%PTTJFS -µ0$$-64*0/ -µ"#'3"$5*0/ "ENJTTJCMF BV 1SJY 3BDJOF DPOOBtUSF QPVSSFDPOOBtUSF Par Annick Ducharme, HD 4FMPOMB4PDJnUnGSBOmBJTFEµIJTUPJSFEFMµBSUEFOUBJSFJMGVUNFOUJPOOnEoTMBOPUJPOEµVTVSFEFOUBJSFQBS MFNnEFDJOEF1JFSSF-F(SBOE$FMVJDJBUUSJCVBJUMµVTVSFEFOUBJSFhVOFBMJNFOUBUJPODPNQPSUBOUEFTTVCTUBODFT USoTEVSFTPVhEFTHSBJOTEFQJFSSFTnDIBQQnTEFTNFVMFTEBOTMBGBCSJDBUJPOEFMBGBSJOF1BSDPOUSFDµFTUFO RVFMF%S/JDIPMBT#JEMPPnDSJWBJUVODIBQJUSFDPOTBDSnBVYNBMBEJFTEFTEFOUTFUMFVSTUSBJUFNFOUTEBOT MFRVFMJMJOUSPEVJTBJUMBDMBTTJ¾DBUJPOEFTUFSNFTBCSBTJPOnSPTJPOFUBUUSJUJPO Il faudra attendre plusieurs années, soit vers la fin des années 1960, pour que le phénomène de l’abfraction soit introduit dans le jargon dentaire afin d’expliquer ce phénomène qu’aucune des définitions ne satisfaisait. Bien que le sujet ait été longtemps un sujet de discorde auprès des professionnels dentaires, il fut le centre d’intérêt de plusieurs études qui démontrèrent hors de tout doute son étiologie. Dans cet ouvrage, je vous propose une introduction sur l’abfraction pour que vous puissiez être en mesure de la connaître pour pouvoir la reconnaître, puisque malgré plusieurs années d’existence, elle demeure encore une lésion très mystérieuse et méconnue de la profession, tant bien que même plusieurs établissements d’enseignement n’abordent pas cette notion aux futurs professionnels de la santé dentaire. 3FUPVSTVSMFTMnTJPOTEFTVSGBDF Un retour rapide sur les lésions de surface nous permettra de constater que théoriquement la notion d’abfraction n’est attribuable à aucune autre définition. Abrasion Se définie par le résultat d’une friction entre les dents et un agent exogène. L’abrasion se produit habituellement suite à l’excès de zèle du brossage dentaire, à une mauvaise technique de brossage ou à une brosse à dents inadéquate, mais il existe d’autre types d’abrasion, -µ & 9 1 -0 3 "5 & 6 3 Photo : Camera M.D. Studios, Inc. www.ohdq.com Photo : Camera M.D. Studios, Inc. www.ohdq.com par exemple générer le frottement provenant du bol alimentaire que l’on nomme « abrasion de mastication ». Il se peut qu’une déglutition atypique crée un contact entre les deux maxillaires, ce qui causera à longue échéance, de l’usure que l’on considèrera être de l’attrition. Il se produit également, dans de rare cas, de l’attrition proximale, qui se manifeste dans la zone des points de contact et qui peut causer une réduction des arcades dentaires. Elle peut être préjudiciable à certaines habitudes orales telles l’usage du cure-dent, l’usage de la pipe, l’onychophagie (se ronger les ongles) ou de source professionnelle, comme par exemple, survient chez les tailleurs ou les couturières qui rompent leurs fils avec leurs dents ou les musiciens qui jouent des instruments à vent ou encore les coiffeurs qui se servent de leurs dents pour tenir leurs pinces. L’abrasion peut également être provoquée par les crochets de prothèses partielles amovibles. Attrition L’attrition quant à elle, est attribuable à l’usure des dents causées par leurs frottements mutuels. L’attrition la plus sévère résulte habituellement du bruxisme et peut aussi être imputable aux serrements des dents (clenching). Évidemment, l’âge entraînera inévitablement de l’usure normale que l’on répertorie sous le nom d’attrition physiologique. Érosion L’érosion dentaire est le résultat d’un processus chimique qui provoque une dissolution de l’émail et dans des cas plus grave de la dentine et du cément. Cette lésion ne doit pas être attribuable à une action bactérienne et généralement Photo : Dre Nathalie Bouchard. www.ohdq.com -µ0$$-64*0/ elle touche plusieurs dents. Les origines de ces pertes de substance peuvent être imputables à la consommation abusive de boissons gazeuses, de boissons énergisantes ou de jus d’agrumes, des vomissements chroniques ou répétitifs et certaines vapeurs industrielles acides, etc. Abfraction L’abfraction se définie par la perte de microstructure dentaire dans la région cervicale de la dent. Les études ont clairement démontré qu’une distribution non fonctionnelle de la charge occlusale crée des contraintes de traction qui sont conduites dans la région cervicale de la dent et qui perturbent les cristaux d’hydroxyapatites. L’abfraction se développe dans une zone de flexion, qui se retrouve au collet de la dent, et la perte de substance est le résultat de force biomécanique et de surcharge causée par l’occlusion. Il est donc rapide, par une observation primaire de l’occlusion, de détecter la cause de l’abfraction et de l’expliquer à vos patients. Longtemps l’abfraction a été confondue avec l’abrasion et les patients réprimandés pour leur mauvaise technique de brossage, il n’est donc pas rare que certains patients aient eu cette explication même quand une seule dent du quadrant démontre cette lacune. La perte de structure est plus fréquente sur les incisives, les canines et les prémolaires. Toutefois, les molaires sont susceptibles de développer de telle lésion s’il existe de fortes contraintes occlusales répétitives et qui sont exercées hors de l’axe naturel de la dent. Plus répandue sur le maxillaire supérieur, l’abfraction peut se produire sur une dent ou sur un groupe de dents et peut être totalement asymptomatique, dépendamment de sa rapidité de progression. Les activités para fonctionnelles comme le bruxisme et le serrement des dents (clenching) amplifient, de façon importante l’évolution de ces lésions de surface. Voilà le raisonnement, d’où il sera recommandé dans les traitements, d’avoir recours à une plaque occlusale, mais en étant conscient que cette plaque n’est pas un traitement, mais bien un outil qui nous permettra d’atténuer temporairement la progression. La logique de la flexion veut qu’une charge soit exercée au niveau de la couronne et qu’elle soit distribuée à la jonction énamo-cémentaire puisque la portion radiculaire est bien soutenue par le parodonte. Certaines études, dont celle du Dr Kuroe,1 avance qu’une perte de support osseux occasionnée par une maladie parodontale pourrait diminuer l’incidence à l’abfraction. Photos : Dr Elliot Mechanic %PTTJFS Photos : Dr Elliot Mechanic Ce patient présente un contact prématuré #31 - #41 Abfraction #21 - #11 5SBJUFNFOU Pour établir un bon plan de traitement, il faut au préalable, que le dentiste établisse un diagnostic et évalue la condition occlusale, une référence en orthodontie peut s’avérer être d’une grande utilité. La sévérité de l’affection jouera beaucoup sur les traitements proposés puisqu’il existe plusieurs options à offrir à vos patients, mais professionnellement, il est de notre devoir d’offrir TOUTES les solutions, et ce, sans présumer des choix qu’ils feront. Le patient prendra sa décision en connaissance de -µ & 9 1 -0 3 "5 & 6 3 %PTTJFS -µ0$$-64*0/ cause et surtout, il est important de bien annoter au dossier dentaire les options proposées, de bien indiquer les options que le dentiste priorisent et les raisons qui motivent le choix de traitement du patient. Si le patient choisit de n’entreprendre aucun traitement, il est aussi de notre devoir de l’aviser des diverses possibilités d’évolution et de noter les avertissements que nous avons faits au patient. 1. Plusieurs traitements sont envisageables, mais tous vont devoir créer une répartition uniforme des charges occlusales pour pouvoir entraîner un soulagement de la zone de flexion. Il peut s’agir de solution temporaire comme par exemple le port d’une plaque occlusale, cependant elle sera efficace que lors du port, qui s’avère être intermittent, et ce, sans compter qu’elle est encombrante dans les occupations journalières. Il peut également s’agir de solution plus définitive, comme le traitement orthodontique, pour repositionner l’ensemble des dents afin de répartir de façon fonctionnelle la charge de l’occlusion. Il est aussi possible, dans certains cas pour le dentiste, d’effectuer l’équilibration de l’occlusion par meulage sélectif si cette solution lui semble appropriée et réalisable. La plupart du temps, pour que l’abfraction soit détectée, il faut malheureusement qu’elle ait créée une lésion visible sur la dent. Il est possible de combler cette lacune avec une restauration composite par mesure esthétique, mais aussi par mesure de prévention. Toutefois, si l’origine de l’abfraction n’est pas éliminée et la charge occlusale de la dent continue de produire une flexion, le pronostic de la restauration est extrêmement faible. 3nGnSFODFT Abfractions and Attachment Loss in Teeth With Premature Contacts in Centric Relation: Clinical Observations Elio Reyes, Charles Hildebolt, Eric Langenwalter, Douglas Miley Journal of Periodontology, December 2009, Vol. 80, No. 12, Pages 1955-1962 (doi: 10.1902/jop.2009.090149) Hood JA. Experimental studies on tooth deformation: Stress distribution in class V restorations. N Z Dent J 1972; 68:116-31. [PUBMED] ABFRACTION, ABRASION, ATTRITION, AND EROSION - James W. Curtis Jr., DMD, Beverley A. Farley, DMD, Ronald E. Goldstein, DDS -µ & 9 1 -0 3 "5 & 6 3 Kuroe T, Itoh H, Caputo AA, Nakahara H. Potential for load-induced cervical stress concentration as a function of periodontal support. J Esthet Dent 1999;11:215–22.[Medline] Site de l’OHDQ www.ohdq.com Société française d’histoire de l’art dentaire : http://www.bium.univ-paris5.fr/ sfhad/vol12/2007.pdf Wilkins, E. M., Clinical Practice of the Dental Hygienist, Lippincott Williams & Wilkins, Tenth Edition, 2009 Merci au Dr Elliot Mechanic pour son autorisation à pouvoir utiliser ses photos. 'c-*$*5"5*0/4 /PTTJODoSFTGnMJDJUBUJPOThNBEBNF"OOJDL %VDIBSNF)%QPVSTPOTPVUJFOJOEnGFDUJCMFhMB SFOPNNnFFUBVSBZPOOFNFOUEFMBQSPGFTTJPO &OFGGFUOPVTQSP¾UPOTEFMµPDDBTJPOQPVSMVJ FYQSJNFSOPUSFQMVTWJWFBENJSBUJPOQPVSTPOBSUJDMF §+FOFTVJTQBTKVTUFVOFIZHJnOJTUFEFOUBJSF©¨ QBSVOPOTFVMFNFOUEBOT-µ&YQMPSBUFVSEFKBOWJFS NBJTSFQSJTFUQVCMJnhOPVWFBVFOGSBOmBJTFU FOBOHMBJTEBOTMµnEJUJPOEµBWSJMEVNBHB[JOF 0SBM)FBMUINBHB[JOFSFDPOOVDPNNF$BOBEBµT -FBEJOH%FOUBM+PVSOBM #3"70"//*$, %JHOFBNCBTTBESJDFEFMBQSPGFTTJPO