« Famille, quel avenir » session interdiocésaine de formation pastorale Jacques et Chantal de Monneron, pastorale familiale P. Norbert-Marie Sonnier, service de formation des laïcs La fête de Noël est souvent vue comme la fête par excellence des enfants et de la famille, particulièrement dans ses excès médiatiques et commerciaux. Mais chacun peut, à cette occasion, constater dans son entourage l’éclatement du modèle traditionnel de la famille et les difficultés à rassembler parfois les proches autour de la Bonne Nouvelle de la Nativité. La session interdiocésaine de formation pastorale traitera justement cette année de l’avenir de la famille. Comment sera abordée cette question cruciale pour notre société et pour les acteurs de l’Église, au contact quotidiennement avec des réalités très diverses La prochaine session interdiocésaine de formation se tiendra à Saint-Jacut de la Mer, début février, et traitera de la question : « Famille, quel avenir ? » Si la session s’adresse en priorité à tous ceux qui ont une responsabilité pastorale dans ce domaine, l’interrogation sur l’avenir de la famille concerne tout un chacun, tant cette question habite les medias comme elle peut rejoindre des situations proches. En présentant le déroulement de cette session tel que nous l’envisageons, nous invitons à entrer dans une réflexion qui a pour but de consolider l’idée de famille, telle que l’Église la promeut. Qu’entend-on dire au sujet de la famille ? Le professeur Alain Lazartigues, pédo-psychiatre à Brest. En demandant un « état des lieux » au professeur A. Lazartigues, pédo-psychiatre et enseignant à l’université de Brest, nous apprendrons que se juxtaposent dans notre monde trois conceptions de la famille qui sont apparues dans le cours de l’histoire : la famille traditionnelle de l’Ancien Régime, la famille moderne (1789-1968) et la famille contemporaine (à partir des années 1960). Son analyse éclaire très précisément les comportements que l’on voit dans notre société marquée par l’individualisme, l’hédonisme, mais aussi par les rapports à l’autorité, à la notion de temps et de durée, à l’émergence des droits de l’enfant et à ses conséquences en termes de parentalité, etc. On lira avec intérêt le document trouvé sur internet (format powerpoint) : « Évolution de la société et retentissement sur les adolescents » . Quelle parole chrétienne peut répondre à ces situations ? Xavier Lacroix, philosophe et théologien, a été nommé en 2008 au Comité consultatif national d’éthique. Les interventions de Xavier Lacroix, théologien moraliste bien connu, et de Mgr Gérard Defois, évêque émérite de Lille, viendront repréciser les fondamentaux chrétiens au sujet de la famille. En indiquant aux participants comme travail préalable la lecture du livre "De chair et de parole". Fonder la famille , nous aurons déjà une petite idée de ce qui sera développé par X. Lacroix. En effet, son premier chapitre ose la question : « Tous les modèles familiaux se valent-ils ? » en réponse à une certaine affirmation qui semble aller de soi dans les médias. De manière fondatrice, l’auteur pose les quatre piliers de la famille : le mariage ; la différence des sexes ; l’accueil de la vie comme don et l’appartenance à un plus grand corps. Non sans humour, il se pose la question : « Ce modèle est-il conservateur ? », à quoi il répond : « Non, prôner le fondement de la famille sur des liens stables et fiables, ce n’est pas être conservateur. Pas, du moins, au sens figé du terme. Car il y a un sens ouvert, vital même, de ce mot. Que serait la vie sans conservation ? Peut-être le souci formule du cardinal A. Decourtray, à être « conservateur de l’avenir... » (page 57). Du mariage à la famille, Église dans la cité Mgr Defois, évêque émérite de Lille. De son côté, Mgr Defois apportera sa contribution aux fondements de la famille en développant deux thématiques. Avec « Du contrat à l’alliance dans le peuple de Dieu » seront abordés : les nouvelles formes du lien amoureux ; le mariage et la famille (évolution dans le temps / évolution géographique / évolution du lien parents-enfants) ; la famille et le mariage (le passage du contrat à l’alliance, le contrat d’alliance de Dieu avec son peuple, la famille selon St Paul) ; de la famille-tribu à la famille nucléaire, et au couple, avec la spécificité de l’amour chrétien. Et, dans un second temps, l’interrogation portera sur « La famille : une Église dans la cité ». Cette articulation entre cellule d’Église et lien social traitera : la sacramentalité de l’Église (pour remettre l’homme debout) ; les questions nouvelles (bioéthique…) ; l’évolution de la façon d’aimer dans la vie (un amour qui traverse les étapes de la vie) et la notion de don. Aborder les réalités humaines contemporaines Cette session est à vocation pastorale. Aussi, avec les nécessaires apports doctrinaux et théologiques, il faut pouvoir aborder les réalités humaines contemporaines en proposant aux personnes concernées un cheminement qui soit à la fois respectueux de leur existence, et désireux de les voir se fonder en vérité. En cherchant les réponses aux questions qui se posent aujourd’hui comme : « Sincérité et fidélité » ; « les couples mixtes » ; « l’homosexualité » ; … notre interrogation pastorale prendra cette forme : « Quelles paroles d’Évangile ou quelles pratiques pastorales devant ces nouvelles configurations familiales ? », avec cette conviction qui sous-tend notre réflexion : « Dans ces réalités, on peut construire ! » Paroles de jeunes Réflexions d’étudiants Rennais, dans le cadre d’une soirée sur le thème « Famille : quel avenir ?» « Je crois que la famille redeviendra un jour une structure solide car les nouvelles générations sont à la recherche d’engagements forts. » Romain « La famille qui a de l’avenir est celle qui permet l’avenir. En d’autres termes, seule une famille constituée d’un homme et d’une femme qui s’aiment et qui se sont engagés à créer une famille permet l’avenir. » Adélaïde-Marie « Les nouvelles formes de famille ne peuvent ni être ignorées ni jugées trop vite. Il vaut mieux pour l’enfant être heureux dans une famille non traditionnelle que malheureux dans une famille traditionnelle. » Priscille « A mon avis, l’un des principaux aspects de la famille, c’est la transmission. Mais hélas, il me semble que cet aspect disparaisse petit à petit, à cause de notre société de plus en plus déshumanisée et industrialisée. » Grégoire La session interdiocésaine de formation a ceci de particulier qu’elle est destinée à des participants des quatre diocèses bretons qui, en se regroupant, peuvent inviter des spécialistes. Session intensive, avec des conférences, des ateliers, du travail en groupe, etc. Pour en bénéficier au mieux, les participants sont invités à se retrouver, par diocèse, avant et après le temps de session. Pour Rennes, ce sera le mardi 5 janvier et le mardi 2 mars.