des éléments dont il faut également tenir compte. Ce nodule doit conduire à une chirurgie
rapide après quelques examens complémentaires.
D’autres nodules peuvent également conduire à une chirurgie même s’ils sont peu inquiétants
: ce sont les volumineux nodules compressifs responsables de signes respiratoires ou de
troubles de la déglutition, les gros kystes (hématocèles) se reproduisant rapidement après
ponction évacuatrice, un retentissement psychologique sévère généré par la présence du
nodule, un souci esthétique, ou des incertitudes quant aux possibilités ou à l’observance du
suivi médical.
La situation la plus fréquente est cependant le nodule de découverte fortuite avec un examen
clinique strictement normal, sans troubles de la fonction thyroïdienne. C’est dans cette
situation que les examens complémentaires ont une place essentielle, qu’il s’agisse de
l’échographie ou de la ponction du nodule à l’aiguille fine pour analyse cytologique
(contrairement à beaucoup de cancers, il n’existe pas de marqueur tumoral dans le sang à
l’exception de la calcitonine qui est un marqueur spécifique du cancer médullaire,
exceptionnel).
L’échographie va préciser le caractère isolé du nodule ou la présence d’un goitre
multinodulaire. Ceci ne permet cependant pas de discriminer les nodules suspects des autres
puisque le risque de cancer est similaire dans ces deux situations. La taille du nodule, précisée
au mieux par l’échographie, est plus utile. En effet, si elle n’influence pas le risque de cancer,
elle péjore le pronostic en cas de malignité. Les examens complémentaires étant moins
performants dans le diagnostic de cancer si le nodule est volumineux, la chirurgie est donc
habituellement conseillée au-delà de 3 – 4 cm de diamètre.
L’échographie peut identifier un nodule douteux sous la forme d’une lésion très hypoéchogène,
mal limitée, comportant des microcalcifications ou s’accompagnant de ganglions lymphatiques
suspects de métastases. Devant de telles constatations, une ponction sous échographie du
nodule et des éventuels ganglions s’impose pour examen cytologique.
La cytologie
L’interprétation de la cytologie des nodules thyroïdiens s’est récemment standardisée, ce qui
permet aux cliniciens de conseiller au mieux les patients [6]. Lorsqu’elle est en faveur de la
bénignité (70% des nodules ponctionnés), le risque de cancer est de moins de 1% ; le patient
peut donc être rassuré et la chirurgie est déconseillée, sauf si le nodule est volumineux et
compressif. A l’inverse, lorsque la cytologie est en faveur de la malignité (1 – 5%), celle-ci est
pratiquement certaine et une chirurgie rapide doit être pratiquée pour confirmer le diagnostic
et traiter le patient. Pour les autres cas, la cytologie est douteuse ou non contributive (pas de