Après 10 minutes, le résultat est lu en ouvrant le compartiment inférieur du dispositif. Si
l'antigène est présent, le complexe immun, déposé sur le point test, développe une coloration positi ve
(du rose au pourpre). Alors que le contrôle, qui est négatif, reste blanc. Lorsque l'antigène est absent
ou en dessous du niveau de sensibilité du kit, le point test ne développe aucune coloration. Le temps
nécessaire pour faire l'analyse est de 15 minutes.
2.2.4. Mode opératoire de l'Immunofluorescence Directe
10
pd
de l'échantillon sont préalablement fixés au formaldéhyde (4%) sur une lame porte-objet.
On le laisse sécher et on le fixe au méthanol. On ajoute ensuite 5 }Il du réactif d'immunofluorescence.
On porte le tout à incubation à 37°C pendant 5 minutes en chambre humide. On le lave deux fois avec
du tampon phosphate pH 7,4 et on le laisse sécher. On y ajoute du liquide d'immersion (DIFCO).
Enfin, on examine les lames àl'aide d'un microscope àfluorescence aux grossissements 100 et 400.
Les cellules viables de V cholerae 01 apparaissent comme des bacilles incurvés longs et fluorescents.
Les lames sont lues immédiatement pour obtenir de meilleurs résultats.
3. RESULTATS ET DISCUSSION
La recherche de Vibrio cholerae 01 par les techniques d'immunofluorescence et du SMART test
s'est avérée fructueuse. Le SMART test, qui a un pouvoir de résolution de 10
6
cellules par ml, a permis
de détecter la présence de Vibrio cholerae 01 dans les échantillons de phytoplancton et des particules
prélevés dans la baie de Koumassi. L'immunofluorescence, qui a un pouvoir de résolution de 10
4
cellules par ml, a également permis de détecter Vibrio cholerae 01 les échantillons de phytoplancton
et des particules en suspension prélevés dans la baie de Yopougon. Tous les autres échantillons prélevés
à
ces stations se sont révélés négatifs pour Vibrio cholerae 01. Les deux techniques nous ont permis
de montrer que V cholera~ 01 est présent dans le milieu lagunaire pas àl'état libre mais fixé à des
particules en suspension. Ces résultats confirment la possibilité de la mise en évidence dans le milieu
naturel, d'une bactérie par le jeu d'anticorps comme cela a été démontré par Xu et
al.,
(1982). Hasan
et al., (1994) ont montré que la technique du SMART test est spécifique àV.cholerae 01.
Les difficultés d'isolement de V cholerae 01 des échantillons du milieu naturel seraient dues
à
une inaptitude des cellules bactériennes à se développer sur les milieux de culture spécifique utilisés
pour leur numération spécifique. Leur incapacité àcroître sur ces milieux résulterait de leur mise en
dormance consécutive à leur transit dans un milieu hostile. Ce germe pourrait présenter différents
stades dans son cycle de vie (Figure 2). Il peut être dans un état viable et non cultivable comme une
partie d'un mécanisme de survie pour se maintenir en vie dans le milieu naturel (Colwell et al.,
1990).
Lorsque les conditions du milieu naturel sont défavorables, ce germe survit dans les sédiments
mais également associé aux particules en suspension et aux organismes aquatiques (zoo-,
phytoplancton, poissons, huîtres, etc ....). De ce fait, les bactéries viables et non cultivables ne peuvent
pas être ignorées, puisque la virulence de ces bactéries ainsi que celle des bactéries stressées a été
démontrée chez les animaux (Col weil et al., 1985). Ces bactéries fixées au zooplancton et aux
particules en suspension peuvent, par ingestion, pénétrer dans l'intestin de l'homme où les conditions
pour leur croissance, leur réplication et leur mécanisme de pathogénicité existent.
3. CONCLUSION
La microscopie directe par immunofluorescence et le SMART test permettent une détection plus
spécifique et sensible pour les pathogènes de l'homme dans les échantillons naturels. Les bactéries
cultivables et non cultivables peuvent être observées et énumérées rapidement et facilement.
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