
                                                     Microéonomie I: théorie du consommateur 
 
Du point de vue de l’analyse économique la référence à l’utilité est introduite par Daniel Bernouilli 
dans Théorie sur la mesure du risque (1738) [3]. Mais c’est Heinrich Gossen qui a proposé en 1854 [4] 
la première version d’une théorie de l’utilité. Selon Herman Heinrich Gossen la consommation d’une 
unité supplémentaire d’un bien augmente l’utilité totale ressenti par le consommateur, mais l’utilité 
procurée par cette dernière unité consommée est plus faible que celles procurée par l’unité 
précédente. Ainsi la fonction d’utilité liant quantité consommée et utilité procurée est une fonction 
croissante mais de moins en moins vite : on dit que l’utilité marginale est décroissante. 
Mathématiquement l’indice d’utilité associé à la quantité x consommée du bien X est telle que : 
U = f(x) 
U’x= dU / dx > 0 
U"x= d2U / dx2 < 0 
En supposant qu’un individu est capable d’attacher un indice d’utilité à la consommation d’un bien 
revient à dire que l’utilité est mesurable, c’est une théorie de l’utilité cardinale . C’est cette 
conception qui est retenue par les fondateurs de l’analyse marginaliste : Léon Walras, Carl Menger et 
Stanley Jevons. Conscient de l’impossiblité de mesurer directement l’utilté Vilfredo Pareto introduit 
la théorie de l’utilité ordinale . Dans la conception ordinale les indices doivent simplement respecter 
l’ordre des préférences pas les "mesurer". 
Le passage de la conception cardinale de l’utilité à la conception ordinale revient simplement à 
admettre qu’il existe plusieurs fonctions d’utilité respectant les préférences du consommateur [5]. 
Admettons que les trois hypothèses permettant de passer de la relation de préférence à la fonction 
d’utilité sont remplies (la relation de préférence est totale, réflexive et transitive). 
Admettons en plus que les quantités consommées des biens et les préférences associées peuvent 
varier de manière infinitésimale, c’est-à-dire continue.  
On peut considérer comme vraisemblable le fait que toute augmentation de la consommation de l’un 
des produits du panier, sans diminution de la consommation des autres, augmente l’utilité de ce 
panier.  
Il n’est pas absurde de penser que le plus souvent pour une même utilité procurée par un panier 
composé d’un seul bien et un panier composé de plusieurs biens le consommateur choisira le 
second, ce qui traduit une préférence pour les mélanges (ou pour la variété). 
Ces trois hypothèses complémentaires [6] correspondent à trois propriétés mathématiques de la 
fonction d’utilité, la continuité, la monotonicité et la convexité. 
Sous ces hypothèses (cette axiomatique des préférences), la fonction d’utilité peut être représentée 
graphiquement en respectant les propriétés exigées. Dans le cas simple [7] de paniers constitués de 
deux biens X et Y on a par exemple le graphique suivant :