Il faudra attendre plusieurs années, soit vers la
fin des années 1960, pour que le phénomène de
l’abfraction soit introduit dans le jargon den-
taire afin d’expliquer ce phénomène qu’aucune
des définitions ne satisfaisait. Bien que le sujet
ait été longtemps un sujet de discorde auprès
des professionnels dentaires, il fut le centre
d’intérêt de plusieurs études qui démontrèrent
hors de tout doute son étiologie.
Dans cet ouvrage, je vous propose une intro-
duction sur l’abfraction pour que vous puissiez
être en mesure de la connaître pour pouvoir la
reconnaître, puisque malgré plusieurs années
d’existence, elle demeure encore une lésion
très mystérieuse et méconnue de la profession,
tant bien que même plusieurs établissements
d’enseignement n’abordent pas cette notion
aux futurs professionnels de la santé dentaire.
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Un retour rapide sur les lésions de surface nous
permettra de constater que théoriquement la
notion d’abfraction n’est attribuable à aucune
autre définition.
Abrasion
Se définie par le résultat d’une friction entre
les dents et un agent exogène. L’abrasion se
produit habituellement suite à l’excès de zèle
du brossage dentaire, à une mauvaise techni-
que de brossage ou à une brosse à dents inadé-
quate, mais il existe d’autre types d’abrasion,
par exemple générer le frottement provenant
du bol alimentaire que l’on nomme « abrasion
de mastication ».
Elle peut être préjudiciable à certaines habitu-
des orales telles l’usage du cure-dent, l’usage de
la pipe, l’onychophagie (se ronger les ongles)
ou de source professionnelle, comme par exem-
ple, survient chez les tailleurs ou les couturiè-
res qui rompent leurs fils avec leurs dents ou
les musiciens qui jouent des instruments à vent
ou encore les coiffeurs qui se servent de leurs
dents pour tenir leurs pinces. L’abrasion peut
également être provoquée par les crochets de
prothèses partielles amovibles.
Attrition
L’attrition quant à elle, est attribuable à l’usure
des dents causées par leurs frottements mutuels.
L’attrition la plus sévère résulte habituellement
du bruxisme et peut aussi être imputable aux
serrements des dents (clenching). Évidemment,
l’âge entraînera inévitablement de l’usure nor-
male que l’on répertorie sous le nom d’attrition
physiologique.
Il se peut qu’une déglutition atypique crée
un contact entre les deux maxillaires, ce qui
causera à longue échéance, de l’usure que l’on
considèrera être de l’attrition. Il se produit éga-
lement, dans de rare cas, de l’attrition proxi-
male, qui se manifeste dans la zone des points
de contact et qui peut causer une réduction des
arcades dentaires.
Érosion
L’érosion dentaire est le résultat d’un proces-
sus chimique qui provoque une dissolution de
l’émail et dans des cas plus grave de la dentine
et du cément. Cette lésion ne doit pas être attri-
buable à une action bactérienne et généralement
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Par Annick Ducharme, HD
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Photo : Camera M.D. Studios, Inc. www.ohdq.com
Photo : Dre Nathalie Bouchard. www.ohdq.com
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