Missionnaires... - Diocèse de Saint

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L’Envoi
Revue de l’Église de Saint-Hyacinthe
Missionnaires...
d’ici et d’ailleurs!
Volume XXXI, numéro 2 • Septembre-Octobre 2015
VOIR P.20
Sommaire
9
11
14
17
19
5
6
7
Dimanche missionnaire mondial Mot de Mgr Lapierre
La famille au coeur de la mission
par Michel Pelletier
De Saint-Hyacinthe à Philadelphie... Témoignages
21
22
24
« Lâchons pas... c’est pire! »
par Bertrand Jodoin
Mission ailleurs,
mouvements intérieurs...
par Stéphanie Bernier
Les missions paroissiales,
d’hier à aujourd’hui
par Frédéric Barriault
Une équipe missionnaire au cœur de la ville
par Claudette Nadeau
et l’abbé Serge Pelletier
La mission aujourd’hui dans les paroisses de chez nous
par l’abbé Luc Richard
Le dialogue interreligieux :
toujours d’actualité!
par Frédéric Barriault
Régional
Chancellerie
MOT DE LA RÉDACTRICE
Catherine D. Marcoux
Q
ue ce soit en Égypte, à Cuba, ou chez soi, être missionnaire nous
promet bien des surprises! Avez-vous déjà entendu une personne vous dire
qu’elle est revenue changée d’un périple à l’autre bout du monde? Quelqu’un
impliqué en pastorale ou autrement dans une paroisse se dire rempli d’espérance et de volonté pour aller toujours plus loin? Être missionnaire, c’est une
façon d’être, de vouloir propager la Bonne Nouvelle!
Pour ce numéro nous parcourons le monde pour finalement revenir chez
nous. Le voyage commence à Philadelphie avec notre délégation diocésaine à la Rencontre mondiale des familles 2015. Nous apprenons ensuite
à connaître le Frère Flavien, un ancien missionnaire en Asie. Puis, Stéphanie
Bernier nous fait penser se que nous devons apporter avec nous lors d’un voyage
humanitaire.
Ici comme ailleurs, des missionnaires oeuvrent afin de transmettre l’Évangile et aider
leur prochain. Dès notre lancement de l’année pastorale, Mgr Lapierre nous a envoyés
en mission, sous le thème « Ma Famille, une école de miséricorde ». La famille, source
d’amour et d’enseignement, démontre la volonté missionnaire des parents.
Bonne route!
CATHERINE D. MARCOUX, responsable aux communications
[email protected]
Coordination et rédaction : Catherine D. Marcoux
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Comité de rédaction : Frédéric Barriault, Marc Benoît, Stéphanie
Bernier, Sr Françoise Boulais et Monique Cyr
Équipe technique : Sylvie Beaupré, Nicole Bossinotte
et Louise Robillard
Adresse : Secrétariat diocésain
1900, rue Girouard Ouest, C.P. 190, Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 7B4
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SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015
Abonnement : 20 $ / 5 revues (avec annuaire : 35 $) Chèque à l’ordre de CECR Saint-Hyacinthe
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada.
L’Envoi est édité par le diocèse de Saint-Hyacinthe et est
publié 5 fois par année, de septembre à juin. Il est membre
de l’Association Canadienne des Périodiques Catholiques (ACPC).
Tout texte publié dans L’Envoi demeure l’entière responsa-
bilité de son auteur et n’engage que celui-ci.
Prochaine parution : le vendredi 18 décembre 2015
Date de tombée : le vendredi 27 novembre 2015
MESSAGE DE NOTRE ÉVÊQUE
François Lapierre p.m.é.
Dimanche missionnaire mondial
Ce dimanche missionnaire nous
invite à penser à nos missionnaires
répandus à travers le monde mais
aussi à découvrir les missionnaires
venus d’ailleurs pour vivre la
mission au milieu de nous.
Tout l’évangile de Marc que nous méditons, cette année, est
orienté vers la formation de disciples missionnaires. Mais le
passage de l’Évangile qui vient d’être proclamé nous fait voir
qu’une formation facile comme elle, ne l’est pas non plus
aujourd’hui.
Cette réalité nous fait découvrir qu’il existe aujourd’hui de
nouveaux et nouvelles missionnaires. Parfois, nous ne savons
pas les voir car ils ne recherchent pas les premières places et
vivent dans l’humilité.
La seconde lecture, tirée de la lettre aux Hébreux, nous dit :
en Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par
excellence… tenons donc ferme dans l’affirmation de notre
foi. Ce grand prêtre, il n’est pas incapable de partager nos
faiblesses, il est plein de miséricorde et de compassion, il vit
un leadership de service.
Dans chaque eucharistie, il vient vers nous dans l’humilité
Les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean, ne font pas une d’un morceau de pain. C’est une invitation à mettre ensemble
demande banale au Seigneur, ils veulent le suivre mais leur mission et service de l’humanité.
générosité est contaminée par leur volonté propre, leur
Nous célébrons, cette année les 50 ans de Nostra Aetate, (notre
recherche de pouvoir, par leur désir de dominer les autres.
temps), un des documents les plus percutants du Concile
Dans l’Église, il y a une nouvelle catégorie de missionnaires; Vatican II, une invitation au dialogue avec les grandes religions
je pense aux travailleurs saisonniers qui viennent ici comme du monde, une charte qui sait unir le dialogue et l’annonce
des serviteurs, ils réalisent un travail que beaucoup de nos de l’Évangile aujourd’hui.
concitoyens ne veulent plus faire. Ils sont parfois dépréciés et
même évités, ils sont des témoins de l’Évangile, aujourd’hui, Que cette messe des nations fasse de nous un peuple missionnaire. Amen.
du Christ serviteur.
À Rome, aujourd’hui, le pape François a canonisé les parents
de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Louis Martin et Marie Zélie
Guérin. Je pense à tous les parents qui se dévouent au service
de leur famille avec un grand esprit de service et d’humilité.
François Lapierre p.m.é.
18 octobre 2015
ÊTRE CHRÉTIEN AU
QUOTIDIEN...
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
c’est rendre service à
l’autre, sans que l’autre
ne nous le demande !
SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015
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CHRONIQUE DU DIACRE
Michel Pelletier
La famille au coeur de la mission
Deux grands thèmes seront abondamment
présents dans la vie de l’Église cette année.
Le premier, qui alimente déjà beaucoup les
discussions, est le Synode sur la famille dont
la deuxième partie a eu lieu à Rome, du 4
au 25 octobre 2015, sur le thème : « Jésus
Christ, révèle le mystère et la vocation de la
famille ». Le second thème, qui débutera le
8 décembre prochain, sera l’année sainte;
promulguée par le Pape, elle sera consacrée
à la miséricorde.
Ces deux événements importants ont inspiré l’orientation pastorale
de notre diocèse pour l’année qui vient : « Ma famille, une école de
miséricorde.». Il est intéressant que le mot école relie ces deux grands
thèmes. En effet, nous pouvons apprendre beaucoup en allant à l’école,
mais nous savons tous que rien ne peut remplacer l’école de la vie. Et
la vie de famille est la plus belle école qui soit pour apprendre à vivre
ensemble, entre frères et sœurs, avec nos différences, nos forces et nos
faiblesses. C’est un lieu privilégié pour appendre aussi à se respecter,
à partager, à s’entraider, surtout si les parents transmettent et vivent
profondément les valeurs chrétiennes. Mais nous constatons, parfois
douloureusement, qu’il y a une grande différence entre l’idéal évangélique proposé par l’Église et la dure réalité vécue par plusieurs familles
au sein desquelles trop souvent se vivent beaucoup de souffrances, de
divisions, de rejets, d’échecs et de ruptures.
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Suite aux multiples changements qu’elle a subis dans notre société
depuis quelques décennies, la famille moderne s’avère être un sujet
sensible. Et, je crois que le Pape François a été très visionnaire en
faisant en sorte qu’une année consacrée à la miséricorde soit annoncée
au moment même où s’intensifient les réflexions sur la famille. Car
c’est avec beaucoup de miséricorde qu’il nous faut aborder le sujet
de la famille, en ce sens qu’il faut un cœur sensible à la misère et aux
souffrances que vivent certaines familles d’aujourd’hui. Mais le danger
est réel de voir ce beau processus de réflexion se transposer en débat
publique et se polariser entre les camps les plus marginaux. Les uns
pour ceci, les autres contre cela…
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SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015
Plusieurs espèrent de grands changements de la part de l’Église,
notamment au sujet de l’accès aux sacrements, alors que d’autres
craignent un relâchement de la doctrine chrétienne. Nous voyons
surgir sur internet diverses pétitions visant à faire pression sur le Pape
et les cardinaux, souhaitant ainsi influencer les décisions qui seront
prises suite au synode. D’un côté comme de l’autre, si les attentes
sont trop grandes ou exagérées, il est fort probable que plusieurs
personnes seront déçues. L’Église n’est pas une démocratie populaire
qui penche du côté de ceux qui crient le plus fort, comme le font
certains politiciens.
L’Église est notre mère; elle aime chacun de ses enfants et désire tous
les rejoindre et les rassembler dans l’unité et l’amour du Christ qui fait
de nous tous des frères et des sœurs. Pour y arriver, elle a besoin de
bien discerner les signes des temps et d’être à l’écoute des difficultés
que vivent les familles d’aujourd’hui.
Il est bien important d’établir la différence entre la doctrine officielle de
l’Église et l’attitude pastorale à adopter pour qu’elle soit accueillante,
pleine de douceur et de compassion surtout pour ses membres les
plus blessés et les marginaux. C’est l’attitude que Jésus nous invite
à prendre : « Mettez-vous à mon école car je suis doux et
humble de cœur ». (Mt 11, 29)
Prions pour que ce difficile mais nécessaire processus de réflexion du
Synode sur la famille porte des fruits et que nos cœurs soient mieux
éclairés sur « la vocation de la famille » et puissions-nous y apprendre
à grandir ensemble dans la miséricorde.
Michel Pelletier, diacre permanent
Granby
© WMOF 2015
TÉMOIGNAGES
DE SAINT-HYACINTHE
À PHILADELPHIE...
L’actualité de ce temps-ci nous ramène
beaucoup à la famille... Il y a eu le congrès
des Famillles à Philadelphie sous le thème
« L’Amour est notre mission - La famille
pleinement vivante », il y a eu à Rome le
Synode sur la famille et le thème de l’année
pastorale de notre diocèse est « Ma famille,
une école de miséricorde ».
Nous avons eu la chance avec d’autres
couples du diocèse d’aller vivre une
merveilleuse expérience d’Église (ecclésiastique). Nous avons participé au congrès
à Philadelphie et nous étions là lors du
passage du pape François durant la fin de
semaine pour le Festival des Familles ainsi
qu’à la messe papale.
« Ce que je retiens du Congrès mondial
de la Famille c’est tout d’abord les dix
heures de route pour y aller et en revenir
Géants dans les liturgies et les catéchèses,
nous avons été partie prenante pour quelques
jours d’un rassemblement familial où les
grands penseurs, catéchètes et théologiens du
monde nous offraient le fruit de leur réflexion
sur la famille. Famille qui, dès le début des
Écritures, la Genèse, nous est présentée
comme un des plans de Dieu pour l’humanité.
Cependant, depuis le premier jour du
congrès, il y a une réflexion qui ne cesse de
m’habiter. Où est-elle passée notre fierté et
notre audace de baptisé? »
- Ghislain Bernier et Nancy Lussier
« Une chose qui nous a touchés, c’est le
thème affiché partout au Centre des
congrès : « AIMER EST NOTRE MISSION ».
Aimer les personnes comme elles sont et
là où elle sont. C’est une chose, parmi tant
d’autres, qui nous a été inculquée dans nos
engagements.
Il y aurait bien d’autres choses à mentionner, mais gardons-en pour les autres. »
- Irène et Jean Vanier
« Nous avons grandement apprécié notre
séjour. Nous avons été impressionnés par
l’organisation de la semaine qui s’est
déroulée de façon formidable malgré un
achalandage impressionnant. C’était très
stimulant de se retrouver en compagnie
de sept autres personnes du diocèse, de
se sentir en communion avec nos frères et
soeurs du diocèse via les réseaux sociaux
et de se rassembler avec tous ces croyants
catholiques du Québec et du monde entier.
Ce sentiment de solidarité nous a permis de
ressentir la grâce du Seigneur.
La famille est le fondement de la société. Il
importe donc d’en prendre soin. »
- Alain Labonté et Danielle Larouche
« J’ai vécu une très belle expérience
d’Église. C’était rafraichissant de voir
toutes ces personnes, réunies avec l’Esprit
Saint, sur le thème de la famille. J’ai pu
approfondir la richesse de l’Évangile et de
l’enseignement de l’Église sur le projet de
Dieu pour la famille. Je reviens avec beau-
SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015
7
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
J’aimerais vous partager quelques réflexions
suite à notre expérience là-bas... Il y aurait
tant à dire... Les membres de l’organisation
WMOF de Philadelphie nous ont offert un
accueil hors pair. Wow! Nous leur levons
notre chapeau. Et que dire de se trouver
dans le même lieu que ce grand homme...
François... Un pape qui nous touche et qui
restera gravé dans notre mémoire...
en automobile. C’est moi, Ghislain, qui ai
conduit. Dix heures à échanger, discuter et
curieusement à prier ensemble dans l’auto.
Petite Église qui fait route chez les géants
américains. Géants dans leur organisation,
leur histoire et leur fierté.
TÉMOIGNAGES
coup de fierté et j’espère que ces enseignements
pourront être partagés dans nos paroisses pour
le bien des familles.
Oui, la famille est l’image de la Trinité. Et oui,
la famille est appelée à devenir une Église
domestique.
J’ai été également touché par l’accueil incroyable
que les citoyens de Philadelphie nous ont réservé.
Je leur donne une note parfaite. »
- David Labossière, prêtre
« Ce fut une expérience d’Église extrêmement
enrichissante. Nous y avons vécu une grande unité
et une vraie communion entre tous. Nous avons
compris à quel point la famille est réellement un
sanctuaire d’Amour, de Vie et de Miséricorde.
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
© Phillippe Vaillancourt
Au-delà de simplement réaffirmer sa doctrine, on
a senti le fort souci de l’Église pour les périphéries
et sa volonté de révéler la miséricorde du Christ
pour tous en rappelant la dignité de chacun.
Plusieurs ateliers, en ce sens, faisaient écho au
Pape François exhortant l’Église à ressembler
davantage à un hôpital de campagne, tel que
celui du Cardinal Tagle « La famille un refuge pour
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SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015
le coeur blessé », lequel a profondément touché bon
nombre de gens. Également le Pape nous a rappelé
l’importance des enfants et des grands-parents en
tant qu’avenir et mémoire d’une société. »
- Dominique Rainville et Martin Thérer
PORTRAIT
« LÂCHONS PAS... C’EST PIRE! »
par Bertrand Jodoin, prêtre
Quand je pense au Fr. Flavien, c’est souvent la phrase, la
sienne, qui me revient. Voilà un homme, un missionnaire
qui avait sûrement affronté bien des défis et qui avait développé des attitudes pour atteindre les objectifs qu’il avait
fixés avec ses confrères religieux et des collaborateurs laïcs.
Tout jeune, à 6 ans, Doria perd sa mère. Elle avait fait
promettre à son époux de voir à l’éducation des enfants,
gars et filles. Ce que le père s’empressa de réaliser. Après
l’école primaire, Doria se retrouve au juvénat des Frères
Le 16 août 1923, il prononce ses premiers vœux en plus
des vœux des missions étrangères. Doria devra patienter... C’est en 1932 qu’il est nommé missionnaire au
Bengale (le Bengladesh d’aujourd’hui). Le premier soir au
Bengladesh, il le passera à la chapelle confiant au Seigneur
SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015
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L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Mais qui est cet homme? Le frère Flavien (Doria Laplante)
est né et baptisé le 27 juillet 1907 à Saint-Louis de Richelieu
(de Bonsecours) sur les bords de la rivière Yamaska. Son
père Honoré Laplante et sa mère Marie-Louise Théroux
ont élevé une famille de 9 enfants. Doria naît le septième.
de Sainte-Croix à Saint-Césaire pour y poursuivre ses
études secondaires. C’est là au cœur du témoignage de
ses professeurs et du climat de prière qu’il entend l’appel
du Seigneur à la vie religieuse. Déjà pointe l’appel à la
vie missionnaire. En effet, lors de la visite d’un évêque
du Bengale (Mgr Legrand), il voit naître en lui le désir de
partir comme missionnaire. Il poursuivra sa formation
jusqu’en 1928 où il est nommé au Collège Notre-Dame
comme enseignant, surveillant, organisateur des sports.
Il répond aux besoins des jeunes et de la communauté.
PORTRAIT
sa vie et lui demandant de le guider dans le travail à
faire. En décembre 1934, avec des confrères, il travaille
à ouvrir une nouvelle école pour répondre aux besoins.
Il enseigne l’anglais et le catéchisme, il est responsable
d’un pensionnat, de ses jardins et des jeux des jeunes :
beaucoup de besoins à combler. Lâchons pas... c’est pire!
Puis, vient la guerre et l’invasion du Bengale par les
Japonais. Dix-sept bombardements aux dires de Flavien.
Conseillé par les autorités ecclésiales du pays, Fr. Flavien
reste au cœur de Chittagong, organisant les classes
d’élèves en fuite et accueillis dans la ville. S’ajoute la
famine. Avec les autorités militaires, Fr. Flavien travaille
au ravitaillement des populations et à la distribution des
victuailles pour l’ensemble des civils. Aux périphéries,
il secoure les chrétiens, les musulmans et les hindous.
Au dispensaire, il soigne les blessés, encore en réponse
aux besoins du moment. Lâchons pas... c’est pire!
Enfin, en 1945, la guerre est finie. On découvre alors les
conséquences de ce conflit. La société du Bengale est
complètement désorganisée, spécialement le monde de
la pêche car, pour la guerre, on avait réquisitionné les
bateaux de pêche. À la fin du conflit tout est détruit
ou inapte à la pêche. Un nouveau chantier s’ouvre
pour Flavien. Avec les autorités, il travaillera à créer
une nouvelle flotte de pêche pour les travailleurs qui
sont majoritairement des musulmans. Fr. Flavien a des
engagements qui n’excluent personne. Ainsi naîtront les
coopératives de pêcheurs. Flavien verra à trouver la technologie pour motoriser les barques, etc... Regrouper des
gens implique toutes sortes de situations de joie comme
de peine, de défis comme des conflits… et des cyclones.
Flavien accompagnera ces gens dans leur quotidien
et même sur leurs bateaux. Lâchons pas... c’est pire!
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
La guerre a plusieurs conséquences, l’une d’elles
aura été d’engendrer un groupe important d’orphelins. Que faire avec eux? Les scolariser et les
réintégrer comme pêcheurs, métier normal pour
la région. Il sera donc un père pour ces jeunes.
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C’est alors que la Colline de Dihang devient le lieu d’engagement important du Frère Flavien : organisation d’une
école, plantation d’arbres, attention aux orphelins. Les
besoins sont toujours si grands. La foi et l’engagement
de Flavien et de ses confrères y sont tout aussi grands.
En 1976, tournant important dans la vie du missionnaire.
Il se retire dans un « ashram chrétien » où Jésus-Christ est
présenté comme un « guru », le premier de tous. Flavien
SEPTEMBRE- OCTOBRE 2015
se fait ermite, il se consacre principalement à la prière. Il
désire arriver à une union profonde et continuelle avec
Dieu et veut témoigner encore plus intensément de la
présence de Dieu. Après 44 années de vie trépidante, son
témoignage est impressionnant. Une grotte érigée en
l’honneur de Notre-Dame de Lourdes devient un point
de ralliement pour les chrétiens de la région et du pays.
En 1981, Fr. Flavien fait l’expérience de sa fragilité
physique. Une tumeur à l’estomac se développe rapidement. Flavien voit ses forces diminuer. Le 19 juin 1981
sera le dernier jour de Flavien sur terre. Son supérieur
célèbre les derniers sacrements pour lui. Flavien entre
en prière intense. Vers 9 h 20 sa figure s’éclaire d’un
sourire paisible et il dit : « Viens, Seigneur Jésus ».
Il meurt dans les bras d’un confrère de Sainte-Croix.
Voilà, un résumé de la vie de ce missionnaire
qui, pour moi, est un modèle de missionnaire
même pour nous ici au Québec. Il aura été attentif aux appels du Seigneur à travers les cris et les
besoins des pauvres. Lâchons pas… c’est pire!
PASTORALE
Mission ailleurs, mouvements intérieurs…
« Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent la raison de mes voyages,
que je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche »
Montaigne, Essais
Partir en mission, c’est aller à la rencontre de l’autre et
de soi. Pour se préparer à aller rencontrer l’autre, sur
son territoire, il faut déjà s’intéresser à lui, avant notre
départ :
• Apprendre sa langue.
• S’intéresser à ses racines, à son histoire, à sa culture, à ses coutumes et à ses sensibilités.
• S’informer de ses conditions de vie, de la température
et de la géographie du lieu où il habite car cela influence
ce qu’il est.
• Connaître sa manière de vivre et de célébrer sa foi.
Il faut aussi faire le point sur les motivations qui nous
incitent à aller vers l’autre :
1. Y allons-nous pour lui?
- Pour contribuer à de nouvelles ressources pour vivre
plus dignement?
- Pour lui faire profiter de nos connaissances ou de nos
talents?
- Pour reconstruire après un désastre?
2. Pour le connaître, le rencontrer?
- Pour découvrir sa langue et sa culture?
- Pour explorer ses richesses?
- Pour entrer en dialogue avec lui?
3. Ou pour nous?
- Pour nous couper pendant quelque temps du quotidien?
- Pour fuir une situation difficile?
- Pour faire une action qui donne un sens à notre vie?
- Pour joindre l’utile (aider l’autre) à l’agréable (voyager)?
- Pour mieux se connaître?
- Pour sauver le monde qui est dans la misère?
- Dans quel contexte géographique, social et familial
avons-nous grandi?
En terre de mission, nous pouvons être notre plus grande
force et notre propre pierre d’achoppement. C’est pourquoi il importe de faire un voyage à l’intérieur de nousmêmes avant de plier bagage pour quitter vers une
lointaine contrée.
En terminant, rappelons-nous qu’aller rencontrer l’autre,
chez lui, c’est avoir le privilège d’entrer en terre sacrée.
Cela nécessite de passer de l’attitude du conquérant à
l’acceptation d’être perçu comme un serviteur inutile.
Entrer chez l’autre, c’est accepter d’être confronté à une
vision des choses et de la vie qui peut nous confronter
dans nos habitudes et dans nos valeurs ou nous inviter à découvrir de nouveaux horizons insoupçonnés.
Pour y arriver, nous aurons à choisir d’accueillir ce que
nous découvrons comme une richesse pour développer
toujours davantage :
-
l’ouverture
l’accueil
l’écoute
le respect et l’humilité.
Quelle que soit la terre que nous visitons et le motif qui
nous a poussé à quitter notre pays pour aller vers une
terre inconnue, devant l’autre, nous portons notre propre
histoire et la marque de ceux qui nous ont précédés.
Chaque fois que nous voyageons, pour le plaisir comme
pour la mission, nous allons à la rencontre de grandes
découvertes qui nous déstabilisent au point où nous ne
serons plus jamais exactement la personne que nous
étions avant notre départ!
Bon voyage!
Stéphanie Bernier
Missionnaire en Amazonie péruvienne
Janvier à juin 1997
SEPTEMBRE- OCTOBRE 2015
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L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Pour réellement aller à la rencontre de l’autre, il est
capital d’être conscient de ce que nous portons comme
bagage de blessures, d’idées préconçues et de préjugés.
Même si nous partons avec toutes les bonnes intentions
du monde, nous devons tenir compte de ce qui nous a
construit jusqu’à présent :
- Quelles sont nos forces, nos assises, nos limites et nos
fragilités?
- Comment avons-nous l’habitude de réagir devant
l’imprévu et l’inconnu?
- Quelles sont nos valeurs fondamentales?
Missionnaires...
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L’Envoi de Saint-Hyacinthe
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...D’ICI et D’AILLEURS!
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DOSSIER
Les missions paroissiales, d’hier à aujourd’hui
par Frédéric Barriault
Communications & Société
Dans La Joie de l’Évangile, le pape François rappelait aux catholiques qu’ils sont tous appelés, par leur
baptême, à être des témoins du Christ, voire même
des missionnaires. Il y a évidemment « mission » et
« mission » : tous ne disposent pas des mêmes charismes,
et tous ne sont pas appelés à annoncer l’Évangile dans
les terres lointaines, exotiques et parfois dangereuses.
L’image qu’on se fait habituellement de la mission,
c’est en effet celle des Jésuites, des Pères blancs, des
missionnaires de l’Immaculée-Conception ou encore
des Prêtres des Missions étrangères qui partaient outremer évangéliser des peuples n’ayant jusque-là jamais
entendu parler de Jésus-Christ ou de son Père. Or,
ce serait une grave erreur que de cantonner l’activité
missionnaire de l’Église à ce seul aspect, aussi fascinant
soit-il. Il convient de braquer notre projecteur vers ce
qu’on appelait autrefois les « missions paroissiales »
et qu’on appelle désormais la Nouvelle évangélisation.
La nécessité de la Nouvelle Évangélisation
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Tout au long de son histoire, l’Église a senti le besoin de
souffler périodiquement sur cette braise ardente qu’est
la foi afin qu’elle enflamme les cœurs et qu’elle embrase
le monde. Elle voulait rappeler aux baptisés et aux
confirmés la nature fondamentalement missionnaire de
l’Église. Car même dans des régions officiellement catholiques, le feu de la foi est parfois tombé en dormance,
enfoui sous une épaisse couche de cendres. Les prédicateurs et les missionnaires ont alors la lourde tâche de
secouer la torpeur des chrétiens « endormis ». Tels des
tisonniers, ils dissipent la couche de cendres et remuent
la braise, jusqu’à ce qu’elle s’embrase de nouveau.
14
Ce n’est pas d’hier que l’Église déplore la piété routinière
et conformiste des fidèles, tout comme l’inculture religieuse d’un grand nombre de baptisés. Au Moyen Âge,
plusieurs évêques déploraient l’ignorance crasse de leurs
diocésains — et parfois même… de leur propre clergé.
Ces gens-là s’acquittaient certes de leurs devoirs religieux :
ils assistaient à la messe, faisaient baptiser leurs enfants,
jeûnaient pendant l’Avent et le Carême, partaient en
pèlerinage vers des sanctuaires locaux. Pourtant, ils ne
SEPTEMBRE- OCTOBRE 2015
connaissaient rien ou presque de l’Évangile, de la vie de
Jésus ou de l’enseignement de l’Église. Ils ne comprenaient rien à la liturgie. Et sombraient çà et là dans la
superstition et même dans la « débauche », qu’il s’agisse
d’ivrognerie, d’avarice, de cupidité ou encore d’adultère.
C’est dans ce contexte que l’Église permit la création d’ordres religieux se consacrant exclusivement à
la prédication. Afin de faire reculer l’ignorance religieuse qui prévalait dans cette Europe pourtant officiellement catholique. Et faire en sorte que les paysans,
les artisans et même les seigneurs connaissent enfin
le message de Jésus mais aussi les exigences de la Loi
divine promulguée par son Père. C’est ainsi qu’ont
été fondés les Franciscains et les Dominicains. Ceux-ci
parcouraient les villes et les villages afin de prêcher sans
relâche la Parole de Dieu. Et de rappeler aux baptisés « endormis » les exigences de la foi chrétienne.
La vigne du Seigneur étant immense et le nombre de
vignerons étant insuffisant, l’Église n’aura de cesse que
favoriser l’apparition de nouveaux ordres religieux se
consacrant eux aussi à la prédication et à l’enseignement. On pense ici aux Jésuites, aux Capucins ou aux
Eudistes, par exemple. Sans oublier le travail de preachers exceptionnels et infatigables comme Michel le
Nobletz chez les marins de la Bretagne, de Louis-Marie
Grignon de Montfort chez les paysans de la Normandie,
ou de Francois de Sales chez les montagnards de la
Savoie. Des équipes de prédicateurs itinérants se déplaçaient alors de paroisse en paroisse, de village en village
et de diocèse en diocèse pour y prêcher sans relâche.
Pendant que leurs confrères partaient vers l’Asie ou l’Amérique pour y planter le germe de la foi, ces prédicateurslà s’affairaient à rechristianiser une Europe qui n’avait de
catholique que le nom. Ils vont jeter les bases des missions
paroissiales — missions qui ont profondément marqué
l’histoire de l’Église, y compris chez nous, au Québec.
Les missions paroissiales dans l’histoire du Québec
Les missions paroissiales ressemblent à s’y méprendre
aux camps meetings si caractéristiques du protestan-
DOSSIER
tisme évangélique. C’est parfois à la demande d’un curé
ou à l’initiative d’un évêque qu’on mettait en branle
ces missions, après qu’on eut déploré la tiédeur de la
foi des fidèles. Une équipe de prédicateurs talentueux
et de confesseurs consciencieux « débarquait » alors
dans l’église du village ou du quartier — église qui
était habituellement bondée! S’ensuivait un « marathon » de sermons et d’homélies destinés à toucher le
cœur et à secouer la torpeur des chrétiens endormis.
Convoqués sur place pour ébranler la conscience des
fidèles, ces prédicateurs avaient parfois recours à ce que
l’historien Jean Delumeau a appelé la pastorale de la
peur. Il fallait, dit-on, être « lion en chaire » mais
« agneau au confessionnal ». Les prédicateurs insistaient donc abondamment sur l’horreur du péché, sur la
torture des âmes damnées qui croupissent au Purgatoire
ou dans les flammes de l’enfer. D’autres demandaient
aux pénitents ce que diraient Jésus ou saint Pierre à la
vue de leur conduite morale actuelle. Certains prédicateurs poussaient même l’audace jusqu’à poursuivre
leurs sermons dans le… cimetière paroissial, un crâne à
la main — et devant une fosse préalablement creusée —
en prêchant de manière terrible sur la mort et l’au-delà!
Ces marathons de sermons se poursuivaient pendant
plusieurs jours consécutifs. Les auditeurs rassemblés dans
l’église finissaient invariablement par pleurer, se frapper
la poitrine en gémissant, demander pardon et implorer
la miséricorde divine. Des files énormes se formaient aux
abords des confessionnaux. Le marathon de prédication cédait alors la place à un marathon de confession.
Des confesseurs consciencieux devaient alors réconcilier les pénitents avec Dieu, avec doigté et sollicitude.
Au terme de ce marathon de prédication et de confession, l’équipe pastorale insistait sur la miséricorde divine.
S’ensuivait alors une messe au cours de laquelle tous
les « missionnés » communiaient. Les fidèles renouvelaient alors les vœux de leur baptême et s’engageaient à prier sans relâche, à fréquenter assidûment
les sacrements et à implorer quotidiennement l’intercession de la Vierge Marie. Prêtres et fidèles formaient
ensuite une procession à travers les rues du village ou
du quartier. Une croix commémorative était ensuite
érigée sur l’un des points culminants de la région.
Au Québec, c’est au lendemain des Rébellions de 183738 qu’on commencera véritablement à prêcher des
missions paroissiales. Le jeune évêque de Montréal,
Mgr Ignace Bourget, invite alors au pays un prédicateur
redoutablement talentueux : Mgr Charles de ForbinJanson. Entre décembre 1840 et janvier 1841, cet
évêque français prêche sans relâche partout au Canada,
de Pictou en Nouvelle-Écosse jusqu’à Bytown (Ottawa),
en Ontario. Au cours de cette année très mouvementée, Mgr de Forbin-Janson a prêché des missions
dans une soixantaine de paroisses. Près de la moitié
des catholiques canadiens ont entendu ses sermons.
L’impact de cette mission fut tout simplement prodigieux. En 1838, par exemple,
seulement 60% des Montréalais
avaient fait leurs
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
SEPTEMBRE- OCTOBRE 2015
15
DOSSIER
Pâques. L’assiduité à la messe et les vocations religieuses
étaient d’ailleurs en chute libre. Les confréries de dévotion
et les œuvres de charité étaient quant à elles boudées par
les paroissiens. Après le passage de Mgr de Forbin-Janson,
la situation change du tout au tout. Les vocations religieuses montent en flèche, l’assiduité à la messe devient
unanime (vers 1900, 99% des catholiques québécois
faisaient leurs Pâques), les associations pieuses regorgent
de militants et les œuvres de charité se multiplient. On
fonde des couvents, des collèges classiques, des hospices,
des hôpitaux, des orphelinats, des coopératives, etc.
Au cours des années à venir, d’autres congrégations —
les Jésuites, les Oblats et les Franciscains, par exemple
— viendront prêcher des missions et des retraites dans
les paroisses. Bientôt, par le biais de l’Action catholique, ce sont les laïcs eux-mêmes — étudiants, ouvriers,
agriculteurs, couples mariés — qui seront appelés à
témoigner publiquement de leur foi et à faire de l’apostolat. L’objectif demeurera toujours le même : secouer
la torpeur des fidèles, souffler sur la braise de la foi,
faire renaître le feu sacré qui les habite et faire rayonner la foi en Jésus-Christ, en tout temps et en tout lieu.
Même le paysage se transforme : dans la Vallée du
Richelieu, l’un des témoignages les plus visibles du passage
de Mgr Forbin-Janson est l’immense croix métallique ayant
été installée en 1841 sur le sommet du mont Saint-Hilaire.
La Nouvelle évangélisation dont parlent Jean-Paul II et le pape
Francois est le prolongement de cette longue tradition
.
Laïcs et mission
par Diane Daneau, pastorale missionnaire
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Avez-vous des images qui vous
viennent lorsque vous entendez le mot
« mission »? Moi, j’en ai plusieurs et
je vous les partage bien simplement.
J’ai d’abord celle de mon enfance : la
mission, ça se passe en Chine où des
religieuses sont là pour faire baptiser
les p’tits chinois. Ça se passe aussi dans
le Grand Nord canadien où des prêtres
vivent avec les esquimaux. J’ai donc
retenu que la mission, ça se passe loin
et que c’est l’affaire des religieux, religieuses et des prêtres. J’ai aussi compris
que sans être missionnaire, je peux faire
ma petite part, en donnant des sous et
en priant.
16
À l’adolescence, la mission prend un
autre visage, celui de l’Afrique. Si on
parle beaucoup du départ du cardinal
Léger pour ce continent, ce qui retient
mon attention à moi, c’est que des laïcs
hommes et femmes peuvent aussi être
missionnaires. Je participe à un projet
d’aide, j’agis ici pour aider là-bas. Pour
moi, la mission reste encore au-delà
des frontières mais elle est maintenant
ouverte aux laïcs. Peut-être qu’un jour,
je serai missionnaire et que j’irai enseigner en Afrique. Dans les faits, je ne suis
SEPTEMBRE- OCTOBRE 2015
jamais allée enseigner plus loin que la
paroisse d’à côté...
Comme jeune adulte, ma vision de la
mission a changé en même temps que
ma compréhension de l’Église changeait. Vatican II m’invitait à l’action en
affirmant que « Tout laïc doit être, à la
face du monde, un témoin de la résurrection et de la vie du Seigneur Jésus, un
signe du Dieu vivant. » (LG 38). Il y avait
là pour moi, un appel à faire ma part en
Église. Comme jeune adulte, j’ai été très
active chez les scouts et les guides et au
comité diocésain d’action catholique.
J’ai vécu ces engagements comme des
engagements de foi. J’avais compris que
comme laïque je pouvais jouer un rôle
important et j’étais consciente de participer à ma façon à la vie de l’Église. Pour
moi, la mission ne se limitait plus à une
action à l’étranger, elle pouvait se vivre
ici dans le diocèse.
Cela me prendra beaucoup plus de
temps pour que je réalise que la mission
ne se limite pas à un engagement en
Église mais que pour moi, comme laïque
la mission peut et doit se vivre là où j’ai
les pieds car « le principal devoir des
laïcs, homme et femme, c’est le témoignage du Christ, qu’ils doivent rendre
par leur vie et leurs paroles dans leur
famille, dans leur groupe social, dans
leur milieu professionnel. » (A. G.21).
Oui, mes images de la mission ont
bien changé et les laïcs y occupent
une place importante car pour moi,
aujourd’hui, la mission est présence,
présence de témoins qui ont fait une
place au Christ ressuscité dans leur vie
et qui sont porteurs de joie et d’espérance. Certains laïcs sont encore appelés
à partir pour l’étranger pour annoncer
la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. La
mission se vit parfois au-delà des frontières. D’autres sont invités à prendre
des responsabilités comme agents
ou agentes de pastorale, catéchètes,
membres des assemblées de fabrique ou
de différents comités et mouvements.
La mission est aussi don et service en
Église. Mais, je crois que le plus important, c’est que tous les laïcs sont appelés
à être missionnaires là où ils sont en
posant dans leur quotidien de simples
gestes d’amour, d’accueil et de pardon
qui témoignent de la foi qui les fait vivre.
REPORTAGE
LA HALTE
SAINT-JOSEPH
Une équipe missionnaire
au cœur de la ville
« La moisson est abondante, mais les ouvriers peu
nombreux. » (Mt 9,37)
Une présence d’Évangile au cœur de la ville.
« Donnez-leur vous-mêmes à manger », nous dit
le Christ. (Mt 14, 16)
La mise en place d’une équipe missionnaire implantée
au cœur de la paroisse Notre-Dame de Granby a voulu
répondre à cet urgent appel de Jésus, le Maître évangélisateur : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous
envoie.» (Jn 17, 18). Baptisés en Jésus, nous avons reçu
la grâce de Dieu pour la partager, par le témoignage
d’une foi vivante et agissante dans notre entourage
immédiat et jusqu’au cœur des périphéries existentielles,
dans tous les milieux de vie, sans distinction. C’est à
chacun de nous qu’il incombe de créer des espaces
de joie et d’espérance pour tous nos frères pauvres de
bonheur. L’urgence de l’amour fraternel passe inévitablement par l’exigence de l’engagement personnel au
service de ceux et celles qui souffrent. En fait, il nous
faut porter au-delà même de nos églises, le Pain reçu en
SEPTEMBRE- OCTOBRE 2015
17
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Dans la société québécoise actuelle, société dont les
valeurs socio-culturelles, morales et religieuses en
profonde mutation engendrent souvent des situations déstabilisantes pour plusieurs d’entre nous, il
n’est pas rare de rencontrer aux coins des rues de nos
communautés urbaines et paroissiales, des frères et
des sœurs qui souffrent. Nous croisons des personnes
dont les conditions de vie ont été directement affectées,
voire même bouleversées, par ce changement social :
perte d’emploi, indigence, projet d’étude abandonné,
famille éclatée, dépression ou maladie, immigration.
Nombreuses sont les raisons de la détresse qui se lit
dans le regard de ces personnes trop souvent isolées et
démunies. Nombreux sont les visages de la pauvreté.
Le mal-être de nos frères et de nos sœurs est parfois
si profond qu’ils n’entrevoient même plus la possibilité
de s’en sortir, ni la capacité de demander de l’aide ou
de croire à nouveau en quelqu’un. Tous ces pauvres de
bonheur ont un urgent besoin d’une bouffée d’espérance, d’une présence accueillante et gratuite, d’une
écoute amicale, d’un regard de tendresse pour éviter de
sombrer ou, pire encore, pour éviter d’être les victimes
de notre indifférence consciente ou inconsciente.
REPORTAGE
Église! Ne séparons pas « le sacrement de l’Eucharistie
du ‘sacrement’ du frère », nous dit le pape François.
Naissance de la Halte St-Joseph. Comme le grain
de moutarde… (Mt 13, 22)
Voilà donc ce qui a motivé la création de la Halte
St-Joseph précisément au cœur de la Ville de Granby.
Ce projet missionnaire initié en août 2012, en réponse
à une inspiration de ses fondateurs, a voulu participer
concrètement à l’urgence évangélique qui nous appelle
à quitter nos zones de confort humain et spirituel pour
sortir, et inviter d’autres baptisés à partager la situation
des plus délaissés, sur le terrain même de leur réalité
quotidienne. Cette équipe de missionnaires urbains a vu
officiellement le jour le 7 janvier 2013 après quelques
mois de préparation. Peu à peu, cette heureuse initiative
a pris racine, telle une cellule de vie greffée au cœur de la
communauté paroissiale Notre-Dame de Granby, sous la
responsabilité de M. l’abbé Serge Pelletier, curé fondateur
du projet. Grâce à l’accord et à la générosité du Conseil
de Fabrique, les frais de location d’un local situé au
centre-ville ont été approuvés. Par la suite, avec l’engagement missionnaire de nombreux paroissiens bénévoles
et la collaboration de Mme Claudette Nadeau, membre
fondatrice du projet et coordinatrice de l’équipe, La Halte
St-Joseph accueillait ses premiers visiteurs dans le besoin.
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Dans l’esprit d’une nouvelle évangélisation
« Vous avez reçu gratuitement, donnez
gratuitement ». (Mt 10, 8)
18
La mission d’évangélisation de cette jeune initiative
pastorale en est une de première ligne bien qu’elle ne
prétende en rien se substituer à l’action des services
professionnels et communautaires déjà existants. Pour
chacun des membres de l’équipe missionnaire, c’est à
travers le partage de leurs expériences de vie et de leur
rencontre avec Dieu que se vit la communion fraternelle; il s’agit de donner de son temps et de sa personne
pour être-avec leurs frères et leurs sœurs désemparés.
Jusqu’à ce jour, cette équipe très diversifiée compte
une trentaine de membres : couples et laïcs engagés,
prêtres, religieux et étudiants, tous désireux d’être une
présence d’Église dans la rue et de contrer l’isolement
de celui ou celle qui souffre, en brisant les chaînes de
l’indifférence, de la peur, du jugement ou du rejet.
Concrètement, l’action missionnaire de la Halte St-Joseph
est simple : être des porteurs d’espérance en assurant
SEPTEMBRE- OCTOBRE 2015
une présence permanente d’accueil et d’écoute, d’accompagnement et d’entraide soutenue par les bénévolesmissionnaires. Cette présence s’organise principalement
autour de deux pôles. Le premier, offrir un lieu facilement accessible (le local est situé au 22 , rue SaintJoseph) permettant aux personnes désireuses de le faire,
de pouvoir rencontrer un missionnaire pour exprimer un
besoin, confier une difficulté ou une peine, partager une
expérience, un moment de prière ou simplement vivre un
échange amical. Le deuxième consiste à susciter des
occasions de rencontres par des tournées missionnaires
dans les rues, au hasard de promenades, permettant
aux missionnaires désignés d’aller observer la vie de la
rue, de repérer la détresse, d’identifier des besoins, d’offrir une écoute empathique, une parole réconfortante.
Les fruits d’une semence jetée dans la bonne terre
Aujourd’hui, après trois ans d’existence, les fruits sont
là. Des centaines de personnes démunies, retranchées
derrière les murs de leur solitude provoquée par la
pauvreté, l’exclusion sociale, le rejet de leur famille ou
l’accablement de la maladie, ont pu franchir la porte de
la Halte St-Joseph et faire l’expérience de l’amour de
Dieu incarné en la personne de chaque missionnaire.
Grâce au témoignage de leur foi incarnée, à la gratuité
de leur service humble et dévoué, ces nouveaux missionnaires urbains ont su inspirer d’autres personnes qui
se sont senties interpellées par l’esprit de cette action
pastorale missionnaire d’accueil et d’écoute de l’autre.
Elles se sont mobilisées à leur tour pour donner naissance à d’autres Halte St-Joseph dans leur propre
milieu : au Congo, la Halte St-Joseph de Kinshasa et
celle de Brazzaville, puis la Halte St-Joseph de TroisRivières. Au total, une centaine de missionnaires participent présentement à cette mission évangélique.
Que le Seigneur accompagne nos pas, et que chaque porte
de chaque Halte St-Joseph soit véritablement une porte de
miséricorde pour toute personne qui en franchira le seuil.
Claudette Nadeau
Abbé Serge Pelletier
RÉFLEXION BIBLIQUE
La mission aujourd’hui
dans les paroisses de chez nous
par l’abbé Luc Richard
par rapport à sa sagesse religieuse et à ses prodiges.
En conséquence, « Jésus n’avait pas produit la foi chez
ceux qui devaient le reconnaître, et son pouvoir [s’est
avéré] impuissant ».4 Jésus avait donc par la suite décidé
de parcourir les villages des environs en enseignant.
L’évangéliste Marc écrit probablement entre les années
68 et 73.2 Il s’adresse à une communauté chrétienne
dont les membres ont été vraisemblablement persécutés. La communauté fait face à d’immenses défis pour
répondre aux besoins de la prédication, de la catéchèse,
de la liturgie. Échaudée par la persécution, elle semble ne
pas avoir l’élan pour relever ces défis. Marc veut lui faire
saisir qu’on « peut certes apprendre beaucoup sur Jésus
à partir des traditions de ses paraboles et de ses actes
de puissance; mais si cela n’est pas intimement associé
au tableau de sa victoire par la souffrance, il [est impossible] de le comprendre ni [de] comprendre la vocation
de ses disciples ».3 Comme le disent certains commentateurs sportifs, en parlant des joueurs de hockey qui
ne se sont pas impliqués dans une partie, les membres
de la communauté de Marc « ne se sont pas présentés »
pour la mission depuis un bon bout de temps. Ils ne
veulent plus tenir le flambeau avec des bras meurtris.
C’est pendant qu’il parcourait les villages des environs
de Nazareth qu’il a décidé de faire venir les Douze pour
la mission (Mc 6, 7-33), ceux qu’il avait établis pour
être avec lui après avoir prié.5 Il avait fait l’expérience
concrète que, pour le succès de la mission, il valait mieux
ne pas être seul. « Et il commença à les envoyer deux
par deux » (Mc 6, 7). Envoyés en mission non pas seul
mais deux par deux, ils ont porté du fruit. « Ils chassaient beaucoup de démons, ils faisaient des onctions
d’huile à beaucoup de malades et ils les guérissaient »
(Mc 6, 13). Les résultats ne dépendaient pas de
moyens humains, puisque la mission s’est déroulée dans des conditions austères (ni nourriture, ni
argent, ni bagage). La mission des disciples était un
prolongement de la mission spécifique de Jésus, qui
leur a donné le pouvoir de l’accomplir (Mc 3, 15 et
Mc 6, 7). Cela a commencé à déranger grandement
les « puissants » dont, entre autres, le roi Hérode.
Alors Marc décide de leur parler des exigences de la
mission à partir de l’expérience missionnaire de Jésus
(Mc 6, 1-6). Il leur rappelle que Jésus lui-même n’avait eu
aucune crédibilité dans son enseignement à la synagogue
de son propre village. Les gens de Nazareth se souvenaient de lui comme du charpentier et ils connaissaient sa
famille. Mais justement cela nourrissait leur scepticisme
Dans les paroisses de chez nous, Jésus s’attend
aujourd’hui, dans un monde qui a tendance à vivre
de façon fragmentaire et individualiste, à ce que nous
soyons en mission non pas chacun dans ses dossiers,
présents avec les autres seulement à la pause café, mais
toujours ensemble, en équipe. Devenir les uns pour
les autres des hommes et des femmes de rencontre
SEPTEMBRE- OCTOBRE 2015
19
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Qu’est-ce que Jésus ressuscité attend de nous qui sommes
plongés dans la mission paroissiale? Pour faire notre
discernement, il est bon de puiser dans les livres de foi et
vie du Nouveau Testament, comme le suggère Raymond
E. Brown, théologien et exégète mondialement reconnu.1
RÉFLEXION BIBLIQUE
et de communion nous aidera grandement à accueillir l’étranger, à prendre soin du blessé, à faire en
sorte que personne ne soit abandonné en chemin.
Pour la mission aujourd’hui en paroisse, il nous est
également nécessaire d’entrer ensemble dans l’univers de Dieu, par la prière et l’adoration. Ainsi nous
serons unifiés dans notre cœur et nous aurons des
entrailles de miséricorde. Car, comme le précisait le
pape François : « Nous n’annonçons pas un message
froid ou un simple corps doctrinal. Nous annonçons
surtout une Personne, un événement : Christ nous aime
et a donné sa vie pour nous» (cf. Éphésiens 2, 1-9).6
Pour témoigner de cet événement, il ne faut pas
faire comme le puissant Hérode, qui n’écoutait
que ce qui l’arrangeait (Mc 6, 14-16). Dieu écoute
tout ce que nous lui disons. Et, comme le soulignait
le pape François, « […] non seulement il écoute,
mais il aime aussi écouter. Il aime être attentif,
entendre bien, entendre tout ce qui nous arrive… »7
Être en chemin en équipe « familiale » missionnaire,
rencontrer l’autre, l’écouter attentivement, soigner
ses blessures et réchauffer son cœur s’il en a besoin,
prier et adorer ensemble pour avoir un cœur miséricordieux. Voilà ce que Jésus ressuscité attend de nous qui
sommes plongés aujourd’hui dans la mission paroissiale
.
Le présent article, qu’on m’a demandé d’écrire, se veut un court essai
sans prétention, sous forme de réflexion biblique, sur la mission aujourd’hui
dans les paroisses de chez nous. Il est nourri principalement de la pensée de
Raymond Edward Brown (1928-1998), reconnu comme l’un des plus grands
spécialistes mondiaux du Nouveau Testament. La pensée du pape François l’a
également nourri.
2
BROWN, Raymond E., Que sait-on du Nouveau Testament?, Paris,
Bayard , 2000, 921 p. ; p. 169.
3
Ibid., p. 168.
4 Ibid., p. 177.
5
En effet, quand Marc écrit : « Il monte dans la montagne », il veut signifier
qu’il entre dans l’univers de Dieu. (Mc 3, 13-14).
6 Pape François (Jorge Mario Bergoglio), Se mettre au service des autres,
voilà le vrai pouvoir, traduit de l’espagnol (Argentine) par Alexandra Carrasco
et Anne Proenza, Buenos Aires/Paris, Claretiana/Fayard, 2014 (Claretiana 2007
et 2013), 359 p. ; p. 39.
7 Ibid., p. 45.
1
Cette mosaïque a été créée dans le
cadre d’un concours de dessins ayant
pour thème « Portrait de famille ».
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Ce projet fut un moment de réflexion
familiale intergénérationnelle suivi de
la création d’un dessin qui représente
leur famille en action. Les dessins
sont le fruit du travail de tous les
membres de la famille ou le travail
d’un seul membre qui représente
l’idée de l’ensemble de la famille.
20
SEPTEMBRE- OCTOBRE 2015
INTERNATIONAL
NOSTRA AETATE
Le dialogue interreligieux : toujours d’actualité!
par Frédéric Barriault
Communications & Société
Au moment d’écrire ces lignes, l’humanité fait face à
l’une de ses plus grandes crises migratoires et humanitaires du XXIe siècle. C’est par dizaines, voire par
centaines de milliers que des Syriens et des Irakiens
fuient la guerre, la violence ou la persécution qui sévit
dans leur pays. Et s’embarquent, au péril de leur vie, dans
des embarcations de fortune. Plusieurs y ont laissé leur
vie, dont le petit Aylan Kurdi, mort noyé sur les rivages
de la Turquie.
Leurs collègues d’Asie du Sud-Est n’ont pas réagi autrement plus tôt cette année, lorsque les Rohingyas — une
minorité musulmane de la Birmanie — ont commencé
à fuir leur pays, en raison des violences et de la persécution dont ils étaient victimes. Les évêques catholiques
des Philippines ont alors poussé leur pays, l’un des plus
pauvres de la région, à accueillir ces réfugiés musulmans.
L’Église catholique et le dialogue interreligieux
Pareille attitude demande à être expliquée. Il n’y a pas
si longtemps, l’Église catholique était loin d’être aussi
bienveillante à l’égard des autres religions. Les missionnaires envoyés convertir les peuples lointains devaient
non seulement y prêcher la « supériorité » de la foi
catholique mais aussi pousser leurs catéchumènes à
couper tous leurs liens avec leur ancienne religion, jugée
idolâtre et superstitieuse. « Hors de l’Église, point de
salut » disait l’adage. L’attitude de l’Église à l’égard des
autres religions était teintée de mépris, sinon d’hostilité
ouverte, y compris à l’égard de nos « frères séparés »
protestants. Chez nous, les temples protestants étaient
qualifiés de « mitaines »; leur théologie était tournée
en dérision; leurs pasteurs et fidèles étaient traités avec
méfiance; les mariages mixtes étaient présentés comme
le « mal absolu » par certains prêtres.
Les juifs n’étaient guère mieux considérés. La liturgie
du Vendredi saint présentait encore les juifs comme un
« peuple perfide et maudit » et comme un « peuple
SEPTEMBRE- OCTOBRE 2015
21
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
À une époque où certaines personnes se méfient des
étrangers, où certains pays érigent des murs à leurs frontières et où certains intellectuels défendent l’idée d’un
« choc » inévitable entre la civilisation occidentale et la
civilisation islamique, on devrait s’attendre à une montée
en flèche de la haine et de l’indifférence, y compris de
la part des catholiques. Or, c’est tout le contraire qui
se produit. Une vague de sympathie et de solidarité à
l’égard des réfugiés syriens et irakiens s’est déployée un
peu partout dans la catholicité. Le pape Francois et les
évêques ont multiplié les prises de position en faveur de
l’accueil des réfugiés, et ce, même si la plupart d’entre
eux sont musulmans. Les diocèses d’Europe et d’Amérique se sont mobilisés afin de faciliter et d’accélérer
l’accueil de ces réfugiés.
Les grandes ONG catholiques — Caritas et Développement
et Paix, par exemple — n’agissent pas autrement
lorsqu’elles viennent en aide aux populations éprouvées
par la guerre, la famine, les catastrophes naturelles ou
le sous-développement. La religion pratiquée par ces
populations n’est jamais prise en considération lorsque
ces ONG leur viennent en aide. Au cours des dernières
années, ces ONG sont venues en aide à des milliers de
personnes sur Terre, y compris dans des pays musulmans,
du Pakistan à la Syrie, et du Kosovo au Darfour.
INTERNATIONAL
déicide », les enfants d’Israël étant collectivement jugés
coupables d’avoir « tué » le Christ… Quant à l’islam, aussi
bien dire qu’une méfiance durable existait entre les deux
religions, et ce, depuis au moins l’époque des Croisades…
choses (2 Co 5, 18-19) ». Elle exhorte néanmoins les
catholiques à s’engager « avec prudence et charité »,
dans un dialogue franc et une collaboration sincère avec
« les adeptes d’autres religions ».
Un point tournant : la déclaration Nostra Aetate
Un événement emblématique : les Rencontres interreligieuses d’Assise
Le Concile Vatican II et sa déclaration Nostra Aetate ont
changé du tout au tout l’attitude de l’Église à l’égard des
autres religions. Au départ, il ne devait s’agir que d’une
déclaration sur les juifs. Au lendemain de la Deuxième
Guerre mondiale et du génocide hitlérien, plusieurs voix
s’élevaient dans l’Église afin qu’on mette un terme à
des décennies — voire des siècles — d’antisémitisme et
d’antijudaïsme au sein de la chrétienté.
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Le pape Jean XXIII a ici joué un rôle-clé. Profitant du
fait que les évêques de la catholicité étaient réunis en
concile œcuménique, il confia au cardinal Augustin Bea,
un jésuite allemand, la tâche de revoir — en communion
avec les Pères conciliaires — l’attitude de l’Église à l’égard
du peuple juif. Ce projet était très cher au cœur de Jean
XXIII : il s’était lui-même engagé auprès de l’historien juif
Jules Isaac à revoir de fond en comble les relations entre
juifs et chrétiens.
22
Au terme de débats parfois houleux, les Pères conciliaires
de Vatican II ont fini par accoucher d’un texte fondateur
dans l’histoire de l’Église : la Déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes (Nostra
Aetate). Adoptée en 1965, cette déclaration va beaucoup
plus loin que ce que souhaitaient le pape Jean XXIII et le
cardinal Bea. La déclaration Nostra Aetate ne se contente
pas de donner naissance à un dialogue fécond et sincère
entre juifs et chrétiens : elle demande aussi de l’Église à
reconnaître ce qu’il y a de « vrai et de saint » dans toutes
les religions du monde et exhorte les catholiques à faire
preuve « d’un respect sincère » à l’égard de religions
qui, « quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de
ce qu’elle-même [l’Église] tient et propose, cependant
reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous
les hommes ».
Nostra Aetate ne libère certes pas l’Église de sa mission
fondamentalement missionnaire : « Toutefois, [l’Église]
annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le
Christ qui est « la Voie, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6),
dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de
la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes
SEPTEMBRE- OCTOBRE 2015
Plusieurs initiatives ont été déployées par l’Église afin
d’entrer en dialogue avec les fidèles des grandes traditions religieuses du monde, y compris chez nous, au
Canada. Il serait trop fastidieux — et profondément
injuste! — de résumer ici, en quelques lignes, le travail
remarquable effectué par les catholiques d’ici pour contribuer au dialogue interreligieux. Nous renvoyons donc les
lecteurs à l’excellent document produit par la Conférence
des évêques catholiques du Canada, à l’occasion du 50e
anniversaire de Nostra Aetate.
Nous aimerions conclure cet article en attirant votre
attention sur un événement hautement symbolique et
qui révèle avec éloquence le changement d’attitude
de l’Église catholique à l’égard des autres religions. En
1986, saint Jean-Paul II décidait d’inviter les représentants des grandes religions du monde à une rencontre
interreligieuse, dans un esprit de paix, de fraternité et
de dialogue. Il choisit de tenir cette rencontre à Assise,
ville natale du fondateur des Franciscains. Saint patron
des écologistes, François d’Assise était aussi un homme
de paix, ce dernier étant entré en dialogue avec le sultan
d’Égypte, et ce, à l’époque des Croisades!
Plusieurs dizaines de chefs religieux, dont le Dalaï Lama,
sont présents à cet évènement afin de prier et d’entrer en
dialogue. Non pas dans le but d’arriver à un « consensus
religieux » ou de « mener une négociation sur nos convictions de foi », dira Jean-Paul II, mais avant tout pour
« puiser aux sources les plus profondes et les plus vivifiantes » de nos spiritualités respectives afin de contribuer
à l’édification d’un monde plus pacifique et plus fraternel.
La rencontre d’Assise ayant été un vif succès on répétera
l’expérience en 1993, en 1999, en 2002 et en 2011.
En participant à une prière interreligieuse sur le site même
des attentats du 11 Septembre 2001, lors de sa récente
visite officielle à New York, le 25 septembre dernier, le
pape Francois a rendu honneur à « l’esprit » d’Assise et
à « l’esprit » de Nostra Aetate et aux intuitions prophétiques de ses prédécesseurs
.
RÉGIONAL
LE PATRIMOINE RELIGIEUX
DE SAINT-HYACINTHE :
UN DEVOIR DE MÉMOIRE...
Notre visite du patrimoine religieux de Saint-Hyacinthe avec les
élèves de la 3e année du secondaire fut on ne peut plus spéciale
en mai dernier. En effet, les soeurs de la Charité, fondatrices de
l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, connu aujourd’hui comme centre
d’hébergement de longue durée, ont fêté leurs 175e ans d’existence. Le 8 mai 2015, nos élèves des groupes 301 et 303 ont
assisté à la reconstitution de l’arrivée des quatre premières soeurs
de la Charité en sol maskoutain, précisément à l’Hôtel-Dieu.
Habillées en costumes de l’époque et véhiculées sur un carosse tiré
par un cheval, ces quatre religieuses faisaient leur entrée sous le
regard de plusieurs personnes réunies et invitées pour l’occasion.
D’autre part, nous avons eu la permission d’entrer dans la
salle qui fut la majestueuse chapelle des soeurs Saint-Joseph
de Saint-Hyacinthe, celle-là même qui fut le coeur de la
maison-mère de cette communauté et qui appartient maintenant au groupe Robin. Cette maison-mère qui est devenue, depuis juillet, un beau complexe de logements et porte
désormais le nom de La Maison d’Élizabeth, en mémoire de
la fondatrice de cette communauté, soeur Élizabeth Bergeron.
Avec les groupes 302 et 304, nous continuâmes notre visite
vers le monastère du Précieux-Sang de Jésus. La ville de SaintHyacinthe ayant acheté le monastère, les soeurs adoratrices du
Précieux-Sang vont, elles aussi quitter en 2017. Une chapelle
extraordinaire s’y trouve... À quoi servira-t-elle? Chose certaine,
le patrimoine religieux de Saint-Hyacinthe a et est encore
riche pour autant qu’on veuille conserver la mémoire de ces
lieux qui furent si importants dans l’histoire de notre société.
Lucie Fournier
Enseignante
par Sr Françoise Boulais, s.m.s.h.
Notre prière de chaque jour est spécialement consacrée aux prêtres pour lesquels
nous travaillons afin de leur permettre de
se donner pleinement à l’évangélisation
et comme dirait le pape François : « Dans
la joie de l’Évangile. »
Notre but et notre charisme sont de
servir et nous l’avons fait pour plusieurs
générations de prêtres et j’en suis fière.
Le temps passe et chacune de nous est
heureuse d’avoir ou de servir encore les
prêtres de façon différente, mais nous les
aidons toujours à poursuivre le but de la
mission, propager l’Évangile partout dans
le monde. Ici comme ailleurs.
Le pape François dans sa lettre aux consacrées nous dit :
« La dimension missionnaire, en ce qu’elle
appartient à la nature même de l’Église,
est également intrinsèque à toute forme
de vie consacrée, et ne peut être négligée sans créer un vide qui défigure le
charisme. La mission n’est pas prosélytisme ou simple stratégie. Elle fait partie
de la « grammaire » de la foi. Il s’agit de
quelque chose d’indispensable pour celui
qui se met à l’écoute de la voix de l’Esprit
qui murmure « viens » et « va ». Celui
qui suit le Christ ne peut que devenir
missionnaire, et il sait que Jésus marche
avec lui, parle avec lui, respire avec lui,
travaille avec lui. Il ressent Jésus vivant
avec lui au milieu de l’activité missionnaire ».
Cette vie simple et humble en mission
chez-nous, je la vis depuis 59 ans, c’est
ce qui fait la joie qui habite mon cœur.
Et de toute la Communauté.
SEPTEMBRE- OCTOBRE 2015
23
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Je vous cite Aglaée Paradis, du groupe 302, qui évoque
bien le lien entre la vie et la tradition judéo-chrétienne :
« Ces religieuses sont un peu comme Jésus. Elles répandent
le bien autour d’elles, elles aident les autres sans en oublier
un seul. Elles accueillent tout le monde et contribuent au
bien commun afin de mieux vivre ensemble dans la société. »
Prière et Travail
COMMUNIQUÉ DE LA CHANCELLERIE
À nos fraternelles prières
M. le chanoine Jean Filion est décédé à l’infirmerie du Séminaire de Saint Hyacinthe
le 4 octobre 2015 à l’âge de 80 ans. Il laisse dans le deuil ses frères : Robert, MarcHenri, Maurice et Guy, ses sœurs : Thérèse et Monique ainsi que beaux-frères, bellessœurs, neveux et nièces.
Né le 11 juin 1935, à Sainte-Jeanne d’Arc, Danby, il était le fils d’Amédée Médéric
Filion et de Graciosa Capistran. Il fut ordonné prêtre le 23 mai 1959 par Mgr Arthur
Douville, évêque de Saint Hyacinthe. Il fut professeur et surveillant au Séminaire de
Saint-Hyacinthe jusqu’en 1961 puis vicaire à Saint-Aimé quelques mois avant d’être
nommé vicaire à Saint-Césaire jusqu’en avril 1963. Après avoir été missionnaire au Brésil de 1963 à 1989,
il exerça son ministère sacerdotal dans différentes paroisses du diocèse de Saint-Hyacinthe, notamment de
1990 à 1994 dans les paroisses d’Upton, de Saint-Théodore-d’Acton et de Saint-Nazaire. De 1993 à 1996,
il fut administrateur paroissial à la paroisse de Sainte-Hélène. Enfin, de 1996 à 2013, il fut vicaire dans les
paroisses Saint-Fabien et Saint-Romuald de Farnham, ainsi que Sainte-Brigide et Sainte-Sabine. Il se retire au
Séminaire de Saint-Hyacinthe le 30 novembre 2013. Il est nommé chanoine honoraire après que Mgr l’Évêque
eut accepté sa démission comme chanoine titulaire du Chapitre cathédral en janvier 2014.
Ses funérailles, présidées par Mgr François Lapierre, ont été célébrées en la chapelle du Séminaire le 9 octobre
2015. Il a été inhumé dans la crypte du Séminaire de Saint-Hyacinthe. Une messe commémorative aura lieu à
Farnham à une date ultérieure.
M. l’abbé Louis-Denis Lavoie est décédé à l’infirmerie du Séminaire de SaintHyacinthe le 8 novembre à l’âge de 101 ans.
Né le 3 juin 1914 à Lac Mégantic, il était le fils d’Arsène Lavoie et de Célanire
Lavoie. Il fut ordonné prêtre le 7 juin 1941 par Mgr Arthur Douville, évêque de
Saint-Hyacinthe. Il fut vicaire à la paroisse d’Ange-Gardien en 1941, à la paroisse
de McMasterville en 1944 et à Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement de SaintHyacinthe en 1947. Il est par la suite curé aux paroisses d’Adamsville en 1959 et
à Sainte-Maria-Goretti de Beloeil en 1966. Il est nommé curé de la paroisse SaintMathias en 1974 et il y restera jusqu’en 1984, année où il se retire au Séminaire de
Saint-Hyacinthe.
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Ses funérailles, présidées par Mgr François Lapierre, ont été célébrées en la chapelle du Séminaire le 11 novembre 2015. Il a été inhumé dans la crypte du Séminaire de Saint-Hyacinthe.
24
P.-S. En raison de leur appartenance à la Société d’une Messe, tous les prêtres incardinés au diocèse de
Saint-Hyacinthe, s’ils n’ont pu se rendre concélébrer aux funérailles, célébreront dès que possible une messe
pour leur confrère défunt.
Monsieur André Martineau, agent de pastorale aux paroisses Saint-Joseph et Saint-Pierre de Sorel-Tracy et
de Sainte-Anne de Sorel, est décédé à l’unité Myosotis du Centre d’hébergement de Tracy, le 17 juillet 2015,
à l’âge de 77 ans. Ses funérailles ont été célébrées en l’église Saint-Pierre de Sorel-Tracy le 25 juillet 2015.
Monsieur Alexis Piché, père de madame Pauline Piché, chargée de pastorale dans le diocèse de SaintHyacinthe, est décédé à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, le 19 septembre 2015, à l’âge de 87 ans. Ses
funérailles ont été célébrées en l’église paroissiale de Saint-Pie le 26 septembre 2015.
SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015
COMMUNIQUÉ DE LA CHANCELLERIE
Monsieur Lorenzo Forand, père de Francine Forand
et beau-père de Michel Pelletier, diacre permanent,
est décédé à Magog, le 1er octobre 2015, à l’âge de
87 ans. Ses funérailles ont été célébrées en l’église
Saint-Patrice de Magog le 9 octobre 2015.
Nominations
Mgr François Lapierre, p.m.é., a procédé aux nominations suivantes :
Monsieur l’abbé Jean-Marc Beaudet, prêtre
modérateur de la charge pastorale pour les paroisses
Saint-Antoine-sur-Richelieu, Saint-Marc-sur-Richelieu
et Saint-Roch-de-Richelieu.
Monsieur François Bolduc, diacre permanent, à
titre d’animateur diocésain de la formation continue
au sein de la communauté diaconale.
Monsieur André Drapeau, chargé de pastorale
paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de
Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, SaintEphrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste
de Roxton Falls, Saint-Valérien) et co-animateur de
communauté à la paroisse de Saint-Simon.
Madame Lucile Gaumond, chargée de pastorale
paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de
Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, SaintEphrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste
de Roxton Falls, Saint-Valérien) et animatrice de
communauté à la paroisse de Saint-Liboire.
Monsieur l’abbé Éloi Giard, prêtre modérateur de
la charge pastorale pour les paroisses Saint-Nom-deMarie de Marieville, Sainte-Angèle de Sainte-Angèlede-Monnoir, Saint-Michel de Rougemont et NotreDame-du-Bon-Secours de Richelieu.
Monsieur David Laprade, agent de pastorale
paroissiale à la paroisse Trinité-sur-Richelieu de
Beloeil.
Monsieur l’abbé Gilles Mathieu, membre du
Chapitre cathédral de Saint-Hyacinthe et chanoine
titulaire.
Monsieur l’abbé Jean Pelletier, prêtre modérateur
de la charge pastorale pour les paroisses Saint-Damien
de Bedford, Notre-Dame-des-Anges de Notre-Damede-Stanbridge, Saint-Philippe de Philipsburg et NotreDame-de-Lourdes de Saint-Armand.
Monsieur Robert Perreault, agent de pastorale
paroissiale à la paroisse de Saint-Denis-sur-Richelieu.
Père Claudel Petit-Homme, c.s.c., prêtre collaborateur aux paroisses de Saint-Césaire et de
Saint-Paul-d’Abbotsford.
Monsieur Bruno Raymond, chargé de pastorale
paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de
Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, SaintEphrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste
de Roxton Falls, Saint-Valérien) et animateur de communauté aux paroisses de Sainte-Hélène et aussi de
Saint-Hugues.
Madame Isabelle Richer, chargée de pastorale
paroissiale à la paroisse Notre-Dame de Granby.
Père Jean-Jacques Robillard, o.p., procureur du
Séminaire de Saint-Hyacinthe.
Madame Linda Samson, chargée de pastorale
paroissiale à l’Unité des Vignes (paroisses SaintSimon d’Abercorn, Sainte-Marie-Médiatrice de
Brigham, Notre-Dame-de-la-Paix de Cowansville,
Sainte-Croix de Dunham, Saint-François d’Assise de
Frelighsburg, Saint-Édouard de Lac-Brome et SaintAndré de Sutton).
P. Nicolas Sengson, s.v.d., sans préjudice à
ses fonctions de responsabilité de chapelain et
d’accompagnateur spirituel des communautés ethniques et travailleurs saisonniers, prêtre modérateur
de la charge pastorale de la paroisse Notre-Damedu-Bon-Conseil d’Otterburn Park et aumônier du
Conseil 2905 des Chevaliers de Colomb de Beloeil.
SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Monsieur le chanoine Gaston Giguère, conseiller
au sein du conseil d’administration du Séminaire de
Saint-Hyacinthe.
Monsieur le chanoine Gérald Ouellette, prêtre
modérateur de la charge pastorale pour les paroisses
Saint-Joseph et Saint-Pierre de Sorel-Tracy ainsi que
Sainte-Anne de Sainte-Anne-de-Sorel et aumônier
des Filles d’Isabelle, Cercle Madame de Saurel, de
Sorel-Tracy.
25
COMMUNIQUÉ DE LA CHANCELLERIE
Monsieur Yves Tétreault, chargé de pastorale
paroissiale à l’Unité des Vignes (paroisses SaintSimon d’Abercorn, Sainte-Marie-Médiatrice de
Brigham, Notre-Dame-de-la-Paix de Cowansville,
Sainte-Croix de Dunham, Saint-François d’Assise de
Frelighsburg, Saint-Édouard de Lac-Brome et SaintAndré de Sutton).
Renouvellements
Mgr François Lapierre, p.m.é., a procédé aux renouvellements suivants :
Monsieur le chanoine Yvon Alix, prêtre modérateur des paroisses Saint-Jean-Baptiste de Roxton
Falls, Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire,
Saint-Simon, Saint-Valérien, Saint-Ephrem d’Upton.
La paroisse de Saint-Hugues fait dorénavant partie
de l’Unité des Semeurs.
Madame Louise Bélanger, agente de pastorale à la
paroisse Trinité-sur-Richelieu de Beloeil.
Père Albert Berkmans, prêtre collaborateur aux
paroisses Saint-Jean-Baptiste de Roxton Falls, SainteHélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, Saint-Simon,
Saint-Valérien, Saint-Ephrem d’Upton. La paroisse de
Saint-Hugues fait dorénavant partie de l’Unité des
Semeurs.
Madame Diane Blanchette, agente de pastorale à
la paroisse Notre-Dame de Granby.
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Monsieur Denis Charpentier, économe diocésain
et procureur.
26
Monsieur Marcel Delage, agent de pastorale
paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de
Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, SaintEphrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste
de Roxton Falls, Saint-Valérien) et animateur de communauté à la paroisse de Saint-Valérien.
Madame Brigitte Galipeau Sénécal, agente de
pastorale à la paroisse Saint-Athanase de Saint
Jean-sur-Richelieu.
Monsieur le chanoine Gaston Giguère, prêtre
modérateur des paroisses Cathédrale (Saint
Hyacinthe-le-Confesseur) et Saint-Thomas-d’Aquin
(Unité Mgr-Langevin).
Madame Chantal Gilson, chargée de pastorale
paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de
Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, SaintEphrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste
de Roxton Falls, Saint-Valérien) et animatrice de communauté à la paroisse Saint-Ephrem d’Upton.
Monsieur Pierre Héon, animateur de pastorale carcérale à l’établissement du Service correctionnel du
Canada à Cowansville.
Madame Chantale Lamarche, agente de pastorale aux paroisses Cathédrale (Saint-Hyacinthele-Confesseur) et Saint-Thomas-d’Aquin de
Saint-Hyacinthe.
Madame Danielle Larouche, agente de pastorale
aux paroisses Saint-Joachim de Saint Joachim-deShefford et Saint-Bernardin de Waterloo.
Monsieur le chanoine Daniel Courtemanche,
prêtre modérateur des paroisses Sainte-Cécile-deMilton, Saint-Damase, Saint-Dominique et Saint-Pie
(Unité des Moissons).
P. Roger Lussier, o.p., prêtre modérateur de la
paroisse Notre-Dame-du-Très-Saint-Rosaire de
Saint-Hyacinthe.
Madame Andrée Cyr, agente de pastorale à la
paroisse Notre-Dame de Granby.
Madame Catherine D. Marcoux, responsable des
communications pour le diocèse de Saint Hyacinthe.
Madame Marielle DeGrandpré, chargée de pastorale paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses
de Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, SaintEphrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste
de Roxton Falls, Saint-Valérien) et co-animatrice de
communauté à la paroisse de Saint-Simon.
Mgr André Martel, p.h., conseiller au sein du conseil
d’administration du Séminaire de Saint-Hyacinthe.
SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015
Monsieur l’abbé Alain Mitchell, prêtre modérateur des paroisses Saint-Bernardin de Waterloo et
Saint-Joachim-de-Shefford.
COMMUNIQUÉ DE LA CHANCELLERIE
Monsieur Julien Paquet, membre du Comité de
retraite du régime complémentaire de retraite des
prêtres du diocèse de Saint-Hyacinthe.
Monsieur l’abbé Serge Pelletier, prêtre modérateur de la paroisse Notre-Dame de Granby.
Madame Lyse Tremblay, agente de pastorale
paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de
Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, SaintEphrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste
de Roxton Falls, Saint-Valérien).
Membres du Conseil pour les Affaires économiques :
Monsieur l’abbé Jean Périgny, animateur de pastorale carcérale à l’établissement du Service correctionnel du Canada à Cowansville.
Madame Lise Pion, agente de pastorale
et animatrice de communauté à la paroisse de
Saint-Charles-sur-Richelieu.
-
Monsieur l’abbé Claude Boudreau
Madame Thérèse Forand
Me Richard Hénault, notaire
Monsieur l’abbé Claude Lamoureux
Grand Séminaire
Monsieur le chanoine Réjean Racine, prêtre
modérateur des paroisses de Saint-Césaire et
Saint-Paul-d’Abbotsford.
Le 12 août dernier, monsieur Guy Pelletier, a reçu le
ministère du lectorat en la chapelle du Séminaire de
Saint-Hyacinthe par Mgr François Lapierre, p.m.é.
Mgr Jean Marc Robillard, p.h., vicaire général du
diocèse de Saint-Hyacinthe, modérateur des Services
diocésains, directeur de l’Œuvre des vocations sacerdotales du diocèse de Saint Hyacinthe et membre
de la Corporation du Grand Séminaire Christ-Roi de
Saint-Hyacinthe.
Monsieur Michel Saint-Onge, chargé de pastorale
paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de
Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, SaintEphrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste
de Roxton Falls, Saint-Valérien) et animateur de communauté à la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Roxton
Falls.
Diaconat permanent
Monsieur l’abbé Jean-Marcel Sambou, vicaire
paroissial aux paroisses Cathédrale et Saint-Thomasd’Aquin de Saint-Hyacinthe.
La Chancellerie
Le 10 novembre 2015
Le 19 septembre dernier, monsieur Philippe Lemaître
a reçu le rite d’admission en la chapelle du Séminaire
de Saint-Hyacinthe par Mgr François Lapierre, p.m.é.
Statistiques des paroisses
Nous vous enverrons par la poste en décembre
le formulaire « Rapport paroissial – Statistiques »
(feuille verte) qui doit être complété et retourné à la
chancellerie au plus tard le 31 janvier 2016. Nous
vous remercions de bien vouloir respecter cet
échéancier.
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Madame Jeannine Spronken, agente de pastorale à la paroisse Notre-Dame-du-Rosaire de
Saint-Hyacinthe.
Madame Diane Therrien, chargée de pastorale
paroissiale à l’Unité des Vignes (paroisses SaintSimon d’Abercorn, Sainte-Marie-Médiatrice de
Brigham, Notre-Dame-de-la-Paix de Cowansville,
Sainte-Croix de Dunham, Saint-François d’Assise de
Frelighsburg, Saint-Édouard de Lac-Brome et SaintAndré de Sutton).
SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015
27
Société canadienne des postes
Port payé
Poste Publication
40017271
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L’Envoi
fête ses 35 ans!
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