Le contrôle de la douleur
Les fibres C établissent une connexion synaptique au niveau médullaire, l’acheminement du message du récepteur au cerveau est dit
monosynaptique. La synapse est la cible privilégiée de l’action de nombreuses molécules endogènes (fabriquées par l’organisme) ou
exogènes (extérieures à l’organisme)
Problématique : Comment le message nerveux peut-il être contrôlé et quelles en sont les conséquences ?
I. Action des molécules endogènes
Modulation du message nociceptif au niveau médullaire
Au niveau de la synapse médullaire, des neurotransmetteurs,
principalement le glutamate et la substance P, excitent le neurone
post-synaptique afin qu’il y ait transmission du message de douleur. Pour
contrôler ce message, il existe des interneurones inhibiteurs qui
libèrent les enképhalines qui sont des morphines endogènes. Elles se
fixent sur leurs récepteurs spécifiques, les récepteurs morphiniques,
localisés sur le corps cellulaire du neurone médullaire nociceptif. Leur
fixation inhibe la transmission médullaire des messages nociceptif allant
vers le cerveau.
Modulation du message nociceptif au niveau cérébral
Il existe des neurones cérébraux, les neurones dopaminergiques, qui libèrent un neurotransmetteur, la dopamine. Cette dernière
stimule les neurones en relation avec le système de récompense qui génère une sensation de plaisir.
Les neurones à dopamine sont contrôlés par des interneurones inhibiteurs dont l’activité diminue la libération de la dopamine et donc du
plaisir.
Les enképhalines possèdent des récepteurs sur ces neurones inhibiteurs ce qui provoque leur inhibition. En conséquence, il y a une
sécrétion accrue de dopamine par la levée de l’inhibition de la sensation du plaisir. Les enképhalines ont donc une action stimulatrice
indirecte dans la sensation de plaisir au niveau cérébral.
II. Action de molécules exogènes
La douleur peut être soulagée par des médicaments ou des
drogues. Ces substances prennent la place des molécules
endogènes, comme la morphine qui se fixe sur les récepteurs à
enképhaline. Elles ont les mêmes rôles que les substances
naturelles, cependant, n’étant pas dégradées rapidement, les
effets sont plus durables.
Les propriétés des drogues provoquent des conséquences
variées même si elles se fixent aux mêmes endroits. Quoiqu’il
en soit, toute drogue provoque une toxicomanie c’est-à-dire
des mécanismes de tolérance et de dépendance de l’individu
face à la substance utilisée.
Les mécanismes de la tolérance
En cas de prise répétée d’une molécule, son efficacité diminue. Pour obtenir le même effet désiré, il va falloir augmenter les fréquences
des prises et/ou la quantité de prise. Cette baisse de l’efficacité peut être due à :
Une désensibilisation des récepteurs qui se mettent dans une position fermée pendant un certain temps.
Une diminution du nombre de récepteurs sur la membrane post-synaptique du fait d’une trop grande stimulation générale.
Ces modifications constituent une adaptation des cellules à une situation nouvelle.
Les mécanismes de la dépendance
Lors de l’arrêt de la prise de drogue, seule l’enképhaline est sécrétée. Non seulement son effet est moins important qu’une drogue mais
en plus elle était fabriquée en plus faible quantité puisqu’elle n’avait plus d’utilité en présence de drogue. La douleur sera alors plus
grande. Ce mécanisme correspond au syndrome du sevrage.
A cette dépendance physique s’ajoute la dépendance psychique définie comme l’envie irrésistible de consommer la substance afin d’en
éprouver les effets agréables. Elle se caractérise par l’état de manque.
Les drogues exercent une activité perturbatrice sur les mécanismes biochimiques de la communication nerveuse. Ceci est lié à la
ressemblance structurale entre ces substances et les neurotransmetteurs. La dépendance aux drogues est un phénomène complexe
réunissant à la fois un contexte environnemental et individuel.