MODULE NATIONAL D'ENSEIGNEMENT DE RADIOPROTECTION DU DES DE RADIOLOGIE Principes et mise en œuvre de la radioprotection JF Chateil (Radiologue, CHU Bordeaux) H Ducou Le Pointe (Radiologue,Trousseau, Paris) D Sirinelli ( Radiologue, CHU Tours) 3 cours • I/ Objectifs et principes de la radioprotection du patient : justification, optimisation, principe de précaution et ses limites, la démarche « aussi bas que raisonnablement possible [ALARA] ». (1h) • II/ Le principe de l’optimisation des doses. Moyens de réduction de dose. Mesures de la dose reçue lors d’une exposition. Comparaison du risque d’exposition et des autres risques médicaux. (1h) • • III/ Expositions médicales diagnostiques et thérapeutiques, nature et ordre de grandeur des doses reçues lors des expositions en pratique médicale, responsabilité médicale dans la demande et la réalisation des actes, information des patients. (30mn) 1/ Objectifs et principes de la radioprotection du patient Le principe de précaution appliqué à un risque théorique • justification, et la substitution • la démarche [ALARA] : – « aussi bas que raisonnablement possible». • principe de précaution et ses limites, JF Chateil (Radiologue, CHU Bordeaux) H Ducou Le Pointe (Radiologue,Trousseau, Paris) D Sirinelli ( Radiologue, CHU Tours) UN SIECLE D’IRRADIATION MEDICALE 1895 : 1ère RADIOGRAPHIE • 1902 : PREMIERS effets RADIO INDUITS cancers médecins et physiciens • 1921 : COMITE POUR LA PROTECTION CONTRE LES RAYONS X • 1928 : COMMISSION INTERNATIONAL DE PROTECTION RADIOLOGIQUE : CIPR RECOMMANDATIONS DEBATS CONTRADICTOIRES ET POLEMIQUES Une double contrainte • Législative : Euratom 97/43 article 9 – Décret du 2003-270 du 24 mars 2003 • Les professionnels pratiquant des actes de radiodiagnostic… exposant les personnes à des rayonnements ionisants… doivent bénéficier, d'une formation, initiale, relative à la protection des personnes exposées à des fins médicales (article 1333-11 du code de la santé publique) • Médiatique : – USA Today 22 janv 2001 – Washington post 17 sept 2002 – Lancet 2004 – NYJM 2009 – internet RADIOPROTECTION • CIPR : assurer un niveau de protection adéquate pour l’homme, sans pénaliser indûment les pratiques bénéfiques • Notion de risque et de bénéfice attendu Une obligation légale devenue une réalité quotidienne ! • Nombreux textes : – Directive 97/43 euratom, Ordonnance 2001-270 28 mars 2001 – Code de Santé Publique : section 6 du livre 1, titre 1, chap V-I • Principe d’optimisation : article R. 1333.71 du CSP • Principe de justification des actes : articles 1333- 56 et 1333-70 du CSP • Ces textes rendent désormais obligatoire pour les professionnels demandant ou réalisant des examens d’imagerie utilisant les rayonnements ionisants l’application des principes fondamentaux de justification et d’optimisation. • Obligation d’élaboration de guides adaptés – Justification « Guide du bon usage des examens d’imagerie médicale » – d’optimisation « Guides de procédures » QUELLE DOSE ? QUEL RISQUE ? GERER LE RISQUE DEFINITIONS des « DOSES » • Énergie communiquée à la matière • Entités différentes – Grandeur physique délivrée, mesurable (gray) – Dose communiquée aux tissus, calculée (sievert) • Buts variables – Contrôler la qualité du rayonnement mGy – Évaluer un effet biologique mSv – Informer un patient • Élément de comparaison (jour, mois, années d’irradiation naturelle…) NOTION DE DOSE INDIVIDUELLE et COLLECTIVE NOTION DE DEBIT DE DOSE Quelle dose ? • Dose absorbée par la matière inerte : Gy – Dose entrée, PDS et dose organe • Effets sur matière vivante : dose efficace Sv – Nature du rayonnement Facteur de conversion : FQ Rayons X = 1 dose équivalente = dose absorbée x FQ mSv – Tissus irradiés • mGy DOSE EFFICACE • Grandeurs « non mesurables » • exprimées en SIEVERTS (mSv) • Concepts introduits en radiobiologie et radioprotection pour quantifier les effets d ’une irradiation sur des tissus biologiques • Ces doses sont calculées à partir des doses physiques en utilisant des facteurs de pondération « consensuels »…donc susceptibles d ’évoluer. Dose efficace : reflet du risque TISSU OU ORGANE CIPR 26 CIPR 60 CIPR 92 Gonades 0.25 0.20 0.05 Moelle osseuse 0.12 0.12 0.12 Colon - 0.12 0.12 Poumon 0.12 0.12 0.12 Estomac - 0.12 0.12 Vessie - 0.05 0.05 Seins 0.15 0.05 0.12 Foie - 0.05 0.05 Œsophage - 0.05 0.05 Thyroïde 0.03 0.05 0.05 Peau - 0.01 0.01 Surface osseuse 0.03 0.01 0.01 Autres tissus ou organes (ensemble) 0.30 0.05 0.10 Varie dans le temps ! Somme des doses équivalents reçues par chaque organe : mSv IRRADIATION NATURELLE ET ARTIFICIELLE • IRRADIATION NATURELLE : 2,4 mSv / an – radon (1,2 mSv/an) – tellurique – Cosmique Dose d'irradiation Équivalent irradiation naturelle 1 mSv 6 mois 40 µSv une semaine 5 µSv un jour 0,25 µSv une heure • IRRADIATION ARTIFICIELLE : 1,2 à 2 mSv – Médicale : 1 à 1,8 mSv / an – Nucléaire civil : 0,2 mSv / an VARIATIONS de l’IRRADIATION NATURELLE • France : 1,5 à 6 mSv par an • Monde : 1,5 à 80 mSv par an ARTIFICIELLE : niveau d’industrialisation – France : près de 70 millions d’actes par an – USA : environ 70 millions de scanners/an Activité variable dans le monde • Classification OMS Nbre de médecin/1000ha • I : 24% population mondiale 75% des actes • II : 50% pop mondiale • III :16 % IV : 10% Mettler radiology Nov 2009 Comparaisons des doses diagnostiques dans la CE • Royaume-Uni : 0,38 mSv/habitant/an • Hart D. Eur J Radiol. 2004; 50: 285-91 • Pays-Bas : 0,59 mSv/habitant/an • Brugmans MJ, Health Phys. 2002; 82: 500-9 • Luxembourg : 1,98 mSv/habitant/an • Shannoun F, Health Phys. 2006; 91: 154-62 • Allemagne : 2 mSv/habitant/an • Regulla DF, Radiat Prot Dosimetry. 2005; 114: 11-25 • France : 0.66 à 0.82 mSv/habitant/an USA 2006 : 3 mSv/habitant/an Mettler Ry 2009 Activité dans le monde : • 3.6 milliards d’actes d’imagerie irradiants/an – l’activité a doublé en 20 ans • Un humain sur deux dans le monde bénéficie d’un examen d’imagerie irradiant par an Mettler Radiology Nov 2009 Évolution depuis 1980 aux USA USA Le monde années 80 2007 Mettler radiology Nov 2009 The New England Journal of Medicine 2009 vol. 361 no. 9 Irradiation en imagerie médicale • 950 000 assurés sociaux sur 3 ans • 3 400 000 examens sur 650 000 patients – 69% des assurés ont un examen sur la période • Les femmes plus que les hommes – 75 % de la dose liée à TDM et Med Nucl • Dose annuelle moyenne de 2.4 mSv – Dose médiane de 0.1 MSv The new england journal of medicine 2009 Répartition des doses • • • • ≤3 mSv/yr : 78% >3–20 mSv/yr : 20% >20–50 mSv/yr : 2% >50 mSv/yr : 0.2% Variation de la dose délivrée • Selon type d’examen – Scanner et scintigraphie 75% de la dose aux USA – Fazel R et coll. : N Engl J Med 2009; 361: 849-857. • Au cours d’un même type d’examen – Selon la pathologie recherchée – Selon le patient – Selon la pratique locale Doses délivrées en radiologie : variations importantes • D’un examen a l’autre : facteur 500 Irradiation naturelle annuelle : 2,4 RADIODIAGNOSTIC mSv 5- à 20- scanner thorax → lavement baryté → urographie → transit gastrointestinal → rachis lombaire 2 clichés 3- à 10- scanner abdomen → -5- abdomen → pelvis → → rachis dorsal 2 clichés -1- 0,5 - crâne 2 clichés → thorax 2 clichés → - 0,1 - MEDECINE NUCLEAIRE ← cœur 201Tl ← tumeurs18 FDG ← cerveau 99m Tc HMPAO ← foie 99m Tc HIDA ← cœur 99m Tc MIBI ← squelette99m Tc phosphonate ← reins 99m Tc MAG3 ← poumons99m Tc microsphères ← thyroïde99m Tc pertechnetate ← reins 99mTc DMSA ← reins 123 I hippuran ← test de Schilling57 Co vit. B12 ← clairance 51 Cr EDTA d'après Hänscheid et al. Kursus der Nuklearmedizin, http://www.uni wuerzburg.de/kursus/Grundlagen.htm - • D’un service a l’autre : TDM 2008 USA facteur 13 QUELLE DOSE ? QUEL RISQUE ? DIMINUER LE RISQUE Peut-on évaluer le risque radique? • Il n’existe aucune preuve épidémiologique certaine de cancer radio-induit dans le domaine concerné des basses doses – Tant pour l’imagerie diagnostique – que pour les zones d’EN maximum • Cancer du sein et exposition médicale ? – Surveillance tuberculose (dose glande mammaire 0,79 à 2,1 Gy) – Surveillance de scoliose (dose à la glande mammaire 0,11 Gy) TUBERCULOSE - Boice JD Jr, Monson RR (1977) Breast cancer in women after repeated fluoroscopic examinations of the chest. J Natl Cancer Inst 59:823–832 - Howe GR, Miller AB, Sherman GJ (1982) Breast cancer mortality following fluoroscopic irradiation in a cohort of tuberculosis patients. Cancer Detect Prev 5:175–178 - Howe GR, McLaughlin J (1996) Breast cancer mortality between 1950 and 1987 after exposure to fractionated moderate-dose-rate ionizing radiation in the Canadian fluoroscopy cohort study and a comparison with breast cancer mortality in the atomic bomb survivors study. Radiat Res 145:694–707 - Miller AB, Howe GR, Sherman GJ, et al (1989) Mortality frombreast cancer after irradiation during fluoroscopic examinations in patients being treated for tuberculosis. N Engl J Med 321:1285–1289 SCOLIOSE - Morin Doody M, Lonstein JE, Stovall M, et al (2000) Breast cancer mortality after diagnostic radiography: findings from the U.S. Scoliosis Cohort Study. Spine 25:2052–2063 Peut-on évaluer le risque radique ? •LE RISQUE RADIQUE : EPIDEMIOLOGIE des HAUTES DOSES • IMAGERIE MEDICALE : DOMAINE DES BASSES DOSES Les règles des hautes doses sont-elles applicables aux irradiations basses doses ? Evaluation du risque radique : epidemiologie des hautes doses • HIROSHIMA ET NAGASAKI • ACCIDENTS NUCLEAIRES CIVILS • IRRADIATIONS MEDICALES – THERAPEUTIQUES • SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE • CANCER DU COL – DIAGNOSTIQUES • RADIOLOGUES • THOROTRAST (FOIE) • RADIOSCOPIE (SEINS) Risque radique au cours des irradiations hautes doses 2 types d’effets proportionnels à la dose • Dans leur gravite : atteinte déterministe • Dans leur risque d’apparition : stochastique • • • • Effets déterministes Gravite proportionnelle a la dose Constants au dessus d’un seuil Généralement réversibles Tissus les plus fragiles : • Peau, cristallin • Tube digestif, poumons • Cellules hematopoietiques • Exceptionnels en imagerie médicale – Jadis : les mains des radiologues ……et des chirurgiens – Aujourd’hui : la peau et les cheveux des patients de radiologie interventionnelle et TDM….. Effets stochastiques, aléatoires loi du «tout ou rien» • • • • Fréquence proportionnelle a la dose Gravite indépendante de la dose Apparition retardée Notion de seuil ? – Pas d’effet rapporté au dessous de 100 mSv – Principe de précaution pas de seuil Effets cancérigènes Lymphomes? Leucemie Cancers sein, thyroide, os .... Effets génétiques : mutations Extrapolation linéaire du risque de cancers sans seuil • Il ne s'agit pas d’une probabilité d’apparition de détriment mais plutôt d’une probabilité maximale du risque Probabilité du risque 100 mSv Dose Effet potentiel des faibles doses : • Définition d’une faible dose : inférieure à 100 mSv • Hypothèse d’une relation linéaire sans seuil – Ne pas tenir compte de l’absence de preuve épidémiologique – Calculer en extrapolant la partie linéaire de la courbe vers son origine Modèle délibérément pessimiste afin de – De ne pas sous estimer le risque – D’établir une quantification qui permet des comparaisons en santé publique – De définir une réglementation Principe de précaution L’expression du risque • Un risque théorique, faible mais qui ne peut être négligé • Les avis et publications divergent – Les optimistes : risque/bénéfices – Les comptables : principe de précaution Evaluation du risque • Lié au nombre d’examen • Lié à la dose délivrée par l’examen • Modèle mathématique – Approche « globale » • Risque de cancer évalué à 5% pour une dose de 1 Sv – Approche ciblée tenant compte de • La région anatomique : sensibilité tissulaire • Sexe : risque plus fort chez la la femme (sein) • L’Âge du patient : le risque diminue avec l’âge – Sensibilité tissulaire – Durée de vie restante Risques comparés UNE ATTENTION PARTICULIÈRE en PEDIATRIE • Le risque diminue avec l’âge : • Multiples facteurs – Volume plus petit – Tissus plus fragiles • Proportion de cellules jeunes plus important • Organisme en croissance – Espérance de vie plus longue Sodikson Radiology april 2009 • Sous estimation de la dose Que dit la littérature? 3 exemples 1. Approche globale de la population 2. Analyse d’une « pratique » 3. Risque lié à la répétition des actes 1 pl e em Ex Lancet : janvier 2004 Amy Berrington Dans les pays industrialisés le risque cumulatif de cancer est majoré de 0,6 % du fait de la radiologie (RU : 7OO/ans) • Années 90 • Apparition tardive – Colon – Vessie – leucoses Evaluation du nombre supposé de cancers radio induits en 2007 par le scanner aux USA • A partir Amy Berrington Intern Med. 2009;169(22 – D’un modèle mathématique : • risque de cancer dans 5% des cas après une irradiation de 1Sv – 10 mSv par examen – 60 millions d’examens • Résultat : 29000 cancers induits par les seuls TDM de 2007 – Soit 2% des 1,4 M de cancer diagnostiqués par an aux USA • De 1990 à 2007 le taux de cancers radio induits serait passé de 0.5 à 2 % du fait du TDM e x E Evaluation des doses en TDM et 2 e l risque de cancers induits p m Radiation Dose Associated With Common Computed Tomography Examinations and the Associated Lifetime Attributable Risk of Cancer Rebecca Smith-Bindman Arch Intern Med. 2009;169(22):2078-2086 • 4 établissements de Californie – 1120 scanners consécutifs • Résultat – variation de 1 à 13 pour un même type d’examen – Doses délivrées en majorité au dessus des recommandations – Dose médiane : • tête 2 mSv, • Abdo multiphase : 31 mSv Smith-Bindman Arch Intern Med. 2009 Evaluation du risque en TDM • Risque de cancer induit par TDM chez une femme de 40 ans – – – – – 1 pour 8000 1 pour 870 1 pour 750 1 pour 450 1 pour 270 TDM Crâne TDM abdo TDM thorax TDM abdo multiphase TDM coroscanner Smith-Bindman Arch Intern Med. 2009 E m e x 3 Risque lié à la répétition d’examens chez un même patient p le Etude : 31500 patients ayant un TDM en 2007 Recensement de tous les TDM (190 700) de cette population dans les 22 ans précédents A Sodickson Radiology, avril 2009 Etude : 31500 patients ayant un TDM en 2007 Recensement de tous les TDM (190 700) de cette population dans les 22 ans précédents • Sur une période de 22 ans – 1/3 a eu plus de 5 scanners – 5% a eu plus de 22 scanners – 1% a eu au moins 40 scanners Nbre total CT Median 3 Mean 6.1 99th Percent 38 Maxim 132 Sodikson Radiology april 2009 Sodikson Radiology april 2009 Risque de cancer CT Effective Dose Estimates Based on Anatomic Coverage Region • Moyenne 0.2% médiane 0.08 % • 7% dépasse un risque de 1% • 1% dépassent un risque de 2.6% Cumulative CT Examination Cumulative Effect Dose (mSv) LAR of Cancer Incidence (%) Covered Anatomy Effective Dose CT (mSv) Head, face 2 Cervical spine, neck 2 Chest, pulmonary embolus, thoracic spine 8 Abdomen alone (no pelvis) 7.5 Pelvis alone (no abdomen) 7.5 Abdomen, pelvis, lumbar spine 15 Extremity 0 LAR of Cancer Mortality (%) Median 3 24 0.13 0.08 Mean 6.1 54.3 0.3 0.2 99th Percentile 38 399 2.7 1.6 Maximum 132 1375 12.0 6.7 Sodikson Radiology april 2009 Que tirer de ces exemples ? • I / L’irradiation des patients augmente du fait de nos pratiques médicales • I I / Nous sommes dans le domaine du Principe de précaution – Identification d’un risque supposé – Application d’un modèle volontairement pessimiste – Pour définir des règles et recommandations • Voire des indemnisations • La question : le risque est-il surévalué ? La relation dose-effet et l’estimation des effets cancérogènes des faibles doses de rayonnements ionisants Académie des Sciences - Académie nationale de Médecine 11 mars 2005 • Le risque radique des faibles doses (inf à 100mSv) est surévalué • Le principe de précaution ne doit pas se faire au détriment d’une prise en charge optimale du patient www.academie-sciences.fr Mise en cause du modèle • L’hypothèse de linéarité sans seuil … – n’est pas un modèle validé par des données scientifiques – ni une véritable « estimation » d’un risque, mais un indicateur réglementaire, • RLSS est souvent utilisée abusivement en multipliant les effets de doses infimes, Ces calculs fondés sur des doses collectives sont dénués de toute signification, comme l’ont rappelé l’UNSCEAR et la CIPR www.academie-sciences.fr Viendrait fausser l’évaluation risque/ bénefice • L’utilisation de la RLSS aboutit à une surestimation des risques des examens radiologiques et introduit donc un biais dans les comparaisons entre risques et avantages de ces examens • Son utilisation pourrait conduire, à cause d’un risque hypothétique et peu plausible à faire renoncer à des examens utiles www.academie-sciences.fr Réflexions et propositions • « Il est impossible de bannir tous les risques dans une société et il est nécessaire de les hiérarchiser et d’évaluer le coût et les bénéfices de tout acte, notamment des actes radiologiques comme on doit le faire pour tout acte médical » • « Sur le plan pratique (radiodiagnostic) les principaux efforts devraient être effectués pour réduire les doses reçues au cours des examens délivrant plus de 5 mSv, surtout s’il s’agit d’enfants » www.academie-sciences.fr QUELLE DOSE ? QUEL RISQUE ? DIMINUER LE RISQUE QUE FAIRE ? • Ne plus faire d’examens ? Sûrement pas ! Équilibue : risque / bénéfice • Modifier nos pratiques !! Appliquer les règles de radioprotection – Justification – Substitution – Optimisation RESPONSABILITE MEDICALE Le demandeur d’examen • • • • • • Justification Substitution Information Optimisation Contrôle de qualité information Le Radiologue RADIOPROTECTION : DIMINUTION DU RISQUE RADIQUE • JUSTIFICATION DES ACTES – PERTINENCE DES PRESCRIPTIONS – NOTION DE RISQUE / BENEFICE – CONSENSUS ET PROTOCOLES PREETABLIS TANT A LA PHASE DIAGNOSTIQUE QUE DANS LE SUIVI • SUBSTITUTION DES ACTES – MOINS IRRADIANT – NON IRRADIANT : IRM / ECHOGRAPHIE à bénéfice diagnostique équivalent • OPTIMISATION DES ACTES COMPETENCE DES EQUIPES …. ACCES AUX EQUIPEMENTS …. le « Guide du bon usage des examens d’imagerie médicale » Les objectifs du “Guide“ • Réduire l’exposition des patients par – suppression des examens d’imagerie non justifiés : contrôle de la justification – l’utilisation préférentielle des techniques non irradiantes : inciter à la substitution • Améliorer les pratiques cliniques par la rationalisation des indications des examens d’imagerie • Servir de référentiel pour les audits cliniques Mise en pratique des principes de justification et substitution. Destiné à tous les professionnels de santé habilités à demander ou à réaliser des examens d’imagerie médicale. “ toute exposition d’une personne à des rayonnements ionisants dans un but diagnostique…doit faire l’objet d’une analyse préalable permettant de s’assurer que cette exposition présente un avantage médical direct suffisant au regard du risque qu’elle peut présenter et qu’aucune autre technique d’efficacité comparable comportant de moindres risques ou dépourvue d’un tel risque n’est disponible ”. article R. 1333.56 CSP DEFINITION • Un examen utile est un examen dont le résultat — positif ou négatif — modifiera la prise en charge du patient ou confortera le diagnostic du clinicien. Qui est responsable ? • les praticiens restent les premiers responsables de la justification des actes qu’ils demandent ou qu’ils réalisent. • Cette responsabilité du choix final de la technique est donnée au médecin réalisateur de l’acte, même en cas de désaccord avec le praticien demandeur (article R.1333.57 du CSP) Torticolis RS (rachis sans cervical) traumatism e 09 M Non indiqué [B] Douleur RS rachidienne 10 M Scintigraph ie Indiqué [B] IRM Spina- Imagerie bifida occulta L5 ou S1 11 M La déviation du cou est souvent due à une contracture sans lésion osseuse. Si les symptômes persistent, d’autres techniques d’imagerie sont indiquées (TDM ou IRM) après consultation spécialisée. I La radiographie est surtout contributive en cas de douleur localisée et de raideur associée. I Examen La scintigraphie osseuse est utile lorsque la spécialisé [B] douleur persiste et que les radiographies sont normales ou en cas de scoliose douloureuse. II Examen L’IRM montre les anomalies rachidiennes, spécialisé [B] discales, médullaires. 0 Indiqué seulement dans des cas particuliers [B] Le défaut de fermeture des arcs postérieurs est une variante radiologique fréquente et peu significative si elle est isolée (même avec une énurésie). Elle ne justifie des examens complémentaires (Voir 12 M) que lorsque des signes neurologiques sont associés. II 1-5 mSv Urographie intraveineuse, radiographie standard du bassin, du rachis rachis lombaire, scintigraphie du squelette, tomodensitomé tomodensitométrie du crâne et du cou TDM Examen La TDM met en évidence les indiqué [B] hémorragies cérébrales mais est beaucoup moins sensible que l’IRM pour l’analyse des lésions parenchymateuses ischémiques. II Grade B : présomption scientifique : études de niveau de preuve intermédiaire Le contrôle de la justification passe par l’existence d’une demande formulée dans les formes Décret n° 2003-270 du 24 mars 2003 et Code de la santé publique • Article 1333-66 – Pour toute demande d’acte exposant aux rayonnements ionisants • Echange préalable d'informations écrites entre le demandeur et le réalisateur de l'acte • Donner au radiologue toutes les informations nécessaires à la justification de l'exposition – Formalisation des responsabilités de chacun ??? Illisible… Justification dans le Compte rendu Décret n° 2003-270 du 24 mars 2003 et Code de la santé publique • Article 1333-66 – Le médecin réalisateur de l'acte indique sur un compte-rendu les informations au vu desquelles il a estimé l'acte justifié, les procédures et les opérations réalisées ainsi que toute information utile à l'estimation de la dose reçue par le patient – Un arrêté du ministre chargé de la santé précise la nature de ces informations • Publication de cet arrêté : 22 septembre 2006 JUSTIFICATION • L’expression d’une question clinique – Clairement formulée – Dont la réponse contribue à la décision médicale • Un examen dont on connaît le coût/efficacité – – – – Les performances La pénibilité Les risques Le coût financier JUSTIFICATION • Responsabilité du clinicien et du radiologue • Bonnes pratiques : consensus et information – Céphalées, – sinusites – appendicites • Compétence du radiologue ! Radiographies du crâne Traumatismes de la voûte : • Publications – 1. Harwood Nash (1971) et Masters (1987) • Consensus – urgentistes, neurochirurgiens, radiologues, légistes. • Information: – internes, – des médecins traitants, – des familles Evolution du nombre de scanners sur la même période ? Limiter les incidences : exemple du rachis entier Modification des protocoles en fonction de l’indication PDS 1,6 Le profil est t-il nécessaire? 1,4 1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 Face Profil LA SUBSTITUTION L’examen demandé peut-il être remplacé par un examen non irradiant ? • Performances égales ? • Disponibilité ? • Coût ? • Risques et inconvénients respectifs ? IRM et ECHOGRAPHIE SUBSTITUTION : • IRM : accès – Nombre de machine – Difficultés pédiatriques : • coopération, sédation • Échographie : – Compétence – Temps médical conclusion • Devant un risque stochastique théorique – Dont dont l’évaluation est volontairement pessimiste par « précaution » • Le radiologue à l’obligation légale et éthique d’appliquer les règles de la radioprotection – Justification – substitution