CHAPITRE 3
LA DEPENDANCE
Introduction:
La morphine (ou l'héroïne), prise de façon répétée au cours du temps, engendre tolérance, dépendance physique et
psychologique (état de manque).
C'est cet état de manque qui est à l'origine de la toxicomanie.
L'exemple de l'héroïne nous permettra de définir les différentes étapes conduisant à la dépendance.
I. Les mécanismes de dépendance:
1. L'euphorie pour échapper au "mal d'être":
L'héroïne est recherchée pour la jouissance qui suit l'injection (le "flash") et l'état d'euphorie, de bien-être qui
succède au flash. Mais, quelques heures après, la descente marque le retour au réel et au mal d'être initial.
2. La tolérance:
Très vite les effets euphorisants d'une même dose deviennent de plus en plus faible et de plus en plus brefs.
Il faut des doses de plus en plus élevées, de plus en plus rapprochées pour obtenir le même effet.
L'organisme s'est accoutumé au produit. C'est la tolérance.
En effet l'action de la drogue sur les récepteurs des neurones du cerveau où elle se fixe diminue.
Les effets d'euphorie recherchés par le drogué se font plus rares, plus courts. Désormais, le plaisir fait place à "une
trêve du besoin".
Malgré des prises répétées de drogues, le drogué ne peut plus retrouver l'état de plaisir du début de sa toxicomanie,
dont sa mémoire affective aura en outre enjolivé le souvenir.
Ainsi se construit, à la fois au niveau physiologique et psychologique, son état de dépendance.
3. La dépendance:
Les principaux critères contribuant à définir la dépendance sont: le désir compulsif de produit, la difficulté de
contrôle de la consommation, la prise de produit pour éviter le syndrome de sevrage, le besoin d'augmenter les
doses pour atteindre le même effet, la place centrale prise par le produit dans la vie du consommateur.
Il existe 2 types de dépendance:
La dépendance physique:
Le sujet devient à ce point dépendant à la drogue, que s'il en est privé, il éprouve un état de souffrance intolérable:
anxiété, tremblements, douleurs diffuses, vomissements, diarrhée, sueurs, insomnies, irritabilité sont les
symptômes du syndrome de manque ou de sevrage. Le syndrome de manque traduit la dépendance physique.
La dépendance psychologique:
Elle se traduit par un désir incontrôlé de renouveler la prise de drogue, une recherche effrénée du produit.
Ce désir persiste même si le sujet a été guéri, c'est-à-dire "désintoxiqué" de sa dépendance physique.
Ainsi la toxicomanie se définit comme un état d'intoxication engendré par la prise répétée et croissante de
substances toxiques créant un état de dépendance physique et psychique.
La plupart des autres drogues ont, elles aussi, une action sur les neurones dopaminergiques du cerveau.
Voir mode d'action des autres drogues dans le document 1: "Drogues, plaisir et douleur".
Voir le tableau concernant "les effets sur l'organisme des drogues" (document 1).
Elles entraînent, elles aussi, une dépendance dont les étapes sont les mêmes que celles définies plus haut.
II. L'aide à la désintoxication:
La dépendance aux drogues est un phénomène complexe qui est tributaire de facteurs psychologiques et
environnementaux.
L'arrêt de la prise de toute drogue nécessite la mise en application d'un protocole de sevrage qui nécessite un suivi
médical prolongé et une aide psychologique.