arguments sont invoqués.
On a fait valoir qu’il n’a été consacré que pour un motif
d’opportunité — la solidarité des prescriptions — qui a aujourd’hui
disparu. Puis on a soutenu que l’acte médical est un acte professionnel et
que l’obligation de soins est un devoir professionnel ; il en résulterait une
responsabilité légale et professionnelle bien plutôt que contractuelle.
Enfin, on a prétendu qu’il n’y a pas de véritable accord de volontés entre
médecin et patient : le médecin a l’obligation légale de soigner et le
patient n’a pas de véritable liberté du choix dans la mesure où il est
généralement incompétent pour choisir son médecin.
Parfois, on admet qu’un contrat médical existe mais à contenu
réduit. Il régirait l’obligation de soigner du médecin et celle du patient de
payer des honoraires. Mais l’obligation de donner des soins
consciencieux, attentifs, etc., qu'a dégagé la jurisprudence, serait
professionnelle ; d’où le caractère délictuel de la responsabilité en cas de
mauvais soins (M. Nast, La nature juridique de la responsabilité des
médecins et des chirurgiens à raison de leurs fautes médicales, JCP 1941,
I, 203).
Aucun de ces arguments n’est décisif et l’on admet aujourd’hui
qu’un véritable accord de volontés existe entre le médecin et son patient,
même s’il est vrai que le contrat n’a guère d’incidence sur le contenu des
obligations du médecin, qui sont essentiellement des obligations de
source légale et professionnelle.
3- La conséquence principale du caractère contractuel de la
responsabilité du médecin est l’exclusion de la responsabilité de plein
droit du gardien du fait des choses inanimées de l’article 1384, al. 1er, du
Code civil, qu’exprime la règle dite du « non-cumul des responsabilité
délictuelle et contractuelle ».
Cette exclusion est d’ailleurs justifiée car l’application de ce texte
serait souvent inopportune en raison du refus de la jurisprudence de
distinguer entre le fait de l’homme et le fait de la chose. L’application de
l’article 1384, alinéa 1er, en matière médicale risquerait de conduire à
une absorption du fait de l’homme par le fait de la chose qui
bouleverserait les données de la responsabilité médicale. Absorption qui
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