Préambule
Au départ de notre histoire, il y a un réalisateur qui crève d’envie d’adapter L'École des femmes de Molière pour le
cinéma. Ce qui le touche dans “L’école”, c’est avant tout l’histoire de ce puceau-dévot d’Arnolphe a qui pète à la
figure l’amour ! Le coup de foudre ! Le vrai ! Celui qui rend fou. Sauf que, la belle Agnès, en âge d’être sa propre
fille, rêve bien entendu d’autre chose... De liberté par exemple. Agnès veut être libre d’aimer qui elle veut.
D’ailleurs, au passage, si on change une simple syllabe à “libre”, ça donne : “livre”... Bon, je dis ça, je dis rien…
Notre réalisateur se met au travail et, comme il est issu de la vieille bourgeoisie catholique et qu’à ses yeux
depuis ‘L’école’ on n’a pas écrit mieux sur l’émancipation des femmes dans un univers patriarcal où la culture est
un péché, il se met en tête, contre vent et marées que son film sera une libre adaptation de l'oeuvre de Molière
dans une France des années 50 et plus précisément dans l’univers rural et masculin de la chasse à la palombe…
Libération de la femme, Formica et Tupperware, tout ça…
C’est pas gagné…
Peinant à boucler le financement de son audacieux projet, il embarque dans sa folle aventure un circacien
Espagnol qui refuse d’interpréter une palombe, un chanteur Bollywoodien à l’accent gascon comme un couteau
pour un Arnolphe et une violoncelliste qui n’a plus vraiment l’âge de jouer les jeunes ingénues comme Agnès.
C’est vraiment pas gagné…
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