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DOSSIER PEDAGOGIQUE
Le Songe d’une nuit d’été
William Shakespeare
Distribution
Mise en scène : Nicolas Briançon
Avec :
Patrick Alexis, Marie-Julie Baup, Laurent Benoit, Nicolas Biaud-Mauduit, Jean-Paul
Bordes, Urbain Cancelier, Ofélie Crispin, Dominique Daguier, Lorànt Deutsch, Armelle
Gerbault, Jean-Loup Horwitz, Thibaut Lacour, Léon Lesacq, Carole Mongin, Carole
Richert, Aurore Stauder, Sarah Stern, Jessy Ugolin, Eric Vincent et Marlène Wirth!
Adaptation française : Nicolas Briançon et Pierre-Alain Leleu
Décors : Bernard Fau
Lumières : Gaëlle de Malglaive
Costumes : Michel Dussarat
Chorégraphie : Karine Orts
Un spectacle présenté par l’Atelier Théâtre Actuel. Une production du Festival d’Anjou, de la
Compagnie Nicolas Briançon et du Théâtre de la Porte Saint-Martin.
Dates : du 14 au 17 novembre 2012
Lieu : Aula Magna
Durée du spectacle : 2 h sans entracte
Réservations : 0800/25 325
Contact écoles : Adrienne Gérard - 010/47.07.11 adrienne.gerard@atjv.be
N’oubliez pas de distribuer les tickets avant d’arriver au Théâtre
Soyez présents au moins 15 minutes avant le début de la représentation,
le placement de tous les groupes ne peut se faire en 5 minutes !
N.B : - les places sont numérotées, nous insistons pour que chacun
occupe la place dont le numéro figure sur le billet.
- la salle est organisée avec un côté pair et impair (B5 n’est pas à
côté de B6 mais de B7), tenez-en éventuellement compte lors de la
distribution des billets.
En salle, nous demandons aux professeurs d’avoir l’amabilité de se
disperser dans leur groupe de manière à encadrer leurs élèves et à assurer le
bon déroulement de la représentation.
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1 L’auteur : William Shakespeare
On considère habituellement William Shakespeare comme le plus grand dramaturge
que le monde ait connu. Aucunes pièces d’aucun autre auteur n’ont été autant jouées que
les siennes, ni traduites en autant de langues.
L’une des raisons principales de la popularité de Shakespeare est la variété de ses
personnages, qu’il réussit toujours avec succès. Ivrognes et meurtriers, princes et Rois,
imbéciles ineptes et bouffons de cour, généraux sages et nobles: chaque personnage fait
jaillir de façon éclatante la vie sur le plateau, et, bien qu’ils s’expriment en beaux vers ou
dans une prose poétique, ils rappellent aux spectateurs leurs propres personnalités,
traits et défauts. Shakespeare a aussi fait ses personnages très réalistes. Le dramaturge
avait une connaissance étonnante d'une large variété de sujets et ses personnages, bien
développés, reflètent cette connaissance : science militaire, grâces de la Cour,
conduite d'un navire, histoire, religion, musique...
A l’époque de Shakespeare, peu de biographies ont été écrites à son sujet. Aucun des
hommes littéraires de l'époque élisabéthaine ne l’a considéré comme assez important pour
lui consacrer un ouvrage. Le premier rassemblement de ses travaux, effectué en hommage
à Shakespeare par des membres de sa compagnie, n'a pas été publié avant 1623, soit sept
ans après sa mort. Sa première biographie a été écrite cent ans plus tard. En conséquence,
beaucoup de faits de la vie de Shakespeare sont inconnus. On sait qu'il est à Stratford-
on- Avon en Angleterre, au début de 1564, car son baptême est enregistré le 26 avril de
cette année. Sa mère Marie avait huit enfants, William étant le troisième. Son père, John
Shakespeare, était un gantier assez prospère, commerçant qui a possédé plusieurs maisons
dans Stratford et a été élu maire de la ville quand Shakespeare était enfant. Le jeune
Shakespeare a probablement étudié dans l'école secondaire locale et a chassé dans les
champs derrière sa maison.
A 18 ans, il a épousé Anne Hathaway, qui avait 26 ans, le 28 novembre 1582. En 1583,
Anne a donné naissance à leur fille aînée, Susanna et ensuite à des jumeaux, Hamnet et
Judith, nés en 1585. En 1592, la famille vivait à Londres, où Shakespeare était accaparé par
ses occupations d’acteur et d’écrivain. De 1592 à 1594, la peste a contraint la plupart des
théâtres de Londres à fermer, ainsi le dramaturge s’est-il tourné vers la poésie à cette
époque. Ses poésies, qui ont été publiées contrairement à ses pièces, sont devenues
rapidement populaires et ont contribué à sa réputation d’auteur. De 1594 à la fin de sa
carrière, Shakespeare a appartenu à la même société théâtrale, connue d'abord sous le nom
d’Hommes de Lord Chamberlain et ensuite de Compagnie du Roi. On sait qu’il était à la fois
le « manager » et l’un des actionnaires de cette organisation, devenue la compagnie de
théâtre la plus prospère de Londres, et qu'il a rencontré autant le succès financier que les
acclamations critiques.
En 1596, il a acquis une propriété considérable à Londres et acheté une des maisons les
plus belles de Stratford, en 1597. Une année plus tard, en 1598, il a acheté dix pour cent des
parts du Théâtre du Globe, où ses pièces ont été produites. En 1608, lui et ses collègues ont
aussi acheté le Théâtre Blackfriars, ils a commencé à réaliser des productions pendant
l'hiver, retournant au Globe pendant les mois d'été.
Partout, jusqu’à la fin de sa vie, Shakespeare a continué à acheter des terres, des maisons
et des affaires. Il demeurait sans cesse partagé entre le traitement de ses affaires, le jeu
d’acteur et l'écriture ou la collaboration sur les trente-sept titres qui lui sont attribués.
Les années les plus productives de Shakespeare se situent entre 1594 et 1608, la période
dans laquelle il a écrit toutes ses grandes tragédies, comme Macbeth, Hamlet, Othello, Le
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Roi Lear et Roméo et Juliette. Pendant ces quatorze années, il a fourni à sa compagnie
environ deux pièces par an. Après 1608, il entre dans une phase de repos, ressemblant à
une retraite, passant plus de temps à Stratford et ne créant que cinq pièces en quinze ans.
Il meurt le 23 avril 1616. Il est enterré devant l'autel dans l'Église de Stratford, son corps
se trouve toujours aujourd'hui. Beaucoup d'étudiants en littérature et de visiteurs font le
pèlerinage vers ce lieu saint chaque année pour honorer William Shakespeare.
2 Le théâtre élisabéthain
Héritier des rituels médiévaux d’abord chrétiens puis païens donnés en rue et sur les places
publiques de toute l’Europe, (mystères, moralités, interludes et comédies), le théâtre anglais
contemporain d’Elizabeth I, porte vers son accomplissement une pratique de scène tout à
fait originale et singulière. Les représentations sont données à ciel ouvert, avant la tombée
de la nuit, dans des théâtres en rond bâtis à partir de 1580, outre Tamise, à un jet de pierre
du coeur de Londres.
S’y côtoient tous les publics, entre deux auberges et combats de coq. Un plateau vide
adossé à un mur de fond (avec étage, fenêtre et balcon), quelques trappes, aucun décor,
pas de rideau, un public très nombreux, debout et turbulent accoudé à la scène, habitué aux
conventions qui sollicitent son imagination : cette simplicité est l’écrin de costumes parfois
somptueux, d’objets à forte valeur de symboles, le tremplin d’un jeu d’acteurs physique,
engagé, tonique, d’une grande amplitude de tons et de registres.
Si cette pratique, soutenue par la Reine, s’est peu à peu professionnalisée, elle hérite sans
doute sa liberté jubilatoire de la libre passion de ses premiers acteurs amateurs au sens
plein du terme. Mais cette liberté critique, politique, formelle,...-déplaît à l’opposition
puritaine qui accuse le théâtre de corrompre les bonnes moeurs et les lieux de
représentation d’accélérer la propagation de la peste. Sans doute ce théâtre-est-il surtout
un dangereux creuset de révolte, lui qui expose tout à la fois les lumières et les ombres de la
nature humaine, mais aussi les noirs desseins qui agite le panier de crabes
convulsionnent ensemble politique, religion et morale, dans une époque bien troublée
(exécutions, conjurations et conspirations).
Les quelques six ou sept sociétés de théâtre animant les faubourgs de Londres, notamment
« The Globe » dont Shakespeare est actionnaire, voient leurs activités interdites et leurs
théâtres détruits en 1642. C’est un exceptionnel patrimoine architectural et artistique, le
flamboyant théâtre élisabéthain et son oscillation entre ces deux pôles que Peter Brook
appelle « le Brut et le Sacré » qui risque alors de disparaître. On doit à quelques rares
documents et surtout à une oeuvre comme celle de Shakespeare, transcrite par ses
compères de scène, que n’aient pas été engloutis avec lui ses personnages surhumains, ou
terriblement humains (corps et âme), versatiles, fascinants, ses fables discontinues et ses
registres contrastés, ses folles actions et sa lucidité, ses poèmes sublimes et la saveur que
lui confère le bon sens populaire.
3 La pièce : Le songe d’une nuit d’été1
Une pièce de théâtre doit être le lieu où le monde visible et le monde invisible
se touchent et se heurtent.
Arthur ADAMOV, Ici et Maintenant, Gallimard, 1964
1 Extrait du dossier pédagogique réalisé en décembre 2011 par Cécile Michaux, animatrice, pour le Service éducatif du Théâtre
National.
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Voilà les ingrédients réels ou rêvés ?- d’un étrange chassé-croisé dans une forêt propice
aux métamorphoses, le programme d’une nuit d’été et d’amour très agitée.
A Midsummer Night’s Dream est le titre original de cette comédie écrite entre 1594 et 1596.
Il signifie littéralement : Un songe d’une nuit de la mi-été. Cela ferait férence aux « Rites
de mai » (qu’évoque un des personnages et qui sont repérables dans de nombreuses
traditions folkloriques, anglaises, celtiques...) ou à la plus longue nuit de juin, celle du
solstice d’été. De toute façon, il s’agit d’un moment de fête, de célébration de l’amour, de la
folie, du retour de la belle saison, pleine de promesses de fertilité.
Dans leur version païenne, de telles fêtes nocturnes s’accompagnaient de rituels célébrant
l’éveil de la sexualité, auxquels se livraient jeunes filles et garçons le temps d’une échappée
« au fond des bois ».
Aux changements de saison, -réveil de la terre après l’hiver ou moment de la plus grande
fertilité en é-, correspond souvent dans les groupes humains le besoin de convoquer la
nature ou de s’unir avec elle et de vivre un temps de débordement et de désobéissance (le
carnaval est un de ces moments, rituel d’inversion des hiérarchies qui partage l’essence
transgressive et populaire du théâtre). Plus tard, le monde chrétien a « récupéré » ces fêtes,
faisant de leurs débordements les préparatifs d’un mariage imminent destiné à normaliser
les pulsions, à assurer une procréation « cadrée » compatible avec un ordre social stable, à
éviter la dispersion des patrimoines.
La forêt du Songe d’une nuit d’été, telle que Shakespeare la peuple et la fait vivre, est le lieu
se rejoue cette bascule entre d’une part un monde païen, archaïque, emprunt de folie et
d’animalité et par ailleurs les festivités d’un mariage qui annonce davantage d’ordre même
s’il est encore entouré de superstitions et continue de s’inscrire dans le cycle des forces
naturelles (la Nouvelle lune est garante de la fertilité d’une union). Du profane au religieux,
s’il y a bien bascule, il n’y a pas rupture complète : dans les rituels de l’un et de l’autre, un
même fil rouge passe, celui du sacré.
Mais le mot-clé du titre, c’est le SONGE.
Un songe ? Est-ce à dire que tout ce qui semble se produire dès qu’on entre dans la forêt
n’est que fantasmagorie, délire imaginaire ? Cet autre monde, passé la lisière, hors de
contrôle, serait celui des forces inconscientes agissant dans le sommeil du rêveur ?
Et si TOUT ce qui est représenté n’était qu’un rêve ? Et tout le théâtre un songe fait par les
spectateurs (qui, après tout, participent, toute imagination dehors, à ce qui advient)? Le
théâtre et les songes seraient-ils de la même étoffe ? Et si le théâtre est un miroir du monde,
le monde alors, -tout ce que nous tenons pour la réalité-, n’est-il pas un songe ? Mais alors
qui le rêve ? Qui « nous » rêve ? A moins que ce ne soit l’amour et le désir qui soient ici
questionnés quant à leur mélange de réalité, de fantasmes et de projections, d’enjeux si
souterrains qu’ils échappent à toute conscience ?
Tout le génie de Shakespeare est dans ce vertige au centre du SONGE : Une question qui
porte en même temps sur l’essence du théâtre, sur la tension de la vie humaine entre élans
du désir et aspirations au sacré, une réflexion philosophique sur la limite, la frontière parfois
floue, poreuse ou mouvante entre el et illusion, corps et esprit. Un objet disparate aussi,
fait, comme tous les songes, de bribes cousues ensemble, art savant du mélange et éloge
du métissage.
3.1 Datation
On estime en général que Le Songe d’une nuit d’été a été composé entre 1594 et 1596.
L’une des hypothèses récurrentes mais non confirmée consiste à poser que la pièce aurait
été écrite en l’honneur du mariage d’Élizabeth Carey et Thomas Berkeley. Dans cette
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perspective, on peut envisager Le Songe d’une nuit d’été comme un épithalame, c’est-à-dire
un poème conçu à l’occasion de noces, afin de célébrer l’union des jeunes époux. Si tel
s’était avéré être le cas, les nombreuses références à la lune dans la pièce seraient autant
d’hommages rendus à Élizabeth I, possiblement présente à la noce, et qui était souvent
comparée à Diane, déesse lunaire.
3.2 Les Personnages
THÉSEE, Duc D’Athènes
HIPPOLYTA, sa fiancée, Reine des Amazones.
PHILOSTRATE, ordonnateur des fêtes de Thésée.
ÉGÉE, père d'Hermia.
HERMIA, fille d'Égée, amoureuse de Lysandre.
LYSANDRE,
et DEMETRIUS, tous deux amoureux d'Hermia.
HÉLÈNA, amoureuse de métrius.
OBERON, roi des fées
TITANIA, reine des fées
PUCK, créature féérique au service d’Obéron
FLEUR-DES-POIS, TOILE D'ARAIGNÉE, PHALENE et GRAINE DE MOUTARDE, des fées
Pierre QUINCE, charpentier.
Nicholas BOTTOM, tisserand.
Francis FLUTE, raccommodeur de soufflets.
Thomas SNOUT, chaudronnier.
Robin STARVELING, tailleur.
SNUG, menuisier
3.3 Le Synopsis
ACTE 1
Thésée prépare son mariage avec Hyppolyta lorsque survient Egée, troublé. Ce père de
famille est en difficulté : sa fille Hermia refuse d’épouser Demetrius selon le choix de son
père. Elle préfère Lysandre, qui l’aime aussi. Hermia et Lysandre projettent d’ailleurs de
s’enfuir en forêt. Démétrius part à leur recherche. Sur ses talons, l’amie d’enfance d’Hermia,
Héléna qui s’est éprise de lui et ne le che pas malgré ses menaces. Au même moment,
des artisans se donnent rendez-vous le lendemain soir en forêt pour les premières
répétitions d’une comédie tragique Pyrame et Thisbé- qu’ils veulent jouer au mariage de
Thésée.
ACTE 2
Dans la forêt, scène de ménage entre la reine et le roi des fées Titania et Obéron. L’objet de
leur convoitise et cause de leur rivalité est un enfant qu’ils voudraient l’un et l’autre adjoindre
à leur suite. La dispute dérive vers des reproches mutuels d’infidélité. Pour se venger de
Titania, Obéron envoie Puck, créature surnaturelle, chercher le suc d’une fleur magique :
déposé sur les yeux il fait tomber amoureux de la chose aperçue au premier regard.
Arrive Héléna. Et Démétrius furieux que celle-ci le poursuive.
Obéron enduit de suc les paupières de Titania endormie. Puck, chargé d’en faire autant sur
les paupières de Démétrius endormi, se trompe de jeune homme. C’est Lysandre qui au
réveil succombera aux charmes de la première personne qu’il verra : léna. Hermia, à son
réveil, réalise que Lysandre n’est plus près d’elle. Héléna pense que Lysandre se moque
cruellement...
ACTE 3
Répétition des artisans-comédiens. Ils donneront un prologue pour rassurer les spectateurs
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