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de critères. Or, les troubles psychiques ne sont pas faciles à cerner et les
critères encore difficiles à établir.
Comme en France, franchir cette étape permettrait, avant tout, à cette
catégorie d’avoir une certaine reconnaissance de la part de la société ou
de l’entourage. Car comme déjà évoqué, ce trouble est souvent mal
compris et rejeté par les uns ou par les autres. Ensuite, la reconnaissance
pourrait induire une meilleure prise en charge de ces troubles. Au-delà de la
médicalisation, la société pourrait s’inscrire dans la recherche de solutions
pour intégrer ou réinsérer ces personnes dans le marché du travail.
À côté de cela, comme pour les personnes handicapées physiques,
mentales ou sensorielles, elles pourrait prétendre à une allocation
d’intégration (AI) ou une allocation de revenus de remplacement (ARR).
Conclusion
Indéniablement, une personne qui souffre de troubles psychiques rencontre
des difficultés individuelles, familiales, professionnelles, relationnelles, etc.
Faut-il reconnaitre ces personnes comme handicapées ? Pour beaucoup
d’entre-elles, c’est effectivement le cas. Par manque d’un environnement
social et relationnel adapté, elles s’isolent, se coupent du monde et tombent
dans un cercle dangereux : plus elles ont des difficultés d’intégration, plus
elles s’isolent, plus elles s’isolent, plus elles ont des difficultés d’intégration.
Nous retiendrons le passage ci-dessous qui résume bien toute la solitude à
laquelle est confrontée la personne atteinte de troubles psychiques :
« Seul, la vie sociale est très difficile. La fatigue, le délabrement de la
personne, bientôt du logement, quand le mal vient, quand le mal va,
sans fin : hygiène personnelle, soins somatiques, soins dentaires
négligés ; carences du ménage, du linge, des ordures ; volets qui ne
sont plus ouverts, sanitaires bouchés, brisés, ce sont des tableaux hélas
constants dès lors que la personne est abandonnée dans la ville.
Difficultés à toujours devoir ‘maitriser son comportement’, à ne plus
même pouvoir crier dans la nuit, à personne, qu’on est excédé, qu’on
ne peut plus tolérer sa souffrance, de crainte des voisins. Finalement,
petit à petit, la personne s’isole, ne demande plus rien. Trop compliqué
le monde des autres, trop menaçant, trop angoissant ».11
11 ESCAIG, B. Op cit.