa tirade pour répondre.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
9. « Fort bien ». Que pense réellement Arnolphe de ce que
lui dit Agnès ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
17. Le spectateur peut-il comprendre le quiproquo ?
Expliquez pourquoi. Quelle peut être alors sa réaction ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
.............................................................................................. . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
18. À quelle réplique sortent-ils de ce quiproquo ? Citez-la.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
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Le discours direct
Étude de la langue
Reconnaître le discours direct
Relisez les vers 142 à 164 de l’acte II.
1. Relevez ce qui vous permet de reconnaître qu’il s’agit
d’un dialogue au discours direct :
– . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......................................................................
– . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......................................................................
2. Comment sait-on qui parle ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
Complétez la phrase de synthèse :
le discours direct se reconnaît par la présence de ....................
............ au début et à la fin du dialogue, ................................. devant
chaque prise de parole et l’emploi de propositions incises
dans lesquelles est indiqué ............................... parle et sur quel
ton grâce à un ............................... .
3. Relevez aux vers 151 à 156 les verbes de parole et
précisez leur infinitif, leur temps et leur mode :
– . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
Complétez la phrase de synthèse :
au discours direct, les verbes de parole sont conjugués
aux temps du récit (souvent au ............................................), alors
que les verbes du dialogue sont conjugués aux temps
du discours (............................................).
5. Relevez aux vers 157 à 162 les pronoms personnels
utilisés dans les propositions incises et précisez la
personne :
– ................................. / ................................. : ................ personne du singulier
– ................................. : ................ personne du singulier.
6. Relevez dans le même extrait deux pronoms personnels
utilisés dans le dialogue et précisez la personne :
– ................................. : ................ personne du pluriel
– ................................. / ................................. : ................ personne du pluriel
Complétez la phrase de synthèse :
– . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
dans les propositions incises, on utilise les pronoms de
4. Relevez quatre autres verbes de la réplique et précisez
leur infinitif, leur temps et leur mode :
du pluriel). dans le dialogue, on utilise aussi la .............
– . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
personne du singulier (ou la personne de politesse :
– . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
«............. ») pour désigner la personne à laquelle on
– . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
la narration : ............. et ............. personnes du singulier (ou
s’adresse.
Réécrire
24
7. Transposez ces répliques théâtrales en phrases au
discours direct indiquant qui parle à qui :
8. Transposez ces phrases au discours indirect en phrases
au discours direct :
1. arnolphe : « Ne vous a-t-il point pris, agnès, quelque autre
chose ? » (acte ii, vers 201)
1. « Quelques voisins m’ont dit qu’un jeune homme inconnu
était en mon absence à la maison venu. » (acte ii, vers 99-100) :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
2. agnès : « Je n’ose, et vous vous fâcherez peut-être contre
moi. » (acte ii, vers 202-203)
2. « il jurait qu’il m’aimait d’une amour sans seconde. » (acte
ii, vers 189) :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
........... …………………………………………………… … … … … … …
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Introduction à la modalisation
Étude de la langue
Comprendre les procédés
1. Lisez ces phrases extraites des « Maximes » :
1. « elle ne se doit parer / Qu’autant que le peut désirer /
le mari qui la possède ».
2. « il faut que de ses yeux elle étouffe les coups ».
3. « elle ne doit plaire à personne ».
4. « la bonne règle défend / de recevoir aucune âme ».
5. « il faut des présents des hommes / Qu’elle se défende bien ».
6. « il ne faut écritoire, encre, papier, ni plumes ».
7. « le mari doit, dans les bonnes coutumes, / Écrire tout ce
qui s’écrit chez lui ».
8. « Toute femme qui veut à l’honneur se vouer / doit se
défendre de jouer ».
Classez-les, dans le tableau suivant, selon ce qu’elles expriment et expliquez leur sens en complétant les propositions :
elles expriment
une obligation.
explication
de la phrase
elles expriment
une interdiction.
explication
de la phrase
– « il faut que de ses yeux elle
étouffe les coups ».
obligation de baisser les yeux
en public
– « elle ne se doit parer/Qu’autant
que peut désirer/le mari qui la
possède ».
interdiction de mettre trop de
bijoux
– . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .....................
obligation de ............................
– ...............................................
interdiction de ...........................
– . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .....................
obligation de ………………
– ...............................................
interdiction de ...........................
– ...............................................
interdiction de ...........................
– ...............................................
interdiction de ...........................
2. Repérez les tournures de phrases permettant d’exprimer le devoir (l’obligation ou l’interdiction) :
– . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ................................................................................................................................................................................... . . . . . . . . .
3. Utilisez ces tournures pour exprimer l’obligation dans les phrases suivantes :
– frapper avant d’entrer : .............................................................
;
– s’échauffer avant de faire du sport : ................................. . . . . . . . . .
4. Utilisez ces tournures pour exprimer l’interdiction dans les phrases suivantes :
– déranger ton frère quand il étudie : ........................................
;
– monter sur une moto sans casque : ................................. . . . . . . . . .
Exprimer l’obligation et l’interdiction
5. Rédigez les maximes du lecteur de classe en 10 points (5 obligations et 5 interdictions) :
les maximes du lecteur
Obligations
Interdictions
– . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..........................................................................
– ............................................................................................... . . . . .
– . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..........................................................................
– ............................................................................................... . . . . .
– . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..........................................................................
– ............................................................................................... . . . . .
– . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..........................................................................
– ............................................................................................... . . . . .
– . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..........................................................................
– ............................................................................................... . . . . .
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Le subjonctif dans les subordonnées
Étude de la langue
Temps et valeurs du subjonctif
1. Dans ces phrases, extraites de la lettre d’Agnès à Horace,
les verbes au subjonctif sont soulignés ; faites-en l’analyse
en complétant le tableau :
Relevé des verbes
Infinitif
1. « Je désirerais que vous sussiez ».
2. « J’ai peur de mettre quelque chose qui ne soit pas bien ».
3. « Je voudrais que cela se pût faire sans qu’il n’y en eût ».
personne
Groupe
temps du subjonctif
que vous sussiez
qui ne soit
que cela se pût
qu’il n’y en eût
2. Conjuguez au présent et à l’imparfait du subjonctif :
avoir – être – manger – faire – aller.
le verbe au subjonctif exprime une certitude, un souhait,
un ordre ou une crainte.
3. Conjuguez ces verbes du troisième groupe au présent
du subjonctif :
Venir – partir – prendre – pouvoir – vouloir – mettre – savoir.
5. Complétez ces phrases avec des verbes au subjonctif :
4. Relisez les phrases de l’exercice 1 et réécrivez la phrase
suivante en supprimant les informations inexactes.
1. J’aimerais tant que tu .......................................... à la piscine
avec moi demain.
2. il veut que sa fille ............................... pendant deux heures
tous les soirs.
Concordance des temps
6. Tous ces verbes sont les verbes des subordonnées : relevez les propositions principales qu’elles complètent et indiquez
les temps des verbes.
principales
temps du verbe
de la principale
subordonnées
temps du verbe
de la subordonnée
que vous sussiez
qui ne soit
que cela se pût
7. Que remarquez-vous ?
• Quand le verbe de la principale est au ........ de l’indicatif, le
verbe de la subordonnée est au ....................... du subjonctif.
• Quand le verbe de la principale est au ................................... ,
le verbe de la subordonnée est à l’.............................................
du subjonctif.
8. Complétez les phrases suivantes en conjuguant les
verbes entre parenthèses. Attention au temps employé !
• Je ne crois pas qu’il y ................ (avoir) beaucoup de monde
au supermarché à cette heure-ci.
26
• Il semble qu’il ne ........... (faire) pas ce qu’il faut pour réussir.
• Alain a peur que ses parents ne .................. (savoir) ce qu’il a
fait hier.
• Je préfère qu’il .......................... (aller) jouer avec ses copains
plutôt que de le voir devant la télévision.
• Je désirerais que tu ................ (être) parti avant mon arrivée.
• Il est souhaitable que Mylène .......................... (comprendre)
la situation.
• Ta grand-mère aurait voulu que nous .................... (manger)
tous les dimanches chez elle.
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La lettre chez Vermeer
Lecture d’image, histoire des arts
Observation et présentation
La femme écrivant
5. Décrivez-la (habits, couleurs, posture, instrument
d’écriture…).
6. Où se trouve-t-elle dans le tableau ? Justifiez cette place.
La servante
7. Où est la servante dans la composition et par rapport à
sa maîtresse ?
8. Comparez-la à la dame qui écrit. À quoi voyez-vous que
c’est une servante ?
9. Que regarde-t-elle ?
L’intérieur de la maison
10. Décrivez les tissus de la pièce (rideaux, nappe) et
qualifiez-les.
11. Comment la pièce est-elle aménagée (décoration, sol,
meubles…) ?
Interprétation
12. Quel est le statut social de la dame qui écrit ? Donnez
au moins trois justifications à votre réponse :
Johannes Vermeer, Une dame écrivant une lettre et sa
servante, 1670-1671, huile sur toile, 71 cm x 58 cm,
National Gallery of Ireland, Dublin.
1. Rédigez une phrase pour présenter le tableau (auteur,
titre, date, lieu de conservation, technique et taille du
tableau).
la femme est d’un milieu
Je le vois à :
................................................. . . . . . . . . .
......................................................................... . . . . . . . . .
.............................................................................................. . . . . . . . . .
13. Quelles impressions ce tableau provoque-t-il en vous ?
Mise en relation
Description et analyse
2. D’où vient la lumière ?
14. Quels points communs et quelles différences voyezvous entre ce tableau et l’image que vous avez d’Agnès
écrivant sa lettre à Horace ?
3. Qu’est-ce qui se trouve dans la lumière ?
• Points communs :
4. Donnez deux explications.
• Différences : ...................................................................... . . . . . . . . .
La lumière
............................................................ . . . . . . . . .
mars 2014 l’école des femmes de molière supplément nRp COllÈGe
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Les scènes de balcon
Étude comparée de textes
Shakespeare, Roméo et Juliette, Acte II, scène 2
1. Lisez la scène : qui est au balcon et qui est dans le jardin ?
À quel moment de la journée cette scène se déroule-t-elle ?
Quels liens relient ces deux personnages ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . .
est au balcon ...................... est dans le jardin.
la scène se déroule .................................................................... .
les personnages . . ....................................................................... .
2. Juliette voit-elle Roméo ? Roméo voit-il Juliette ?
4. Que demande Juliette à la nuit sans savoir que Roméo
écoute ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
5. Roméo accepte-t-il ? Justifiez en citant le texte :
.............................................................................................. . . . . . . . . .
Justification : « .................................................................... . . . . . . . . .
.............................................................................................. . . . . . . . ».
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
6. Pourquoi les amoureux se rencontrent-ils dans ce lieu ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
3. Résumez en quelques mots ce que dit Roméo dans
ses deux premières répliques. Juliette l’entend-elle?
7. Quels sont les avantages du balcon pour des amours
interdites ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
Rostand, Cyrano de Bergerac, Acte III, scène 7
8. Lisez la scène : qui est sur le balcon et qui est sous le
balcon ? À quel moment de la journée cette scène se
déroule-t-elle ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . .
est au balcon et………………… sont dans
le jardin.
.............................................................................................. . . . . . . . . .
.............................................................................................. . . . . . . . . .
11. Pourquoi Christian refuse-t-il que Roxane descende ?
la scène se déroule ………………………………
9. Qui sont les deux amoureux ? Que fait le troisième
personnage ?
les deux amoureux sont ........................... et
.............................................................................................. . . . . . . . . .
...........................
le troisième personnage ...........................................................
10. Comment Edmond Rostand utilise-t-il le balcon pour
rendre cette scène comique ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
.............................................................................................. . . . . . . . . .
12. En quoi cette scène est-elle dramatique ?
.............................................................................................. . . . . . . . . .
.............................................................................................. . . . . . . . . .
.............................................................................................. . . . . . . . . .
Le balcon au théâtre
28
13. Quels points communs relevez-vous entre les trois
scènes de balcon (Shakespeare, Molière, Rostand) ?
14. Quels sont les atouts du balcon pour le dramaturge ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .......................................................................
.............................................................................................. . . . . . . . . .
.............................................................................................. . . . . . . . . .
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Jeux de mots autour de la pièce
Vocabulaire
Les personnages
1. Les noms des neuf personnages de la pièce sont mêlés
dans ce tableau, retrouvez-les et vous découvrirez un
autre nom célèbre avec les lettres restantes.
e
C
a
r
o
H
o
i
C
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Y
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T
P
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le nom caché est :
_ _ _ _ –_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ : _ _ _ _ _ _ _
Le vocabulaire théâtral
6
La langue de l’honnête homme
3. Reliez chaque mot ou expression du xviie siècle à son
équivalent actuel.
un amant
•
• l’épouser
un damoiseau
•
• entendre
une ruelle
•
• lui faire plaisir
les appâts
•
• la politesse
la civilité
•
• tomber
souffleter
•
• un amoureux
choir
•
• un jeune homme galant
ouïr
•
• la beauté
donner la main
à quelqu’un
•
• espace entre le lit et le mur
où l’on reçoit des visites
régaler quelqu’un •
2. Complétez la grille grâce aux définitions.
1
4. elles changent lorsqu’un personnage entre ou sort.
5. Prononcé sur scène sans que les autres personnages
n’entendent.
6. Vers de douze syllabes.
7. malentendu.
8. long discours d’un personnage.
9. Prise de parole d’un personnage.
10. Premières scènes d’une pièce.
• gifler
10
Le sens des mots
5
4. Retrouvez le sens propre et le sens figuré des répliques
suivantes :
2
1. « C’est un joli bijou ». (acte i, vers 338)
• sens propre :
8
.................................................................... . . . . . . . . .
• sens figuré : ...................................................................... . . . . . . . . .
3
2. « moi, j’ai blessé quelqu’un ! fis-je toute étonnée ».
(acte ii, vers 142)
7
• sens propre :
.................................................................... . . . . . . . . .
• sens figuré : ...................................................................... . . . . . . . . .
4
9
1. indications scéniques.
2. Fin de la pièce.
3. Grande partie d’une pièce (l’école des femmes en a cinq).
3. « Jamais ses yeux aux miens n’ont paru si perçants ».
(acte iV, vers 15)
• sens propre :
.................................................................... . . . . . . . . .
• sens figuré : ...................................................................... . . . . . . . . .
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Corrigés
Corrigés des fiches élève
FICHE 1
Questionnaire de travail
Molière
1. Molière est né à Paris en 1622.
2. Son vrai nom est Jean-Baptiste Poquelin.
3. Il vivait dans un milieu de commerçants
aisés (bourgeoisie).
4. Son père était tapissier du roi.
5. Son enfance est marquée par la mort de sa
mère (il a dix ans) et la découverte du théâtre
de rue.
6. Il commence avec la famille Béjart et crée
L’Illustre théâtre. Les débuts sont difficiles, ils
partent sur les routes en Province. Jean-Baptiste prend le nom de Molière.
7. Il obtient son premier succès avec Les Précieuses ridicules en 1659 à Paris. Puis il crée en
1662 L’École des femmes, qui a beaucoup de
succès, mais suscite des jalousies. Il meurt en
jouant Le Malade imaginaire en 1673.
La France au temps de Molière
8. Louis XIV fait construire le château de Versailles et y organise des festivités.
9. Louis XIV soutient les arts par des commandes et l’organisation de fêtes.
10. Les comédiens n’étant pas reconnus par
l’Église, ils n’ont pas le droit d’être enterrés.
Réflexion
11. Les grandes pièces comiques de Molière
font rire en critiquant les travers de la société
de son temps.
FICHE 2
Observation des personnages
Étape 1
1. « Épouser une sotte, c’est pour n’être point
sot » (vers 82).
2. La phrase joue sur la contradiction suivante :
il semble qu’il faille être sot pour chercher à
épouser une sotte. Or, le personnage prétend
le contraire : c’est par intelligence qu’il choisit
une sotte.
3. Il veut que sa femme sache « prier Dieu,
[l’]aimer, coudre et filer » (vers 102).
4. Le jeune homme lui dit qu’il est amoureux
d’Agnès. L’homme mûr en éprouve un choc
(surprise).
5. Agnès semble contrariée, son visage est fermé. Elle semble contenir ses émotions. Ce jeu
se justifie, car elle cache sa contrariété et, étant
peu instruite, elle doit se concentrer pour lire.
6. Il s’agit d’abord d’Arnolphe et Chrysalde
(Acte I, scène 1), puis d’Arnolphe et Horace
(Acte I, scène 4). Viennent ensuite des extraits
de scènes entre Arnolphe et Agnès (notamment à l’Acte III, scène 2).
30
Étape 2
7. Arnolphe est le personnage principal, tuteur
d’Agnès. On l’appelle aussi M. de la Souche. Le
nom d’Arnolphe est présent six fois dans la liste
des personnages. Cela prouve qu’il s’agit d’un
personnage central, autour duquel toute la
pièce va tourner.
8. La scène se passe à l’extérieur, sur « une
place de ville » : c’est un lieu public, des personnages peuvent donc y passer, entrer ou sortir.
Ce n’est pas un lieu de confidences.
9. S’il réussit à l’épouser, on pourra dire qu’il a
eu raison, mais des obstacles surgissent : Agnès
n’est pas amoureuse de lui, mais d’Horace, qui
l’aime aussi. Les amis d’Arnolphe lui déconseillent d’épouser Agnès.
10. Agnès se demande qui elle épousera : elle
est soumise à Arnolphe, mais elle est amoureuse d’Horace.
11. Horace parle trop : cela le rend sympathique, mais il donne des informations qu’Arnolphe pourra utiliser contre lui.
12. Oronte revient pour marier son fils ou pour
l’emmener avec lui.
Étape 3
13. (dans l’ordre des citations) : Georgette
– Horace – Chrysalde – Arnolphe – Alain
– Agnès.
14. (dans l’ordre des citations) : Chrysalde – Horace – Arnolphe – Georgette.
15. Arnolphe : une canne ou un bâton.
– Agnès : une aiguille et du fil à coudre. – Horace : des lettres. – Alain : un moineau. – Georgette : une marmite de potage.
FICHE 3
Le vocabulaire du dialogue
théâtral
Une pièce en vers
1. Les vers sont des alexandrins. Les rimes sont
suivies (AABB).
2. « [Arnolphe] Holà !// [Scène 2 : Alain] Qui
heurte ?// [Arnolphe] Ouvrez. On aura, que je
pense » : le vers est partagé entre deux scènes
et trois répliques de personnages différents.
Cela permet une souplesse qui rend naturel
l’échange en vers entre les personnages.
3. Les dialogues rimés sont utilisés dans les
tragédies classiques. Molière veut ici créer une
grande pièce classique (cinq actes, versification, règle des trois unités…).
Une scène
4. Entre les deux scènes, un personnage (Chrysalde) est sorti et deux autres sont entrés (Alain
et Georgette).
5. La scène 1 se passe sur une place déserte
(« Nous sommes ici seuls », vers 3) devant la
supplément NRP COLLÈGE l’école des femmes de molière mars 2014
maison de M. de la Souche (« Je frappe ici pour
donner le bonjour,/Et dire seulement que je
suis de retour », vers 193-194).
6. La scène 2 se déroule au même endroit :
Arnolphe frappe à la porte et Alain demande
« Qui heurte ? » (vers 199).
7. On reconnaît qu’une scène se termine et
qu’une autre commence à l’entrée ou/et à la
sortie de personnages. Le décor ne change pas
à chaque scène.
Une scène d’exposition
8. Le spectateur attend de la première scène
d’une pièce que l’on pose une intrigue et qu’on
lui présente les personnages. On appelle les
premières scènes des scènes d’exposition
parce qu’elles exposent la situation qui va être
développée dans la pièce.
9. Arnolphe domine le dialogue par la longueur de ses répliques et parce qu’il a le dernier mot.
10. Le rôle de Chrysalde est d’interroger et de
contredire Arnolphe pour que celui-ci expose
ses idées et leur justification au public.
11. Les répliques des pages 16 et 17 sont plus
longues que les répliques moyennes, c’est
pourquoi on les nomme « tirades ». Une tirade
est une longue réplique.
12. On trouve une autre tirade dans la scène 1,
du vers 123 au vers 154.
13. L’indication située après le nom du personnage (vers 195) porte sur les gestes (déplacement) du personnage.
14. Elle aurait pu donner une indication
concernant le ton sur lequel le personnage
devait prononcer sa réplique.
15. On peut ajouter une indication de ton :
« surpris », « perplexe »…
16. Elle est inscrite en italique pour la différencier des répliques, car elle ne doit pas être
prononcée sur scène.
17. Les indications scéniques se nomment des
didascalies.
Un aparté
18. Un aparté est une réplique prononcée « à
part », c’est-à-dire sans que les autres personnages l’entendent.
19. On recopie : « Ma foi, je le tiens fou de
toutes les manières » (vers 195).
20. On le repère grâce à la didascalie :
Chrysalde s’est éloigné et ne peut être entendu
d’Arnolphe.
21. Le personnage qui parle s’adresse au public. Cela permet de transmettre directement
des informations et de créer une connivence
avec le spectateur.
22. Un aparté : « Ah ! je crève ! » (vers 327) ou
vers 332. On le repère grâce à la didascalie : « à
part ».
Corrigés
FICHE 4
FICHE 5
Analyse d’un document
audiovisuel
Étude de l’Acte II, scène 5
Isabelle Adjani
1. Isabelle Adjani a 17 ans.
2. La comédienne insiste sur l’ingénuité d’Agnès,
sur son innocence. Elle semble vraiment ne pas
comprendre que le garçon lui faisait la cour et a
répondu de la manière la plus naturelle et polie
possible.
Jean-Paul Roussillon
3. Molière.
4. Les pièces de Molière sont toujours aussi actuelles et ni elles ni leurs sujets ne vieillissent.
Pierre Dux
5. Pierre Dux présente un Arnolphe désemparé, en proie au doute et presque au désespoir,
mais aussi très amoureux d’Agnès.
6. Cet homme perdu n’est pas dans une
situation comique ; ce que l’on peut trouver
comique est qu’il s’est mis tout seul dans cette
situation intenable. Le rire, ici, n’est plus un rire
de farce, mais plutôt celui qui est provoqué par
une critique juste et amère des hommes.
Jean-Paul Roussillon
7. Il exagère en révélant le tragique du texte,
en l’accentuant tout en insistant moins sur l’aspect comique, ou caricatural, des personnages
que l’on perçoit à la première lecture.
8. Il le fait pour rendre la pièce plus moderne,
car il pense que ce qui reste le plus actuel dans
les textes de Molière est justement dans l’aspect « grave » de ses pièces.
9. Le décor est composé d’une tournette.
10. Une tournette est un décor central tournant. Les comédiens y prennent place et le décor tourne selon les scènes. Le spectateur découvre ainsi des personnages qui sont déjà en
scène et n’ont pas besoin de faire une entrée.
11. Le décor varie et cela donne une diversité
d’images au spectateur.
Questions de synthèse
12. Le metteur en scène donne une lecture de
la pièce : il place les personnages, leur indique
le ton à prendre, les gestes à exécuter afin que
le texte soit explicite pour le spectateur.
13. Ce rôle est essentiel. Sans mise en scène,
les comédiens ne donneraient qu’une lecture
du texte. La vision d’ensemble que donne le
metteur en scène n’est pas neutre : il fait des
choix selon son interprétation de la pièce, son
caractère, son époque. Les comédiens, par leur
interprétation, guident également le metteur
en scène dans ses choix.
14. Molière n’avait pas besoin de metteur en
scène parce qu’il écrivait ses pièces et qu’il les
imaginait mises en scène. En jouant le plus
souvent le rôle principal, il donnait l’interprétation qu’il avait conçue et guidait les autres
comédiens dans leur jeu.
Pour commencer
1. Arnolphe a fait venir Agnès pour comprendre ce qui s’est vraiment passé entre elle
et Horace pendant son absence.
2. Au début de la scène, les personnages
échangent des informations sans importance,
des banalités.
3. Cela montre la gêne qui existe entre les deux
personnages, mais n’a pas d’autre importance.
4. Arnolphe, comme le spectateur, prend la
mesure de l’ingénuité d’Agnès.
5. Ce temps de « rêverie » est un moment pendant lequel Arnolphe réfléchit à ce qu’il va dire
pour engager la conversation vers le sujet qui
lui importe.
6. Arnolphe veut apprendre ce qu’Agnès et
Horace ont fait ou n’ont pas fait durant son
absence.
7. Agnès avoue à Arnolphe qu’elle a vu Horace
tous les jours.
8. Elle le dit sincèrement, car elle pense qu’elle
a eu raison de le voir et que son tuteur sera du
même avis qu’elle.
9. « Ne voulant point céder, et recevoir l’ennui /
Qu’il me pût estimer moins civile que lui » (vers
132).
10. Arnolphe ne trouve pas cela « fort bien ».
Cependant, il est soulagé qu’il n’y ait que des
révérences et incite Agnès à raconter la suite.
11. Agnès donne la parole à elle-même et à
une vieille femme, envoyée par Horace, pour
la convaincre de le laisser entrer chez elle. Les
paroles rapportées exactement sont un gage
de sincérité et de vérité. Elles montrent encore
la naïveté d’Agnès, qui ne dissimule rien.
12. Arnolphe éprouve de la colère.
13. Il est heureux de voir à quel point Agnès
est ingénue.
14. Il craint que cette innocence ne lui ait fait
accepter des galanteries plus poussées.
15. Le jeune homme a pris à Agnès un ruban
qu’Arnolphe lui avait offert. Agnès craint qu’Arnolphe ne la gronde de le lui avoir donné.
16. Arnolphe pense qu’il lui a pris « autre
chose » : c’est-à-dire un baiser, une caresse ou
plus encore.
17. Le spectateur peut partager l’anxiété
d’Arnolphe et la crainte d’Agnès : il ne sait pas
non plus de quoi il s’agit, donc il peut penser
qu’Arnolphe se mettra en colère. Comme il ne
sait pas de quoi il s’agit, il est difficile qu’il rie,
sauf si les comédiens jouent avec une gestuelle
exagérant l’angoisse ou l’importance de l’aveu.
18. Agnès pense qu’Arnolphe veut la marier
avec Horace, alors qu’Arnolphe lui annonce
qu’il veut, lui-même, l’épouser. C’est le mot
« nous deux » qui porte l’ambiguïté.
19. Le spectateur peut comprendre le quiproquo, car il connaît les intentions d’Arnolphe et
prend conscience de la méprise d’Agnès. Ainsi,
il écoute le quiproquo en souriant puisqu’il en
a les clés.
20. « Et qu’avec lui j’aurai de satisfaction ! »
(vers 255).
FICHE 6
Le discours direct
Reconnaître le discours direct
1. Les guillemets, les tirets. – La ponctuation
forte (?, !). – La présence de verbes de parole.
2. La personne qui parle est indiquée dans les
propositions incises après le verbe de parole.
Le discours direct se reconnaît par la présence de guillemets au début et à la fin du
dialogue, d’un tiret devant chaque prise
de parole, l’usage d’une ponctuation forte
pour indiquer les types de phrases et l’emploi de propositions incises dans lesquelles
est indiqué qui parle et sur quel ton grâce
à un verbe de parole.
3. « fit-elle » : faire, passé simple, indicatif. – « poursuivit la vieille charitable » : poursuivre, passé
simple, indicatif.
4. « vos yeux ont » : avoir, présent de l’indicatif. – « vous ne savez pas » : savoir, présent de
l’indicatif. – « il languit » : languir, présent de
l’indicatif. – « s’il faut » : falloir, présent de l’indicatif. – « Que votre cruauté lui refuse » : refuser,
subjonctif présent. – « C’est » : être, présent de
l’indicatif.
Au discours direct, les verbes de parole sont
conjugués aux temps du récit (souvent au
passé simple), alors que les verbes du dialogue sont conjugués aux temps du discours (présent de l’indicatif).
5. je/me : première personne du singulier.
– elle : troisième personne du singulier
6. je (j’) / me : 1re personne du singulier. – il/le :
3e personne du singulier. – vous : 2e personne
du pluriel. – ils/eux : 3e personne du pluriel.
Dans les propositions incises, on utilise
les pronoms de la narration : 1re et 3e personnes du singulier (ou du pluriel), alors
que dans le dialogue, on utilise toutes les
personnes, et notamment la 2e personne
du singulier (ou la personne de politesse :
« vous ») pour désigner la personne à laquelle on s’adresse.
Réécrire
7. 1. « Ne vous a-t-il point pris, demanda Arnolphe à Agnès, quelque autre chose ? » 2. « Je
n’ose, avoua Agnès, et vous vous fâcherez
peut-être contre moi ». 3. « Non, non, non, non !
s’énerva Arnolphe. Diantre ! que de mystère !
Qu’est-ce qu’il vous a pris ? »
8. 1. Un jeune homme inconnu, m’ont dit quelques voisins, est en mon absence à la maison
venu. 2. Il m’aime, me jura-t-il, d’une amour
sans seconde.
mars 2014 l’école des femmes de molière supplément NRP COLLÈGE
31
Corrigés
• Il est souhaitable que Mylène comprenne la
situation.
• Ta grand-mère aurait voulu que nous mangeassions tous les dimanches chez elle.
FICHE 8
Le subjonctif
dans les subordonnées
Temps et valeurs du subjonctif
1. que vous sussiez : savoir – 2e pluriel – 3e
groupe – imparfait ;
qui ne soit : être – 3e sing. auxiliaire – présent ;
que cela se pût : pouvoir – 3e sing. – 3e groupe
– imparfait ;
qu’il n’y en eût : avoir – 3e sing. – auxiliaire –
imparfait
4. Le verbe au subjonctif exprime un souhait
ou une crainte.
5. J’aimerais tant que tu viennes à la piscine
avec moi demain./Il veut que sa fille étudie.
Concordance des temps
6.
Principales
Temps
du verbe
de la
principale
Subordonnées
Temps
du verbe
de la
subordonnée
Je désirerais
conditionnel présent
que vous
sussiez
imparfait
(subjonctif )
J’ai peur
de mettre
quelque
chose
présent
qui ne soit
présent
(subjonctif )
Je voudrais
conditionnel présent
que cela se imparfait
pût
(subjonctif )
7. • Quand le verbe de la principale est au présent de l’indicatif, le verbe de la subordonnée
est au présent du subjonctif.
• Quand le verbe de la principale est au conditionnel présent, le verbe de la subordonnée
est à l’imparfait du subjonctif.
8. • Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de
monde au supermarché à cette heure-ci.
• Il semble qu’il ne fasse pas ce qu’il faut pour
réussir.
• Alain a peur que ses parents ne sachent ce
qu’il a fait hier.
• Je doute que ses parents l’autorisent à sortir
ce soir.
• Je préfère qu’il aille jouer avec ses copains
plutôt que de le voir devant la télévision.
• Je désirerais que tu fusses parti avant mon
arrivée.
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FICHE 9
La lettre chez Vermeer
1. Ce tableau a été peint par Johannes Vermeer
en 1670-71, il s’intitule : Une dame écrivant une
lettre et sa servante. Il est peint à l’huile sur
toile et mesure 71 cm de haut sur 58 cm. Il est
actuellement conservé à la National Gallery of
Ireland, à Dublin.
2. La lumière vient de la fenêtre sur la gauche
de la toile.
3. La dame qui écrit se trouve dans la lumière.
4. Elle est le sujet principal du tableau (raison
artistique), elle a besoin de la lumière pour
écrire (raison réaliste).
5. La dame est penchée sur sa lettre et écrit
avec application (bras gauche posé sur la table
et maintenant la feuille de papier, maintien de
la plume) en utilisant une plume d’oie blanche.
Elle est habillée de vêtements clairs : corsage
et coiffe blancs, robe beige. Les étoffes sont
soyeuses et la dame porte des bijoux : broche
sur le corsage, perles aux oreilles. Sa coiffe est
ornée de dentelle.
6. Elle est au centre, mais décalée sur la droite.
Cela se justifie par l’importance de la place accordée à la fenêtre qui est la source de lumière.
7. La servante est à l’arrière-plan, en retrait de
sa maîtresse, mais proche d’elle.
8. Elle se tient debout, prête à intervenir. Elle
est vêtue de manière très propre, mais beaucoup plus modeste : tissus moins brillants,
pas de bijoux ni de dentelle, pas de coiffe. Elle
porte un tablier bleu.
9. Elle regarde par la fenêtre.
10. La fenêtre est encadrée de lourds rideaux
verts et couverte de voilages. La nappe est
tissée avec des motifs de fleurs. Elle est d’un
rouge profond et semble épaisse.
11. Le mur du fond est décoré par un grand
tableau (représentant la découverte du petit
Moïse sur le Nil). Le sol est fait de larges carrés
de marbres blancs et noirs (devant la table se
trouve ce qui semble être une lettre déchirée),
la fenêtre est ornée au centre d’un vitrail de
couleurs, la table est recouverte d’une épaisse
supplément NRP COLLÈGE l’école des femmes de molière mars 2014
nappe et la chaise qui se trouve devant est en
bois massif, l’assise en velours vert frangé.
12. La femme est d’un milieu bourgeois. Je le
vois à :
• Ses vêtements, sa coiffe en dentelle et ses
bijoux.
• Le fait qu’elle ait une servante.
• La décoration de sa maison.
• Le fait qu’elle sache écrire.
• Le fait qu’elle soit choisie comme modèle du
peintre.
14. Points communs : Comme Agnès, la femme
semble se cacher pour écrire et attendre quelque chose (ou quelqu’un) de la fenêtre.
Différences : Elle semble plus âgée qu’Agnès.
Elle est davantage parée.
FICHE 11
Jeux de mots
autour de la pièce
Les personnages
1. Le nom caché est : Jean-Baptiste Poquelin
dit Molière.
Le vocabulaire théâtral
2. 1. Didascalies. 2. Dénouement. 3. Acte.
4. Scènes. 5. Aparté. 6. Alexandrins. 7. Quiproquo. 8. Tirade. 9. Réplique. 10. Exposition.
La langue de l’honnête homme
3. un amant : un amoureux – un damoiseau :
un jeune homme galant – une ruelle : espace
entre le lit et le mur où l’on reçoit des visites
– les appâts : la beauté – la civilité : la politesse
– souffleter : gifler – choir : tomber – ouïr : entendre – donner la main à quelqu’un : l’épouser
– régaler quelqu’un : lui faire plaisir.
Le sens des mots
4. 1. « La femme est en effet le potage de
l’homme » : Sens propre : le potage est une
soupe. – Sens figuré : la femme est la nourriture de l’homme. 2. « C’est un joli bijou » : Sens
propre : une belle parure. – Sens figuré : une
belle femme. 3. « Moi, j’ai blessé quelqu’un !
fis-je toute étonnée » : Sens propre : frapper en
faisant mal physiquement. – Sens figuré : faire
mal psychologiquement. 4. « Jamais ses yeux
aux miens n’ont paru si perçants ». (Acte IV, vers
15) : Sens propre : qui perce, fait un trou. – Sens
figuré : un regard vif.
L’histoire
Dix jeunes gens décident de fuir cette
terrible épidémie et se réfugient à la
campagne. Mais comment passer
agréablement le temps ? En se racontant
des histoires, bien sûr ! Découvrez
quatre d’entre elles où il est question
d’amour heureux ou malheureux, de
Les enjeux pédagogiques
• La découverte d’une œuvre du XIVe siècle peu étudiée, mais riche
en éclairages sur la société italienne de son temps.
• L’analyse d’un genre nouveau, la nouvelle, promis à un grand
avenir littéraire.
• L’étude de quatre portraits de femme qui découvrent que l’amour
est un droit.
• Une traduction adaptée qui rend le texte très accessible
aux élèves.
jalousie et de tromperie et pénétrez ainsi
au cœur du XIVe siècle.
En complément : Le Peintre, d’Anatole France.
Retrouvez sur www.carresclassiques.com :
• des pistes d’exploitation pédagogique
• le livret de l’enseignant téléchargeable gratuitement.
…découvrir
…lire et analyser
Comprendre l’auteur
et le contexte d’une façon
claire et accessible
pour les élèves
S’approprier le texte
et en comprendre les enjeux
• Une biographie sous forme
d’interview fictive
• Le contexte et les repères
historiques illustrés par une frise
• Une présentation vivante
des personnages
• Des explications et encadrés
culturels directement accessibles
dans les marges
• Des ouvertures nombreuses vers
d’autres formes d’art grâce au
dossier central d’analyse d’images
• Des pauses lecture et des lectures
transversales (QCM, questionnaires de compréhension,
accompagnement vers l’expression)
…approfondir
et prolonger
• Des axes d’analyse pour approfondir le genre et le thème de l’œuvre
• Une lecture supplémentaire
pour le plaisir
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