I. - Comprendre le sujet
Des étudiants échouent chaque année car ils n'ont pas lu attentivement le sujet qui leur était posé ; leur attention a été
monopolisée par un ou quelques mots, isolés du reste de l'intitulé dont ils ont déduit un sujet, ramené de manière
commode à un sujet de cours. Pourtant, le sujet ne sera jamais un sujet de cours. Ces étudiants ne comprendront alors
pas pourquoi ils ont obtenu une mauvaise note et seront partagés par un sentiment d'injustice car « ils avaient révisé ».
Il importe ainsi de se méfier des mots du sujet qui apportent une nuance pour le détourner du sujet de cours (« les
caractères du bicaméralisme britannique » ne signifie pas « le bicaméralisme britannique » ; « les Présidents de la
République » n’est pas « les attributions du Président de la République »). Ne négligez donc aucun terme du sujet et
demandez vous toujours ce que veut vous faire dire l’enseignant, sans le reformuler et donc le dénaturer (c'est-à-dire en
le sur-interprétant, en pensant qu’il existe un « piège »).
Tout sujet se réfère à des connaissances, celles-ci constituent les matériaux sur lesquels reposera le devoir. Derrière le
sujet, l'étudiant doit rapidement discerner à quels développements du cours la question se rapporte. Puis il recherche
quels sont les matériaux dont il a besoin ; il doit effectuer un tri, une sélection. Ainsi, le sujet « Les attributions du
Président de la République » impliquera de ne pas traiter de sa désignation ou de son statut.
Ajoutons que si le sujet est libellé sous forme d'interrogation (« le Président est-il un arbitre » ?) il ne faut pas le traiter
comme une question de cours mais donner une réponse: oui, non, peut-être, en partie, selon les époques ou les
circonstances, etc. Le correcteur attend que l'étudiant prenne position (sans donner son opinion personnelle). En tout
état de cause, il ne pourra jamais être répondu par oui, puis non (sauf à se contre-dire puisque cela revient à affirmer
une chose puis son contraire, et en usant d’un plan simpliste et incohérent).
II. - Réunir les matériaux
Notez immédiatement les premiers matériaux lorsqu'ils viennent à l'esprit.
L'étudiant doit porter sur une ou plusieurs, feuilles de papier en utilisant uniquement le recto, c'est plus commode et
plus sûr car on oublie parfois de retourner une feuille - tout ce qui lui passe par la tête, même si dans un premier temps
il ne voit pas de lien nécessaire avec le sujet. Dans un premier temps il faut prendre le sujet au sens large, pour arriver
à une liste dont on éliminera ensuite tout ce qui n’entre pas dans la question. A ce stade il est préférable de ne pas déjà
raisonner dans la perspective d'un plan précis, le plan doit naître des matériaux et non le contraire, mais ensuite le plan
peut faire surgir des matériaux nouveaux.
Passer enfin en revue les éléments accumulés, biffer ceux qui n'entrent manifestement pas dans le sujet et assortir d'un
point d'interrogation ceux sur lesquels on doute. Il faut continuer à noter pendant l'épreuve les idées nouvelles au fur et
à mesure qu'elles apparaissent.
III. - Élaborer le plan
La dissertation comporte une introduction, deux parties (voire trois, mais trois parties prennent plus de temps et les
juristes sont très conservateurs et préfèrent le plan en deux parties, qui se prêtent, dit-on, à une démonstration
dynamique), et éventuellement (mais nullement nécessairement) une conclusion (une ouverture tout au plus, jamais un
résumé ou un ensemble de réflexions qui ont été oubliées ou que l’on ne parvient pas à relier à un paragraphe).
1. La définition des parties, c'est-à-dire du plan, est une étape capitale: le plan témoigne de la compréhension du sujet
et permet la mise en œuvre de toutes les connaissances nécessaires.
L'étude des matériaux dégagés fait apparaître les idées directrices autour duquel construire le plan.
il est rare qu'il n'y ait qu'un seul plan possible : généralement, on peut hésiter entre plusieurs constructions, à l'étudiant
de trouver la meilleure, c'est une question de jugement.
le plan doit couvrir l'ensemble du sujet et rien que le sujet (le sujet, rien que le sujet, tout le sujet). Un bon plan est
spécifique, ce qui veut dire qu'il ne pourrait servir pour traiter un autre sujet. Bien entendu il existe des « plans-
bateaux»: organisation - fonctionnement; la lettre - l'esprit; théorie - pratique; les constantes - les variables; avant telle
date - après telle date; avantages - inconvénients; pour – contre – synthèse... ; et très fréquemment l'étudiant finira par y
recourir. S’il y est recouru, il faut habiller ce prêt-à-porter aux caractéristiques du sujet. Ainsi le plan historique: avant
telle date, après telle date, ne sera pas présenté aussi grossièrement, il faudra trouver une idée qui résume la dominante
de chaque période (pour un sujet sur la dissolution du Parlement en France depuis 1875, il est exclu de faire un plan
avant 1958/après 1958, mais la tradition défavorable à la dissolution/la dissolution réhabilitée.
le plan ne doit pas déborder le sujet (le hors-sujet est la cause majeure d’échec).